LE CABARET DES ABSENTS (François Cervantes / le 11. Avignon / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« Nous connaissons tous des gens qui n’ont jamais passé la porte d’un théâtre, mais pour qui, pourtant, nous continuons à faire du théâtre. Un théâtre, sauvé de la destruction, est confié à un passionné d’art qui y invente une aventure hors du commun. A la fois maison et salle de spectacle, ce théâtre ouvert tous les jours est une sorte de cabaret où les soirées sont des mosaïques de moments inattendus, qui naviguent entre rires et émerveillement. » (source : ici)

© Christophe Raynaud de Lage

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Six comédien.ne.s sont sur scène et commencent à nous narrer l’histoire de ce théâtre un peu particulier, des personnages qui le hantent ou le fréquentent ou qui n’y sont jamais entrés. On est assez rapidement étonné par le ton des acteurices (je fais des tests au niveau de l’orthographe, oui) très neutre, voire trop neutre et très scolaire. Nous n’avons pas Philippe Caubère devant nous et comme le texte de ce conte n’est pas des plus captivants à mon goût, on a des difficultés à se raccrocher à l’histoire de Tagada un enfant abandonné et des autres personnages, malgré la simplicité et la variété des voix.

Ces histoires sont rapidement entrecoupées de numéros de cabaret, comme on en voyait « à l’époque », à la qualité malheureusement assez aléatoire, les numéros chantés étant les plus faibles. Heureusement, la grâce du danseur Sipan Mouradian, la verve d’Emmanuel Dariès (quel bonheur d’entendre cet accent, sans que cela soit un artifice) et le génie comique de Catherine Germain alias la clown Arletti réactivent notre intérêt. Ce personnage de clown est la pépite de ce spectacle – je m’en veux de ne pas l’avoir connue avant et je ne serai pas étonné si j’apprenais qu’Edith Proust et son Georges avait fait une formation auprès de Catherine Germain, tellement j’ai vu de similitudes.

Plus haut, je parlais du ton neutre des récitants, comme pour prendre par surprise le spectateur devant leur numéro, parfois extraordinaire. Il est dommage de n’avoir pas su mieux doser ces instants magiques et poétiques et écourter d’autres un peu trop longs – je suis peut-être injuste pour le coup (je m’excuse tout le temps, faut que j’arrête avec ça)

A la fin du spectacle (d’une durée de 2h quand même), on m’a demandé ce que j’en avais pensé. Je déteste ça, de dire ce que j’en pense. J’avais encore en tête cette clown si drôle, ce repas sur scène… J’aurais dû dire qu’il s’agissait d’un spectacle prometteur mais malheureusement pas à la hauteur de ses ambitions. On va dire ça comme ça.

LE CABARET DES ABSENTS

Texte et mise en scène François Cervantes

Avec Théo Chédeville, Louise Chevillotte, Emmanuel Dariès, Catherine Germain, Sipan Mouradian, Sélim Zahrani

Création son et régie générale Xavier Brousse – Création lumière Christian Pinaud – Régie lumière Bertrand Mazoyer – Création costumes, masques et perruques Virginie Breger – Construction Cyril Moulinié

Production L’entreprise – cie François Cervantes

Jusqu’au 29 juillet 2021 au 11.Avignon (Avignon Off), puis à Marseille du 23 au 30 septembre, à Montpellier les 5 et 6 octobre…

(une autre histoire)

Le théâtre dont parle François Cervantes, c’est le Théâtre du Gymnase, à Marseille. Il se trouve dans une rue perpendiculaire à la Canebière, près du lycée Thiers.

Je suis né à Marseille, j’y ai vécu les vingt-cinq premières années de ma vie puis je suis monté à la capitale, comme on dit. Aujourd’hui, mes parents n’y vivent plus, la mère de mon père est décédée et mon coiffeur est à la retraite. Plus aucune raison d’y retourner, si ce n’est de saluer certains amis, parfois. Mais je consulte toujours les programmations des théâtres marseillais, on ne sait jamais, des fois que j’aurais envie de descendre le temps d’un weekend voir un spectacle, la mer, boire un verre à la Caravelle avec vue sur la Bonne Mère ou me promener dans des quartiers que je ne reconnaîtrais plus.

Je ne sais pas si Marseille me manque. Je ne sais pas si j’aurais envie d’y revenir.

Je ne sais pas ce que je veux, c’est peut-être ça le problème. Je n’ai jamais su, en fait. Voilà le noeud.

Et le temps passe…

Vu le dimanche 18 juillet 2021 au 11. Avignon (Avignon Off)

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

AVIGNON OFF 21 (une micro-sélection)

C’est un peu à la dernière minute que je me suis décidé. L’année 2021 et Avignon ont quelque chose de symbolique pour moi et je ne pouvais décemment ne pas faire un petit saut là-bas, même si je n’y reste que trois petits jours. Malgré la fatigue, malgré le masque que nous devrons porter toute la journée dans les rues avignonnaises, je répondrai présent. Pour le In et pour le Off. Même si j’ai choisi ces 72 heures en fonction d’un seul spectacle – La Cerisaie par Tiago Rodrigues dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, je ne manquerai pour rien au monde de découvrir des spectacles dans le Off.

Pour être honnête, j’ai eu des difficultés à composer mon programme, malgré le bon millier de spectacles que nous propose le Off. Même dans les théâtres que je fréquente assidument, comme le Train Bleu, le 11 ou la Manufacture, je n’ai pratiquement pas eu d’envies évidentes. Par ignorance sûrement, par manque de curiosité certainement. Elle est particulière, quand même, cette année !

Voici donc une très courte sélection des spectacles (16) que je verrai ou pas durant mes trois petits jours de festival… (du 16 au 19 juillet)

(crédits photos : © Arianne Caton Balabeau – © Margot Briand – © François-Louis Ahténas – © Simon Gosselin)

NORMALITO par Pauline Sales au 11. (du 7 au 29 à 9h45 – relâches les 12, 19, 26)*

Celui-là, ça fait longtemps que je veux le voir. J’avais même ma place aux Plateaux Sauvages, mais covid oblige… Séance de rattrapage, donc, pour le texte de Fabrice Melquiot, la mise en scène de Pauline Sales (qui écrit aussi très bien et dont j’attends avec impatience « Les femmes de la maison » au TGP Saint-Denis la saison prochaine), le jeu tout feu tout flammes (je ne sais pas, j’avais envie d’écrire cette expression) d’Anthony Poupard…

HOME – Morceau de nature en ruine de Magrit Coulon au Théâtre des Doms.(du 5 au 27 à 10h – relâches les 8, 15 et 22)

Des jeunes qui jouent des vieux, du théâtre mâtiné de documentaire. Parce que c’est belge.

INCANDESCENCES d’Ahmed Madani aux Halles (du 7 au 30 à 11h – relâches les 13, 20 et 27)*

J’avais été plutôt refroidi il y a deux ans par une de ses pièces, mais comme je souviens encore de F(l)ammes et que cette pièce appartient à la trilogie « Face à leur destin », on fait confiance.

LOSS de Noëmie Csikova au 11. (du 7 au 29 à 11h30 – relâches les 12, 19 et 26)*

Parce qu’on me l’a conseillé et je crois que j’aurai besoin d’un soutien moral après cette pièce… Je crois que ça parle d’une perte, mais pas de clés.

(crédits photos : © DR – © Roland Baduel – © DR – © DR)

LA RONDE par Natacha Rudolf à Présence Pasteur (du 7 au 27 à 12h30 et 15h10 – relâches les 10, 17 et 24)*

Parce que j’ai d’abord vu le film de Max Ophüls, dont la structure m’inspire toujours quand j’écris. Parce que la pièce est mise en scène par Natacha Rudolf, la directrice du Théâtre de la Noue à Montreuil et que Montreuil et moi, c’est une longue histoire.

UN DÉMOCRATE de Julie Timmermann à la Condition des Soies (du 10 au 20 à 12h45 – relâches les 12 et 19)

Parce que je l’avais raté il y a deux ans et que je le raterai encore cette année. J’ai envie de dire que cette pièce est plus que d’actualité, mais comme je ne me réfère qu’au titre, je ne suis pas bien sûr.

LE BONHEUR DES UNS de Côme de Bellescize au Théâtre des Béliers (du 7 au 31 – relâches les 12, 19 et 26)*

Pour découvrir l’écriture de Côme de Bellescize. Deuxième pièce qu’on me recommande… Je ne comprends pas, j’ai l’impression que je fais de plus en plus confiance aux gens cette année. Et je ne sais absolument pas de quoi il retourne.

YOURTE par la Compagnie Les Mille Printemps au Théâtre des Carmes (du 6 au 25 à 16h30 – relâches les 12 et 19)

Utopie, jeunesse, écologie, un monde nouveau ? Le genre de pièces dont j’ai beaucoup entendu parler lors de son passage au Théâtre 13 et… ben, ça ne sera pas cette fois non plus que je la verrai.

(crédits photos : © DR – © Katell Paugam – © Simon Gosselin – © DR )

LE DISCOURS par Emmanuel Noblet au Théâtre des 3 Soleils (du 7 au 31 à 16h55 – relâches les lundis)*

Parce que Fabrice Caro. Parce que ce roman, je m’y reconnais un peu beaucoup. Parce que la mise en scène du formidable Emmanuel Noblet.

DE LA DISPARITION DES LARMES par Léna Paugam au Théâtre du Train Bleu (du 14 au 26 à 18h05 – relâche le 20)

Parce que Léna Paugam m’avait beaucoup ému avec Hedda et que je m’en veux de ne pas pouvoir voir cette pièce, avec la lumière de Jennifer Montesantos.

LES FEMMES DE BARBE BLEUE par Lisa Guez au Théâtre des Carmes du 16 au 19 à 19h30)*

Parce que je tourne autour depuis bien trop longtemps pour ne pas le laisser passer cette fois-ci, surtout que cette pièce est malheureusement toujours autant d’actualité.

ALEX VIZOREK – Ad Vitam au Théâtre des Béliers (du 7 au 31 à 20h05 – relâches les 12, 19 et 26)

Parce qu’on ne se refait pas et qu’il me fait rire. Sur France Inter et ailleurs. On l’aura attendu longtemps ce nouveau spectacle !

(Crédits photos : © DR – © DR – © DR – © Christophe Raynaud de Lage)

LIFE ON MARS ? par la Compagnie Thespis à la Factory – Salle Tomasi (du 7 au 31 à 20h10 – relâches les lundis)*

Parce qu’on m’a invité pour le voir et que j’ai accepté, uniquement parce qu’on y parle des solitudes contemporaines et que ça me parle et que je me complais dedans !

VERO 1ERE REINE D’ANGLETERRE par les 26 000 Couverts à Villeneuve sur Scène (du 9 au 21 à 22h – relâche le 15)

Parce que chaque année, je me dis que je retournerai à Villeneuve les Avignon pour y voir du spectacle de rue ou sous chapiteau et que je n’y vais jamais.

MARIAJ EN CHONSONS par les Blond and Blond and Blond au Théâtre des Béliers (du 7 au 31 à 22h15 – relâches les 12, 19 et 26)

Parce que j’avais vu leur premier spectacle qui m’avait fait énormément rire. En plus, les gens qui jouent ont des liens avec des gens que j’apprécie énormément (Elsa Granat, Les Filles de Simone, ma metteuse en scène…)

LE CABARET DES ABSENTS par François Cervantès au 11. (du 7 au 29 à 22h30 – relâches les 12, 19 et 26)*

Troisième spectacle que je verrai qu’on me conseille… Je donnerai le prénom et le nom de la personne qui me l’a recommandé, si jamais ce n’est pas bon. Oui, je suis comme ça. Faudrait pas me croiser si jamais il y a une guerre… Blague à part, ça a l’air totalement fou. Ça parle d’un cabaret avec des absents, dont le silence, soudain le vide, peut-être pas ?

Sans oublier les reprises de deux spectacles que j’avais beaucoup appréciés : 

L’AUTRE FILLE avec Marianne Basler à la Reine Blanche (du 7 au 25 à 11h – relâches les 13 et 20)

IPHIGÉNIE À SPLOTT par Blandine Pélissier au Théâtre Artéphile (les jours impairs à 11h30)

Je vous invite à décortiquer, mieux que moi en tout cas, les programmations de la Manufacture, du Train Bleu et/ou du 11. ou la sainte trinité, sans oublier les Doms, Artéphile ou la Factory qui font un véritable effort, chaque année, de défrichage pour leur programmation.

D’ici là, on fait attention à soi, on en profite quand même, parce que ça ne va pas durer, encore.

Ps : Les spectacles avec astérisque sont les spectacles pour lesquels j’ai déjà ma place et dont vous retrouverez sûrement la chronique ce mois-ci, si j’arrive à m’organiser.

Pps : Vive Tiago Rodrigues… rien à voir avec le Off, mais j’avais quand même envie de l’écrire.

Textes : Axel Decanis

Fin de saison

La dernière fois que j’ai rédigé ce genre d’article, je me faisais une joie de retourner au théâtre le jour de mon anniversaire. J’aurais mieux fait de me taire. Mais comme je n’apprends définitivement pas de mes erreurs, je reviens avec cette sélection totalement subjective pour cette fin de saison 20/21.

Moby Dick par Yngvild Aspeli au Monfort Théâtre du 19 au 29 mai 2021 (en partenariat avec le Mouffetard – Théâtre des Arts de la Marionnette)

Ou l’occasion de s’évader très loin dans l’imaginaire.

L’Acteur Fragile de Mohamed El-Khatib avec Eric Elmosnino au Théâtre Ouvert le samedi 22 mai 2021

+ Boule à neige de Mohamed El-Khatib et Patrick Boucheron à la Villette avec le Festival d’Automne à Paris du 15 au 26 juin 2021

Ou une double ration du théâtre documentaire de Mohamed El-Khatib (même un peu plus si on s’aventure hors de Paris)

Féminines de Pauline Bureau au Théâtre des Abbesses – Théâtre de la Ville du 25 mai au 5 juin 2021

Ou le retour de Pauline Bureau et de son équipe réjouissante.

La 7e vie de Patti Smith de Claudine Galea par Benoît Bradel au Théâtre 14 (du 1e au 5 juin 2021)

J’aurais dû penser à copier coller mon billet du mois de novembre consacré à la non-réouverture du mois de décembre, j’aurais perdu moins de temps. Toujours avec Marie-Sophie Ferdane, toujours un spectacle qui fait envie. Parce que la nuit.

40° sous zéro de Copi par Louis Arène au Monfort Théâtre du 3 au 13 juin 2021

Ou le rattrapage d’un spectacle qui avait suscité un vif enthousiasme à la Manufacture pendant le Off d’Avignon 2019 (et un coup de chapeau au Monfort Théâtre pour ses spectacles prometteurs, malgré l’annulation des spectacles du Théâtre Dromesko)

Paul Mirabel au Théâtre du Splendid du 2 juin au 23 juillet 2021

Ou quand deux minutes (dans les deux éditions de l’émission Soixante de Kyan Khojandi) m’ont convaincu de voir un spectacle entier d’un humoriste.

Je suis le vent de Jon Fosse par le tg STAN et Discordia au Théâtre de la Bastille du 4 au 26 juin 2021

Ou une fin de saison mouvementée au Théâtre de la Bastille qui a dû annuler les créations du collectif belge adoré de mon coeur mais néanmoins remplacées par cette pièce inédite à Paris.

L’arbre, le maire et la médiathèque d’après le film d’Eric Rohmer par Thomas Quillardet joué en extérieur au Parc Floral (avec le Théâtre de la Tempête (du 4 au 20 juin 2021) + Ton père d’après le livre de Christophe Honoré par Thomas Quillardet au Monfort Théâtre avec le Festival d’Automne à Paris du 17 au 28 juin 2021

L’omniprésent Thomas Quillardet reprendra également « Où les coeurs s’éprennent », toujours à la Tempête et présentera « L’Histoire du Rock » au Grand Parquet les 9 et 10 juillet prochains, mais je serai déjà parti sur un des chemins de Compostelle (ou ma nouvelle lubie)

Perte de Ruthy Scetbon et Mitch Riley à la Scala du 11 juin au 3 juillet 2021

Ceci n’est pas Edith Proust dans la suite du Projet Georges, mais quelque chose me dit que ce spectacle de clown est aussi passionnant.

L’île d’or au Théâtre du Soleil, une création collective du Théâtre du Soleil en harmonie avec Hélène Cixous et dirigée par Ariane Mnouchkine (jours et horaires à déterminer)

J’avais été très déçu par le précédent spectacle du Théâtre du Soleil (« Kanata » co-créé avec Robert Lepage) mais je ne peux résister à l’idée de retourner à la Cartoucherie et de voir comment cette institution s’est adaptée à la situation actuelle. REPORTÉ À LA RENTRÉE 2021 !

Tout le monde ne peut pas être orphelin par les Chiens de Navarre aux Bouffes du Nord du 11 juin au 4 juillet 2021

Suspense insoutenable, arriverai-je enfin à voir ce spectacle ?

Denali de Nicolas Le Bricquir au Théâtre 13 les 15 et 16 juin 2021

Les jeunes compagnies se montrent au Théâtre 13 pour le Prix Théâtre 13 / Jeunes Metteur.e.s en scène, notamment Nicolas Le Bricquir, repéré en tant que comédien chez Gwenaël Morin. L’occasion également de revoir sur scène la pétillante et étonnante Lucie Brunet.

Tiens ta garde par le collectif Marthe au Théâtre de la Cité Internationale, du 17 au 26 juin 2021

Pure curiosité (qu’est-ce que j’avais écrit en décembre dernier, déjà ?)

C’est (un peu) compliqué d’être à l’origine du monde par les Filles de Simone au Grand Parquet, les 25 et 26 juin 2021

Je crois que cette fois, je ne pourrai pas y échapper (dans le sens où il me sera impossible de le rater et j’en suis très heureux, au cas où je me serais mal exprimé)

Élémentaire de Sébastien Bravard au Théâtre de la Tempête, du 26 juin au 9 juillet 2021

Un acteur qui devient professeur des écoles qui créé un spectacle sur un acteur qui devient professeur des écoles. J’aime bien me faire du mal.

Le Cirque Invisible de et avec Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée au Théâtre du Rond Point, du 29 juin au 11 juillet 2021

Pas épargnés par les pépins de santé, les grèves, la pandémie… Pourquoi ne pas revoir une dernière fois ce spectacle ?

10 000 Gestes de Boris Charmatz à la Villette avec le Festival d’Automne à Paris, du 6 au 8 juillet 2021

Assurément un des spectacles les plus euphorisants que j’ai vus ces dernières années.

Mise à jour (15 mai) : Tout comme le Théâtre 14 et les Plateaux Sauvages, dans la famille des théâtres qui ont souffert à cause des grèves, de la pandémie, alors qu’ils venaient à peine de changer de direction, je nomme le Théâtre de l’Aquarium qui présentera ce lundi 17 mai la programmation de son festival Bruit. A suivre…

Je n’irai sûrement pas voir tous ces spectacles, mais ça fait du bien d’en parler et de se projeter un tout petit peu, malgré le masque, malgré les jauges réduites… Et bientôt les festivals In et Off d’Avignon, Paris l’été, des théâtres parisiens qui prolongent leur programmation au moins en juillet, le Théâtre du Peuple à Bussang, sans parler dès le mois de juin les annonces des nouvelles saisons des théâtres…

Textes : Axel Ito

Crédits photos : Christophe Loiseau (Moby Dick) – Yohanne Lamoulère (L’Acteur Fragile + Boule à Neige) – Pierre Grosbois (Féminines) – Darek Szuster (40° sous zéro) – Paul Mirabel (Zèbre)- tg STAN (Je suis le Vent) – Néjib (L’Arbre, le Maire et la Médiathèque + Elémentaire) – Mathieu Edet (Ton Père) – Christophe Raynaud de Lage (La 7e vie de Patti Smith)- S. Gripoix (Perte) – Théâtre du Soleil (L’Île d’Or) – Louise Guillaume (Denali) – Ph. Lebruman (Tout le monde ne peut pas être orphelin) – Jean-Louis Fernandez (Tiens ta garde) – Giovanni Cittadinesi (C’est (un peu) compliqué d’être à l’origine du monde + Le Cirque Invisible) – Tristram Kenton (10000 Gestes)

Deux mille vingt, le rappel

Je note pour me souvenir. Je prends des photos pour… pour quoi déjà ?

En janvier…

En revenant du Québec, je ne pensais pas que cette année serait si…
Sur 31 fois, je suis allé 19 fois tout seul au spectacle. Parfois je croise des gens que je connais. Alors je leur dis bonjour ou bonsoir. Ou bien je fais semblant de ne pas les voir.
(Hamlet, Hedda, Nickel, Contes et Légendes, Hen)

En février…

Sur la route de la Vallée de l’Étrange, à l’Ouest, j’écoute la Montreuil’s Original Soundtrack avec des chansons comme « Life on Mars », du Supergrass ou encore du Tenacious D et imagine de nouveaux Contes Immoraux sur ce qui n’a pas lieu.
(La Vallée de l’Étrange, Supergrass, Life On Mars, Montreuil’s Original Soundtrack, Contes Immoraux, Ce qui n’a pas lieu, Tenacious D, À l’Ouest)

En mars…

La dernière personne que j’ai embrassée sur les deux joues (hors parents passée une semaine d’auto-confinement), c’est la personne qui met en scène mon solo. Nous étions à Montreuil pour assister au spectacle « La Ménagère » de Rebecca Journo au Théâtre Berthelot. C’est ce soir-là que je lui proposai mon projet. Une semaine plus tard, nous étions confinés. « GOOD TIMING » : il n’y a pas à dire, la chance est avec moi.
(Maps, Labourer, Stéréo, La Ménagère, Le Théâtre et son Double)

En avril…

Le plus dur, c’est de barrer au fur et à mesure dans mon agenda les spectacles que j’aurais dû voir. Puis choisir : donner les sous au théâtre, demander un remboursement… Je n’ai jamais su prendre des décisions. Ou bien des mauvaises. Mais quand, la mort dans l’âme, je demandais le remboursement, je me disais que je mettrais ces sous de côté, pour plus tard, pour financer mon projet théâtral. L’un dans l’autre, ça reste dans la famille.
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En mai…

J’ai bien tenté de regarder des spectacles sur internet ou sur ma télé, mais rien n’y fait. Je n’accroche pas. Alors je reste avec mes souvenirs…
Pendant « Hamlet », alors que la salle était plongée dans le noir, un bruit survint et C. s’agrippa à mon bras.
Le plus dur, c’est de raconter des anecdotes que je n’ai pas déjà écrites ici. Ou bien devrais-je en inventer ? La vérité, c’est que je ne me souviens pratiquement de rien. Comme si ces derniers mois avaient tout effacé.
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En juin…

Je viens de me rendre compte que je n’ai absolument rien publié au mois de juin. Je l’ai déjà écrit, mais je me rends vraiment compte que ce qui me manque, ce n’est pas de voir du spectacle vivant, mais d’aller au théâtre. Ce déplacement. Plus tard dans l’année, je dirai que je ne comprends pas d’être autant fatigué alors que je ne sors plus. J’avais cet équilibre-là. Un peu de chez moi, un peu de dehors. Et ça, ça me manque.
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En juillet…

C’était particulier, ce mois de juillet sans Festival d’Avignon. A la place, je suis allé à la mer, à la plage (voir ma photo des Catalans à Marseille, en couverture de cette chronique). J’ai regardé les gens. Cette époque où seulement certaines rues étaient hors de toute contrainte sanitaire. Mais c’est fou ça, tout revient à ça ! On ne peut plus parler des films ou des spectacles qu’on voit, alors on parle de ça. Ça aussi, ça me manque, de parler d’autre chose que de ça. C’est comme quand tu mets trois enseignants dans une même pièce, avec tous les efforts du monde, leurs discussions reviendront irrémédiablement à leur quotidien : les élèves, la classe, les parents d’élèves, Blanquer… Vous ai-je dit que je déteste Blanquer ? Il me sort par les trous de nez, ça devient viscéral. Si seulement il pouvait lire ces quelques lignes et me virer par la même occasion, n’ayant pas le courage de partir de moi-même. Rien qu’en l’écrivant, B-L-A-N-Q-U-E-R… Je le revois dans Voici, en vacances en Corse embrassant à pleine bouche la journaliste Anna Cabana, alors que moi…
(Littoral – répétition)

En août…

C’était le temps où on pouvait retourner dans une salle de spectacles, qu’on vous demandait de garder le masque dans nos déplacements, mais qu’on pouvait l’enlever, une fois assis à notre place. C’était le bon temps. Une autre époque. Ça passe tellement vite…
(Angèle, Original d’après une copie perdue)

En septembre…

Voir et entendre du Koltès dans un quartier que je fréquentais assidûment (Ménilmontant), se lever à 5h30 du matin un samedi pour assister à six heures de Sophocle en plein air…
(Dans la Solitude des Champs de Coton, Uneo Uplusi Eustragé Dies, Les Animaux sont partout, Aux éclats, D’Autres Mondes, The History of Korean Western Theatre)

En octobre…

Je ne pouvais deviner que le dernier spectacle que je verrais cette année serait une pièce sur deux figures mythiques de ma région d’origine : Raimu et Marcel Pagnol. Ni que je la verrais à côté de chez mes parents, dans une salle de cinéma / théâtre entre les Gorges du Verdon et le Plateau de Valensole. Je ne sais pas du tout quoi faire de ces informations. Aussi parce que je suis fatigué de voir des signes partout. Donc je me tais.
(Le Côté de Guermantes, La Guerre des Salamandres, L’Habilleur, La Brèche, La Peste c’est Camus mais la Grippe est-ce Pagnol, Jules et Marcel)

En novembre…

Ce qui me fait penser que je n’ai absolument pas parlé de tous les podcasts que j’ai pu écouter ces derniers mois. EVA BESTER, je vous aime. Il fallait que je l’écrive quelque part… Je vous conseille d’écouter son émission « Remède à la mélancolie »…

« Ce soir, j’ai la mélancolie athlétique. »

… et surtout sa participation au podcast de Fanny Ruwet « Les gens qui doutent ». Ce qui me fait dire que quand j’étais petit, je n’ai jamais écouté Anne Sylvestre, donc je n’ai pas partagé la tristesse engendrée par sa disparition. J’étais plutôt Team Dorothée ou Chantal Goya. Et après je me demande quand tout a commencé à vriller pour moi…
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En décembre…

C’est la fin de l’année. C’est une information comme une autre. L’espoir fait vivre, j’avais donc préparé un programme aux petits oignons pour la réouverture des lieux culturels le 15 décembre, la veille de mon anniversaire. Mal m’en a pris. Du coup, j’ai téléchargé pour la soixante-quatrième fois Tinder et me suis empiffré des Ferrero Rochers offerts en pagaille par mes élèves, parce que j’ai pas mal assuré ces derniers mois, même si je m’emmerde toujours autant. Et surtout j’ai trouvé une nouvelle coiffeuse entre Belleville et Ménilmontant. Je crois que je vais la garder. Aussi parce que ça m’a fait tout bizarre dans le corps et dans le reste quand elle m’a fait ce massage du cuir chevelu. Ça m’a coûté le double de mon coiffeur marseillais désormais à la retraite mais qui continue à coiffer dans son garage, mais j’ai besoin d’une certaine tranquillité d’esprit. Je ne veux plus chercher, butiner de fleur en fleur. A moi la stabilité. C’est le jour de mes 42 ans que je me suis fait coiffer par cette personne aux doigts magiques. Je devais rencontrer un match Tinder juste après, mais bien m’a pris d’annuler. J’étais suffisamment angoissé de rencontrer cette nouvelle coiffeuse. Je sais que rien ne sera possible entre elle et moi, mais je peux désormais rayer une ligne de ma liste des choses à faire et à trouver. Je suis enfin en paix avec moi-même.
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Les spectacles que je n’ai pas vus en 2020

Illusions perdues (Balzac – Pauline Bayle), Normalito (Pauline Sales), Furia (Lia Rodrigues), Les Sept Péchés Capitaux (Pina Bausch), CocoRosie, Le Révizor (Crystal Pite), Léopoldine HH, Le Silence et la Peur (David Geselson), Dans le Nom (Tiphaine Raffier), Tout le Monde ne peut pas être orphelin (Les Chiens de Navarre), Andando – Lorca 1936 (Daniel San Pedro), Phèdre ! (Racine / François Grémaud), Billion Dollar Baby (Audrey Vernon), Récital / Chorale / Les Potiers (François Grémaud), Vacances Vacance (Ondine Cloez), Le Sacre du Printemps (Pina Bausch), Italienne Scène et Orchestre (Jean-François Sivadier), Quand je serai grande (Margaux Cipriani / Sophie Troise), Rencontre avec Pierre Pica (Émilie Rousset), Pacific Palisades (Guillaume Corbeil / Florent Siaud), Les Frères Karamazov (Dostoievski / Sylvain Creuzevault), Ton Père (Christophe Honoré / Thomas Quillardet), Abysses (Alexandra Tobelaim), Catarina et la beauté de tuer des fascistes (Tiago Rodrigues), Choeur des amants (Tiago Rodrigues), Une Cérémonie (Raoul Collectif), Klô Pelgag, L’Étang (Robert Walser / Gisèle Vienne), By Heart (Tiago Rodrigues), La 7e Vie de Patti Smith (Claudine Galéa / Benoît Bradel), Boule à Neige (Mohamed El Khatib & Patrick Boucheron), Le discours (Fabrice Caro / Catherine Schaub)… Et encore, je cite seulement les spectacles pour lesquels j’avais des places.

Adieu deux mille vingt, tu ne me manqueras pas.

Deux mille vingt

(article mis à jour et surtout corrigé… résolution 2021 : relire 1 000 fois avant de publier ! et non je ne rajouterai pas les traits d’union entre deux, mille et vingt – et malgré tout j’oublie encore des mots, je suis bien fatigué…)

Deux mille vingt… Qu’il fut compliqué de rédiger ce bilan. Tantôt nécessaire pour ma mémoire, tantôt futile, tellement d’émotions, de sentiments contradictoires sont venus m’ébranler durant ces dix derniers mois. Une année éprouvante, pour moi, pour vous et (je parle seulement dans le cadre de ce blog) surtout pour les artistes, les autrices et auteurs, les salles de spectacle, toutes les personnes qui gravitent autour. A l’heure où j’écris ces lignes, nous ne savons pas quand les cinémas, musées et salles de spectacle rouvriront (7 janvier ? 20 janvier ? Les plus pessimistes parlent de juin 2021… ?) et je ne sais pas comment conclure cette phrase. C’est parti pour un grand « name dropping » !

SPECTACLE VIVANT

Je n’en attendais pas tant : inventer un virus pour me permettre d’aller moins au théâtre. Je l’ai rêvé, le pangolin l’a fait ! Mon recap fait peine à voir : 31 spectacles vus cette année, soit trois fois moins que l’an passé. Certes, je désirais ralentir, mais pas à ce point-là, surtout avec l’absence du Festival d’Avignon qui a fait mal à mon petit coeur.

31 spectacles à Paris, Montreuil, Nanterre, Les Lilas mais aussi à Marseille, Barcelonnette (04), Gréoux-les-Bains (04), dans 20 lieux différents avec des artistes français, suisses, portugais, coréens. Du théâtre, de la marionnette, du seul.e. en scène, de la danse, du conte, de la performance, des images, des robots, de la musique, des élèves, des amateurs, de la déambulation, de l’improvisation.

Cette année, je n’ai revu aucun spectacle. Mais j’ai vu deux spectacles de Gwenaël Morin (« Le Théâtre et son double » et « Uneo uplusi eurstragé dies » (avec Lucie Brunet), du duo Godard / Santoro (« Maps / Stéréo » – je ferai l’impasse la prochaine fois). Par souci de transparence, je tiens à mentionner que j’ai bénéficié de 7 invitations en ma qualité de blogueur ou dans le cadre de mes contributions au Blog de Nestor (blog sur la vie culturelle montreuilloise), 6 spectacles étaient gratuits. J’ai donc (plus ou moins) payé 18 fois ma place…

À part ça de grands souvenirs avec (par ordre chronologique) :

Sans oublier des captations plus ou en moins en direct, dont « Laetitia fait tout péter » de Laetitia Dosch, « _Jeanne_Dark_ »  de Marion Siéfert sur Instagram, « Be Arielle F. » de Simon Senn par Zoom mais également les répétitions de « Littoral » de et par Wajdi Mouawad.

CONCERTS & MUSIQUE

Deux petits concerts seulement mais avec des grands groupes tels que Supergrass et Tenacious D ! Et pour tout vous dire, je ne suis abonné pas à Deezer ni à Spotify, donc bon… Mais j’ai tout de même acheté, écouté et apprécié les nouveaux albums d’Idles, Louis-Jean Cormier, Sophie Hunger, Eels et enfin Klô Pelgag qui me met les larmes aux yeux tellement c’est beau.

EXPOS

Deux expos visitées, le passable « Circulations » au CentQuatre et l’étonnante installation des Extases d’Ernest Pignon-Ernest aux Célestins à Avignon (voir photos ci-dessus, issues de l’instagram du blog.)

CINÉMA

23 films. Restent particulièrement en mémoire et par ordre chronologique :

  • Le nostalgique « Play » d’Anthony Marciano.
  • La reprise de « Le Dirigeable Volé » de Karel Capek.
  • La surprise « Tout simplement noir » de et avec Jean-Claude Zadi.
  • L’impressionnant « Madre » de Rodrigo Sorogoyen.
  • Le dépaysant « Antoinette dans les Cévennes » de Caroline Vignal avec une Laure Calamy toujours aussi impétueuse.
  • L’euphorisant « Drunk » de Thomas Vinterberg avec l’incommensurable Mads Mikkelsen.

En rattrapage à la télé, en DVD ou autres (310 films vus au 25 décembre, merci le confinement) dont « Charlotte a du fun » de Sophie Lorain, « Mektoub my love » d’Abdelatif Kechiche, « Mirage de la vie » de Douglas Sirk, « 71 fragments d’une chronologie du hasard » de Michael Haneke, « Séduis-moi si tu peux » de Jonathan Levine, « Marina Abramovic : The artist is present » de Matthew Akers, « All about Eve » de Joseph L. Mankiewicz, « Leave no Trace » de Debra Granik, « Ma vie de Courgette » de Claude Barras, « Paterson » de Jim Jarmusch, « Booksmart » d’Olivia Wilde, « Eva en août » de Jonas Trueba, « Cris et Chuchotements » d’Ingmar Bergman…

SÉRIES

Toujours autant de saisons, 60 au total. Pas forcément des séries de première jeunesse (« The I.T. Crowd » – Netflix, « Irresponsable » – OCS, « Malcolm in the Middle » – Prime), des fins de séries (« The Good Place » – Netflix, « Baron Noir » – Canal Plus, « Les Pays d’en haut » – TV5), un très grand coup de coeur pour « 18h30 »- Arte (photo 1), les intégrales d’ « Arrested Development » – Netflix (3 saisons au top, les 2 dernières très mauvaises), « Community » – Netflix (6 saisons), de « The Leftovers » – OCS (3 saisons et j’ai beaucoup pleuré, mais pas autant que pour « Six Feet Under ») (photo 3), la découverte « Forever » – Prime et surtout le réconfortant « Ted Lasso » – Apple + (photo 2), sans oublier le « je n’aurais jamais pensé apprécier une adaptation d’un livre et d’un film que j’aime d’amour » « High Fidelity » avec Zoe Kravitz.

LIVRES

Toujours autant de pièces (portugaises et québécoises) et de bandes dessinées (plaisir coupable : The Walking Dead). J’ai eu beaucoup de mal à me concentrer durant le premier confinement.

Dans les inoubliables, je pourrais citer « Open Bar 2 » de Fabcaro, « Nefertiti dans un champ de coton » de Philippe Jaenada (je l’avais raté celui-là), « Autoportrait » d’Edouard Levé (conseillé il ya plusieurs années par Solange te parle), « Sukkwan Island » de David Vann (conseillé par la metteuse en scène des Exfiltré.e.s, un collectif théâtral auquel j’appartiens), « J’accuse » d’Annick Lefebvre et surtout « Il est des hommes qui se perdront toujours » de Rebecca Lighieri (un grand merci à l’ami marseillais)

CÔTÉ BLOG 

31 articles publiés dont 6 hors série… Sans commentaire. Une fréquentation qui a chuté de 28 % cette année… tiens donc…

Top 5 fréquentation (au 25 décembre) :

1- La peste c’est Camus, mais la grippe est-ce Pagnol ?

2- Le Théâtre et son Double

3- Tenacious D

4- Le Côté de Guermantes

5- D’autres mondes et Hedda

Et dans les anciens articles, « Le Massacre du printemps » d’Elsa Granat tient le haut du pavé grâce notamment à une hypothétique reprise au Théâtre Paris Villette au printemps prochain suivi de près par « La Mécanique de l’Histoire » de Yoann Bourgeois (j’attends avec impatience son prochain spectacle avec une musique composée par Patrick Watson) et mon billet consacré à ma visite au Théâtre Marigny.

SUR LE PLAN PERSONNEL MAIS PAS TROP

Toujours membre du Blog de Nestor (site sur la vie culturelle à Montreuil), même si également très au ralenti ces temps-ci. Toujours membre de Radio Mortimer (regroupement de passionné.e.s de théâtre – un jour, je présenterai une des émissions, oh oui !) et je vous invite à (ré)écouter nos enregistrements durant le premier confinement…

A part ça, côté théâtre… on va dire qu’on ne va pas s’avancer pour 2021… Mis à part qu’on poursuit nos lectures et répétitions avec un premier groupe (les Exfiltré.e.s), qu’avec un deuxième groupe (les Infiltré.e.s) ben… je ne sais pas… et que mon projet à moi « Dedans ma tête », ben… je ne dis plus rien par superstition, mais ma metteuse en scène et moi travaillons (pas d’arrache-pied, faudrait pas exagérer) pour… non non, je ne dis rien.

À suivre…

(Textes et photos non promotionnelles : Axel Ito)

Le billet de novembre, parce qu’il en fallait bien un.

Qu’est-ce que je peux voir ? J’sais pas quoi voir ! C’est à peu près ce que je me demande en ce samedi 28 novembre. Certes, nous pouvons désormais circuler dans un rayon de vingt kilomètres pendant trois heures (mais d’où viennent ces données ?), mais les théâtres et les cinémas restent encore fermés. Je suis loin d’avoir vu autant de films, de séries ou de captations durant ce deuxième « confinement » et je sais que je ne suis pas le seul à attendre avec une impatience non feinte ce fameux mardi 15 décembre, date qui verra, une nouvelle fois, nos lieux culturels préférés (hors librairies) rouvrir, mais le choix n’est pas aussi pléthorique que de coutume.

De plus, je suis quelque peu chafouin car quelques unes de mes grandes attentes ont été annulées. En tête de liste : « By Heart » de Tiago Rodrigues que j’aurais dû re-re-revoir le jour de mon anniversaire ou « Une Cérémonie » par le Raoul Collectif, victime d’un temps d’exploitation trop raccourci – ce spectacle aurait dû se jouer au Théâtre de la Bastille du 26 novembre au 19 décembre.

D’habitude, à la fin du mois de novembre je mets la dernière touche à ma chronique tant attendue des spectacles à voir cet hiver. Je démarre également la rédaction de mon bilan de l’année. Pour mon tour d’horizon Hiver 21, va falloir attendre, je pense. Quant à mon billet « deux mille vingt », il fera grise mine, puisque je n’ai vu, pour l’instant, que 30 spectacles. Voilà donc ce que je me suis décidé à faire (restons optimistes, malgré un 15 décembre si loin si proche) : je veux me préparer un feu d’artifice de spectacles entre le 15 et le 21 décembre…

Le mardi 15

Je n’irai pas au théâtre, mais au cinéma, ça commence bien. Parce que oui, j’aime le cinéma. J’avais vu « L’Ombre de Staline » d’Agniezska Holland le 22 juin dernier, le jour de la première réouverture. Et là ça sera pareil. J’allais écrire autre chose, mais non, les murs ont des oreilles, enfin, j’me comprends.

(revoir un de mes films préférés de l’année « Drunk » de Thomas Vinterberg , rattraper « Garçon Chiffon » de Nicolas Maury ou découvrir « Mandibules » de Quentin Dupieux… Ok j’ai aussi « Wonder Woman 1984 » dans ma liste, je plaide coupable !)

Le mercredi 16

Hormis visiter le Musée d’Orsay et enfin voir l’exposition sur Léon Spilliaert, je ne sais pas encore ce que je ferai de ma « soirée ». Comme cela sera mon anniversaire, je me permets de réserver ma réponse. (tout seul… accompagné… par qui…) (pour remplacer un spectacle à la hauteur de « By Heart », il faut se lever tôt !)

Le samedi 20 à 15h

Crédits photo : Yohanne Lamoulère – Tendance floue

« Boule à neige » de Mohamed El-Khatib et Patrick Boucheron à la Villette avec le Festival d’Automne

Non non, je ne collectionne pas du tout ces petits objets souvenirs, c’est pas vrai !!! Ce qui me fait penser que je n’en ai trouvé aucune quand j’étais à Lomé au Togo, je ne comprends pas.

Le lundi 21

Normalement, je devrais parvenir à voir à la Comédie des 3 Bornes « Quand je serai grande », un seule-en-scène écrit et interprété par Margaux Cipriani et mis en scène par Sophie Troise. La comédienne fait le bilan de sa vie à l’orée de ses trente ans. Hormis un sujet qui ne peut que me toucher, parce que j’aime faire des bilans (même si je n’ai plus trente ans) et pleurer sur mon triste sort, c’est aussi et surtout mis en scène par la personne qui mettra en scène mon seul-en-scène à moi, « Dedans ma tête » ou appelé « L’Arlésienne » ou encore « Ça fait quatre ans qu’on en entend parler et on n’a toujours rien vu venir, qu’est-ce que ça cache ? »

(il me reste de la place) le jeudi 17, vendredi 18, le samedi 19 (après « Boule à neige »), le dimanche 20

Dans les envies, nous avons donc :

  • Le Cirque Invisible de Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée (mercredi 16, vendredi 18, samedi 19 à 18h30 au Rond Point)

Un spectacle déjà vu il y a plusieurs années au même endroit. Un moment de ravissement qui me ferait oublier mon âge canonique (j’aime exagérer et me plaindre, vous me connaissez par coeur)

  • Le Discours d’après le roman de Fabrice Caro avec Simon Astier et mis en scène par Catherine Schaub (du mercredi au dimanche à 19h au Théâtre Michel – oui oui, vous avez bien lu, dans le théâtre privé !)

Je ne sais pas si c’est une bonne idée, vu que je me reconnais un peu trop dans l’écriture de Fabrice Caro et que ça me fera immanquablement penser à… Je rappelle que le point de départ du roman (et de la pièce), c’est le personnage principal, « en pause » avec sa copine, qui envoie un SMS et attend la réponse de celle-ci.

On va tout rendre… On parle d’oeuvres d’art, pas d’autre chose, je préfère préciser. L’occasion de découvrir  enfin cette artiste et de me promener à la Cartoucherie par la même occasion.

  • La 7e vie de Patti Smith de Claudine Galea, mise en scène de Benoît Bradel avec Marie-Sophie Ferdane (mercredi 16 et vendredi 18 à 20h, jeudi 17 à 19h au Théâtre 14)

Y aurait de la musique, une comédienne que j’apprécie…

  • Tiens ta garde par le Collectif Marthe (mercredi 16 et vendredi 18 à 19h, jeudi 17 et samedi 19 à 18h au Théâtre de la Cité Internationale)

J’avais raté leur précédente pièce, un de mes amis me fait un appel du pied pour que je le rejoigne voir ce nouveeau spectacle…

Une autre compagnie que je suis de loin sans être allé les voir une seule fois…

J’ai déjà vu trois de ses spectacles, je verrais bien ce quatrième, parce qu’elle est drôle ET pertinente.

Puis viendra le temps des fêtes, du retour à la nature et du repos… Si vous avez des conseils, des préférences par rapport aux spectacles que je viens de citer ou à d’autres, n’hésitez pas ! Portez-vous bien et à très vite.

Textes et photo de couverture (salle du haut du Théâtre de la Bastille) : Axel Ito

Crédits photos de la mosaïque : Giovanni Cittadini Cesi – Jean-Louis Fernandez – DR

Deux mille dix-neuf

Deux mille dix-neuf. L’envie de faire le tour de ma décennie m’a quelque peu titillé, mais je sais parfois vous préserver et vous ai seulement concocté ce bilan de l’année. Un bilan qui récupère, qui recycle, c’est dans l’air du temps, puisque je me suis grandement inspiré (voire copié-collé) du bilan deux mille dix-huit, c’est dit, le voilà !

SPECTACLE VIVANT

Vous avez bien fait de voter pour moi, je tiens mes promesses. J’avais annoncé la réforme du système des retraites et… pardon, j’ai mélangé mes discours… J’avais annoncé que je verrais moins de spectacles en cette année 2019 et force est de constater que… J’ai fait ce que j’ai dit : Il y a trois ans, j’avais vu 71 spectacles. Il y a deux ans 101. L’an passé le nombre record de 139. Et cette année… roulement de tambours… 98 !

Je pense que ce nombre baissera encore en 2020 (de nombreux jours de grève vont passer par là… dans la fausse vie – big up à Pessoa, encore et toujours -, je suis enseignant), mais nous n’y sommes pas encore. Mon impression de l’année dernière s’est plus que confirmée : me voilà blasé de voir des spectacles. C’est triste. Est-ce que parce que je les choisis mal, que la qualité des pièces a baissé, je n’en sais rien, mais me voilà quelque peu blasé (je me répète encore et toujours) et aussi frustré de ne pas plus apprécier ce que je vois, à sa juste valeur.

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98 spectacles à Paris, Montreuil, Nanterre, Saint-Denis, Bobigny, Aubervilliers, Les Lilas mais aussi à Marseille, Avignon, Bruxelles et Québec, dans 54 lieux avec des artistes français, québécois, espagnols, néerlandais, belges, japonais, suisses, israëliens, irlandais, autrichiens, sud-africains, suédois, brésiliens, britanniques, allemands, italiens, chinois, portugais,… parfois (souvent) dans le texte. Du théâtre, des images, du son, de la musique, de la lecture augmentée, du langage de signes, des marionnettes, des artistes dans le public, des objets, du théâtre documentaire, de la danse, du cirque, du clown, du seul en scène, du one wo.man show, des écoles de théâtre, pas tant de gens tout nus que ça, des performances, du jeune public, des professionnels, des « amateurs » et même des pièces dans le privé…

Cette année, j’ai vu deux spectacles une 2e fois (« Lettres non-écrites » de David Geselson et « The Way she dies » par Tiago Rodrigues et tg STAN), mais aussi deux spectacles de Tiago Rodrigues (« The Way she dies » et « Please please please »), de Jan Fabre (oui… je sais… « The Generosity of Dorcas » et « Belgian Rules »), de Boris Charmatz (« 10 000 Gestes » et « Infini »), de Nathalie Béasse (« Happy Child » et « Roses »), deux fois avec Marlène Saldana (« Les Idoles » et « Purge baby purge »), Anouk Grinberg (« La Fin de l’Homme Rouge » et « Et pourquoi moi je dois parler comme toi »), Anna Bouguereau (« En réalités » et « Joie »), Morgane Peters (« Iphigénie à Splott » et « L’Enfant-Océan »), Elsa Granat (« Le Massacre du Printemps » et « Data Mossoul »), trois fois Edith Proust (dans les deux pièces précédemment citées et « Le Projet Georges ») et aucune pièce de Pina Bausch.

Par souci de transparence, je tiens à mentionner que j’ai bénéficié de 21 invitations  (dont 12 dans le cadre du Festival Off d’Avignon) en ma qualité de blogueur ou dans le cadre de mes contributions au Blog de Nestor (blog sur l’actualité culturelle montreuilloise au sens large du terme). (mes gains aux concours Sceneweb ou Télérama ne comptent pas…) J’ai donc (plus ou moins) payé 76 fois ma place…

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À part ça de grands souvenirs avec (dans le désordre) :

  • Les Idoles de Christophe Honoré (Marlène et Marina, always in my mind) – Odéon Théâtre de l’Europe, Paris
  • 10 000 Gestes de Boris Charmatz (euphorisant) – Nanterre Amandiers
  • Les Analphabètes (immersif et… Bergman) – TGP Saint-Denis
  • Saison Sèche (découverte de l’univers de Phia Ménard) – La Criée, Marseille
  • la transe Hymne Hymen de Nina Santès – Théâtre de la Bastille, Paris
  • Le Champ des possibles (étonnante Elise Noiraud) – Théâtre de la Reine Blanche, Paris
  • Laterna Magica (par le mésestimé Dorian Rossel et toujours Bergman) – 11 Gilgamesh Belleville, Avignon Off
  • Stallone (simple et bouleversant et Clotilde…) – CentQuatre, Paris
  • Le Massacre du Printemps (bouleversant à en pleurer) – Théâtre du Train Bleu, Avignon Off
  • Le Projet Georges (je ne vais pas en rajouter) – Lavoir Moderne Parisien

Et dans les (plus ou moins) bons souvenirs :

  • Retrouver le collectif L’Avantage du Doute dans « La Légende de Bornéo »
  • Aller au théâtre avec des amis, s’asseoir à différents endroits de la salle et constater à la sortie que nous pensons la même chose…
  • M’agacer de la non-amabilité de la personne à l’entrée de l’auditorium du Mucem à Marseille (sans nul doute une Parigote)…
  • L’Ami Marseillais qui commence à analyser « Le Massacre du printemps » d’Elsa Granat, à peine sortis de la salle et que j’arrête un peu sèchement (je le prie de m’excuser…), parce que j’avais besoin de reprendre mes esprits (et d’arrêter de pleurer aussi)
  • Les trois pièces que j’ai quittées à l’entracte… (Architecture / JR / Les 1001 Nuits)
  • Mon courage d’être resté (mais c’était compliqué de faire autrement) pour « La Maison de Thé ».
  • Entendre toutes les belles choses autour de « An Irish Story » de Kelly Rivière et, non sans prétention, dire que je l’avais vu durant l’été 2018 dans le Off d’Avignon et qu’on n’était pas plus de 20 spectateurs dans la salle…
  • Rencontrer Edith Proust deux jours après avoir vu « Le Massacre du Printemps » et lui parler (c’est parce que je n’étais pas seul ce jour-là… d’ailleurs, c’est surtout mon amie qui a parlé…)
  • Me sentir bien après ne pas avoir aimé un spectacle co-écrit par Tiago Rodrigues.

 

CONCERTS

15 soirées concerts (une de moins que l’an passé) mais avec 24 artistes ou groupes. Je sais très bien que mes chroniques musicales intéressent moins de monde ici que le théâtre, mais je continuerai à en parler durant cette demie saison, parce que je fais ce que je veux.

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TOP 5

  • « On voudrait revivre » d’après les chansons de Gérard Manset avec Léopoldine Hummel et Maxime Kerzanet (m.e.s. Chloé Brugnon) (au Théâtre de l’Opprimé) (longtemps j’ai hésité entre la section Spectacle Vivant et celle-ci, mais cela permet de mettre ce spectacle vraiment en valeur, grâce à la découverte des chansons de Gérard Manset et évidemment au grand talent des interprètes)
  • Sharon Van Etten (au Festival Osheaga à Montréal) – magnétique
  • Lesbo Vrouven (à Trans.Mutations à Québec) – improbable
  • Troy von Balthazar (au Petit Bain) – chouchou #1
  • Louis-Jean Cormier (Aurores Montréal à la Maroquinerie) – chouchou #2

 

EXPOS

Onze expos visitées (peux mieux faire) mais c’est l’incomparable Sophie Calle et son parcours Cinq dans différents lieux de Marseille qui emportent le morceau !

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CINÉMA

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47 films au 26 décembre (12 de plus que l’an passé, moins de pièces, plus de films, les vases communicants). Restent particulièrement en mémoire, pour différentes raisons :

 

  • Tout ce qu’il me reste de la révolution de Judith Davis
  • La Chute de l’Empire Américain de Denys Arcand, Jeune Juliette d’Anne Émond, la Femme de mon Frère de Mona Choukri
  • 90’s de Jonah Hill
  • Parasite de Bong Jonh Hoo
  • Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma

En rattrapage à la télé, en DVD ou autres… La Grande Bouffe de Marco Ferreri, Guy d’Alex Lutz, Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin, Un jour dans la vie de Billy Lynn d’Ang Lee, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon d’Elio Petri…

 

SÉRIES

J’ai vu énormément de saisons, 57 au total avec l’intégrale (6 saisons) de Downton Abbey (j’assume), de Sherlock (4 saisons), la première saison WTF de The Boys, la continuation de l’étonnante The Good Place (s4 en cours), de la politisée The Good Fight (s4 en 2020) et de la toujours émouvante mais qui a su se renouveler This is us (s4 en cours), sans oublier l’intégrale en cours de Seinfeld (les 3 premières saisons). Ce qui me fait dire, que je ne regarde pas tant de séries actuelles que ça.

 

LIVRES

Beaucoup de pièces lues cette année, essentiellement québécoises, comme « Gamètes » de Rebecca Déraspe ou « Dans le champ amoureux » de Catherine Chabot », de la bande dessinée avec les Fabcaro « Openbar », « Carnets du Pérou »…, la découverte d’un auteur français, Vincent Almendros avec « Faire Mouche » (pour être honnête, je fais du théâtre avec une personne qui le connait très bien) et la claque en rattrapage de « L’Amour et les forêts » de Eric Reinhardt. Mais la conclusion cruelle est que je ne lis vraiment pas assez (difficile à donner un chiffre pertinent quand la majorité des livres que j’ai lus sont des pièces de théâtre ou des bandes dessinées : seulement 11 romans lus cette année).

 

CÔTÉ BLOG 

74 contre 130 articles écrits par moi… J’ai beaucoup moins écrit… En tout cas, moins d’articles pour ce blog. J’ai aussi écrit moins rapidement, là où, au commencement, je me faisais un point d’honneur de rédiger une chronique dans les 48h suivant la représentation. Il ne faudrait pas oublier la section « Vus mais pas chroniqués » qui ne recense pas forcément les spectacles que j’ai moins aimés. De toute façon, en ce moment, je n’aime pas grand chose, donc bon…

Top 10 fréquentation (au 26 décembre) :

(sans compter l’article sur ma sélection Avignon Off qui a particulièrement marché, de loin l’article le plus lu du blog depuis sa création et la chronique sur Ex Anima de Bartabas qui, malgré sa date de rédaction – janvier 2018 – a été plus lu en 2019 qu’en 2018… sans oublier mes retours sur le Théâtre Marigny ou le concert Sgt Pepper Live)

Le Massacre du PrintempsThe Scarlet LetterOn voudrait revivreLes AnalphabètesLe GroenlandTroubleLe Champ des PossiblesLaterna MagicaData MossoulIphigénie à Splott

(encore une fois la prime aux spectacles du Off d’Avignon (7 sur 10), parmi ceux-là, trois ont été vus avant le début du festival)

Une première moitié d’année exceptionnelle avec en point d’orgue le mois de juillet, plus gros mois depuis la création du blog, puis une baisse assez significative de la fréquentation les mois qui ont suivi. Sans doute la faute à mon manque d’inspiration, de régularité, au nombre de billets en baisse, aux gens inscrits à la newsletter et qui ne cliquent pas sur l’article (!?!?!?!?!)…

 

SUR LE PLAN PERSONNEL

Hormis les 72 billets pour ce blog… mot qui ressemble à blob… j’ai rédigé quelques articles pour le Blog de Nestor (une sélection des spectacles du mois, donc peut-être douze à la louche). L’exercice est toujours intéressant, puisqu’il me permet de découvrir la programmation des théâtres de la ville de Montreuil, mais quelque peu frustrant, puisque je n’y vis pas et que j’ai du mal à trouver le temps (toujours lui, bon sang de bon soir !) pour y aller. J’ai également collaboré à Radio Mortimer (avec plus ou moins de bonheur) à plusieurs reprises (toujours pas à l’aise dans les discussions… merci aux camarades qui me soutiennent et qui montent l’émission pour enlever certains blancs)

Et prochainement en 2020… Trois projets théâtraux :

1/ « Dedans ma tête » un seul en scène écrit et interprété par moi-même. Qui aurait déjà dû faire son apparition en 2019, mais la création n’est pas une science exacte : la pièce est à nouveau passée sous mon bistouri avec une ultime réécriture l’été passé. J’attends le retour d’une certaine personne et la prochaine étape sera la lecture publique au printemps 2020, voire une présentation fin 2020, on peut toujours rêver. Faut juste que je trouve LA personne pour mettre en scène.

2/ Les Infiltré.e.s, saison 3 au Théâtre de la Bastille les jeudi 18 et vendredi 19 juin. La seconde aurait dû être ma dernière, mais le collectif ayant pris le dessus, (avec un peu de chance aussi au final), m’y revoilà.

3/ Des anciens et actuels Infiltré.e.s ont formé un nouveau collectif, tellement y a de l’amour dans le groupe. Nous nous appelons… les Exfiltré.e.s, nous préparons présentement un spectacle autour de la frustration (c’est qui qui a trouvé le thème, je pose la question ???). On ne sait pas si on y arrivera, mais on fait tout pour et nous aimerions présenter quelque chose durant l’automne 2020.

Et concernant cet espace non-critique… J’avais dit qu’il prendrait fin en 2020, certainement après le prochain festival d’Avignon… Je persiste et je signe. Je ne dis pas qu’il n’y aura rien après, mais je confirme, tout s’arrêtera dans quelques mois, sous cette forme-là.

Bon bout d’an et à l’an qué vèn.

 

(Textes et photos non promotionnelles : Axel Ito)

Le Projet Georges (Edith Proust / Laure Grisinger / Le Lavoir Moderne Parisien)

(de quoi ça parle en vrai)

« Pour éviter le doute Georges a des théories. Elle se pose des questions plus grandes qu’elle. Oui mais le très grand est aussi tout petit, et inversement. Par où commencer ? Comment ne pas se perdre ? Georges a fui les Hommes, ou peut-être pas. Georges suit à la trace le flot de sa pensée. Comme elle ne s’arrête jamais, Georges non plus. Alors elle marche. Elle marche et ça l’entraine jusqu’à. Georges n’est pas seule, elle traine derrière elle Joseph. Joseph c’est son arbre, deux mètres de haut, sur roulettes. Ensemble ils cherchent l’endroit. L’endroit où Joseph pourra s’enraciner. (source : ici)

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Crédits photos : DR

 

(ceci n’est pas absolument pas une critique excessivement dithyrambique que j’ai réécrite vingt-sept fois, mais…)

Je ne suis pas arrivé par hasard au Lavoir Moderne Parisien. Je savais. Je savais qu’Edith Proust y serait présente. Parce qu’Edith Proust, dès son apparition sur la scène du Théâtre du Train Bleu à Avignon l’été dernier dans la pièce d’Elsa Granat « Le Massacre du Printemps » m’a bouleversé, fasciné… C’est à cause d’elle (et également la présence d’Elsa Granat) que j’ai vu « Data Mossoul » de Joséphine Serre à la Colline le mois dernier (la pièce s’est avérée décevante mais Edith Proust s’y révélait à nouveau intense et toujours prompte à jouer.)

Aujourd’hui, Edith Proust est seule sur scène. Elle porte à bout de bras ce « Projet Georges » depuis cinq ans et avec le compagnonnage de Laure Grisinger à l’écriture et à la mise en scène (complice également de la grande réussite du « Massacre du Printemps »… tout est lié…) le hisse au firmament.

Pour certain.e.s, il s’agira d’une révélation, pour d’autres comme moi une confirmation.

Il est rare d’être emporté par un personnage dès les premiers instants d’un spectacle. Edith Proust y est méconnaissable : bonnet vissé sur la tête, cheveux en plastique qui ressortent, maquillage clownesque. Car oui, il s’agit d’un spectacle de clown comme on n’en voit pas souvent et c’est bien dommage. Mais cela va au-delà du spectacle de clown. Lors de ces pérégrinations poético-philosophiques « dedans la tête » de Georges, on s’étonnera de vouloir le/la prendre dans ses bras, de la/le revoir dès que possible, tellement ce personnage nous aura émus. Sa voix, son regard, sa gestuelle, sa démarche, ses mots… « J’adore » ! J’ai eu la chance de m’installer au premier rang et observer le moindre écarquillement d’yeux, les lèvres qui frémissent.

Pis Georges n’est pas tout seul. Joseph est là. Joseph est un arbre dont elle s’occupe. Son compagnon. Elle lui parle, Georges. De la vie, de l’infiniment petit et de l’infiniment grand, de la solitude, du Monde. La performance physique d’Edith Proust n’est pas la seule chose à retenir. Il y a aussi des mots, un propos qui fait sens et qu’on aurait eu envie de noter si on n’avait pas eu peur de rater une seule miette.

Edith Proust. Septième fois que je cite son nom. Car quand vous entendrez parler d’elle. vous saurez.

 

LE PROJET GEORGES

Autrices Edith Proust et Laure Grisinger

Mise en scène Laure Grisinger et Edith Proust

Avec Edith Proust

Présenté par la Compagnie L’usine à Lièges

Les jeudi et vendredi 14 février 2020 au Théâtre de la Tempête (Paris) à 18h, entrée libre sur réservation par courriel : marine.lecoutour.pro@gmail.com

 

(d’autres histoires)

M. et moi, on n’a peur de rien. On s’assoit au premier rang. Au milieu. Pendant le spectacle, Georges parle des yeux de M., puis la comédienne me regarde. Droit dans les yeux. Plus tard, elle évoquera mon sweat bordeaux mais cette fois-ci, elle me dit que je suis plutôt grand. Je ne réponds pas. On ne sait jamais s’il faut répondre ou pas en pareille situation. Elle répète à nouveau que je suis plutôt grand. Je tente d’exprimer un « Soit » avec mes sourcils, mes yeux et ma bouche simultanément. Mais que si on regarde du ciel, de très très haut, je suis tout petit. Insignifiant. Un grain de sable. C’est ce qu’elle me dit. Je pars de la salle, la tête dans les épaules, les bras ballants, appelez-moi Charlie Brown.

**********

Joseph n’est plus. Joseph c’est l’arbre un peu sec de Georges. Hier soir, c’était la dernière représentation. Il est au bout de sa vie, Georges. Fini la vie de star, les paillettes, l’eau gratis en spray. Ashes to Ashes. Direct à la poubelle. On demande à la comédienne : « Edith, tu dis au revoir à Georges ? – Au revoir, Georges ! »

**********

Après la représentation, M. et moi attendons Edith. Je suis toujours mal à l’aise. Je sais que je vais sourire, que je vais bredouiller trois mots. Elle arrive, nous embrasse, nous discutons quelques minutes, elle part et me touche le bras.

MOI : Elle m’a touché le bras ! Elle m’a touché le bras !

M. : Et elle t’a même touché la joue avec sa joue…

MOI : Elle m’a touché la joue ! Elle m’a touché la joue !

M. : Fais gaffe, si jamais tu racontes ça dans une de tes autres histoires, j’en connais une qui va être jalouse…

MOI (après un temps de réflexion) : T’as raison, je ne vais peut-être pas l’écrire et encore moins la publier.

**********

Et je me gêne moi-même quand je pense qu’Edith Proust lira ces quelques lignes…

 

Vu le dimanche 20 octobre 2019 au Lavoir Moderne Parisien (Paris)

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Automne 19/20

Encore et toujours ma sempiternelle sélection très subjective ! Et en cette nouvelle saison 19/20, j’ai décidé de mettre à l’honneur dix-neuf voire vingt spectacles, que je verrai cet automne. (J’ai réfléchi de longues heures pour trouver ce  nouveau concept…)

 

A la faveur de l’automne, je mettrai tout d’abord l’accent sur… le Festival d’Automne !

La Team Tiago ne manquera sûrement pas Please Please Please par le trio Mathilde Monnier / La Ribot / Tiago Rodrigues (le 15/10 à l’Espace 1789 de St-Ouen et du 17 au 20/10 au Centre Pompidou)

« Je suis sans famille et je m’appelle Rémi et je me balade avec tous mes amis… » Quand j’étais petit, j’avais des peluches nommées Capi et Dolce. Etonnamment, c’est Jonathan Capdevielle qui va adapter le roman d’Hector Malot (du 21 au 30/11 à Nanterre Amandiers)

Je ne sais pas si on entendra la chanson dans le spectacle, mais rien que d’y penser, je l’aurai dans la tête durant toute la rédaction de cet article : Clotilde Hesme aura sans nul doute l’oeil du tigre dans Stallone de Fabien Gorgeart (du 08 au 19/10 au CentQuatre)

Les Talents Adami s’affichent avec Gwenaël Morin dans Uneo uplusi eurstragé dies d’après Sophocle et Eschyle (du 08 au 12/10 à l’Atelier de Paris)

Sans transition, dans le reste de l’actualité…

 

Le Présent qui déborde… ça, c’est parce qu’on ne le surveille pas assez… Après sa présentation lors du dernier festival d’Avignon, Christiane Jatahy revient au CentQuatre (en partenariat avec l’Odéon, du 1e au 17/11)  pour le deuxième volet de son Odyssée.

Je suis un homme fidèle… si si… et je fréquenterai plus que jamais le Théâtre de la Bastille. Cette nouvelle saison me parait assez audacieuse, puisque nous y verrons des artistes qu’on n’a pas vus depuis longtemps sur la rue de la Roquette comme Daniel Linehan et son Body of Work (c’est de la danse, du 18 au 23/11), voire jamais comme Loïc Touzé et sa Forme Simple (c’est aussi de la danse, du 18 au 23/11)

Je ne vais pas tenter d’inventer un résumé d’après le titre du spectacle d’Emmanuel Meirieu aux Bouffes du Nord, La Fin de L’Homme Rouge… J’irai le voir aussi et surtout pour admirer Maud Wyler, Jérôme Kircher… (du 12/09 au 02/10)

Même si je fus légérèment désappointé face à Love Me Tender, je me rendrai à l’Odéon pour voir la nouvelle création de Guillaume Vincent Les Mille et Une Nuits (du 08/11 au 08/12)

 

« Hard ou classique, la musique adoucit les moeurs… »

 

 

Je suis loin d’être un afficionado de Thomas Jolly et pourtant je vais voir un de ses spectacles (à la Scala du 18/10 au 03/11) : Un Jardin de Silence. Parce qu’avant tout pour moi, ce spectacle autour des chansons de Barbara est un projet de Raphaële Lannadère et de Babx

Buster Keaton est cher à mon coeur pour de multiples raisons et le Nouveau Théâtre de Montreuil le met à l’honneur (du 14 au 16/11) avec un ciné-concert performé dirigé par Mathieu Bauer.

Continuons en musique avec Les Siestes Acoustiques de Bastien Lallemant. Certes, j’aurais très bien pu y assister à Paris, mais je ne fais pas comme les autres, j’en ferai une à Manosque dans le cadre des Correspondances (le 28/09)

Parce que la musique est vitale pour moi… d’ailleurs, j’ai toujours une pensée pour ma guitare sans cordes qui trône dans mon salon… je ne raterai pas le concert de Troy Von Balthazar et de Michel Cloup Duo au Petit Bain (le 20/09)

Silence, ça pousse…

 

 

Et parce que je ne vois pas que des valeurs sûres, contrairement à ce que l’on pourrait penser, je me risquerai à la Colline pour voir Data Mossoul de Joséphine Serre (du 18/09 au 12/10)… Ok, c’est surtout pour revoir sur scène Elsa Granat et Edith Proust qui ont enchanté mon été avignonnais avec Le Massacre du Printemps…

D’ailleurs, nous pourrons retrouver Edith Proust au Lavoir Moderne Parisien dans Le Projet Georges, une pièce qu’elle a co-écrite et co-mise en scène avec Laure Grisinger, qui n’est autre que la dramaturge du… Massacre du Printemps ! (du 17 au 20/10)

Autre découverte au Lavoir Moderne Parisien (du 27/11 au 01/12), Les Femmes de Barbe Bleue, une création collective de Juste avant la compagnie qui figure également au programme du prochain festival Impatience (qui met en avant la nouvelle création jeune du spectacle vivant et du théâtre jeune et impatient parce qu’ils sont jeunes…)

Sinon on pourra aussi jeter un oeil à ce qu’il se passe du côté du Théâtre de la Reine Blanche avec Le Mont Analogue (du 04 au 08/09) (que j’avais raté la saison passée au Théâtre Berthelot à Montreuil…) par la Compagnie Les Temps Blancs ou avec Poulette de et avec Andréa Brusque(du 02 au 13/10)

A part ça, au Théâtre de la Tempête, il y aura la pièce Elémentaire de Sébastien Bravard sur une mise en scène de Clément Poirée (du 19/11 au 16/01). Ou l’histoire d’un comédien qui est devenu professeur des écoles… Je ne vois absolument pas pourquoi j’ai dans l’idée de voir cette pièce-là en particulier…

#TeamTiago

© Filipe Ferreira

Last but not least, la vingtième pièce de ma sélection, The Way She Dies, pour la première fois à Paris, au Théâtre de la Bastille, mais qui a été créé il y a plus de deux ans et joué pour la première fois en France au Théâtre Garonne à Toulouse. Et j’y étais (le 28 mars 2017…) ! Ce fut une époque toute particulière pour moi… Les souvenirs vont se ramasser à la pelle… comme les feuilles mortes… parce que c’est l’automne… Vous me suivez ? Super combo tg STAN + Tiago Rodrigues, c’est du 11/09 au 06/10.

 

Il y a d’autres spectacles programmés à mon carnet de bal, j’en parlerai peut-être dans ces mêmes colonnes… On appelle ça une aguiche. Il y a évidemment des spectacles que je n’ai pas mentionnés mais qui valent sûrement le coup d’oeil, mais comme je l’ai lu quelque part, mieux vaut être sélectif qu’exhaustif.

Vive la frustration, bon vent, bonne rentrée et à bientôt !

Trouble (Turbulences Cie ! / Cie HVDZ / LaScierie / Avignon Off 19)

(de quoi ça parle en vrai)

« Initié dans une réflexion libre à la lecture d’écrits de Michel Foucault, le projet s’est construit à travers une coopérative de création sous la direction de Philippe Duban et Didier Cousin. « Trouble » propose une plongée historique atypique autour de l’histoire de la folie qui résonne avec notre époque actuelle. Sur scène, un orchestre d’une quinzaine de musiciens en live, des projections d’images, un trapèze et un chœur d’acteurs danseurs et chanteurs. » (source : ici)

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Crédits photos : DR

(ceci n’est pas une critique, mais…)

« Nos difficultés, grâce au théâtre, deviennent des choses positives. »

Je l’ai déjà écrit ici ou là, pendant trois ans, j’ai joué avec, notamment, des personnes atypiques qu’on appelle aussi autistes. Nous racontions des histoires sans mettre en avant la particularité des interprètes. Ici c’est tout le contraire, même si le résultat final est le même : Ils ont aussi le droit d’être là et peuvent tout à fait nous émouvoir, nous faire réfléchir…

« « Être comme nous » ou ne pas être. »

Le parti-pris est audacieux. On y parle de la position de la société face à ce qui nous parait différent. En cela, on pourrait aisément élargir le propos à ce que l’on voit en Méditerranée et ailleurs, tous les jours, dans nos journaux télévisés.

Plus important encore, il n’ y a pas de course à l’émotion. Jamais on n’est mal à l’aise, jamais nous ne sommes témoins de démonstrations voyeuristes. Tout est fait avec la plus grande sincérité et générosité possible.

De plus, il devient rare de voir autant de personnes sur scène (une petite trentaine), des chanteurs, des musiciens, des poètes, des acrobates… Il est aussi admirable de voir que les rouages de ce spectacle singulier sont parfaitement huilés, chaque chose est à sa place, chaque artiste sait ce qu’il a à faire. Des personnalités se révèlent : une chanteuse lyrique qui reprend « Joe le taxi » de Vanessa Paradis ici, un poète qui parle des interdits là, ce morceau original piano voix d’un des membres du groupe qui clame haut et fort son autonomie avec un enthousiasme communicatif.

Il est beau de voir que ce spectacle, fruit de trois ans de labeur, est porté majestueusement et de manière professionnelle par tous ses participants.

Et parce que tout se termine en musique, le public est invité à rejoindre les artistes sur scène.

Alors on danse, alors on se mélange, alors on est ensemble.

 

TROUBLE

Mise en scène  Didier Cousin

Conseiller artistique  Guy Alloucherie

Conception, mise en chantier  Philippe Duban

Comédiens, chanteurs et musiciens : Aleksandar Boskovic, Alexandre Bordes, Alexis Baert, Anaïs Landier, André Pereira Da Silva, Arnaud Ndi, Benjamin Lesieur, Brahima Niakate, Charles Pham, Charli Aveilla, Charline Abderemane, Cyrille Ndedy, David Simon, Fabienne Lavanchy, Guénolé Lebrun, Harvey Goma Kouka, Marlène Parada, Martial Nakouzebi, Matthias Bloess, Meschac Assou Sakpa, Mounir Issa, Moussa Diaby, Olivier Martin, Olivier Poindron, Otto Nyap, Philippe Duban, Thomas Carrasqueira, Thomas Dubois, Vanessa Valentin

Composition musicale  Patricio Wang – Chorégraphie  Fatiha Mellal – Trapèze  Laetitia Rancelli – Création vidéo  Bénédicte Alloing – Plasticienne  Magali Brien – Direction et interprétation musicale  Gilles Wolff – Régie lumière  Rudy Sanguino – Régie vidéo et son  Léa Schwebel – Costumes  Sarah-Jane Sheppard

du 5 au 14 juillet à 14h (sauf le 9) à LaScierie (Avignon Off)

 

Vu le jeudi 11 juillet 2019 à 14h à Lascierie, Avignon Off

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

 

(avant, pendant, après)

Une des raisons pour laquelle je me rends à ce spectacle est que j’ai côtoyé un des artistes, Arnaud, pendant trois ans avec Le Laboratoire à Théâtre. Ce gars-là est capable d’imiter n’importe qui, moi le premier. Mon intonation, mes hésitations…

Dans la fausse vie, je suis professeur des écoles. Un jour, je pris un rendez-vous avec l’inspecteur en charge des relations humaines pour discuter d’une éventuelle reconversion. Je lui fis part de mon envie de théâtre et pourquoi pas d’en faire avec des personnes à part. Il me regarda et me dit : « Vous ne préfèreriez pas en faire avec vos élèves, plutôt ? »

Après le spectacle, je félicite Arnaud. Il me reconnait immédiatement, me serre la main avec vigueur et dit : « Tu as arrêté le théâtre, tu en as fait entre 2013 et 2016, il faut changer, il faut faire autre chose ! » Je souris. Il a toujours eu une meilleure mémoire que moi.

5es Hurlants (Raphaëlle Boitel / La Scala Paris)

(de quoi ça parle en vrai)

« Après avoir travaillé sous la direction de James Thierrée, d’Aurélien Bory et de Marc Lainé, Raphaëlle Boitel réunit pour sa troisième création cinq circassiens de différentes cultures, unis par une même expérience au sein de l’Académie Fratellini. Sur scène, dans un espace brut, noir et métallique à l’image d’un hangar, d’un chapiteau ou d’une usine, cinq personnages évoluent sous nos yeux : une femme indécise, une furieuse compulsive, un paranoïaque «ornithophobique», un équilibré qui glisse et un introverti hystérique. En envisageant leur agrès comme un alter ego mécanique avec lequel ils doivent partager leur vie, ils s’élancent, chutent, se soutiennent et se relèvent, sur des airs de Verdi, de Bach, ou même dans un silence brut. »

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Crédits photos : Georges Ridel

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Il y a des spectacles dont on sait dès la première minute qu’ils nous plairont : ici, les deux régisseurs plateau du spectacle entrent sur scène, marchent en direction d’un projecteur et le dirigent vers la scène. Ce n’est pas grand chose et pourtant c’est ce qui fait la différence. Hormis les acrobaties, la mise en abyme, le « j’essaie, je tombe, je me relève », j’y vois également un magnifique hommage aux régisseurs, ces personnes de l’ombre qui agissent avec la plus grande humilité. Car les artistes sur scène ne pourraient pas faire grand chose sans eux. Et ici, les régisseurs font partie intégrante du spectacle. Certes, l’un d’entre eux est interprété par le collaborateur de longue date de Raphaëlle Boitel (j’ai lu ça) Tristan Baudoin, qui a fait un magnifique travail sur les ombres et lumières. Il n’empêche, ils sont aussi passionnants à observer que nos circassiens chéris.

Mais j’y viens. On pourrait penser que nous ne voyons rien d’extraordinaire : un fil-de-fériste, un jongleur de balles (même pas des torches en flamme ou des couteaux), une acrobate au cercle aérien, un sangliste (ce mot n’existe toujours pas), une danseuse-acrobate… mais quand on y pense, je dirais même plus, quand on y réfléchit… Ce fil-de-fériste qui joue l’hésitation, la maladresse est incroyable de maîtrise (demandez à un acteur de jouer faux, ben ce n’est pas si évident), le jongleur de balles, même avec une seule balle met tellement d’intensité dans son jeu, comme si sa vie en dépendait… Je pourrais multiplier les exemples… Je ne parlerai pas du dernier tableau avec cette acrobate arachnéenne qui m’a totalement ému et bluffé. Ce que je veux dire, c’est que c’est à la fois d’une simplicité désarmante mais aussi et surtout d’une perfection impressionnante pourtant touchante. La chorégraphie mise au point par Raphaëlle Boitel (que j’avais plus qu’appréciée il y a dix ans de cela chez James Thierrée et Marc Lainé) est remarquable de précision et de poésie.

Ce qui finit par nous séduire définitivement, c’est de constater que l’artiste n’est jamais seul, qu’ils sont tous ensemble, chacun pour tous.

(qu’il est bon de terminer sa saison parisienne avec un tel spectacle !)

 

5ES HURLANTS

conception, mise en scène Raphaëlle Boitel

avec Tristan Baudoin, Salvo Cappello, Alejandro Escobedo, Clara Henry, Loïc Leviel, Nicolas Lourdelle, Julieta Salz

collaboration artistique, scénographie et lumière Tristan Baudoin – musique originale Arthur Bison – régie plateau Nicolas Lourdelle – régie son Arthur Bison – constructions Silvère Boitel – aide à la création son et lumière Stéphane Ley, Hervé Frichet – costumes Lilou Hérin

Production Cie L’Oublié(e) – Raphaëlle Boitel, avec le précieux soutien de l’Académie Fratellini, la SPEDIDAM et la région Occitanie

Jusqu’au 20 juillet 2019 à la Scala Paris

 

(une autre histoire)

Je compte sur mes doigts tout ce que je dois encore faire d’ici mon départ en vacances. Je suis bien fatigué. Chaque fin d’année, je dis la même chose, faut que je me calme. Je dois écrire ci, je dois écrire ça, sans compter le déménagement, la gestion quotidienne des personnes dont je dois continuer à m’occuper, lire, répondre, voir les gens parce que c’est la fin, préparer les vacances, conserver aussi des plages de totale inactivité (moi qui n’aime pas rester sur le sable à bronzer).

Deux heures avant le début du spectacle, je m’écroule sur mon lit. Je ne veux pas y aller. Je dors un petit quart d’heure. Je veux rester dans mon lit.

Ça me fait penser à ces soirées où on ne veut pas aller, parce que pas envie de se mélanger aux gens, de converser, de sourire. Finalement on y va et on ne le regrette pas. Ben là c’est pareil. Je ne regrette pas de m’être levé, d’avoir pris le métro un 4 juillet, d’avoir marché de la Gare de l’Est au théâtre. J’ai même croisé quelqu’un que je connaissais et je lui ai parlé ! J’ai aussi croisé quelqu’un que je connais sans connaître mais je n’ai pas osé lui parler, on ne se refait pas.

Ceci était officiellement mon 300e article. Va falloir que je change tout ça.

 

Vu le jeudi 4 juillet 2019 à la Scala Paris

Prix de ma place : 18€ (cat 1 – demi tarif pour les premières)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Festival d’Avignon 2019, ma sélection Off

Autant vous dire, qu’une fois n’est pas coutume, il y a l’embarras du choix cette année dans le Off d’Avignon. La Manufacture, Les Halles, les Doms sont toujours là, deux autres lieux prennent également de plus en plus de place et proposent cette année encore une programmation alléchante et exigeante : le 11 Gilgamesh Belleville et le Train Bleu, qui en très peu d’années (seulement la deuxième pour le Train Bleu) font déjà office d’incontournables.

Je ne parviens pas à me souvenir combien de festivals d’Avignon j’ai faits. Le premier, c’était en 1996, le dernier, forcément, l’an passé. J’ai fait les trois semaines de festival à deux reprises, encore en 1996 et en 2001, autrement dit dans une autre vie. A la fin d’un séjour, il n’est jamais certain que je revienne l’année suivante. Et pourtant, un manque s’immisce en moi et finalement j’organise mes vacances en fonction de.

Je serai de retour à Avignon du 10 au 16 juillet. L’an passé, j’ai vu 24 spectacles en 8 jours (5 + 3). Mon objectif n’est pas d’en voir autant (trois par jour est une bonne moyenne… et c’est déjà beaucoup), mais de mieux apprécier les spectacles et la ville. Prendre le temps aussi pour voir un film à l’Utopia ou une expo à la Collection Lambert. Bref…

Voici donc les vingt-sept spectacles que j’ai sélectionnés parmi les 1 592 qui se joueront dans les différents lieux du Off (sachant que je compte n’en voir que 18 tout au plus, in inclus, je vous laisse calculer) : (classés par horaire)

(NB : Pour ceux qui repassent par là, j’ai ajouté 3 spectacles à ma sélection initiale qui se trouvent en n° 10, 15, 22)

1/ GUERRE, ET SI ÇA NOUS ARRIVAIT ? de Janne Teller par Laurent Maindon à Présence Pasteur à 9h45

« IMAGINE : Et si, aujourd’hui, il y avait la guerre en France… Où irais-tu ? »

Avec une collègue de l’Occupation Bastille période Tiago Rodrigues. Il est toujours bon de suivre les gens qu’on a croisés ici et là.

2/ CRÂNE de Patrick Declerck, mise en scène d’Antoine Laubin, au Théâtre des Dons à 10h

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© Beata Szparagowska

« Devant nous, un écrivain à qui l’on doit retirer une tumeur. Il s’agit d’une intervention dite de chirurgie éveillée. Il faudra sonder le patient pour être certain de ne pas lui ôter le langage. C’est son outil de travail en quelque sorte et sa raison de vivre peut-être. On nous parlera du deuil impossible pour un chien, de la poésie de Shakespeare, du ridicule accoutrement opératoire et de la dignité qui se loge parfois dans les détails même face à une mort hypothétique. »

J’avais découvert le travail d’Antoine Laubin aux Doms avec « Le Réserviste » d’après un texte de Thomas Depryck. Je suis quelqu’un de fidèle.

3/ LATERNA MAGICA de Dorian Rossel et Delphine Lanza au 11 Gilgamesh Belleville à 10h30

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© Todd Hido

« Ce spectacle est une réinvention pour le plateau de la fausse autobiographie d’Ingmar Bergman. Ce récit sans complaisance, entre mémoires et exutoire psychanalytique, dessine un autre portrait du génie protéiforme. Il se raconte, les souvenirs dérivent, réinventant sa propre histoire pour en mesurer l’étendue et se l’approprier enfin. Bergman fait de sa vie une matière, fertile et fluctuante, pétrie de contrariétés, d’humour et de manques, sédiments propices à l’éclosion de sa créativité. »

Grande impatience avant chaque spectacle de Dorian Rossel, dont je regrette de ne pas encore avoir vu son adaptation du Dernier Métro de Truffaut.

4/ PLAIDOYER POUR UNE CIVILISATION NOUVELLE d’après Simone Weil par Jean-Baptiste Sastre au Théâtre des Halles à 11h25

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Crédit photo : DR

« Simone Weil : figure radicalement à part de la pensée française du XXe siècle. Sa vie durant, elle a cherché jusqu’à l’épuisement des clefs pour tenter de se comprendre et de comprendre le monde. Elle travailla en usine, prit part à la guerre d’Espagne aux côtés des Républicains, avant de rejoindre Londres et la « France Libre », où elle mourût à l’âge de 34 ans. « Elle ne méprisait rien sinon le mépris lui- même » Albert Camus. Après La France contre les robots de Georges Bernanos, Hiam Abbass et Jean-Baptiste Sastre adaptent une partie de la correspondance, L’Enracinement et d’autres textes de cette philosophe qui relèvent ses apports à la philosophie, à la critique politique et à la spiritualité. »

L’idée de voir l’actrice Hiam Abbass dans la salle de la Chapelle m’impressionne au plus haut point, surtout avec des textes aussi majeurs (et on parle de Simone Weil, pas de Simone Veil… j’ai vérifié avant)

5/ MARX ET LA POUPÉE  d’après le roman de Maryam Madjidi par Raphaël France-Kullmann au Théâtre Artéphile à 11h45

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« Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris. À travers les souvenirs de ses premières années, elle raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, l’effacement progressif du persan au profit du français avant de le retrouver pleinement. Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines comme fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction massive. »

Parce que j’aime énormément ce premier roman et qu’aussi j’avais apprécié discuter avec son autrice les deux fois où on s’est vu. (ce n’était pas pour un rendez-vous Tinder, je préfère préciser, nous avons une connaissance en commun qui avait même traîné Maryam à mon anniversaire pour mes 30 ans, autrement dit il y a dix ans, déjà…)

6/ J’AI RENCONTRÉ DIEU SUR FACEBOOK d’Ahmed Madani au 11 Gilgamesh Belleville à 11h50

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©François-Louis Athènas

« Comment une adolescente bien sage et bien protégée par sa maman peut-elle sombrer dans une mascarade pseudo-religieuse d’aventure extraordinaire ? Comment une jeune mère qui est parvenue à s’émanciper du poids de la tradition, de la religion, réagit-elle face à ce qu’elle considère comme une trahison de son combat pour la liberté ? Voilà un vrai sujet de société dans lequel la fiction et la poésie peuvent trouver une voie d’expression qui fera écho chez les spectateurs, et les adolescents. »

Après F(l)ammes, je suis curieux de voir ce que nous prépare Ahmed Madani.

7/ LE MASSACRE DU PRINTEMPS d’Elsa Granat au Théâtre du Train Bleu à 11h50, les jours pairs

Le Massacre du Printemps – Teaser from Elsa Granat on Vimeo.

« J’ai mûri d’un seul coup puis j’ai régressé exactement en même temps. J’ai poussé fort et dans tous les sens. Il m’est arrivé d’accompagner des gens en fin de vie. Des combattants sans monument aux morts. Il y a des événements comme ça qui semblent insurmontables, tu penses qu’ils vont te laisser clouée au sol. Et pourtant tu vas découvrir des forces inespérées qui vont t’inspirer pour inventer des printemps même sur pelouse synthétique. Tu participes aujourd’hui au Massacre du Printemps. Oui j’ai bien dit « Massacre ». »

On dit que je suis fidèle… J’ai découvert Elsa Granat il y a déjà neuf ans avec « J’ai plus pied ». Une amie jouait dans cette pièce. J’ai découvert également Claire Méchin (qu’on connait chez les Blond and Blond and Blond et surtout à revoir dans Les Secrets d’un Gainage Efficace). Mais surtout Elsa Granat… une écriture, un point de vue, un sens de la mise en scène. (et je viens seulement de comprendre le jeu de mots (Mas)Sacre du Printemps…

8/ EXIT de Fausto Paravidino par Anne-Sophie Pauchet à la Manufacture à 12h

Bande-annonce EXIT Tournée / Fausto Paravidino / Anne-Sophie Pauchet from Florent_Houdu on Vimeo.

« A quitte B. A et B se séparent. Plus tard, A rencontrera C et B rencontrera D. Exit c’est l’histoire éternelle de la fin annoncée d’un couple. Et de ce qui pourrait se passer après. L’histoire du renoncement, des échappatoires, des petites lâchetés et des grandes désillusions. Une variation drôle et acide sur la difficulté de concilier le besoin de liberté personnelle et d’émancipation avec un exigeant besoin d’affection et d’une « vie satisfaisante ». Un questionnement sur la crise qui habite ces adultes bourgeois européens parfois autant incapables de courage politique que de courage intime. »

L’idée de revoir Laure Mathis, admirable Doreen dans la pièce éponyme de David Geselson et que j’aime l’écriture de Fausto Paravidino.

9/ L’OISEAU MIGRATEUR de Dorian Rossel à la Maison du Théâtre pour Enfants à 14h

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« Deux blocs noirs, deux comédiens, deux craies pour conter l’amitié insolite entre un petit garçon, sa voisine et un passereau. À contre-courant des temps tonitruants, L’Oiseau migrateur parie sur la simplicité et invite l’imaginaire à se déployer. L’histoire s’esquisse par des dessins à la ligne épurée, avant que le texte prenne le relais. »

Pour les mêmes raisons qui m’amènent à voir Laterna Magica et parce que je ne rechigne jamais à voir un spectacle dit jeune public.

10/ TROUBLE par Philippe Duban et Didier Cousin à Lascierie à 14h (jusqu’au 14 juillet)

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« Initié dans une réflexion libre à la lecture d’écrits de Michel Foucault, le projet s’est construit à travers une coopérative de création sous la direction de Philippe Duban et Didier Cousin. « Trouble » propose une plongée historique atypique autour de l’histoire de la folie qui résonne avec notre époque actuelle. Sur scène, un orchestre d’une quinzaine de musiciens en live, des projections d’images, un trapèze et un chœur d’acteurs danseurs et chanteurs. Porté avec souffle par une équipe de trente artistes, « Trouble » évoque la mue des enfermements, interroge la place des singularités dans les cercles d’appartenances, appelle à l’union dans la diversité. »

Pour avoir déjà officié pendant trois ans en tant que comédien soutien dans une troupe composée essentiellement de jeunes adultes « hors normes », je sais que ce spectacle sera une expérience incomparable. Surtout que la troupe de ce « Trouble » comprend un de ces fameux jeunes aux milles talents cachés (le voir m’imiter un soir de résidence fut un grand moment de… trouble)

11/ LA PAIX DANS LE MONDE de Diastème au Théâtre Artéphile à 14h05

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crédit photo Vanessa Filho

« Cinq ans avaient passé. Puis dix, puis quinze. Le juge peut interdire au coupable d’approcher la victime pour une durée d’au plus cinq ans. Simon n’a pas revu Lucie. Il vit en Suisse, à quelques kilomètres de la maison de Charlie Chaplin. Il lit des livres, il fait du feu. Il ne voit pas le temps passer. Simon se prépare. Au jour où Simon et Lucie seront enfin réunis. Il doit être prêt. Tout doit être prêt. Le monde n’oubliera jamais ce jour. »

Diastème fait partie de ces auteurs, un peu comme Xavier Durringer, qui ont imprimé mon inconscient de leurs thèmes, de leur écriture.

12/ UN DÉMOCRATE de Julie Timmerman à Présence Pasteur à 14h40

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« Une traversée épique à l’humour impitoyable de la vie et de l’œuvre d’Edward Bernays (1891-1995), neveu de Freud, inventeur dans les années 20 de techniques de manipulation des masses sans précédent : la “Fabrication du consentement”. S’inspirant des découvertes de son oncle sur l’inconscient, il vend indifféremment savons, cigarettes, Présidents et coups d’État. Goebbels lui-même s’inspire de ses méthodes pour la propagande nazie – mais Eddie ne comprend pas car Eddie est un démocrate… Où en est la Démocratie à l’ère du Big Data et de l’hyper-communication? »

Ça doit faire trois ans que j’en entends parler, mieux vaut tard…

13/ FLAVIEN par Flavien Bellec au Théâtre du Train Bleu à 15h20

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« Un homme, FLAVIEN, décide de faire un spectacle sur lui. Pudique, il n’a cesse d’éviter le face à face, terrible, avec l’autre, le spectateur. Dans une succession de performances anti-spectaculaires, FLAVIEN tente de donner une représentation idéalisée de lui-même. Une entreprise narcissique impossible qui voit affluer, en miettes et fragments, des souvenirs d’enfances et des fantasmes obscurs, dans un spectacle qui prend peu à peu la forme d’un n’importe quoi poétique. La scène devient alors le théâtre d’une lutte étrange entre FLAVIEN et sa propre représentation, jusqu’à devenir le cimetière de ses identités. »

Je devrais pourtant me méfier. Le Flavien fait partie des Divins Animaux

14/ JOIE d’Anna Bouguereau par Jean-Baptiste Tur au Théâtre du Train Bleu à 16h40

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« Est-ce qu’on est obligé de pleurer à un enterrement ? Est-ce que c’est normal qu’on enferme les morts dans des boites ? Pourquoi on fait plus de slows ? Pourquoi les croque-morts on l’air dépressif ? Qui a choisi cette musique improbable ? Pourquoi la dame au premier rang pleure si fort ? Est ce qu’on a le droit de coucher avec son cousin ? Pourquoi il faut attendre d’être mort pour être couvert de fleurs ? Comment continuer à vivre puisque les gens meurent ? »

J’ai découvert Anna Bouguereau dans « En réalités » et bluffé que je fus, je suis intrigué de voir et entendre ce qu’elle a écrit.

15/ IN-TWO par la Cie Tandaim au Festival Villeneuve en Scène de 18h30 à 22h30

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photo : Gabrielle Voinot

« C’est une petite collection de trois grandes boîtes aux allures de caisses de transport qui vous invite à entrer pour partager une histoire, une confidence, un (jardin) secret… Dans ces confessionnaux du quotidien où vous serez le seul spectateur, les mots de nos auteurs complices vous seront susurrés à l’oreille… Des formes courtes (6 à 8 minutes) à la manière d’un entresort, pour un acteur et un spectateur. »

Du théâtre intime, du théâtre qui ne fait pas mal (entendre : aucune gêne), on m’en a dit grand bien et cela serai aussi l’occasion de revoir peut-être Lucile Oza, une comédienne déjà vu dans mon coup de cœur Avignon 2016 :  Zoom (Gilles Granouillet / Marie Provence)

16/ LES SECRETS D’UN GAINAGE EFFICACE par les Filles de Simone au 11 Gilgamesh Belleville à 18h45

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© Christophe Raynaud de Lage

« Elles sont cinq et écrivent un livre sur le corps des femmes, comme leurs aînées des 70’s. Elles débattent et se débattent avec les hontes et traumatismes liés à ce corps et disent tout haut ce que tout le monde vit tout bas. Elles explorent leur intimité autant que l’Histoire ou la presse et réinventent les raisons de la colère. Des injonctions esthétiques à la transmission mère-fille, des règles au clitoris, elles explosent à grands coups d’autodérision les clichés qui leur collent à la peau. »

Mise à part la comédienne Claire Méchin dont j’ai parlé un peu plus tôt, je vais me laisser convaincre par le bouche à oreille.

17/ LES SIESTES ACOUSTIQUES par Bastien Lallemant à la Collection Lambert avec Là c’est de la musique à 19h

Les Siestes Acoustique de Bastien Lallemant from François GLRN on Vimeo.

« Laboratoire collectif et bienveillant, les Siestes Acoustiques de Bastien Lallemant sont imprévisibles, et réunissent acteurs et dormeurs autour de l’instant. Ne ratez pas l’occasion de faire cette expérience d’écoute musicale et sensorielle dans un cadre exceptionnel et surtout n’oubliez pas…de vous laisser aller à dormir ! »

Parce que j’aurais besoin de dormir un peu. Le problème, c’est que c’est à 19h et que 19h, c’est pas vraiment le bon horaire pour faire la sieste, on s’endort, on se réveille ensuqué, on ne sait plus où on est…

18/ LE GROËNLAND de Pauline Sales par Sylvie Boutley à la Salle Roquille à 21h

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« Cartographie d’une intimité. Monologue d’une femme qui perd le contrôle de sa vie, mais juste le temps d’une nuit … le temps d’aller au Groenland et de revenir… Théâtre d’une parole ironique. Elle fugue à travers les rues d’une ville, la nuit, en compagnie de sa fille, sa chouette son loup. Elle veut l’emmener au Groenland, un pays lointain, un retour à des origines esquimaudes ou un désir qui insiste. »

Les mots de Pauline Sales, la mise en scène certainement très sobre de Sylvie Boutley (que je connais un peu pour avoir travaillé avec elle en 2001 sur un texte de Ronald Laing)

19/ LA DERNIÈRE BANDE de Samuel Beckett par Jacques Osinski au Théâtre des Halles à 21h30

LA DERNIÈRE BANDE
©Pierre Grosbois

« « Viens d’écouter ce pauvre petit crétin pour qui je me prenais il y a trente ans, difficile de croire que j’aie jamais été con à ce point- là. » Chaque année, le jour de son anniversaire, Krapp fait le point sur sa vie et s’enregistre sur un magnétophone. Chaque année, il écoute quelques bandes anciennes et peste contre celui qu’il a été tout en se remémorant certains instants merveilleux et perdus. Il est à la recherche de l’instant T, du moment fondateur, celui de l’amour peut-être. « Sois de nouveau, sois de nouveau ». »

Denis Lavant + Samuel Beckett = un retour forcément déconcertant et inévitable.

20/ 11 SEPTEMBRE 2001 de Jacques Vinaver par le collectif Ildi Eldi au Théâtre des Halles à 21h30

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©C. Raynaud de Lage

« Depuis le 11 septembre 2001, une page nouvelle de l’histoire contemporaine s’est ouverte concernant le terrorisme, non seulement dans les faits, mais aussi dans les consciences. C’est comme si, à force de subir les attentats à répétitions, nous étions devenus plus à même de les accepter comme une normalité. La parole des acteurs, témoins et victimes du drame constitue le coeur de ce texte qui refuse tout jugement : les récits alternent, sans hiérarchie entre eux. Des casques, des micros, une partition sonore. Les comédiens prêtent leurs voix à l’ensemble des personnages, terroristes, rescapés ou hommes politiques. Dans cette atmosphère confinée et intime, le collectif ildi ! eldi évite tout pathos en dépassant la sidération et la saturation d’images par des voix murmurées qui ne peuvent être qu’un souffle. »

Même si je fus quelque peu déçu par « Ovnis » l’automne dernier, je ne raterai pas ce nouveau spectacle du collectif. Et aussi parce que je suis un inconditionnel de Grégoire Monsaingeon !

21/ HÉROÏNES 2 de Dominique Richard par Lucile Jourdan au Théâtre de l’Entrepôt (du 12 au 15 juillet) à 21h30

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« Une femme se cherche, ivre de désir d’amour et d’absence, dans le frais gazon vert de la maison calme, elle prend le temps de délacer les fils emmêlés de sa vie amoureuse. De l’enfance – aux côtés de son frère Paul, double adoré et jalousé – à aujourd’hui, elle suit les rainures de sa mémoire. »

Parce que la pièce était sélectionnée dans le festival Court au Théâtre du Théâtre Berthelot à Montreuil, dont je suis la programmation pour Le Blog de Nestor (un peu de réclame n’a jamais fait de mal) et aussi parce qu’on m’a grandement conseillé de découvrir l’écriture de Dominique Richard.

22/ IPHIGÉNIE À SPLOTT (Gary Owen / Blandine Pélissier) au Théâtre Artéphile à 21h40

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« Effie habite à Splott, un quartier de Cardiff touché par le chômage et la paupérisation. Effie, c’est le genre de fille qu’on évite de regarder dans les yeux, qu’on se permet de juger l’air de rien. Effie, c’est la provocation incarnée. On croit la connaître, mais on n’en connaît pas la moitié. Tous les samedis, elle se jette dans une spirale d’alcool, de drogue et de petits drames, et émerge au bout de trois jours d’une gueule de bois pire que la mort pour tenir jusqu’au bout de la semaine et mieux recommencer. Et puis, un soir, l’occasion lui est offerte d’être plus que ça. »

Je ne sais pas s’il s’agit d’un hasard, mais voir cette pièce au même endroit et à la même heure qu’une certaine Irish Story vue l’an passé est de bon augure. Surtout que la co-traductrice du texte n’est autre que Kelly Rivière (l’autrice et interprète de « An Irish Story », tout le monde suit ?) et que je pourrai y admirer Morgane Peters, que j’avais énormément appréciée dans des pièces jouées avec sa promo de l’ERACM.

23/ LOUISE O’SMAN au Théâtre de la Croisée des Chemins à 21h50

« Chausser des bottes de sept-lieues, devant la folie des Hommes, de ceux qui ne croquent plus la pomme -surtout dans la rue Paradis. Écouter la beauté des ondes, des veilleurs de ponts et des sourdes frondes enfouis dans le bleu endormi. Raconter les frênes trop frêles, les cœurs étouffés sous le satin, la violence des miroirs quotidiens. S’asseoir enfin à l’ombre des mémoires pour chanter l’attente, le manque et l’absence, qui sont peut-être déjà, les premiers signes du printemps. À la fois doux et intime, incisif et courtois, le répertoire de Louise O’sman marque par sa force, son originalité et sa poésie. »

C’est de la chanson, c’est de l’accordéon, c’est aussi un peu de copinage car la demoiselle se produisait également avec les No Man’s Louise que je suivais de Paris à Marseille…

24/ LA CONVIVIALITÉ par Arnaud Hoedt et Jérome Piron au Théâtre du Chapeau d’Ebène à 22h15

La Convivialité, Théâtre National, septembre 2016

« Le spectacle des deux belges qui veulent simplifier la langue française » : tout est faux dans cette phrase. Pas « simplifier » mais faire preuve d’esprit critique. Pas « deux belges», mais deux curieux qui veulent partager les découvertes des linguistes. Pas même la langue, seulement son orthographe. Car l’orthographe, c’est pas la langue, juste le code graphique qui permet de la retranscrire. Nous avons écrit pour dédramatiser, pour réconcilier et aussi parce qu’on a toujours pensé que l’Académie Française avait un vrai potentiel comique. Notez que tout n’est pas faux : il s’agit bien d’un spectacle ! Et drôle en plus ! C’est quand la dernière fois que vous avez changé d’avis? »

Je ne m’en orgueillis jamais assez : je suis le vice-champion départemental des Bouches du Rhône 1991 d’orthographe.

25/ DÉGLUTIS ÇA IRA MIEUX d’Andréa Bescond et Éric Métayer au Théâtre du Balcon à 22h30

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« Déglutis, ça ira mieux est l’histoire d’une femme, Aline, éternelle adolescente de 45 ans, fuyant sa vie, ses responsabilités et surtout son rôle de mère. Lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’une maladie dégénérative, elle se débrouille pour retrouver sa fille, Nina, devenue adulte trop tôt et qui a fait ses bagages depuis longtemps. Les retrouvailles entre ces deux femmes que tout oppose – ou presque – seront déjantées et passionnées. Bien malgré elle, Nina se retrouve emportée par la folie douce et l’humour de sa mère. Aline, elle, a une idée derrière la tête. Faire la paix avec sa fille. Et lui demander l’impossible… »

Je n’ai point vu de spectacles du duo Andréa Bescond / Eric Métayer. Je veux seulement revoir Géraldine Martineau sur scène. C’est dit.

26/ CHARLY CHANTEUR à l’Arrache-Coeur à 22h30

 

« Les ballades spleenétiques sont comme des chansons dépressives mais en plus drôles. Les poèmes-poubelles sont des poèmes récupérés dans une poubelle et mis en musique. Charly Chanteur est un chanteur gourou de la secte du « Spleen », un vrai-faux chanteur qui fait un vrai-faux concert. »

L’acolyte de Léopoldine HH revient à l’Arrache-Coeur tout seul. Pour bien terminer la soirée.

27/ LA 7E VIE DE PATTI SMITH de Claudine Galea par Benoît Bradel à la Manufacture, du 13 au 19 juillet à 23h

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crédit photo Benoît Bradel

« 2 portraits en parallèle, 2 amplis, 3 micros, 1 jeune fille, 1 jeune femme, des guitares électriques. À la fin des années 70, dans un village près de Marseille, une jeune fille timide porte difficilement ses 16 printemps. Jusqu’au moment où elle entend une voix. Celle bien saccadée d’une autre jeune femme maigre et timide. Mais trentenaire celle-ci. C’est Patti Smith qui, avec Horses, entre dans la légende. En adaptant à la scène l’écriture de Claudine Galea, Benoît Bradel signe un trio électrique sur notre irrépressible besoin de liberté. »

Patti Smith + Marie-Sophie Ferdane = deux raisons suffisantes.

**********

À part ça, j’ai déjà vu et je ne peux que conseiller :

La Légende de Bornéo du Collectif L’Avantage du Doute au Théâtre des Carmes, Désobéir de Julie Berès à la Manufacture (chronique très en retard), Le Champ des Possibles d’Elise Noiraud au Théâtre Transversal, On voudrait revivre par Léopoldine Hummel, Maxime Kerzanet et Chloé Brugnon à la Caserne des Pompiers, Vies de papier par la Cie La Bande Passante au 11 Gilgamesh Belleville, Batman contre Robespierre par le Grand Colossal Théâtre au Théâtre des Gémeaux, En réalités par Alice Vannier au Théâtre du Train Bleu, le Syndrome du Banc de Touche de Léa Girardet au Théâtre du Train Bleu.

Il y a bien deux trois autres pièces que j’ai vues et qui repassent par Avignon mais que je ne conseillerai pas et que je ne mentionnerai pas ici (dans l’onglet AVIGNON 2019, vous pourrez tout de même les trouver, j’y ai même mis des étoiles, on n’arrête pas le progrès !)

Il s’agit bien évidemment d’une sélection complètement subjective. Je le répète, il y a presque 1 600 spectacles programmés dans le Off. J’ai déjà reçu énormément de courriels m’invitant à découvrir certaines pièces. Ça me désole (et déprime aussi) de ne pas pouvoir répondre, je vous prie de bien vouloir m’excuser. Mais n’hésitez tout de même pas à donner vos conseils, vos envies. On sait jamais…

Avignon c’est dans un mois. Et d’ici là…

Et d’ici là, j’ajouterai bientôt trois nouveaux spectacles qui sont arrivés à mes oreilles…

Ps : Pourquoi Off alors que In ? Parce que si In plutôt Out. Ou bien On et Off ? Pourquoi en anglais d’ailleurs ?

Deux mille dix-huit

SPECTACLE VIVANT

Une année record (j’avais déjà dit cela l’an passé, mais j’ai de nouveau battu mon record, c’est moi qui ai la plus longue, pour une fois). Alors même que cette année j’ai travaillé à plein temps (pour le pire et le moins pire), je sais déjà que j’en ferai beaucoup moins en 2019, j’ai vu mes limites, tant physiques qu’inspirationnelles, si je puis dire. (ça aussi, je l’ai déjà écrit l’an passé, mais à moins qu’on me paye pour écrire, je verrai réellement beaucoup moins de spectacles l’an prochain). Pour être plus sérieux, j’ai la fâcheuse impression que d’en voir beaucoup me blase un tantinet…

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Bibliothèque du Théâtre de Gennevilliers

139 spectacles (71 il y a 2 ans, 101 l’an passé) à Paris, Montreuil, Bobigny, Nanterre, Gennevilliers, Aubervilliers, Saint-Denis, Boulogne-Billancourt, Saint-Ouen, mais aussi Avignon, Bussang, Bruxelles, Londres et Lausanne, dans 66 lieux avec des artistes français, belges, anglais, néerlandais, italiens, portugais, canadiens, danois, suisses, brésiliens, grecs, polonais, allemands, israëliens, russes… parfois (souvent) dans le texte. Du théâtre, des chevaux, des images, du son, de la musique, des marionnettes, des objets, du théâtre documentaire, de la danse, du cirque, du seul en scène, du one wo.man show, des écoles de théâtre, des gens tous nus, des performances, du jeune public, des professionnels, des « amateurs » et même des pièces dans le privé…

Trois spectacles vus une 2e fois (« Iliade » par Pauline Bayle, « Bovary » et « Sopro » de Tiago Rodrigues) ou une 3e fois (« By Heart » de Tiago Rodrigues, toujours lui)

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Ça ne se passe jamais comme prévu de Tiago Rodrigues avec les élèves de la Manufacture au Théâtre de l’Aquarium

J’ai vu cinq spectacles du tg STAN (« Quoi Maintenant », « Infidèles », « Atelier », « Après la répétition », « Quartett »), quatre de Tiago Rodrigues (+ « Ça ne se passe jamais comme prévu ») (#TeamTiago), quatre de Julien Gosselin (« 1993 » et sa trilogie Don DeLillo), quatre de Gwenaël Morin (sa tétralogie « Molière de Vitez »), trois de Marc Lainé (« La fusillade sur une plage d’Allemagne », « Hunter », « La Chambre désaccordée »), deux du Collectif L’Avantage du Doute (« Grande Traversée », « La Caverne ») (le film de Judith Davis « Tout ce qu’il me reste de la révolution » sort début février, soit dit en passant), deux de Pauline Bayle (« Iliade » et « Odyssée »), deux avec Laetitia Dosch (« La Maladie de la Mort » de Katie Mitchell et « Hate »), deux avec Emilie Incerti Formentini (« Au bois » et « Love me tender »), deux avec Grégoire Monsaingeon (« Bovary » et « Ovni(s) »), deux de Lisbeth Gruwez (« We’re pretty fuckin’ far from ok », « The Sea Within »), etc.

Par souci de transparence, je tiens à mentionner que j’ai bénéficié de 43 invitations  (dont 19 dans le cadre du Festival Off d’Avignon) grâce à ce blog ou dans le cadre de  mes contributions au Blog de Nestor (blog sur l’actualité culturelle montreuilloise). J’ai donc payé 96 fois ma place…

À part ça de grands souvenirs avec (dans le désordre) :

  • France Fantôme de Tiphaine Raffier au TGP St-Denis
  • B. Traven de Frédéric Sonntag au Nouveau Théâtre de Montreuil
  • The Encounter de Simon McBurney à l’Odéon Théâtre de l’Europe
  • Tragédies Romaines de Ivo Van Hove à Chaillot (je ne l’ai pas chronique, vous rendez-vous compte ?!?)

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Tragédies romaines d’Ivo Van Hove à Chaillot

Et dans les (plus ou moins) bons souvenirs :

  • le bataillon 30 hyper dissipé aux Tanneurs pour le « By Heart » de Tiago Rodrigues.
  • ma crampe à la cuisse droite durant la trilogie Don DeLillo aux Ateliers Berthier.
  • le site magnifique du Théâtre du Peuple à Bussang.

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Théâtre du Peuple, Bussang

  • mon extinction de voix à cause de Laetitia Dosch (ou plutôt à cause de ma persévérance à ne pas vouloir acheter de parapluie)
  • mon accréditation pour le Off d’Avignon.
  • la découverte du Barbican à Londres (clin d’oeil à Camellia Burows)
  • tomber amoureux d’une bonne dizaine de comédiennes/danseuses (en vrai, j’ai préféré ne pas compter pour ne pas me faire du mal) (clin d’oeil à Laurent, je te laisse Laetitia, mais j’ai vu Lisbeth avant toi, je te ferai remarquer !)
  • ces moments « je vais aux toilettes ou je n’y vais pas » pendant les spectacles de Gosselin ou Van Hove.
  • ma gêne lors de ma rencontre avec une comédienne qui avait lu ma chronique mitigée d’une pièce dans laquelle elle avait joué (longue phrase bien lourde).

 

CONCERTS

16 soirées concerts (soit moitié moins que l’an passé) mais avec 27 artistes ou groupes.

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Parce que je fais parfois régisseur son…

TOP 5

 

EXPOS

La découverte (enfin) des Rencontres Photographiques d’Arles, les polaroïds de Wim Wenders à Londres, mon initiation à l’architecture…

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La Cité Radieuse par le Corbusier sur la Planète Mars

 

CINÉMA

Moitié moins de films cette année (35 au 26 décembre 2018), la faute au théâtre et aux chroniques à écrire, à la flemme. Huit films sont tout de même parvenus à se détacher : 

  • Leto de Kirill Serebrennikov
  • Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin (#TeamLycéeMichelet)

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  • Amanda de Mikael Hers
  • Climax de Gaspar Noé
  • Woman at War de Benedikt Erlingsson
  • Au Poste de Quentin Dupieux
  • Phantom Thread de Paul Thomas Anderson
  • Ready Player One de Steven Spielberg

 

SÉRIES

J’ai vu énormément (trop ?) de saisons cette année : 50 si j’ai bien compté

TOP 5

  • l’intégrale de Six Feet Under (enfin !) : qui m’a totalement dévasté, je pèse mes mots.
  • la saison 2 de The Good Fight : série trop méconnue, légèrement anti-Trump.
  • la saison 1 de Kidding (+ S1 : I’m dying up here) : Jim Carrey. Voilà.
  • la saison 1 de Counterpart : Espionnage et monde parallèle…
  • la saison 1 de The First : Sean Penn, Mars… Elle prend son temps.

 

LIVRES

TOP 5

  • la découverte FabCaro avec « Zaï  Zaï Zaï Zaï »et son roman « Le Discours » auquel je me suis pas mal reconnu (c’était même assez troublant à certains endroits) :

 

« Je ne suis pas comme vous, je vous emmerde, j’ai trop de problèmes dans ma vie pour faire la chenille, j’ai lu « Le livre de l’intranquillité » de Pessoa, vous imaginez quelqu’un qui a lu « Le livre de l’intranquillité » de Pessoa faire la chenille ? »

 

  • l’Arabe du Futur 4 de Riad Sattouf
  • Vernon Subutex 3 de Virginie Despentes
  • Le Lambeau de Philippe Lançon

 

CÔTÉ BLOG 

5 articles pas par moi : de grands remerciements encore et toujours à Cyril Bivalski et Laurent Suavet. La porte reste toujours ouverte pour vous (et pour d’autres aussi, soyons fous !)

130 articles écrits par moi…

Top 10 fréquentation (au 26 décembre) :

Le blog va plutôt bien, merci de demander. 

 

SUR LE PLAN PERSONNEL

Sans rentrer dans les détails… J’ai donc écrit de nombreux articles pour ce blog (130), quelques articles pour le Blog de Nestor (19 peut-être). J’ai collaboré à Radio Mortimer (et fait la connaissance de personnes très très intéressantes). J’ai (enfin) terminé d’écrire ma deuxième pièce que j’espère pouvoir monter d’une façon ou d’une autre en 2019, participé au labo social (fantôme) mené par le collectif « L’Avantage du Doute » lors de l’Occupation Bastille 2 (dans le théâtre du même nom), joué à deux reprises dans la salle du haut du théâtre de la Bastille en compagnie de mes amis Les Infilitré.e.s (et dit un de mes textes, tout seul devant le public)… Je crois que j’ai beaucoup écrit cette année… (et je ne suis absolument pas épuisé, mais ça c’est l’âge)

 

Et prochainement en 2019… Les Infiltré.e.s saison 2 au théâtre de la Bastille les 9 et 10 mai… « Dedans ma tête », le seul en scène écrit et interprété par moi-même… Des chroniques made in Québec…

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photo : Marc Woog – Compagnie Mimesis

 

Textes et photos (sauf mention contraire) : Axel Ito

Cuisine et confessions (Les 7 Doigts de la Main / Bobino)

(quand on ne lit pas la bible)

Cuisine et confessions ? Ou comment des policiers donnent leurs recettes pour cuisiner leurs suspects ?

 

(de quoi ça parle en vrai)

« Les 7 doigts de la main donnent naissance à un spectacle d’un nouveau genre, dans lequel le toucher, l’odorat et le goût s’ajoutent à l’émerveillement des yeux et des oreilles, faisant de la cuisine le point de rencontre des cultures. Nous sommes nous-même composés d’un savant mélange d’ingrédients qui fait de chacun de nous une recette unique. » (source : ici)

 

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©Alexandre Galliez (pour info, la représentation ne comptait que 7 artistes au lieu des 9 présents ci-dessus et seuls 3 figuraient dans la distribution d’origine)

 

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Ce n’était pas une représentation comme les autres puisque celle-ci a dû être interrompue suite à l’accident survenu à une des artistes. Une mauvaise réception, une mauvaise chute, cela fait son petit effet (et j’ai repensé immédiatement à Tsirihaka Harivel dans le spectacle « Grande » mais je n’y étais pas, donc je ne peux pas comparer). Ils ont bien tenté de poursuivre le spectacle, notamment par un solo de Terrance Robinson au mât chinois, mais le coeur ne devait pas y être et quand on coupe un doigt d’une main, ben on est handicapé, on ne peut plus tout faire comme on veut. J’espère de tout coeur que ce fut plus de peur que de mal.

Quoi qu’il en soit, je tenais à dire que les 7 acrobates/danseurs/comédiens présents sur scène sont des artistes émérites et sur bon nombre de numéros, ils prouvent leur grand talent et un certain sens du rythme. Je fus notamment assez impressionné par le numéro des anneaux chinois (en fait des cadres plus ou moins grands à travers lesquels les acrobates passent tête en avant, fesses en arrière…) exécuté par Terrance Robinson et Enmen Song ainsi que par celui de Anna Kichtchenko au tissu aérien.

En revanche, je n’ai pas trouvé l’ensemble à mon goût. Je vais peut-être faire preuve de cynisme (ce n’est peut-être pas le bon mot), mais voir des numéros de diabolo ou de jonglage avec 3 fouets de cuisine, ça ne casse pas trois pattes à un canard (même si excellemment exécutés, je le précise). L’introduction du spectacle était interminable (on fait participer le public : on lui fait casser un oeuf d’une seule main, on tente d’envoyer un bonbon dans la bouche…) et c’est seulement lors du fameux numéro des anneaux chinois (qui étaient donc carrés) qu’il y eut un net regain d’intérêt. Malheureusement les intermèdes sont plutôt longs et surtout n’est pas comédien qui veut. Je ne doute pas de la sincérité des interprètes quand ils racontent leurs souvenirs d’enfance dans la cuisine de leurs parents, mais on ne s’improvise pas comédien (surtout quand le français n’est pas notre langue maternelle) et les anecdotes auraient peut-être nécessité une session de réécriture (qui aurait certainement empêché un certain naturel, je le concède).

L’ensemble était beaucoup trop sucré à mon goût, pour que le charme opère complètement (avec ou sans gâteau aux bananes). Et comme je tente bon gré, mal gré, de perdre du poids…

 

CUISINE ET CONFESSIONS

avec Mishannock Ferrero, Anna Kichtchenko, Pablo Pramparo, Soen Geirnaert, Nella Niva, Terrance Robinson, Enmen Song

Production Les 7 Doigts

Création et mise en scène Shana Carroll et Sébastien Soldevila

Assistance à la mise en scène Mathias Plaul – Direction musicale Sébastien Soldevila

Jusqu’au 12 janvier 2019 à Bobino (Paris) puis le 18/01/19 à l’Olympia (Arcachon) et le 22/01/19 à la Maison de la Culture (Nevers)

 

(une autre histoire)

#1 Je ne dis jamais que je cuisine mais que je me fais à manger.

#2 Quand j’étais petit, on me disait que le foie gras était du pâté, parce que j’adorais ça, le pâté.

#3 Une fois j’ai pris une torgnole de mon père parce que je ne voulais pas finir ma soupe.

#4 Ma grand-mère me donnait une pièce de 2 Francs quand je l’aidais à faire la vaisselle.

#5 A chacun de mes anniversaires, on me rappelle que quand j’étais petit, je ne mangeais que du gruyère et des coquillettes.

#6 Le mercredi, c’était purée tournedos et le samedi steak frites (des vraies, pas les congelées)

#7 Je n’aime que le gratin de courgettes de ma mère. Pas un autre.

 

vu le samedi 29 septembre 2018 (16h30) à Bobino, Paris

prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

À quelle sauce… (automne 2018)

Nouvelle saison (18/19) et nouvelles habitudes. Un peu comme les résolutions du Nouvel An, nous essaierons de nous y tenir : je veux ralentir le mouvement. Ça veut dire, accepter de ne pas tout voir, ne pas tout voir, ne pas tout chroniquer. (même si je verrai tout du Théâtre de la Bastille, mon théâtre de prédilection)

Voici donc dans cet article les spectacles que j’irai voir, ceux que j’ai tout de même en vue, ceux que j’ai déjà vus (et que j’ai aimés… donc je ne parlerai du Fils, malgré le changement de distribution ou de Sombre Rivière de Lazare au Rond Point…).

Encore une fois, le théâtre subventionné, comme on dit, aura la part belle, on ne se refait pas, même si je ne suis pas (complètement) sectaire (suivez mon regard vers le Off d’Avignon…). Pour conclure, celle liste est évidemment non exhaustive (je n’ai pas l’oeil sur tout) et sera certainement amenée à être modifiée dans les semaines à venir.

Et c’est parti !

 

SEPTEMBRE

HATE
HATE par Laetitia Dosch (Photo Philippe Quesne et Dorothée Thébert Filliger)

J’irai voir :

  • LE SYNDROME DU BANC DE TOUCHE au Théâtre de Belleville (parce qu’on me                       l’a conseillé… et qu’on m’a invité, je l’avoue) (critique : ici)
  • le festival TRANSFORMES à la Villette (parce qu’il y aura notamment une pièce mise en scène par Thomas Resendes, le traducteur attitré de Tiago Rodrigues et qu’il est bon de soutenir un nouveau festival et comme c’est à côté de chez moi, je peux faire des allers retours très facilement)
  • INFIDÈLES au Théâtre de la Bastille / Festival d’Automne (tg STAN, prise 1) (critique : ici)
  • RADIO VINCI PARK (parce que j’aime aller sur un parking à Nanterre en milieu de semaine voir des motos)
  • LA FÊTE DE L’HUMANITÉ (essentiellement pour Franz Ferdinand et Catherine Ringer mais aussi pour la présentation de 1336, parole de Fralibs… j’en profiterai d’ailleurs pour faire le plein de leurs thés excellents)
  • LOVE ME TENDER aux Bouffes du Nord (parce que Guillaume Vincent)
  • SHOCK CORRIDOR au Nouveau Théâtre de Montreuil (parce que je vais sûrement écrire dessus pour le compte du blog de Nestor)
  • LE PROCÈS à l’Odéon Théâtre de l’Europe / Festival d’Automne (parce que j’ai déjà joué dans une adaptation du roman de Kafka, qui m’avait valu le plus grand trou de texte de toute l’histoire du théâtre amateur)
  • HATE à Nanterre Amandiers / Festival d’Automne (parce que Laetitia Dosch)
  • CHRIS GARNEAU (Point Éphémère) (parce que ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu en concert… dix ans en fait, après Bruxelles et New York… oui, je me la pète, mais y a prescription)
  • L’OCCUPATION au Théâtre Berthelot (Montreuil) (parce que les mots d’Annie Ernaux et surtout la présence de Romane Bohringer)
  • CUISINE ET CONFESSIONS par les 7 Doigts à Bobino (parce que c’est québécois)

J’irai (peut-être) voir :

  • L’ENVOL DES CIGOGNES + LE DERNIER JOUR DU JEÛNE au Théâtre du Soleil (parce que Simon Abkarian et Ariane Ascaride)
  • LES DÉMONS à l’Odéon Théâtre de l’Europe (parce que Nicolas Bouchaud et Valérie Dréville et que je n’ai toujours pas vu de pièce de Sylvain Creuzevault)
  • LE PÈRE à la MC93 Bobigny (parce que Julien Gosselin)
  • SCALA à la Scala (parce que Yoann Bourgeois et la curiosité de découvrir ce nouveau théâtre)
  • LA NUIT DES ROIS à la Comédie Française (parce que Shakespeare et Ostermeier)
  • LA REPRISE à Nanterre Amandiers (parce que Milo Rau et toutes les bonnes choses que j’ai entendues pendant le Festival d’Avignon)
  • CALLISTO ET ARCAS aux Bouffes du Nord (parce que Guillaume Vincent deux fois)
  • CONSTRUIRE UN FEU à la Comédie Française (parce que Marc Lainé)
  • CONVERSATION EL KHATIB / CAVALIER à Nanterre Amandiers (parce que curieux de ce que peuvent se dire ces deux artistes)
  • RICHARD BOHRINGER au Théâtre de l’Oeuvre (parce que je ne l’ai jamais vu en vrai)

J’ai déjà vu (et je recommande) :

 

OCTOBRE

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Atelier par TG STAN / DE KOE / MAARSCHAPPIJ DISCORDIA (© Jorn Heijdenrijk)

J’irai voir :

  • ATELIER au Théâtre de la Bastille / Festival d’Automne (tg STAN, prise deux)
  • EVOL au Théâtre de la Bastille (parce que je suis obligé de le voir, car je suis passé en deuxième année d’infiltration, comprend qui pourra)
  • QUASI NIENTE au Théâtre de la Bastille / Festival d’Automne (parce que j’ai la carte illimitée)
  • OVNI(S) au Théâtre Ouvert (malgré les mauvais retours de cet été au Festival d’Avignon, parce que Grégoire Monsaingeon et les auteurs du Nouveau Ciné-Club)
  • WESTERN au Nouveau Théâtre de Montreuil (parce que Mathieu Bauer)
  • KING KONG THEORIE au Théâtre de l’Atelier (parce que j’adore cet essai de Virginie Despentes et que j’apprécie (et voudrais remercier pour un certain conseil) Marie Denarnaud)
  • LA CHAMBRE DÉSACCORDÉE à l’Espace Cardin (parce que Marc Lainé et Léopoldine Hummel aka Léopoldine H.H.)
  • COMPLETE WORKS à l’Espace Cardin (parce que Shakespeare et Forced Entertainment)
  • LA GUERRE DES SALAMANDRES à la Maison des Métallos (parce qu’on m’en a dit du bien)
  • FLÉAU au Tarmac (parce que Dave St Pierre)

J’irai (peut-être) voir :

  • GEORGE DANDIN à la MC93 Bobigny (parce que les acteurs du CDN de Vire)
  • LA PLAZA au Centre Pompidou (parce que je suis curieux)
  • FRANCIS SAUVE LE MONDE au Centre Wallonie-Bruxelles (parce que c’était une série de bandes dessinées hilarantes avec un blaireau au départ et je ne sais absolument pas ce que ça va donner)
  • MONSIEUR FRAIZE à l’Européen (parce qu’il crève l’écran)

J’ai déjà vu :

 

NOVEMBRE

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Joueurs / Mao II / Les Noms par Julien Gosselin (Photo : Christophe Raynaud de Lage. Hans Lucas)

J’irai voir :

J’irai (peut-être) voir :

  • LOVE aux Ateliers Berthier (parce qu’il n’y a pas tant que ça de metteurs en scène britanniques qui passent la Manche)
  • 4.48 PSYCHOSE au Théâtre Paris Villette (parce que Sarah Kane et Sophie Cadieux)
  • FURIA à Chaillot (parce que Lia Rodrigues)
  • SOEURS aux Bouffes du Nord (parce que Marina Hands, même si Pascal Rambert ne me convainc pas tout le temps)
  • L’AVALÉE DES AVALÉS aux Déchargeurs (parce qu’un texte québécois que j’ai raté cet été au Petit Louvre à Avignon)
  • LA VOIX HUMAINE à l’Espace Cardin (parce que Ivo)
  • THE OTHER VOICE à l’Espace Cardin (parce que Van Hove)

J’ai déjà vu :

 

À suivre…

On fait le bilan (Avignon Off 2018)

8 jours de festival, 24 spectacles vus dans 17 théâtres différents, 1 concert, 2 spectacles avec de la musique en vrai, 9 seul.e en scène ou one wo.man show, des zizis et des tétés dans 3 spectacles seulement. Le hasard fait que parmi les 24 spectacles vus, 13 ont été mis en scène par des femmes…

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Grande satisfaction : J’abandonne une partie de moi que j’adapte (j’ai mis le temps à mémoriser ce titre et on aura l’occasion de (re)voir ce spectacle prochainement en Belgique et en France.

Grandes surprises : Batman contre Robespierre / Ode Maritime

Hors série : le concert de Léopoldine HH

 

Photo Leopoldine HH 3

 

Je ne parlerai pas des déceptions, même si je pourrais m’étendre sur un certain spectacle, qui semble avoir reçu l’unanimité de mes camarades blogueurs. J’espère malgré tout qu’il pourra être repris à Paris et dans le reste de la France pour se confronter à un public plus large.

Il m’est difficile de faire un vrai bilan du OFF, n’ayant vu que 2% des spectacles proposés. Je ne peux que m’étonner de ce nombre très commenté de 1536 spectacles dans le Off. Les différents articles des « Bruit du Off », « Zibeline » et autres journaux régionaux et nationaux y sont revenus en long et en large. Cette année, j’ai donc pu profiter de ma position de « blogueur accrédité » pour observer ce grand cirque. Qu’arrive-t-il aux spectacles, qui ne jouent pas dans les théâtres qui ont la carte ou le vent en poupe, qui n’ont pas d’attaché.e.s de presse efficaces ou qui n’ont pas de relais sur les réseaux sociaux ? J’ai reçu de nombreuses invitations pour assister à des représentations et deux ont retenu mon attention, dans lesquelles j’ai pu lire ceci :

« Ma dernière création « *** », n’a pas encore eu la chance d’être couverte par la presse avignonaise, ni par aucun blog. »

et

« Je sais que vous devez être inondé de demandes, cependant permettez-moi d’attirer votre attention sur mon spectacle « *** » j’aurais aimé que quelqu’un vienne pour avoir une chance d’être peut être parmi vos coups de cœur, qui sait ???? On ne decouvre un artiste qu’en le voyant sur scène… »

Tout ça m’interroge. Pourquoi vais-je voir telle ou telle pièce ? Faisons le récapitulatif  :

Sur les 24 pièces vues : 3 pour le « entendu à la radio » (Constance / Pablo Mira / Roukiata Ouedraogo), 1 pour le buzz Twitter (Un garçon d’Italie), 7 pour les conseils d’amis (J’abandonne une partie de moi que j’adapte / La Violence des riches / Pas pleurer / Trouble(s) / J’ai appelé mes frères / Ode Maritime / Si Richard Si), 7 parce que j’avais déjà vu des pièces des artistes (Lodka / Les Travaux avancent à grands pas / Le Maître et Marguerite / Speed Leving / Polaroïds / La Bataille d’Eskandar / Belle fille), 1 parce que j’aime ses chansons (Léopoldine HH), 2 parce que j’ai écrit un article sur l’opération « Montreuil en Avignon » pour Le Blog de Nestor (Batman contre Robespierre / An Irish Story), 1 parce que copinage (Petite Chimère), 1 pour découvrir un auteur (Love & Money), 1 parce que je ne sais pas, je l’ai senti comme ça (Cent mètres papillon)

En conclusion, il n’y a qu’un seul vrai saut dans l’inconnu (même si le fait que 100m Papillon soit programmé à la Manufacture a aidé)

À part ça… Les (presque) petits nouveaux Le 11 Gilgamesh Belleville (malgré ses problèmes de sécurité) et le théâtre du Train Bleu ont présenté une programmation de qualité, le théâtre des Doms et ses artistes belges s’imposent comme un incontournable. Il est intéressant de constater que la Manufacture et les Doms n’hésitent pas à proposer un abonnement 3 spectacles qui court-circuite la fameuse Carte Off (le tarif est même inférieur à celui proposé avec la carte Off).

Je remercie les lecteurs, les attaché.e.s de presse, les théâtres (mais pas un certain haut lieu du Off qui n’a pas daigné répondre à mes sollicitations « Non, on ne s’en occupe pas sur place, vous appelez la personne responsable… Allô ? Pouvez-vous m’écrire ? » Je conçois que je ne suis pas grand chose ici bas, il n’empêche que je ne peux qu’être déçu par ce théâtre dont j’ai toujours salué la programmation, surtout quand deux des pièces que j’ai chroniquées par ici jouaient devant une salle à moitié remplie (restons positifs)), le Festival Off, les artistes et les compagnies qui ont relayé certaines de mes chroniques sur les réseaux sociaux, les blogueurs…

Et je remercie plus particulièrement Ludovic grâce à qui j’ai pu dormir intra muros durant ma première semaine et ça change la vie et Laurent l’ami marseillais pour notre 9e festival d’affilée ensemble.

Je ne sais pas encore si l’année prochaine je reviendrai, parce que la vie, tout ça… Mais ce fut une sacrée expérience.

 

Ps : J’avais commencé à écrire mes chroniques avignonnaises, à réfléchir sur des capsules audios et/ou vidéos. Or le temps n’est pas extensible, ma fatigabilité a été mise à rude épreuve cette année et je n’en ferai pas plus, parce que je veux me reposer et surtout écrire autre chose d’ici mon périple à Bussang le mois prochain…

Lodka (Chêne Noir / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Les artistes co-auteurs du spectacle culte La Famille Semianyki (…) reviennent dans leur nouvelle création LoDka (en Russe « petit bateau »). Passés maîtres dans l’art du Clown, ils nous embarquent cette fois-ci dans le tumulte du quotidien d’un petit théâtre : un univers à lui tout seul, où les acteurs sont piégés dans les personnages d’une pièce dont l’écriture échappe à tout contrôle. (lien : ici)

 

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Je n’ai pas trouvé l’auteur des photos, mais les droits sont réservés…

 

(ceci n’est pas une critique, mais…)

En faisant quelques recherches, je suis tombé sur les photos des comédiens de LoDka sans leur maquillage. C’est époustouflant à quel point, après un long moment de maquillage, je présume, et surtout des années d’apprentissage du clown, on peut se métamorphoser, en une vieille dame, un vieux beau, une vamp drôlatique (même si au naturel… l’artiste en question a de quoi jouer les vamps drôlatiques…).

Malheureusement, après mon habituel moment d’adaptation face à ce genre de spectacle (clown + onomatopées), j’ai trouvé que l’action mettait du temps à se mettre en place. L’autrice écrit une nouvelle pièce et parvient à engager un acteur qui a eu naguère sa renommée : c’est seulement là que ça décolle. L’intérêt pour les tableaux est assez inégal  : les artistes « rament » pour faire avancer la situation et les tableaux les plus captivants sont ceux où, justement, l’action fait une pause et où la poésie et la chorégraphie l’emportent : je pense à ce jeu de miroir ou à ces personnages qui volent.

Malgré mes réserves, il convient de saluer le sens de l’organisation de l’équipe qui fait tourner les décors et autres accessoires du spectacle avec brio pour un espace qu’on imagine assez restreint, le sens du rythme des acteurs que j’ai eu tout de même plaisir à revoir et à reconnaître pour la plupart après « La Famille Semianyki ».

 

vu le dimanche 8 juillet 2018 au théâtre du Chêne Noir, Festival Avignon Off)

prix de la place : invitation

 

LODKA

De et avec Olga Eliseeva, Alexander Gusarov, Yulia Sergeeva, Marina Makhaeva (artistes du Teatr Semianyki) et Natalia Parashkina

Mise en scène : Sergey Bysgu

Scénographie : Boris Petrushanskij / Lumière : Egor Bubnov / Son : Sergey Ivanov

Production Quartier Libre

Jusqu’au 29 juillet 2018 (sauf les lundis) à 10h au Théâtre du Chêne Noir (Avignon Off)

 

(quand j’attends dans la file…)

– Vous ne passez pas, Monsieur. Patientez.

– Mais j’ai la carte !

– Je ne vous écoute pas, Monsieur. Vous voyez bien !

– Et ces gens-là, ils passent, alors pourquoi pas moi ?

– Parce que vous avez votre place.

– Mais non !

– Mais si !

– Mais non, c’est mon badge, je veux dire mon accréd…

– Mais pourquoi vous ne le portez pas autour du cou ?

– Ben parce que…

– Voilà, c’est mieux, il faut toujours la porter autour du cou. Pourquoi se cacher ? Vous pouvez passer, Monsieur. Mais il faudra ressortir quand vous aurez votre place et vous me remontrerez votre sac, parce que j’aurai oublié son contenu… Bon festival !

Voilà ce qui peut se passer (ou presque) quand on attend dans la file…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Le dur désir de durer (Théâtre Dromesko / Monfort Théâtre)

(quand on ne lit pas la bible)

Le dur désir de durer ? Ceci n’est pas un spectacle inspiré par les écrits de Cioran, c’est certain.

 

(de quoi ça parle en vrai)

(…) Deuxième volet d’un diptyque, Le Dur désir de durer, démarre là où s’est arrêté Le Jour du Grand Jour. On les retrouve dans le même dispositif que traversent les comédiens, musiciens, danseurs comme on traverse sa vie. Ici, le Théâtre Dromesko évoque le temps qui passe, l’abandon, le désenchantement, la fragilité de la vie, ses tempêtes aussi, jusqu’à la disparition, avec l’inconnu et le mystère qui nous attend tous, derrière la porte. Il n’y a plus qu’à se laisser emporter… (…) Sur ce petit bout de plancher perdu au milieu du public, ponton flottant sur cette marée humaine, nous allons passer et repasser, courant ou trainant, seuls ou nombreux, allant toujours dans la même direction. Apercevoir des fragments de parcours, des parenthèses de vie avant un « après », ou après un «avant ». Une vierge naine, un homme portant un jeune enfant, un chirurgien dans son habit de lumière… Tous, anonymes de la vie et normaux de l’imaginaire. (http://www.lemonfort.fr/programmation/le-dur-desir-de-durer-apres-demain-demain-sera-hier)

 

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Crédits photos : Fanny Gonin

 

(ceci n’est pas une critique, mais…)

C’est drôle parfois la vie, on croise quelqu’un, on lui parle cinq secondes, cette personne a juste le temps de mentionner le nom Dromesko, allez comprendre pourquoi cela pique notre curiosité, la personne disparait, on pense à elle avant le début du spectacle puis on se dit qu’on ne la remerciera jamais assez pour avoir évoqué ce spectacle. (Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, ce genre de mésaventures. Peut-être me lira-t-elle ?)

Alors attention, ce spectacle, dont les thèmes sont éternels : la vie, la mort, le passage, que dis-je, la traversée d’un état à un autre (j’en reparlerai plus tard, de ces traversées), n’est pas exempt de défauts, car après un départ en fanfare avec ces corps sans tête à quatre jambes qui supportaient et faisaient avancer la Vierge Naine de Séville (ça je l’ai lu dans le programme) et ces musiciens tout droit sortis d’un Freak Show, le soufflé retombe quelque peu. Je ne suis pas à une contradiction près, moi qui écris beaucoup, mais les parties écrites/parlées font baisser le rythme et l’attention (je ne parle pas de la qualité de l’écriture, qui est bien présente, je précise). Car le Théâtre Dromesko sait nous transporter dans un ailleurs grâce à ces images qui m’ont fait penser aux meilleurs films de Kusturica (les naissances, les mariages…), il y aurait aussi quelque chose de Fellinien (j’imaginerais bien un jeune garçon qui verrait ce spectacle et qui tomberait amoureux d’une des artistes, un peu comme dans Amarcord).

Ce que je n’ai pas dit, c’est que nous sommes ici dans un dispositif bifrontal (et on est très mal assis, mais ça, c’est une autre histoire) et il y a une seule entrée et une seule sortie. Ce sont ces traversées qui fascinent. Rien ne s’arrête mais on fait tout pour durer ou faire durer le plaisir. Et c’est très bête, mais voir un personnage tirer un lit d’hôpital, le sortir de scène et le voir revenir de l’autre côté alors que le lit n’a pas fini sa sortie, ça me fait rire.

La dernière demi-heure est fantastique : un personnage ne parvient pas à sortir, se heurtant à un mur invisible, là où des dizaines d’individus (joués par les huit autres comédiens) entrent et sortent de plus en plus rapidement, le vent (et le burlesque) s’invite dans la partie, un « chien-taureau », un poney, pas de cochon hier soir mais cet oiseau… irréel. Je ne me souviens pas en avoir vu un tel de toute ma vie. Est-ce un contorsionniste ? Une marionnette ? C’est un marabout (je me suis renseigné) d’un autre âge, qui joue remarquablement bien. Ses ailes, son bec, ses pattes sont tout un poème (oui, je sais, j’ai déjà écrit cela du corps de Robert Lepage, mais Robert Lepage est-il un marabout ? Ahhh…)

« Le dur désir de durer »… à chaque fois que j’écris ce titre, j’ai envie d’écrire « Le dur désir d’aimer », allez comprendre…

 

vu le samedi 17 février 2018 au Monfort Théâtre (Paris)

prix de la place : 20€

 

LE DUR DÉSIR DE DURER (Après-demain, demain sera hier)

par le Théâtre Dromesko (http://www.dromesko.net/fr/)

conception, mise en scène et scénographie Igor et Lily – textes : Guillaume Durieux

jeu / danse Lily, Igor, Guillaume Durieux, Violeta Todό-González, Florent Hamon, Zina Gonin-Lavina, Revaz Matchabeli, Olivier Gauducheau, Jeanne Vallauri

interprétation musicale Revaz Matchabeli (violoncelle), Lily (chant), Igor (accordéon)

construction décor Philippe Cottais – costumes Cissou Winling – lumière Fanny Gonin – régie plateau Olivier Gauducheau – création son Philippe Tivilliers – régie son Morgan Romagny – création et régie lumière Fanny Gonin

EN PARTENARIAT AVEC LE THÉÂTRE DE LA VILLE

C’était la dernière représentation au Monfort Théâtre… Et du 22 au 26 mai 2018 à la Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau.

 

(une autre histoire)

Parfois j’ai des idées… Je vis dans le 19e arrondissement de Paris et le Monfort Théâtre se trouve dans le 15e. C’est 3 métros pour y aller ou 2 tramways. Mais quelle mouche m’a donc piqué pour que je me mette en tête d’y aller à pied ? Selon mon amie Mappy, cette promenade durerait près de 2h30 pour environ une dizaine de kilomètres. Et je suis parti chaussé de mes sempiternelles Docs Martens.

Il fait beau, pas trop froid. Faut dire que je suis resté toute la journée chez moi. Je devais me remettre à courir, à la place j’ai bu trois cafés et regardé deux films (Le paradis de Alain Cavalier et American Sniper de Clint Eastwood : aucun rapport, je sais). Je devais aller au cinéma, à la place j’ai regardé le début de la saison 2 de Search Party et envoyé deux courriels importants.

La meilleure façon de marcher… c’est de mettre de bonnes chaussettes.

Je respire le bon air parisien, je m’arrête quand le petit bonhomme est rouge, je suis un garçon discpiliné. Je lève les yeux au ciel. Oh Félix Potin ! Je commence à compter les Caisse d’Épargne mais arrête assez rapidement. Je marche de plus en plus lentement, il ne fait plus jour mais pas complètement nuit, comme dans un rêve. Je passe devant le Brady (jamais allé), l’Archipel (j’avais vu une pièce avec S.), le Théâtre Antoine (ils passent Art… pas envie…), le Comédia, la future Scala, la Gaîté Lyrique (toujours pas compris à quoi ça servait), les théâtres du Châtelet et de la Ville en travaux, au-dessus de la Seine avec un côté des berges encore inondé. Photo. Saint Michel. De ce côté-ci de la Seine, je ne suis pas à l’aise. C’est bien la seule fois où je suis heureux (et je le revendique) d’être à droite.

Mince, j’ai des ampoules au pied, c’est à cause des chaussettes, ça. Je crois que je transpire. Mince, j’ai torp envie de faire pipi. Je vais avoir quelle tête en arrivant ? C’est quand qu’on arrive ? Elle est longue la Rue du Cherche-Midi… Attends, je m’arrête, je vais envoyer un message à Calimero, ça va me reposer deux minutes. Non, je ne sais pas envoyer un texto tout en marchant.

J’arrive. Tout ça pour quoi ? Pour me donner de l’inspiration ? Pour économiser un ticket de bus ?

Moi je sais pourquoi.

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Deux mille dix-sept

SPECTACLE VIVANT

Parce que j’aime faire des bilans, même si l’année théâtrale est plus scolaire que civile. L’occasion également d’inclure des spectacles vus l’été dernier durant le Festival d’Avignon (in & off).

Une année record, aussi parce que je n’ai pas travaillé entre février et août (vive le temps partiel annualisé qui me manque tant), pourtant c’est entre septembre et décembre que j’ai vu le plus de spectacles… Et je sais déjà que j’en ferai beaucoup moins en 2018, hors Festival d’Avignon bien entendu, j’ai vu mes limites, tant physiques qu’inspirationnelles, si je puis dire.

101 spectacles (71 l’an passé) à Paris, Avignon, Marseille, Saint Martin de Brômes, Montreuil, Nanterre, Toulouse, Les Lilas, Porto, Lisbonne, Bruxelles, Bobigny, dans 50 lieux avec des artistes français, portugais, suisses, québécois, italiens, grecs, belges, allemands, israëliens, brésiliens, parfois (souvent) dans le texte. Du théâtre, de la danse, du seul en scène, du one wo.man show, des lectures, des sorties d’ateliers, d’écoles de théâtre, du cirque, des lectures, des performances, du jeune public, des professionnels, des « amateurs » et même des pièces dans le privé, mais pas trop quand même… Trois spectacles vus deux fois (Gala, Bacchantes, Grande)…

À part ça de grands souvenirs avec (dans le désordre et les liens vers mes non-critiques qui vont avec) :

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(Sopro)

  • Bacantes / Bacchantes (Marlene Monteiro Freitas – TNDM II, Lisboa & Centre Pompidou, Paris)
  • Gala (Jérôme Bel – Rond Point, Paris & Kaaitheater, Bruxelles)
  • Sopro (Tiago Rodrigues – Cloître des Carmes, Avignon)
  • Grande (Tsirihaka Harivel & Vimala Pons – CentQuatre, Paris)
  • Tous des oiseaux (Wajdi Mouawad – Colline, Paris)
  • Les barbelés (Annick Lefèvbre/Alexia Bürger – Colline, Paris)
  • Néant (Dave St Pierre – Oulle, Avignon)
  • La face cachée de la lune (Robert Lepage – Grande Halle de la Villette, Paris)
  • F(l)ammes (Ahmed Madani – Les Halles, Avignon)
  • Maîtres anciens (Nicolas Bouchaud – Bastille, Paris)
  • Interview (Nicolas Truong / Nicolas Bouchaud / Judith Henry – Monfort, Paris)
  • We love Arabs (Hilel Korgan – Rond Point, Paris)
  • Doreen (David Geselson – Bastille, Paris)
  • Pindorama (Lia Rodrigues – Chaillot, Paris)
  • Mount Olympus (Jan Fabre – Grande Halle de la Villette, Paris)

 

CONCERTS

30 soirées concerts mais 46 artistes entre Paris, Bruxelles, Reykjavik, le fin fond des Alpes de Haute Provence, Pantin, Torshavn avec dans les coups de coeur (et dans le désordre, avec les liens vers mes non-critiques qui vont avec) :

Klo Pelgag – Le sexe des étoiles (Live) from DTO FILMS on Vimeo.

 

  • Klô Pelgag (Brussels Summer Festival)
  • La soirée hommage à Lhasa (Philharmonie de Paris avec le festival Aurores Montréal)
  • Girls in Hawaii (Trianon, Paris)
  • Shannon Wright (Café de la Danse, Paris)
  • Seu Jorge (Théâtre Silvain, Marseille)
  • et le spécial copinage mais elles le valent bien : No Man’s Louise (Vieille Grille, Paris & le Jam, Marseille) (tous les dimanches du mois de janvier à 17h sur la péniche Le Nez Rouge)

 

DISQUES

J’achète toujours des CD, j’en emprunte quelques uns à la médiathèque. Comme pour les livres, je ne suis pas forcément l’actualité… (réécoute des albums de Lhasa, de Suuns, de The Divine Comedy) mais à part ça…

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  • Girls in Hawaii « Nocturne »
  • Klô Pelgag « L’alchimie des monstres » (son premier album)
  • Lcd Soundsystem « American Dream »
  • Pierre Lapointe « La Science du Coeur »
  • Courtney Barnett & Kurt Vile « Lotta Sea Lice »
  • Lhasa « Live in Reykjavik »

 

 

CINÉMA

Beaucoup de films (70 au 27 décembre 2017), vus dans 31 cinémas différents et pourtant pas de grands coups de coeur et je serais bien incapable de faire un top 15. Et quand je liste les films que j’ai ratés, je ne peux que m’en tenir pour responsable. Donc on se limite à dix films avec, dans le désordre :

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  • La Villa (Robert Guédiguian)
  • L’autre côté de l’espoir (Aki Kaurismaki)
  • Le sens de la fête (Nakache / Toledano)
  • Diane a les épaules (Fabien Gorgeart)
  • Baby Driver (Edgar Wright)
  • Les Filles d’Avril (Michel Franco)
  • L’Amant d’un jour (Philippe Garrel)
  • The Square (Ruben Ostlund)
  • I am not your negro (Raoul Peck)
  • Lion (Garth Davis) , le plaisir coupable qui m’a fait pleurer comme ça faisait longtemps que je n’avais plus pleuré au cinéma…

Cependant je pourrais ajouter des films (re)vus enfin sur grand écran et qui m’ont procuré énormément de plaisir comme La Ronde (Max Ophüls), La règle du jeu (Jean Renoir), The Kid (Charles Chaplin), La Maman et la Putain (Jean Eustache)

 

RATTRAPAGE TV

  • Hungry Hearts de Saverio Costanzo avec Alba Rohwacher et Adam Driver
  • Jim & Andy, documentaire de Chris Smith avec Jim Carrey sur le tournage de « Man on the moon » de Milos Forman

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  • It follows de David Robert Mitchell
  • Frank de Lenny Abrahamson avec Michael Fassbender, Domnhall Gleeson, Maggie Gyllenhall
  • 99 Homes de Ramin Bahrani avec Michael Shannon, Andrew Garfield

 

SÉRIES

Je n’ai toujours pas vu The Crown, The Leftovers, The Handmaid’s Tale, la dernière saison de Twin Peaks, aucune saison du Bureau des Légendes, Stranger Things.

En revanche, j’ai apprécié :

  • la saison 2 de « Master of None »

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  • la saison 1 de « The Good Place »
  • la saison 1 de « The Good Fight »
  • la saison 1 de « This is us »
  • les trois saisons de « Broadchurch »

Et j’ajouterai également la saison 2 de la série québécoise humoristique « Like moi » qui va bientôt connaître une adaptation française, j’ai peur.

 

LIVRES

  • Dans les essais : « Modern Romance » d’Aziz Ansari (Hauteville) et « Aller au cinéma ou faire l’amour » de Christine Delmas (Textuel).

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illustrations de Yann Legendre

  • Dans les romans : « Marx et la poupée » de Maryam Madjidi (Le Nouvel Attila).
  • Dans les romans/documentaires : « Les gens dans l’enveloppe » de Isabelle Monnin (avec une musique de Alex Beaupain) (Livre de Poche)
  • Dans les bandes dessinées : toute l’oeuvre de Guy Delisle (Delcourt) et les « Faits divers » de Anouk Ricard (Cornélius).
  • Dans les correspondances : « Lettres à la fiancée » de Fernando Pessoa (Rivages)

 

Sur le plan personnel… Non, je n’en parlerai pas. Seulement que j’espère bien que ce blog vivra une année 2018 exceptionnelle, entre Paris, Avignon, Marseille, Bruxelles, Londres et ailleurs… Infiltré, bientôt de nouveau occupé (je vous laisse l’avantage du doute… comprend qui pourra)… En route vers de nouvelles aventures avec mon amie la sterne arctique croisée lors d’une balade en vélo à Seydisfjordur (Islande) et qui ne me quitte plus depuis. A bientôt ici ou ailleurs.

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Espaece (Aurélien Bory / Georges Pérec / Centquatre)

(quand on ne lit pas la bible)

Un spectacle sponsorisé par la Générale de la Roulette, fournisseur officiel des roulettes des décors de Simon Stone, aussi visible à une moindre échelle dans certaines productions de Alexis Michalik.

 

(de quoi ça parle en vrai)

Espèces d’espaces est le titre d’un essai de Georges Perec. Espèce et Espace sont aussi deux obsessions poétiques, philosophiques et scénographiques d’Aurélien Bory. Avec Espæce, mot-valise qui contracte les deux notions, le créateur polymorphe donne à voir les habitants lettrés d’une œuvre polysémique… En proie au jeu hasardeux d’un grand mur sur roulettes, cinq interprètes déploient des trésors de grammaires gestuelles. Rhétorique de l’enfermement, dynamique de l’échappée. D’aplatissement en contorsions, les comédiens, danseurs et acrobates rivalisent d’imagination avec la paroi mouvante. (site du 104)

 

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Crédits photos : Aglaé Bory, Christophe Raynaud de Lage (lui et/ou l’autre ?)

 

(ceci n’est pas une critique, mais…)

« Vivre, c’est passer d’un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner »

Après Avignon en 2016 et sûrement d’autres endroits mais j’ai pas creusé la question, Aurélien Bory s’empare d’un des espaces du 104 pour y installer sa machine infernale. Il y a quelque chose de Kafka dans cette histoire avec ces cinq personnages enfermés dans cet espace protéiforme. Ce fameux grand mur est impressionnant et je suis époustouflé, comme dans un spectacle de magie, même si ça m’énerve, de le voir bouger avec l’aide quasi-invisible des régisseurs. Parler de Perec sans énoncer un seul mot. Un peu comme quand celui-ci écrit une histoire sans utiliser la lettre e. Impossible n’est pas français. Je pense qu’on pourrait demander à plusieurs spectateurs la petite histoire qu’ils se sont fait dans leur tête, nous obtiendrions à chaque fois une version différente. Car Espaece ouvre notre boite à imaginaire, aidé par les performances des interprètes, acrobate, contorsionniste, chanteuse lyrique, Olivier Martin Salvan qui est un effet spécial à lui tout seul, avec un solo hilarant, qui s’adaptent comme ils peuvent à ce fameux espace.

Il y a sûrement des références qui nous échappent, mais on tient là un très bel objet visuel non identifié.

 

vu le dimanche 10 décembre 2017 au Centquatre, Paris.

prix de la place : 15€ (abonnement)

 

ESPAECE

conception, scénographie et mise en scène : Aurélien Bory

interprétation : Guilhem Benoit, Mathieu Desseigne Ravel ou Nicolas Lourdelle, Katell Le Brenn ou Lise Pauton, Claire Lefilliâtre, Olivier Martin-Salvan

collaboration artistique : Taïcyr Fadel  – création lumière : Arno Veyrat – composition musicale : Joan Cambon – décor : Pierre Dequivre – automatismes : Coline Féral – costumes : Sylvie Marcucci, Manuela Agnesini – régie générale : Arno Veyrat – régie plateau : Thomas Dupeyron, Mickaël Godbille – régie lumière : Carole China – régie son : Stéphane Ley ou Bernard Lévéjac

jusqu’au 13 décembre 2017 au Centquatre (Paris) avec le Théâtre de la Ville

Et du 5 au 7 avril 2017 au Théâtre de Caen.

 

(une autre histoire)

Printemps 1991 : Finale départementale d’orthographe des Bouches du Rhône. J’en suis. Je suis arrivé deuxième. Déjà quand j’étais petit, à l’école primaire, j’étais deuxième. On m’appelait Poulidor. Les adultes m’appelaient comme ça, parce que nous autres enfants ne savions absolument pas qui était Poulidor. D’ailleurs, je suis persuadé que certains d’entre vous ne connaissent pas non plus cet ancien formidable coureur cycliste. On l’appelait Poupou… Oh purée ! Je m’en rends seulement compte maintenant. A l’école, on m’appelait Poupou. Aujourd’hui sur mon lieu de travail, on m’appelle aussi Poupou. En fait on m’appellait Poussin et c’est devenu Poupou. Pourquoi Poussin, je n’en sais rien. Poupou je fus, poupou je resterai. Toute ma vie. Même dans la rue, on m’appelle Poupou ! Ça craignait un peu quand j’étais plus jeune (ça craint toujours pour d’autres raisons) : « Hey, tu veux sortir avec Poupou ? Poupou ! Devant toi, là, tu le vois pas ? Mais oui, Poupou c’est son nom… En fait j’ai jamais su pourquoi on l’appelait comme ça, mais j’ai jamais demandé son vrai prénom. Je crois avoir entendu Alex… » Je préfère Poupou.

Je pense que si je n’étais pas arrivé deuxième de ce fameux concours d’orthographe, j’aurais brisé la mélédiction du poupou. La première du concours, elle était dans mon collège, je la connaissais. D’ailleurs je l’ai revue y a quelque temps, elle travaille dans l’édition, un chouette boulot. Si j’avais été premier, j’aurais aussi travaillé dans l’édition et on ne m’aurait plus appelé Poupou. Tout ça à cause d’une miniscule erreur : j’ai écrit espaece au lieu d’espèce.

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

 

La Mécanique de l’Histoire… (Yoann Bourgeois/Th.de la Ville/Panthéon)

(quand on ne lit pas la bible)

L’histoire est grippée, ça ne tourne plus. Une seule solution : appeler à la rescousse le seul mécano du district assez fou pour accepter la mission. Il s’appelle LE MÉCANO ! Avant il s’occupait de trains. aujourd’hui, c’est une histoire personnelle. « Je suis trop vieux pour ces conneries. », répète-t-il. Oui, mais il est le seul à pouvoir sauver le monde. Qui ça ? LE MÉCANO ! Il ne sourit jamais depuis un grave accident de coucou. Un ressort qui lui est resté en travers de la gorge. « Je suis pas content », dit-il. Qui ça ? LE MÉCANO !

 

(de quoi ça parle en vrai)

Un spectacle déambulatoire pour une rencontre inédite entre acrobates-équilibristes et le Pendule de Foucault (site du Théâtre de la Ville)

 

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Crédits photos (et couverture) : CCN2 Centre chorégraphique national de Grenoble)

 

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Les grandes portes du Panthéon s’ouvrent. Nous sommes comme dans le sikh de Petra, un dernier virage et alleluia ! Le Panthéon s’offre à nous, lieu inconnu de mes pieds, contrairement à celui de Lisbonne, mais c’est une autre histoire. Clic clac Kodak, certaines personnes éterniseront ces moments (ou l’intégralité de ces moments). Une acrobate culbuto nous accueille. Puis nous nous diviserons en quatre groupes. Je serai Force Bleue, mais elle ne suffira pas à réduire à néant les flashs des photographes amateurs. Il y aura le tourniquet, le trampoline, la balance et le plateau mouvant (ou un retour en enfance) (je vous invite à parcourir le guide du spectacle avec les vrais noms de ces numéros). C’est la première fois que je vois un spectacle de Yoann Bourgeois. J’ai appris que certains des numéros présentés l’avaient déjà été dans des spectacles précédents, mais ils ont tous une force et une capacité à capter l’attention indéniables. Tout est millimétré, forcément. Dans le premier numéro vu par le groupe bleu, les deux artistes tentent de trouver le point d’équilibre pour pouvoir s’asseoir sur une chaise autour d’une table, le tout sur un plateau instable. Ils ne regarderont qu’à la toute fin : un premier et ultime regard, fondu au noir, fin. Des histoires de couples, des gens qui tombent mais qui remontent toujours, une personne seule qui nous observe d’en haut. Et pendant ce temps, Culbuto (que l’artiste m’en excuse) continue d’évoluer autour du fameux pendule de Foucault, il ne faut pas avoir le tournis.

Les artistes répèteront leurs numéros quatre fois, comme autant de groupes de spectateurs. Quatre fois où ils devront se re-mobiliser, se re-concentrer. Certes, comme j’en ai parlé avec une amie, c’est leur métier mais il n’empêche, je les admire.

Les numéros sont suffisamment longs pour laisser libre cours à notre imagination, oublier la mécanique, ne voir que ces hommes et ces femmes dans des images presque cinématographiques, comme des images montées à l’envers quand les acrobates reviennent du trampoline, se croisent ou font du surplace sur le tourniquet. Un micro-geste imperceptible de l’artiste sur la balance la bascule, la met en apesanteur (de là-haut, je vois ma maison).

On se sent privilégié d’être dans ce lieu historique et lourd de sens, le soir, avec un remarquable travail de lumière, même si à mon humble envie le lieu n’est pas totalement utilisé comme il devrait.

Des images qui impriment la rétine. Une envie de voir ça avec un grand ciel bleu, dehors. à la campagne, à la montagne.

 

vu le samedi 14 octobre 2017 au Panthéon.

Prix de la place : 31€ (tarif abonnement)

 

La mécanique de l’histoire, une tentative d’approche d’un point de suspension, exposition vivante au Panthéon

Conception & mise en scène  : Yoann Bourgeois (La Balance de Lévité)

Conception : Marie Fonte & Yoann Bourgeois – Scénographies : Yoann Bourgeois, Goury

Avec Yoann Bourgeois, Estelle Clément-Bealem, Raphaël Defour, Sonia Delbost-Henry, Damien Droin, Émilien Janneteau, Élise Legros, Jean-Yves Phuong, Lucas Struna, Yurié Tsugawa

Création musicale : Florentin Ginot & Lola Malique – Collaboration musicale : Dirk Rothbrust – Réalisateur en informatique musicale : Martin Antiphon – Son : Antoine Garry – Lumières : Jérémie Cusenier – Costumes Sigolène Petey – Costumes de La Balance de Lévité : Ginette – Réalisation scénographies  : David Hanse & Nicolas Picot (C3 Sud Est)

du 3 au 14 octobre 2017 au Panthéon avec le Théâtre de la Ville dans le cadre de l’opération monuments en mouvement du centre des monuments nationaux.

En tournée le 10/02/18 à L’Hexagone (Meylan), du 4 au 6/4/18 au Pont des arts (Cesson-Sévigné), du 1er au 3/6/18 aux Scènes du Jura (Lons-le-Saunier) et du 7 au 9/6/18  juin à La CAPI, Théâtre du Vellein, Biennale du cirque (Villefontaine)

 

(une autre histoire)

S’il te plaît, ne saute pas sur le lit. C’est pas un trampoline. La dernière fois, tu as cassé une latte. Non, je ne suis pas rabat-joie, seulement pragmatique. Je n’utilise pas assez souvent ce mot, n’est-ce pas ? Tu casses, tu remplaces alors ? Je veux bien casser une latte ou deux quand on est en pleine action, comme l’autre soir, si tu vois ce que je veux dire. Mais pas autrement, quoi, on n’a plus sept ans. Ou on fait ça à l’hôtel, mais pas chez moi. J’aurais trop peur de passer à travers le plancher et de nous retrouver chez le voisin. Je me demande où se trouve son lit. Est-ce qu’il nous entend ? La dernière fois, quand tu as crié, tout le monde t’a entendue, j’en suis certain. Tu m’as fait peur d’ailleurs. Et ces spasmes… Impossible de te toucher après. Je me la suis mise derrière l’oreille, t’as pas été cool. Je suis très souple. Mais non… c’est une expression, tu ne la connais pas ? Ah bon… Faudrait que je re-tapisse. Mais j’ai le vertige. Je ne peux pas monter sur une échelle, impossible. Tu le ferais pour moi ? Non, tu ne pourras pas sauter sur le lit. Mais c’est quoi cette obsession ? J’aurais trop peur que tu te fasses mal. Et que tu casses une autre latte. Mais où tu vas ? Mais non, rentre pas chez toi. Y a plus de métro à cette heure-ci. Ah non, me dis pas que tu vas prendre un Über. Ecoute, je te ferai sauter sur mes genoux, dans mon fauteuil club, là y a pas de danger. Mais oui, je sais vivre dangereusement. Pas plus tard qu’hier, je suis allé manger au McDo. J’étais encore en avance pour voir le spectacle de Yoann Bourgeois, j’avais faim, je voulais prendre un Sundae au caramel et là l’engrenage, j’ai commandé sur place et j’ai pris un Maxi menu. J’ai mangé du pain alors que… oui… mon régime sans gluten, envolé. J’ai passé mon temps à avoir des maux d’estomac et des flatulences au Panthéon. Qui repose là-bas ? Simone Veil ? Non pas encore ? Marie Curie ? Ben ça l’a réveillée, Marie Curie. Et ça lui a donné des idées, pour des nouvelles expériences de chimie, à partir de mes pets. Tu ne trouves pas ça de bon goût ? En même temps, on parle de pets…

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito