Les animaux sont partout (Benjamin Abitan / Théâtre de la Démesure / Théâtre Paris Villette)

(de quoi ça parle en vrai)

« Dans un futur proche, un.e artiste et un.e scientifique en résidence doivent faire dialoguer leurs recherches sur le sentiment esthétique chez les animaux en vue de produire ensemble un spectacle utilisant la réalité virtuelle. Pendant ce temps, dans un futur lointain, des super-animaux retrouvent un DVD très ancien contenant peut-être une piste vers la seule chose qui manque à leur super-société. » (source : ici)

Crédits photos : Pauline Le Goff

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Voilà typiquement le genre de spectacles qui aurait pu (dû ?) me plaire. Du théâtre qui parle du théâtre, mâtiné d’une touche de futurisme cheap (un décor blanc, deux casques de réalité virtuelle, une tablette), qui se permet de faire des blagues à deux balles (oui, les quatre protagonistes principaux s’appellent bien Jeanne, Olive, Serge et Tom… les personnes de ma génération savent), c’est tout ce qui me plaît.

Pourtant, je ne peux m’empêcher de trouver l’ensemble bancal. Les sourires s’effilochent (c’est un nouveau concept) au fil du spectacle (évidemment sous le masque, ça se voit encore moins), le propos devient nébuleux et on est perdu face à une intrigue faussement complexe (Tenet ?).

Cependant (j’aime les connecteurs logiques) restent quelques moments savoureux comme la danse des légumes (oui oui) ou cette première partie de pièce qui consiste en une succession de scènes très courtes décrivant cette résidence d’artiste/scientifique, assez drôle dans la gestion de ses ellipses.

L’ensemble reste néanmoins sympathique mais trop anecdotique à mon goût. On aurait eu envie que le curseur au niveau de la folie soit poussé beaucoup plus loin.

 

LES ANIMAUX SONT PARTOUT

texte et mise en scène Benjamin Abitan

collaboration à l’écriture et jeu Benjamin Abitan, Mélissa Barbaud, Antoine Dusollier ou Thomas Horeau (en alternance), Barthélémy Meridjen, Aurélie Miermont et Samuel Roger / avec les voix de Bernard Bloch, Cyril Bothorel, Jeanne Lepers et Thomas Mallen

chansons Yiannis Plastiras – chorégraphie Julien Gallée-Ferré – combats François Rostain – lumière Cécilia Barroero – vidéo Olivier Bémer

Au Théâtre Paris Villette aussi le 19 septembre 2020

 

(une autre histoire)

Dans un futur proche… Oui, c’est vrai, quoi… Dans un futur proche… Proche comment ? Genre l’année prochaine ou trente ou quarante ans ? Moi ou la société ? Pardon. La société ou moi ? Parce que la société, elle ne changera pas. Ou plutôt si, mais toujours en pire. Inéluctablement. Hari Seldon a tout prévu de toute façon (Fondation d’Isaac Asimov, un monument).

Moi ? Dans un futur proche… Je vivrai à la campagne, en totale autonomie, entouré de mes poules, mes deux ânes et de mes plants de tomates. Tous les soirs, je les passerai sur ma terrasse, à regarder les étoiles, parce que j’aurai enfin appris leurs noms et leurs positions, à compter le nombre d’avions qui passent dans le ciel… Mais je sais que ça n’arrivera pas. Parce que Moi, dans un futur proche… Je serai toujours au même endroit. Mais un jour, alors que je prendrai le métro, mon Moi du Futur viendra me rendre visite et me dira quoi faire. Il me dira que je sais déjà quoi faire et que j’ai juste à me sortir les doigts du cul. Je tiens à dire que je ne me mets jamais les doigts dans le cul quand je suis dans le métro. Je préfère préciser. C’est une image.

Qu’est-ce que je peux faire ? J’sais pas quoi faire… Je sais. Je veux dire. JE SAIS.

 

Vu le vendredi 18 septembre 2020 au Théâtre Paris Villette

Prix de ma place : 9€ (Pass TPV)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

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