QUAND JE SERAI GRANDE (Margaux Cipriani / Sophie Troise / Comédie des 3 Bornes)

(de quoi ça parle en vrai)

« A 30 ans un bilan s’impose ! Il faut quitter l’enfance où on avait encore un pied pour se lancer complètement dans le monde adulte ! Il faut faire le point entre ce qu’on imaginait et la réalité… Mais il ne faut pas pour autant oublier ses rêves ! Il faut les réaliser et passer au-dessus des désillusions…La vie,  la vraie, le travail, la maternité avec toutes ses surprises et sa poésie, la famille, les vieux dans les bus… un monde s’ouvre à nous avec sensibilité et humour… » (source : ici)

© Jean de Caspevi

(ceci n’est pas une micro-critique, mais…)

Ceci est un « seule-en-scène » d’une jeune femme, qui est aussi une mère, une compagne, une belle-fille, une comédienne. Malgré un « parcours » balisé – les mots-clés du spectacle sont projetés côté jardin, comme autant de parties qui s’enchaînent plutôt avec fluidité – on est rapidement séduit par le naturel et la fraîcheur de Margaux Cipriani. Là où on serait peut-être moins convaincu par les anecdotes moins personnelles (les vieux dans les bus, par exemple), on est alternativement touché et amusé par la sincérité qui se dégage de Margaux Cipriani lorsqu’elle se raconte. (oui, j’ai souri, oui, ça m’arrive, non je ne suis pas complètement snob !) Et ce qui est d’autant plus appréciable, c’est qu’elle ne se donne pas forcément le beau rôle. Jamais vulgaire, on devine un amour des mots de la part de cette comédienne, aussi de doublage, qui nous livre par la même occasion quelques subtilités de ce monde qu’on ne connait pas si bien. Le rythme est enlevé mais pas effréné. C’est bien aussi quand ça prend le temps.

Voici donc un spectacle, modeste dans sa facture, qui se démarque par une jolie plume et qui met en lumière une comédienne à découvrir.

QUAND JE SERAI GRANDE

de et avec Margaux Cipriani

mise en scène de Sophie Troise

(au moins) jusqu’au 27 septembre 2021 (tous les lundis) à la Comédie des 3 Bornes (Paris)

(une autre histoire)

« Quand je serai grande… je n’aurai pas deux métiers. Je ne serai pas une danseuse-infirmière ou une chanteuse-instit. Je ne veux surtout pas être maîtresse d’école. Je vois bien dans quel état se met parfois mon maître. C’est très ingrat, si j’ai bien compris. Parfois on me regarde avec des gros yeux ronds, parce que je ne réponds pas aux questions comme une enfant de mon âge devrait répondre. Je suis au CM1, je vais avoir dix ans, j’ai déjà lu tous les Harry Potter, mais je n’en pense pas moins. Je ne sais pas si j’aurai des enfants. Je sais juste qu’ils ne s’appelleront pas Kevin ou Steven. Ce que je sais, quand je serai grande, c’est que je veux avoir mon appartement à moi, ni trop grand ni trop petit. Pas loin de chez mes parents. Et j’irai faire mes courses au marché le dimanche matin. Parce que j’ai toujours aimé ça. Les couleurs, les parfums, les « Et qu’est-ce que je vous sers ma petite dame ! ». Parfois je chipe une cerise, mais faut pas le dire.

Je veux seulement avoir une vie simple et continuer à aller à la piscine. Ça serait pas si mal, non ? »

Vu le lundi 14 juin 2021 à la Comédie des 3 Bornes (Paris)

Prix de ma place : 12,95€

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

Ps : Pour la petite histoire, la metteuse en scène est une amie de vingt-cinq ans (au moins) et accessoirement ma metteuse en voix/scène et si ça ne m’avait pas plu, je n’aurais rien écrit dessus !

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