Iphigénie à Splott (Gary Owen / Blandine Pélissier / Artéphile / Avignon Off 19)

(de quoi ça parle en vrai)

« Effie habite à Splott, un quartier de Cardiff touché par le chômage et la paupérisation. Effie, c’est le genre de fille qu’on évite de regarder dans les yeux, qu’on se permet de juger l’air de rien. Effie, c’est la provocation incarnée. On croit la connaître, mais on n’en connaît pas la moitié. Tous les samedis, elle se jette dans une spirale d’alcool, de drogue et de petits drames, et émerge au bout de trois jours d’une gueule de bois pire que la mort pour tenir jusqu’au bout de la semaine et mieux recommencer. Et puis, un soir, l’occasion lui est offerte d’être plus que ça. » (source : ici)

Morgane Peters Iphigénie à Splott 2 © So Beau-Blache
Crédits photos : Anne Cabarbaye

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Splott… Mais qu’est-ce donc que Splott ? C’est moche comme nom. Pourtant c’est le nom d’un quartier à Cardiff au Pays de Galles. On s’imagine la vie à Splott. Puis on rencontre Iphigénie… Effie… Il n’y a pas de hasard.

La comédienne Morgane Peters nous prend aux tripes dès notre entrée dans la salle. Son regard, sa posture, ça bout. L’adresse est directe, la langue est crue et vraie. On s’imagine un texte anglais à la Irvine Welsh (l’auteur écossais de « Trainspotting »), quasi impossible à bien traduire. Blandine Pélissier et Kelly Rivière n’ont pas tenté d’adapter artificiellement l’argot gallois en français. Non, cette langue parait naturelle, simple mais tranchante. Et Morgane Peters, que j’avais découverte quand elle était à l’ERACM (école d’acteurs entre Cannes et Marseille) a su s’approprier ces mots. Elle créé un personnage qui marque, qui nous marque, de par sa franchise, son état brut.

Même si on peut ressentir cinq ou dix minutes en trop dans la pièce (peut-être est-ce notre cerveau qui s’est converti involontairement à la durée standard (1h) des spectacles du Off ?), Morgane Peters ne lâche jamais et nous non plus.

 

IPHIGÉNIE À SPLOTT

Texte : Gary OWEN

Mise en scène : Blandine PÉLISSIER

Interprétation : Morgane PETERS

Lumières : Ivan MATHIS / Son : Loki HARFAGR / Collaboration artistique, scénographie, costumes, graphisme : SO BEAU-BLACHE / Régie : Chloé BÉGOU / Production : Isabelle CANALS / Presse, diffusion : Fouad BOUSBA

au Théâtre Artéphile à 21h40 jusqu’au 27 juillet (sauf les 7, 14 et 21)

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Vu le vendredi 12 juillet 2019 au Théâtre Artéphile, Avignon Off

Prix de ma place : invitation

 

(sans titre)

Elle me dit : « Mais toi, tu aimes les seul.e.s en scène ! Mais toi, tu y vas, parce que tu veux en faire un, à toi ! »

Je lui dis : « Non, enfin oui, euh, c’est pas si simple. Oui, je veux en faire un, urgemment. Mais non, je n’y vais pas pour ça. C’est le hasard. Ce soir, parce que j’ai déjà vu la comédienne dans d’autres spectacles et que je suis ce qu’elle fait, autant que je peux. Je ne suis pas ce qu’elle fait, tu m’as compris, hein ? Je suis ce qu’elle fait, plutôt dans ce sens-là. Sinon ça ne veut rien dire. Demain, c’est à cause de l’auteur qui a écrit un monologue pour un acteur, parce qu’il devait raconter cette histoire-là comme ça et pas autrement. Alors oui, ça me donne des idées, une impulsion, ça décomplexe. Mais… »

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