On fait le bilan (Avignon Off 2018)

8 jours de festival, 24 spectacles vus dans 17 théâtres différents, 1 concert, 2 spectacles avec de la musique en vrai, 9 seul.e en scène ou one wo.man show, des zizis et des tétés dans 3 spectacles seulement. Le hasard fait que parmi les 24 spectacles vus, 13 ont été mis en scène par des femmes…

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Grande satisfaction : J’abandonne une partie de moi que j’adapte (j’ai mis le temps à mémoriser ce titre et on aura l’occasion de (re)voir ce spectacle prochainement en Belgique et en France.

Grandes surprises : Batman contre Robespierre / Ode Maritime

Hors série : le concert de Léopoldine HH

 

Photo Leopoldine HH 3

 

Je ne parlerai pas des déceptions, même si je pourrais m’étendre sur un certain spectacle, qui semble avoir reçu l’unanimité de mes camarades blogueurs. J’espère malgré tout qu’il pourra être repris à Paris et dans le reste de la France pour se confronter à un public plus large.

Il m’est difficile de faire un vrai bilan du OFF, n’ayant vu que 2% des spectacles proposés. Je ne peux que m’étonner de ce nombre très commenté de 1536 spectacles dans le Off. Les différents articles des « Bruit du Off », « Zibeline » et autres journaux régionaux et nationaux y sont revenus en long et en large. Cette année, j’ai donc pu profiter de ma position de « blogueur accrédité » pour observer ce grand cirque. Qu’arrive-t-il aux spectacles, qui ne jouent pas dans les théâtres qui ont la carte ou le vent en poupe, qui n’ont pas d’attaché.e.s de presse efficaces ou qui n’ont pas de relais sur les réseaux sociaux ? J’ai reçu de nombreuses invitations pour assister à des représentations et deux ont retenu mon attention, dans lesquelles j’ai pu lire ceci :

« Ma dernière création « *** », n’a pas encore eu la chance d’être couverte par la presse avignonaise, ni par aucun blog. »

et

« Je sais que vous devez être inondé de demandes, cependant permettez-moi d’attirer votre attention sur mon spectacle « *** » j’aurais aimé que quelqu’un vienne pour avoir une chance d’être peut être parmi vos coups de cœur, qui sait ???? On ne decouvre un artiste qu’en le voyant sur scène… »

Tout ça m’interroge. Pourquoi vais-je voir telle ou telle pièce ? Faisons le récapitulatif  :

Sur les 24 pièces vues : 3 pour le « entendu à la radio » (Constance / Pablo Mira / Roukiata Ouedraogo), 1 pour le buzz Twitter (Un garçon d’Italie), 7 pour les conseils d’amis (J’abandonne une partie de moi que j’adapte / La Violence des riches / Pas pleurer / Trouble(s) / J’ai appelé mes frères / Ode Maritime / Si Richard Si), 7 parce que j’avais déjà vu des pièces des artistes (Lodka / Les Travaux avancent à grands pas / Le Maître et Marguerite / Speed Leving / Polaroïds / La Bataille d’Eskandar / Belle fille), 1 parce que j’aime ses chansons (Léopoldine HH), 2 parce que j’ai écrit un article sur l’opération « Montreuil en Avignon » pour Le Blog de Nestor (Batman contre Robespierre / An Irish Story), 1 parce que copinage (Petite Chimère), 1 pour découvrir un auteur (Love & Money), 1 parce que je ne sais pas, je l’ai senti comme ça (Cent mètres papillon)

En conclusion, il n’y a qu’un seul vrai saut dans l’inconnu (même si le fait que 100m Papillon soit programmé à la Manufacture a aidé)

À part ça… Les (presque) petits nouveaux Le 11 Gilgamesh Belleville (malgré ses problèmes de sécurité) et le théâtre du Train Bleu ont présenté une programmation de qualité, le théâtre des Doms et ses artistes belges s’imposent comme un incontournable. Il est intéressant de constater que la Manufacture et les Doms n’hésitent pas à proposer un abonnement 3 spectacles qui court-circuite la fameuse Carte Off (le tarif est même inférieur à celui proposé avec la carte Off).

Je remercie les lecteurs, les attaché.e.s de presse, les théâtres (mais pas un certain haut lieu du Off qui n’a pas daigné répondre à mes sollicitations « Non, on ne s’en occupe pas sur place, vous appelez la personne responsable… Allô ? Pouvez-vous m’écrire ? » Je conçois que je ne suis pas grand chose ici bas, il n’empêche que je ne peux qu’être déçu par ce théâtre dont j’ai toujours salué la programmation, surtout quand deux des pièces que j’ai chroniquées par ici jouaient devant une salle à moitié remplie (restons positifs)), le Festival Off, les artistes et les compagnies qui ont relayé certaines de mes chroniques sur les réseaux sociaux, les blogueurs…

Et je remercie plus particulièrement Ludovic grâce à qui j’ai pu dormir intra muros durant ma première semaine et ça change la vie et Laurent l’ami marseillais pour notre 9e festival d’affilée ensemble.

Je ne sais pas encore si l’année prochaine je reviendrai, parce que la vie, tout ça… Mais ce fut une sacrée expérience.

 

Ps : J’avais commencé à écrire mes chroniques avignonnaises, à réfléchir sur des capsules audios et/ou vidéos. Or le temps n’est pas extensible, ma fatigabilité a été mise à rude épreuve cette année et je n’en ferai pas plus, parce que je veux me reposer et surtout écrire autre chose d’ici mon périple à Bussang le mois prochain…

Pas pleurer (Salvayre / Laujol / Doms / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Il s’agit du récit par Lydie Salvayre, de l’histoire de sa mère Montserrat, - dite Montse -, plongée dans la guerre civile espagnole, à l’été 1936. Montse, qui avait quinze ans à l’époque, en a aujourd’hui nonante. Elle est en proie à de gros troubles de mémoire, et a tout oublié de sa vie, excepté cette courte période. Devant sa fille, avec qui elle partage « une petite anisette » qu’on devine strictement interdite par les médecins, elle raconte son petit village perdu en Catalogne. La vie n’y a pas changé depuis le Moyen-Âge, rythmée par les récoltes d’olives, les fêtes de village, les mariages arrangés, son frère Josep, fraîchement converti aux thèses anarchistes et son rival stalinien Diego, les disputes familiales, les premières tentatives de collectivisation, l’irruption de cette idée que, peut-être, tout pourrait changer… (source : ici)

 

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Crédits Photos : DR

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

Autant le dire tout de suite, je n’ai pas lu le roman de Lydie Salvayre., donc je ne peux point dire si l’adaptation est fidèle ou point. Le dispositif est simple et ultra balisé : une projection d’images en arrière-scène, une musicienne qui joue de la guitare, une comédienne debout derrière un micro. Pour être méchant, j’aime dire que la lecture du bottin téléphonique fonctionnerait avec un tel dispositif. Mais heureusement l’histoire de cette famille en pleine guerre d’Espagne est forcément passionnante et la force de Marie-Aurore d’Awans, la comédienne, est de nous faire croire qu’elle a vécu cette histoire, qu’elle a même écrit cette histoire. C’est le moins qu’on puisse demander à une comédienne au service d’un texte, il n’empêche que grâce à son engagement et sa fougue, la comédienne nous permet de nous replonger dans cette époque pas des plus connues, si on y réfléchit bien.

 

PAS PLEURER

Adapté du roman de Lydie Salvayre

Adaptation et mise en scène: Denis Laujol

Avec: Marie-Aurore d’Awans

Musicienne et création sonore : Malena Sardi

Assistant: Julien Jaillot – Mouvement: Claire Picard – Scénographie: Olivier Wiame – Lumières: Xavier Lauwers – Voix off: Alexandre Trocki – Création vidéo: Lionel Ravira – Responsable technique : Thomas Kazakos – Régie : Julie Bernaets, John de la Hogue

Une coproduction de Ad Hominem, du Théâtre de Poche et de La Charge du Rhinocéros.

au Théâtre des Doms (Avignon Off) jusqu’au 26 août 2018 à 14h30

 

vu le dimanche 22 juillet 2018 au Théâtre des Doms (Avignon Off)

prix de ma place : 13€

 

(quand j’attends dans la file…)

C’est ma dernière pièce. La vingt-quatrième. Elle s’appelle Pas pleurer. C’est drôle. Elle s’appelle Pas pleurer et je vais quitter Avignon dans quelques heures, avant de la retrouver l’an prochain ? Non je ne pleurerai pas. Les années précédentes, j’avais pris l’habitude d’imaginer une petite histoire à partir des titres des spectacles que je voyais. Aujourd’hui, c’est simple. Ça donnerait : (surtout) Pas pleurer.

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la file.

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Trouble(s) spectacle variable (Alexia Vidal / Entrepôt / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« Trouble(s), spectacle variable » est un spectacle-dictionnaire. Un dictionnaire amoureux ? Subjectif en tous cas. Un dictionnaire subjectif du trouble, de ce qui nous trouble, est troublant, est troublé. Sur scène : des corps vibrants, des mots percutants, entre drôlerie et gravité, une sensibilité à fleur de peau. C’est un spectacle à la forme variable, qui met les spectateurs au cœur de sa construction. Chaque représentation est forcément unique : c’est vous qui choisissez collectivement les étapes de notre voyage à travers des scènes sensibles, troublantes et troublées… (source : ici)

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

Si j’avais écrit cette chronique après avoir vu ce spectacle, il aurait été assez cassant et finalement injuste. Car la seule chose qui m’a déplu est le côté participatif. On ne choisit pas ses parents, on ne choisit pas sa famille et on ne choisit pas non plus les spectateurs qui nous accompagnent dans une salle de spectacles. J’eus la fâcheuse impression que ces spectateurs savaient ce qu’ils faisaient, étaient trop à l’aise, même si le malaise n’allait pas tarder à pointer le bout de son nez. Dans un dispositif quadri-frontal, nous devions (nous, spectateurs), choisir des mots parmi ceux proposés, dont les comédiens allaient interpréter leur définition tout à fait subjective. Très vite, certains spectateurs, prirent la main, imposant des mots tels que « bombardements », « X », « youpi », « playback », « haine », « jeu », « chanter », « whisky », etc., commentant leur choix après coup, tentant d’interrompre la scène de haine. Les comédiens avaient alors atteint leur but : immiscer le trouble parmi certains spectateurs. Cette scène en particulier mettait en lumière des « haters », ces personnes qui se cachent derrière l’anonymat des internets pour déverser un flot ininterrompu d’horreurs. On entendit certains membres du public proclamer des « Stop ». Mais où sommes-nous ? Ah oui, on est au théâtre… ce lieu où on peut entendre des histoires, mais aussi jeter un regard sur la société d’aujourd’hui, j’ai failli oublier.

Les scènes, mélange d’écriture collective, de chansons et d’expression corporelle, sont intéressantes, même si certaines sont plus surprenantes que d’autres (leur définition du jeu peut être réservée aux adultes), d’autres un peu trop faciles (chanter : allez, un petit Johnny !).

Mais l’ensemble, par la forme, manque de rythme. Les changements de lumière sont longs, je suppose pour permettre aux acteurs, dont l’investissement est total, de se concentrer sur la scène suivante. Ceci étant dit, j’entends bien qu’il aurait été long et redondant de passer les 26 lettres de l’alphabet in extenso, mais peut-être y aurait-il un autre moyen de faire participer le public, si ce n’est qu’il est intéressant de voir comment réagissent les différents publics, soir après soir.

 

TROUBLE(S) SPECTACLE VARIABLE

Metteuse en scène : Alexia Vidal

Interprètes : Claire Clavi, Éve Coltat, Jérôme Garnier, Julien Perrier 

Créatrice lumière – Régisseuse : Amandine Richaud – Créatrice vidéo : Marie Jumelin 

vu le samedi 21 juillet 2018 à l’Entrepôt (Avignon Off)

prix de ma place : 8€

 

(pendant le spectacle…)

Le comédien me regarde. Il dit son monologue et me fixe du regard. Je soutiens. Je suis fort à ce jeu-là. Il se lève, s’écroule sur la spectatrice à côté de lui, continue à me parler, à me regarder. Je sais que c’est pour moi. Je déplie mes jambes. Il s’approche, agrippe mes genoux. Je ne peux réprimer un sourire, un peu gêné aussi.

Mais pourquoi moi ? Pourquoi ça arrive toujours à moi ? Quoi ma gueule ? Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? Je suis spectacteur professionnel. Le gars me regarde et se dit : « Celui-là, il sait faire, il jouera le jeu ? » ou bien « Putain, il fait la gueule, genre de regard hautain et dédaigneux, je vais le faire chier, l’embarrasser ! ».

Je ne saurai jamais, mais ça fait deux fois en deux mois.

Voilà à quoi je pense pendant le spectacle.

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

 

ALPHABET SELON LES ARTISTES

Amour : Ecriture collective Bombardements : Inspirée de témoignages de civils syrien issus du journal Libération Chanter :  »Je te promets » de Johnny Halliday. Texte J-J Goldman Dire : Cellule sans texte Entretien : Inspirée d’un documentaire internet sur Pôle-emploi. Foi : Inspirée des prières d’Hadewijch d’Anvers Genre : « Son nata/nato a lagrimar » (Cornelia, Sesto) chanté par Nathalie Stutzmann et Philippe Jaroussky Haine : Texte écrit avec des commentaires ou des textes de sites web, de blogs, facebook, twitter… Intime : Ecriture collective Jeu : Cellule sans texte Kamikaze : Inspirée d’une interview du frère et de la belle sœur de l’un des meurtriers des attentats du 13 Novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. Lettres : Lettres de demande écrites à Haïti. « L’autre journal, 1984-1992 une anthologie », édition Les Arènes. Article intitulé « Une demande en mariage ». Et texte inspiré d’un passage du  »Gouverneurs de la Rosée » de Jacques Roumain. Mort : Inspirée des dernières paroles de condamnés à morts américains publiés sur le site internet d’une prison du Texas. Nerveux : Inspirée d’un témoignage déposé sur le site internet  »Le corps des femmes » Orage : Cellule sans texte Play Back : Total Eclipse of the Heart (Single Version), texte: Jim Steinman / voix : Bonnie Tyler  Quelqu’un : Ecriture collective. Rencontre : Inspirée de l’émission  »Trouver l’amour »,  »les pieds sur terre », France Culture. Souvenirs : Cellule sans texte. Sons :  »Les Diplodos », Peugeot 306 Maxi, Jestofunk –  »Say it again’’ Tension : Cellule sans texte Urnes : Inspirée du témoignage de Joe Chandler dans divers médias américains. Violence : Écriture collective inspirée de la performance  »De la poule ou de l’oeuf » de Jérémie Pujau Whisky : Écriture collective. X : Inspirée de  »Hear i come ! » de Baptiste Marie Youpi : Cellule sans texte. Zeste :  »Lemon Incest » (feat. Charlotte Gainsbourg), Serge Gainsbourg. Texte S. Gainsbourg 

Speed Leving (Levin / Brethome / Manufacture / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Speed LevinG est le fruit d’un constat terrifiant propre à notre société contemporaine : de plus en plus d’histoires de vie et d’amour prennent naissance à l’issue de rencontres « calibrées » dans un cadre « minuté », les soirées « Speed dating ». Dans une distribution franco-israélienne paritaire, cinq femmes et cinq hommes jouent dans leur langue. Cette différence devient un facteur propice à la non réalisation d’histoires amoureuses. (source : ici)

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

Hanokh Levin est typiquement le genre d’auteur pour lequel il faut savoir où on met les pieds. Certes, c’est drôle, mais c’est désespéré, l’échec de l’homme dans toute sa splendeur, la solitude moderne…

Par la forme de cette pièce, composée de courtes saynètes, l’ensemble reste inégal, même si les acteurs y mettent du leur pour dynamiser l’ensemble, entrecoupé de danses et de chansons écrites également par le dramaturge israëlien. Le mélange des langues (français et hébreu) est assez artificiel. Malgré le gimmick du « je regarde les sur-titres pour comprendre ce que mon partenaire dit », le bilinguisme n’est pas complètement exploité, me semble-t-il. La durée ne permet pas non plus à tous les acteurs de s’exprimer totalement. Pourtant certains acteurs se démarquent, comme Morgane Peters (qui aime en faire des caisses… en parlant de caisses… si tu n’aimes pas l’humour scatologique, passe ton chemin) ou Diana Golbi.

En somme, un spectacle enlevé, non dénué de défauts, qui met à nouveau en lumière le(s) théâtre(s) de Hanokh Levin.

Ps : Encore une fois, je pose ma candidature pour la relecture des sur-titres : de trop nombreuses fautes syntaxiques étaient présentes. Je fus vice-champion départemental d’orthographe des Bouches du Rhone quand j’étais en cinquième, ce job est pour moi !

 

SPEED LEVING

Metteur en scène : Laurent Brethome

Textes de Hanokh Levin (Éditions théâtrales), traduction Laurence Sendrowicz

assistant mise en scène Alex Crestey – création musicale Jean-Baptiste Cognet – création lumière David Debrinay – préparation au chant Jeanne-Sarah Deledicq – chorégraphie Aurélien Desclozeaux – préparation physique Valentin L’Herminier – photo de couverture : Olivier Quéro

Avec les élèves-comédiens de troisième année de l’ERACM : Fernand Catry, Nicolas Gachet, Morgane Peters , Frederico Semedo Rocha , Leslie Granger et les élèves-comédiens de Nissan Nativ Acting Studio (Tel Aviv) Tamir Ginsburg, Hadar Glesinger , Diana Golbi , Netta Gold , Maya Koren

Coproduction ERACM, Compagnie Le menteur volontaire. En collaboration avec Nissan Nativ Acting Studio (Tel Aviv)

à la Manufacture Patinoire (Avignon Off) jusqu’au 26 juillet 2018 à 19h50

 

vu le vendredi 20 juillet 2018 à la Manufacture Patinoire (Avignon Off)

prix de ma place : 19,50€

 

(quand j’attends dans la salle…)

Le premier Hanokh Levin, c’était là, à la Patinoire. La Putain de l’Ohio. Je venais de prendre une claque monumentale dans le in avec « Les Particules Élémentaires » par Julien Gosselin. J’enchaîne car je voulais découvrir l’écriture de l’auteur israélien. Je suis au deuxième rang et pendant le dernier tiers de la pièce, je vois un acteur vieillissant, le pantalon et la culotte sur les chevilles, en train de se rouler dans la terre et littéralement de tirer sur le zizi pour mimer la masturbation. Impossible de sortir, j’aurais été obligé d’attendre dans la cour que le spectacle se termine pour reprendre la navette. Aujourd’hui c’est mon deuxième Hanokh Levin et me voilà qui prend peur.

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la salle.

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

J’appelle mes frères (Khemiri / Rosenblatt / Manufacture / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Amor, jeune européen né de l’immigration marche dans sa ville au lendemain d’un attentat. Quelle attitude adopter quand on ressemble comme un frère à ceux qui…? Le téléphone sonne, ses proches s’inquiètent, ils connaissent ses angoisses. Et Amor marche encore, court, tremble sous le regard des passants. Est-il réellement observé, traqué, coupable? Aux quatre comédiens se mêle un groupe de onze amateurs, des habitants de la ville sur scène. C’est un spectacle percussif et urbain, qui avance au rythme d’Amor. C’est le récit d’une crise identitaire, mais aussi la possibilité d’un apaisement. (source : ici)

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Crédits photos : Simon Gosselin

(ceci n’est pas une critique mais…)

J’aurais tant aimé adorer cette pièce, recevoir la claque qu’il m’a manqué pendant ce festival (off) et vu le sujet, cela aurait pu être celle-là. Pourtant il m’a manqué un petit quelque chose ou, si je puis m’exprimer ainsi, plusieurs petits quelques choses. L’acteur principal, Slimane Yefsah, ne démérite pas, mais j’ai l’impression qu’il joue toujours sur le même rythme, j’entends une même musique. La pièce écrite par J.H. Khemiri doit être comme on l’a vue à la Manufacture, mais j’aurais aimé voir un peu plus les personnages secondaires, interprétés par des acteurs très justes. Je me suis aussi interrogé sur la présence de choeur, que j’aurais aimé voir plus présent. En résumé, j’aurais aimé que le curseur soit plus haut dans tous les paramètres, parce que j’ai suivi le cours des événements mais n’ai pas ressenti ce que cette pièce aurait pu me donner.

C’est honnête, respectable, mais il m’a manqué quelque chose. (je crois qu’on l’a compris)

 

J’APPELLE MES FRÈRES

Metteur en scène : Noémie Rosenblatt

Traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy. Le théâtre de J.H. Khemiri est publié aux éditions Théâtrales, éditeur et agent de l’auteur.

Avec : Priscilla Bescond, Kenza Lagnaoui, Maxime Le Gall, Slimane Yefsah et un groupe de 11 amateurs

Accompagnement des amateurs : Julie Minck – Scénographie : Angéline Croissant – Lumière : Claire Gondrexon – Régie lumière : Alix Weugue – Son : Marc Bretonnière – Régie son : Damien Gandolfo – Mouvement : Marie-Laure Caradec – Costumes : Camille Pénager – Administration : Le Bureau des Filles : Annabelle Couto et Véronique Felenbok – PRODUCTION : Compagnie du Rouhault

à la Manufacture Patinoire  (Avignon Off) jusqu’au 26 juillet 2018 à 15h50

 

vu le vendredi 20 juillet 2018 à la Manufacture Patinoire (Avignon Off)

prix de ma place : invitation

 

(quand j’attends dans la salle…)

Waouh, cette année, ils ont changé les fauteuils ! Non, ils ont seulement mis une housse sur les sièges en plastique. Il y a toujours aussi peu de place pour les jambes, et je ne dépasse pas le mètre soixante-dix, et toujours cette sale impression d’avoir un gros cul… Ok, j’ai un gros cul. Je reformule, j’ai toujours cette satanée impression d’avoir des kilos en trop… Ok, j’arrive pas à m’en débarrasser. Je gagne, je perds… Ben là, j’ai toujours cette putain d’impression de déborder de mon fauteuil. Non, je n’ai pas besoin d’un putain de régime. C’est à cause de vos sièges, voilà, je suis énervé.

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la salle.

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Belle fille (Tatiana Vialle / Petit Louvre / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« Belle-fille » raconte, avec douceur, drôlerie et lucidité, cette relation particulière, parfois complexe qui lie un enfant au nouvel amour de sa mère. Un récit tendre et bouleversant que l’on suit comme une confession qui nous est directement adressée… (source : ici)

 

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Photo de couverture : Caroline Bottaro

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

2 raisons pour lesquelles j’ai choisi de voir ce spectacle plutôt qu’un autre : le thème et l’actrice.

Maud Wyler est une actrice, je trouve, trop méconnue et pourtant que cela soit au cinéma (2 automnes 3 hivers de Sébastien Betbeder, pour ne citer que lui) ou au théâtre (déjà vue dans le Cyrano avec Philippe Torreton, Trissotin… version Macha Makeieff ou La Révolte aux Déchargeurs), elle a toujours fait preuve d’une présence lumineuse et d’un talent indéniable, ce qui est encore le cas dans cette pièce, qui, à bien des égards, pourrait se rapprocher par son traitement et les sentiments qu’il convoque des « Bijoux de Pacotille » de Céline Milliat-Baumgartner et mise en scène par Pauline Bureau. L’univers y est peut-être moins onirique, mais la sensibilité et une certaine pudeur y sont communes.

Le texte (autobiographique) de Tatiana Vialle est simple, fluide, direct. Il n’y a aucune fioriture et on est captivé du début à la fin par ce récit d’une relation entre une jeune fille et son beau-père.

Je parlais de pudeur un peu plus haut. Comme « Les Bijoux de pacotille », « Belle-fille » a un lien avec le cinéma car le fameux beau-père l’était vraiment, de par ses rôles dans nombre de films. Pourtant, ce n’est que dans le dernier tiers que son prénom sera dit, que son image sera projetée (même si, pour quiconque un tant soit peu cinéphile, on peut deviner un peu plus tôt grâce à l’évocation d’un film qui aura marqué le cinéma français.)

La mise en scène est sobre, laisse toute la place au texte et à Maud Wyler, même si on peut pinailler en voyant une énième scène de danse sur une musique pop (ici Eurythmics « Sweet Dreams ») ou sur la présence d’un autre acteur (Antoine Prud’homme de la Boussinière) à la toute fin de la pièce qui n’était pas indispensable pour clore ce témoignage.

Il n’empêche, on espère voir ce moment de théâtre intime vivre au-delà du Off d’Avignon.

 

BELLE FILLE

écrit et mis en scène par Tatiana Vialle

Avec Maud Wyler et Antoine Prud’homme de la Boussinière

Scénographie et costumes Hélène Kritikos – Lumières Dominique Fortin – Régie Charles Degenève

Production : En compagnie des ours – Coproduction : Le Bruit neuf

jusqu’au 29 juillet 2018 au Petit Louvre (salle Van Gogh) (relâche le 25) à 20h25 (Avignon Off)

 

vu le vendredi 20 juillet 2018 au Petit Louvre (Avignon Off)

prix de ma place : invitation

 

(quand j’attends dans la file…)

Je crois que j’ai oublié de manger aujourd’hui. Je réfléchis… Un pain au chocolat ce matin acheté dans une boulangerie autour des Halles puis… Ben plus rien. Je comprends mieux pourquoi j’ai faim. J’ai le temps de m’éclipser et de revenir dans la file ? Bien sûr que non, je vais sortir, je vais virer et tourner, ne parvenant pas à me décider sur la teneur de ma sustentation, comme d’habitude. Je reste là où je suis, voilà. Je vais gargouiller, je le sais, je mangerai plus tard. Des brochettes au poulet. J’ai l’eau à la bouche. Ça tombe bien, ma bouteille est vide et j’ai soif.

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la file.

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Photo de couverture :

Petite Chimère (Magali Frumin / Les Voyageurs Immobiles / Présence Pasteur / Avignon Off 18)

(de quoi ça parle en vrai)

Une demoiselle s’amuse à coudre le monde. Il est fait de mille et un tissus doux et enveloppants, peuplé d’animaux colorés, à pois, à rayures. Un petit va sortir de l’œuf. C’est un être chimérique, pas tout à fait fini, mais déjà bien curieux. Il part découvrir cet univers tissé. Il y rencontre d’étonnantes bestioles agiles et farceuses qui lui donnent envie de danser, de voler, de nager… (source : ici)

 

Cie Les voyageurs Immobiles - Petite chimère
Affiche : Margot Frumin / Photographie : Erik Dominano/ Lepetitcowboy.com

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

« Petite Chimère » se présente sous deux versions : pour les moins de 3 ans et entre 3 et 6 ans. Je suis un grand, je suis venu tout seul à Présence Pasteur, donc ça sera pour moi la deuxième version.

Le spectacle s’articule autour de deux parties : la première est du théâtre dans le théâtre et parvient très clairement à expliquer, sur un mode ludique, sans que cela soit trop didactique, comment un spectacle se construit, de l’écriture à la conception du décor, en passant par les lumières et la composition de la musique, que de nombreuses personnes y participent, sans oublier les différentes inspirations (par exemple, des albums jeunesse). La deuxième partie est le spectacle lui-même, avec ce drôle de personnage qui va se découvrir.

Et ça fonctionne. Les enfants présents étaient captivés (et Dieu sait que je déteste les enfants donc c’était un bon point), les adultes également. Parce que c’est inventif et poétique. C’est du théâtre de marionnettes, d’objets et tout comme les décors, c’est fait main. Ce côté artisanal est très plaisant, parce qu’on s’imagine les petites mains s’affairer aux coutures. Ce qui est génial, je trouve, c’est que le jeune spectateur est partie prenante du spectacle, on ne lui cache rien (ou presque) : tout a été construit, conçu pour raconter une histoire et pourtant on entre dans celle-ci avec une facilité déconcertante. Le dispositif permet à notre boîte à imagination de fonctionner à plein régime. Si j’étais enseignant, j’emmènerais mes élèves voir ce joli spectacle…

 

PETITE CHIMÈRE

Mise en scène / conception décor Magali Frumin

Jeu / manipulation Magali Frumin ou Florence Bertagnolio

Recherches graphiques / sulptures marionnettes Olivier Brenier – Musique et bruitages Marie de Nazelle – Costumes et habillage décor Louise Bloch – Structure décor Pierre Gosselin – Accessoires Magali Frumin, Florence Bertagnolio et Margot Frumin – Habillage décor et marionnettes : Margot Frumin – Lumières Jérémie Alexandre

à Présence Pasteur (Avignon Off) jusqu’au 29 juillet 2018 à 10h40 (- 3 ans) et à 11h45 (3-6 ans)

 

vu le vendredi 20 juillet 2018 à Présence Pasteur (Avignon Off)

prix de ma place : 4€

 

(quand j’attends dans la file…)

La première fois de toute ma vie où je suis allé au théâtre… J’en ai déjà parlé et c’est justement ça le hic. J’y suis allé bien trop tard. Quand j’étais petit, je ne suis jamais allé au théâtre, parce que j’étais trop petit pour y aller et que personne n’a jamais pensé m’y emmener. Y avait la télé et le cinéma de quartier, c’était bien suffisant. Au collège, c’est moi qui ai voulu en faire et un peu en voir et personne d’autre. Allons bon, d’où me vient cette appétence (j’aime ce mot) pour le théâtre ?

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la file.

 

NB : Magali Frumin m’avait mis en scène dans le cadre d’un atelier théâtre à l’Université de lettres d’Aix-en-Provence en 1999 dans « La demande d’emploi » de Michel Vinaver (théâtre Antoine Vitez, Aix-en Provence).

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

La Bataille d’Eskandar (Samuel Gallet / Les Halles / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Une femme rêve d’un séisme qui lui permettrait d’échapper aux huissiers en les faisant disparaître. L’urgence est telle et le rêve est si fort que la catastrophe advient. Tout s’effondre. Dans la ville d’Eskandar, la nature reprend ses droits. Un zoo est laissé à l’abandon, des fauves s’échappent et attaquent celles et ceux qui n’ont pas pu ou voulu partir. Cette femme s’enfuit de chez elle et s’enfonce dans la zone pour abattre des lions. À la fois effrayée et fascinée par la  propagation du désastre, elle investit une école abandonnée, à la porte de laquelle un obscur criminel en cavale vient frapper. (source : ici)

LA BATAILLE D'ESKANDAR
©Tristan Jeanne-Valès

(ceci n’est pas une critique mais…)

En faisant quelques petites recherches, je ne fais pas étonné de découvrir que « La Bataille d’Eskandar » existait déjà sous forme de pièce radiophonique sur France Culture, tellement j’aurais pu fermer les yeux et m’imaginer cette ville, les animaux, ces personnages. Doux outils de persuasion que sont les mots, les voix et les instruments. Mais cela aurait été me priver du regard de Pauline Sales (dont je connaissais seulement les mots et les mises en scène (J’ai bien fait ? bientôt au théâtre de la Tempête à Paris !)), de la force d’interprétation de Samuel Gallet, l’auteur de la pièce, de la concentration des musiciens, de la parfaite osmose entre les comédiens et les musiciens.

« La Bataille d’Eskandar » est un rêve poétique et musical.

 

LA BATAILLE D’ESKANDAR

De Samuel Gallet

Mise en scène et dramaturgie Le Collectif Eskandar

Création lumière Adèle Grépinet, régie lumière Adèle Grépinet et Laurent Poussier, création et régie son Fred Bühl, décor Les ateliers du Préau, costumes Malika Maçon

Avec Samuel Gallet (jeu), Aëla Gourvennec (composition musicale, piano, violoncelle) Pauline Sales (jeu), Grégoire Ternois (composition musicale, percussions, claviers)

Jusqu’au 29 juillet 2018 à 21h15 (sauf les lundis) au Théâtre des Halles (Avignon Off)

 

vu le mercredi 11 juillet 2018 au Théâtre des Halles (Avignon Off)

prix de ma place : invitation

 

(quand j’attends dans la file…)

C’est mon dernier spectacle de ma première phase. 18 spectacles en 5 jours. Donc 18 textes écrits (ou à écrire). Je reviens bientôt. Mais je ne ferai pas comme ça. J’ai oublié ma résolution : prendre le temps, moins consommer. Consommer vient du latin consumere, qui veut dire manger, absorber, détruire. Voilà.

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la file…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Polaroïds (Annabelle Simon / Théâtre du Train Bleu / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

POLAROIDS est l’histoire de Marie, une fille qui se cherche au milieu de ses souvenirs, de ses modèles féminins et de ses échecs. Une quête qui oscille entre sport et littérature, Ricard et Champagne, légendes familiales et contes de fées. Si chacun des textes composant POLAROIDS est écrit comme un instantané de vie, ils seront vécus comme des épreuves par la comédienne au plateau. Le public assistera ainsi à une succession de performances, chacune laissant son empreinte, sur la comédienne, dans l’espace et donc dans le regard des spectateurs. De cette accumulation de traces finira par émerger le dessin final de notre personnage, la personne qu’elle est aujourd’hui comme un nouveau polaroid… (source : ici)

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

Je plaide coupable : je n’ai pas lu la note d’intention avant de me rendre à la représentation de « Polaroïds ». Parfois j’hésite. Souvent je ne le fais pas. Et j’ai peiné ici à trouver le lien entre ces (courts) moments, à appréhender cette narration éclatée. Plusieurs personnages, une figure centrale, différentes périodes. Je me suis perdu. En revanche, la comédienne Claire Marx n’était pas perdue et m’a même épaté, passant avec brio d’une scène à une autre, d’une intention à son opposé, sans avoir forcément l’appui de jeu de la transition ou de la petite musique qui va avec. Et c’était d’autant plus frappant que la comédienne paraissait réellement marquée lors des saluts par sa performance qui ne lui a laissé aucun répit. On pourrait alors voir dans cette pièce le portrait d’une comédienne qui tente de passer d’une histoire à l’autre, d’une émotion à une autre, avec les seuls accessoires présents sur scène, comme une petite fille dans sa chambre avec ses jouets.

 

POLAROÏDS

Mise en scène et écriture : Annabelle Simon

Avec : Claire Marx

Scénographie : Antonin Boyot Gellibert – Création lumière : Vera Martins – Création sonore : Thomas Courcelle & Annabelle Simon – Régie : Vera Martins – Assistant(s) : Antonin Boyot Gellibert

Production : Compagnie Lalasonge

Jusqu’au 29 juillet 2018 à 15h50 (sauf les lundis) au Théâtre du Train Bleu (Avignon Off)

 

vu le mercredi 11 juillet 2018 au Théâtre du Train Bleu (Avignon Off)

prix de ma place : invitation

 

(quand j’attends dans la salle…)

Ça fait quoi aux artistes sur scène de nous voir dans la salle ? Je sais ça. Attendez, je précise. Qu’est-ce que ça fait de nous voir fagotés de la sorte ? Avant les gens savaient s’habiller, se pomponner, mais maintenant… Cela reste peut-être encore d’actualité à l’opéra, et encore… Ça vous fait quoi, de nous voir arriver en bermuda et sandales ?

Voilà ce à quoi je pense quand j’attends dans la salle…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Si Richard Si (F. Fauquet / C. Lasne / Théâtre des Béliers / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Richard III, tyran machiavélique et monstrueux, aurait été prêt à tuer famille et amis de ses propres mains pour accéder au pouvoir. Mais ça, c’est la version Shakespeare. Et si Richard III avait en fait engagé deux tueurs professionnels pour atteindre la couronne ? Si Richard si, c’est inspiré de Richard III de Shakespeare. Mais Si Richard si, c’est tout sauf du Shakespeare. Si Richard Si, c’est une création burlesque et décalée. (source : ici) 

 

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Crédits photos : ?

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

Florence Fauquet et Chloé Lasne passent en deuxième année au Théâtre des Béliers et présentent une nouvelle version de leur pièce « Si Richard Si ». Ok, je peux mettre à la poubelle l’enregistrement de l’avis de l’ami marseillais que je comptais recycler (il l’avait vue l’an passé et me l’avait conseillée).

Une scène plus grande, apparemment un travail plus travaillé (oui j’ai osé) sur la lumière. Les comédiennes nous apparaissent grimées (perspicace sera celui ou celle qui les reconnaîtra sans) et le charme opère immédiatement. Chacune tiendra son personnage de bout en bout. On est dans du clown et elles le font très bien. Le spectacle allie comédie, mime, vidéo (hommage au cinéma muet burlesque qui traîne un peu en longueur), musique (avec un sampleur et une inspiration anaïssienne, je dirais).

Nous ne verrons jamais Richard III. Seule sa voix nous parviendra à nos oreilles, à l’image d’une certaine voix off qui donne des consignes à des participants dans une grande maison des secrets. J’avoue que la référence ne me sied guère et quand la dite voix déclame son fameux monologue de fin « Mon royaume pour un cheval, etc », il ne se passe rien dans mon petit coeur. (j’en suis venu à préférer celui dit par Thomas Jolly (et je n’ai pas aimé sa version de Richard III, c’est dire)).

Malgré quelques baisses de rythme, le résultat est plaisant et sympathique et, je le répète,  les deux comédiennes sont remarquables.

 

SI RICHARD SI

Une production La boite de, en accord avec Le collectif La cantine.

Un spectacle créé et joué par Florence Fauquet et Chloé Lasne

Avec la voix de Pierre-Yves Bon

Création musicale: Vincent Fabert – Création vidéo: Gaspard Lembeye

jusqu’au 29 juillet 2018 à 10h30 (sauf les lundis) + les dimanches 15 et 22 juillet à 19h00 au Théâtre des Béliers (Avignon Off)

 

vu le mercredi 11 juillet 2018 au Théâtre des Béliers (Avignon Off)

prix de ma place : invitation

 

(quand j’attends dans la file…)

J’ai la chanson de France Gall « Si Maman si » dans la tête. Parce qu’un de mes colocataires n’arrête pas de la chanter depuis deux jours. C’est plus fort que lui et il chante faux. Heureusement que j’ai apporté mes boules quiès, parce qu’en plus on partage le même lit. Je ne ronfle jamais, c’est pas vrai. Mais je grince. Je bouge beaucoup et le lit grince, donc je grince, mais pas des dents, ça c’est mon cousin, mais je n’ai plus de nouvelles de lui, donc je ne sais pas si son problème s’est résolu. Et je suis très fier, je ne parle pas du monologue de Richard III que j’avais joué sur la place du Palais des Papes quand j’avais dix-sept ans dans le cadre d’une colo théâtre. Parce qu’il y en assez de mes pauvres souvenirs…

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la file…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Ode Maritime (F. Pessoa / S. Roquette / Parvis d’Avignon / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Le poème de Pessoa évoque un homme au bord de la mer qui est venu sur un quai désert attendre quelqu’un qui ne viendra pas. À la faveur d’une rêverie, il se plonge dans un passé imaginaire : « Tout navire au loin vu maintenant est un navire dans le passé vu de près. Pour lui, « tout le quai est une mélancolie de pierre », et l’ancienne vie maritime des bateaux à voile le fascine car elle est « la Distance absolue, le Pur lointain, libéré du poids de l’Actuel »… Il est ensuite entraîné dans un délire où il redécouvre une identité ancestrale, celle des marins des vieux navires, puis des légendaires pirateries sanguinaires. Il ne ressortira pas indemne de cette traversée : elle le conduira dans les profondeurs de son enfance, à la racine de sa vie. Au terme de ce voyage intérieur, c’est son rapport au présent et à la réalité qui s’en trouvera transfiguré. (source : ici)

 

PHOTO Ode maritime
Crédits photos : Émile Zeizig

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

Sur les bons conseils d’une amie infiltrée, me voilà dans cette ancienne chapelle, presque nouveau lieu de création, pour entendre mon ami Fernando Pessoa… pardon… Alvaro de Campos, que j’affectionne tout particulièrement.

Nous sommes placés face à l’autel, un pupitre est installé, le comédien arrive et démarre sa lecture tel un prêche un dimanche matin. Choix surprenant. La voix est assurée, le regard posé, nous voilà embarqués.

C’est avec fièvre que Stanislas Roquette s’empare de ce texte poétique, jamais simple. Mais le principal est là : on entend le texte, on le redécouvre pour ceux qui ont la chance de connaître la plume de Pessoa et de ses hétéronymes. Le pupitre, la lecture ne sont que des appuis de jeu que l’acteur fera valdinguer littéralement. Le rythme s’accélère, le comédien s’enflamme.

Un lieu, les mots de Pessoa, un comédien humble et passionné, tout est réuni pour assister à un moment inoubliable.

 

ODE MARITIME

Texte de Fernando PESSOA / Álvaro DE CAMPOS / Traduction : Dominique TOUATI, revue par Parcidio GONÇALVES et Claude RÉGY

Conception et interprétation : Stanislas ROQUETTE (Compagnie Artépo)

Mise en scène : Stanislas ROQUETTE et Miquel OLIU BARTON

Création son : Jérémy OURY et Julien HATRISSE – Création lumière : Geneviève SOUBIROU et Yvan LABASSE 

les 13, 17, 18, 19 juillet 2018 à 17h au Parvis d’Avignon (Avignon Off)

 

vu le mardi 10 juillet 2018 au Parvis d’Avignon (Avignon Off)

prix de ma place : invitation

 

(entre mes mains…)

Je relis Pessoa. Son livre de l’intranquillité écrit par son hétéronyme Bernardo Soarès a bénéficié d’une nouvelle traduction, ses textes d’un nouvel agencement. ce nouvel ouvrage, désormais, de l’inquiétude, est entre mes mains, sur les marches du Parvis d’Avignon. Je tente de retrouver un texte que j’avais appris par coeur, by heart, il y a dix-sept ans :

« Lorsque les gouttes de pluie ralentirent leur chute sur les toits, et que le milieu pavé de la chaussée se mit à refléter le lent bleuissement du ciel, le bruit des véhicules fit alors résonner un autre chant, plus fort et plus joyeux, et l’on entendit les fenêtres s’ouvrir contre le désoubli du soleil… »

Seules ces phrases me restent en mémoire. Je ne retrouve pas le texte, les nouveaux mots. Je feuillette, je m’arrête, je lis. Me voilà replongé dans la prose de Bernardo Soarès, buvant chacune de ses paroles. A bientôt.

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

« Je demande la route » par Roukiata Ouedraogo (Théâtre du Train Bleu / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Vous connaissez Roukiata, la chroniqueuse sur France Inter dans l’émission Par Jupiter!, découvrez Roukiata, la comédienne dans Je demande la route. Roukiata conte avec dérision et auto-dérision son parcours, riche en péripéties, qui la mène de son école primaire en Afrique aux scènes parisiennes. Chacune de ses aventures est l’occasion d’une réflexion drôle et délicate sur les décalages culturels entre la France et l’Afrique. Elles sont aussi l’occasion d’aborder sans tabou des sujets graves et profonds tels que l’excision, l’éducation et la santé en Afrique ou encore de l’immigration. Au terme de ce parcours initiatique c’est une Roukiata devenue une femme accomplie et sûre de ses choix qui reviendra au pays, retrouver les siens. À travers toutes ces situations, l’humoriste se moque d’elle (beaucoup) et de nous (un peu). (source : ici)

(ceci n’est pas une critique mais…)

« Par Jupiter » est définitivement à Avignon : après Pablo Mira, Constance, me voilà au Théâtre du Train Bleu pour la représentation de « Je demande la route » par Roukiata Ouedraogo. Et même si la climatisation de la salle est légèrement trop froide pour moi, l’humoriste burkinabaise nous accueille comme si nous avions pris un aller simple pour Ouagadougou.

« Je demande la route » est une expression typique de là-bas qui résume bien Roukiata Ouedraogo. Elle nous emmène en voyage, entre l’Afrique et la France, avec sa délicatesse, sa gentillesse et son sens de l’observation.

Roukiata Ouedraogo a un indéniable talent de conteuse, mais qui sait être mordante (la Françafrique ou les rues du Burkina Faso portant le nom de nos chers présidents) ou sérieuse (notamment lorsqu’elle parle des migrants ou de l’excision). Et on sent qu’on n’est qu’au début de son voyage et qu’elle pourrait nous parler encore des heures et des heures, notamment de son expérience de femme noire et comédienne en France. À suivre…

 

ROUKIATA OUEDRAOGO dans JE DEMANDE LA ROUTE

Mise en scène : Stéphane Eliard

Auteur : Roukiata Ouedraogo & Stéphane Eliard 

Création lumière : Gaël Cimma – Régie : Alexandre Varette

Production : Ki M’aime Me Suive – Collaborateur Artistique: Ali Bougheraba

Jusqu’au 29 juillet 2018 à 13h30 (relâche les lundis) au Théâtre du Train Bleu (Avignon Off)

 

vu le mardi 10 juillet 2018 au Théâtre du Train Bleu (Avignon Off)

prix de ma place : invitation

 

(quand j’attends dans la file…)

Une amie m’a demandé combien d’éditions du festival d’Avignon j’avais fait. Vingt peut-être ? Première édition en 1996. Mais pas en 2007. En 2007, j’ai passé l’été au Togo. Je ne savais même où c’était ni quelle était sa capitale. C’est donc coincé entre le Bénin et le Burkina Faso et sa capitale est Lomé. Je me souviens du Togo parce que… parce que… J’ai fait le Togo, quoi. Et j’ai perdu sept kilogrammes. Et j’ai gagné deux furoncles et un poil blanc sur mon torse. Et j’en ai eu pour deux mois d’antibiotiques à mon retour, parce que j’étais le seul blanc à bouffer de l’agoutti (c’est un rongeur). Oui, j’ai fait le Togo cet été-là au lieu d’aller à Avignon.

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la file…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

La Violence des Riches (Gornikowski / Théâtre des Carmes / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

La violence des riches est la toute première adaptation à la scène des travaux des sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot sur les « riches », et en particulier sur l’augmentation des inégalités dans les pays occidentaux. « Vaguement Compétitifs » propose en 2018 une nouvelle et seconde version de son spectacle, drôle, mordante et enrichie de recherches et d’enquêtes sur ces écarts croissants. Il y est question de la violence sociale inouïe de ces inégalités, des risques pour la planète même, mais aussi de ce qui s’invente déjà chez nous et ailleurs face à cette violence des riches. (source : ici)

 

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Crédits photos : Georgia Robin

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

Je ne sais pas si c’est moi, mais j’ai comme l’impression qu’il y a aujourd’hui énormément de spectacles en rapport avec la lutte des classes, les inégalités sociales, etc. Nous avons d’un côté les spectacles qui content la lutte des Fralibs, Samsonite, Lejaby, etc. et de l’autre des spectacles comme celui d’Audrey Vernon « Comment épouser un milliardaire ? » et celui-ci. Beaucoup de points communs entre ces deux spectacles : une recherche documentaire importante, une réactualisation permanente du propos (références à Serge Dassault, etc.), de l’humour et ne l’oublions pas, même si ça peut paraître évident : du théâtre, grâce au trio d’acteurs au jeu assez savoureux !

Je ne rentrerai dans le débat politique ou sociétal, même si je n’en pense heureusement pas moins. Mais « La violence des riches » a l’intelligence d’être instructif tout en nous faisant (sou)rire plus ou moins jaune et parfois (souvent) dodeliner de la tête. Les artistes ont également conscience que leur discours peut parfois paraître manichéen, ce qu’ils parviennent à désamorcer par une pirouette.

Cela dit, la question que je me suis posée pendant le spectacle était la suivante : Ce spectacle ne prêche-t-il pas déjà, uniquement des convaincus ? Le but de ce genre de spectacles est peut-être de dire qu’il y a encore de l’espoir, que la prise de conscience est possible et que surtout si les luttes se fédèrent, pourquoi pas…

Ps : J’ai un niveau de 6/20 au niveau de la bourgeoisie, soit au-dessus de la moyenne de la salle le jour où j’ai assisté à la représentation (3,2/20). Je ne sais pas ce que je dois en conclure.

 

LA VIOLENCE DES RICHES

Compagnie Vaguement Compétitifs

Texte Stéphane Gornikowski d’après les travaux de Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot

Mise en scène Guillaume Bailliart

Avec Grégory Cinus, Malkhior et Louise Wailly  en alternance avec Lily Chartiez-Mignauw

Création lumières Annie Leuridan – Scénographie Marilyne Grimmer et Yvonne Harder – Régie Caroline Carliez – Avec la participation artistique d’Etienne Gaudillère, Laurent Hatat et Jeanne Menguy

Jusqu’au 25 juillet 2018 à 11h25 (sauf les jeudis) au Théâtre des Carmes (Avignon Off)

 

vu le mardi 10 juillet 2018 au Théâtre des Carmes (Avignon Off)

prix de ma place : invitation

 

(quand je note des phrases pendant le spectacle…)

Bon, je n’arrive pas à me relire. Y avait une phrase autour de la prison, des pauvres condamnés à… mais je n’ai pas la suite.

« On achèvte bien les artistes. »

Voilà ce que je suis parvenu à relire dans mes notes écrites plus ou moins dans le noir ou en regardant l’action sur scène, car je déteste rater quoi que ce soit, je ne sais plus très bien.

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

J’abandonne une partie de moi que j’adapte (Group Nabla / Théâtre des Doms / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Au départ, il y a le film: Chronique d’un été, exploration documentaire de la notion de bonheur, de Jean Rouch et Edgar Morin. Ensuite, du cinéma-vérité des années 60, nous glissons vers une théâtralité joyeusement contemporaine. Réappropriation poétique et politique opérée avec talent par une jeune équipe d’artistes trentenaires. Qu’en est-il de la question du bonheur aujourd’hui ? s’interrogent-ils, vifs et dansants, avant de nous tendre un miroir intemporel. (source : ici)

 

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(ceci n’est pas une critique mais…)

Pour ceux qui me suivent en dehors d’Avignon, j’ai l’habitude de ne pas lire les notes d’intention et autres bibles avant de voir la pièce. Pour cette pièce dont je mélange toujours les mots du titre (« j’adapte une partie… ou j’abandonne une partie… ? », j’étais resté sur Jean Rouch, Edgar Morin et l’évocation du documentaire « Chronique d’un été », y voyant une nouvelle pièce recréant les années soixante comme j’avais vu voir il y a quelques années à la Manufacture l’adaptation réussie de « La Maman et la Putain » de Jean Eustache par le metteur en scène suisse Dorian Rossel. Et ici c’est bien plus que cela. C’est seulement le point de départ.

Très vite, on se prend à aimer ces jeunes comédiens, à les voir recréer avec amusement et vérité les accents et autres intonations de Rouch, Morin et des autres intervenants du documentaire dont on verra un court extrait. Je pense alors au spectacle de Nicolas Truong, Judith Henry et Nicolas Bouchaud; « Interview », qui m’avait fait découvrir le travail de Jean Rouch, notamment par le truchement de ce fameux documentaire et de la non moins fameuse question : Êtes-vous heureux ? ». Je ne vais pas raconter par le menu détail le déroulé de la pièce. Les acteurs vont changer de costume, de peau, d’époque, la notre, mais les questions vont rester les mêmes, notamment celle-ci : quel sens voulons-nous donner à notre vie ?

Cette pièce est enthousiasmante, car il y a tout ce que j’aime dans le théâtre : une simplicité (des décors sur roulettes, un drap qui se déplie et qui fait office d’écran sur lequel sont projetés des extraits de films, etc.), du dynamisme, du plaisir, des acteurs épatants et justes, du fond (la question du travail où on peut s’épanouir est forcément une question qui me/nous taraude présentement), aucune faute de mauvais goût.

Plus qu’un simple coup de coeur, une pièce qu’on a envie de revoir, de faire découvrir au plus grand monde et ce n’est pas si fréquent…

J’ABANDONNE UNE PARTIE DE MOI QUE J’ADAPTE

Un projet initié et mis en scène par: Justine Lequette

Écriture collective

Avec: Rémi Faure, Benjamin Lichou, Jules Puibaraud, Léa Romagny

Assistant à la mise en scène: Ferdinand Despy – Création lumière: Guillaume Fromentin

Production Création Studio Théâtre National Wallonie-Bruxelles – Coproduction Group Nabla.

Jusqu’au 27 juillet 2018 à 19h30 au Théâtre des Doms (Avignon Off) puis au festival Impatience au CentQuatre et/ou au Théâtre de Gennevilliers en décembre 2018

vu le lundi 9 juillet 2018 au Théâtre des Doms (Avignon Off)

prix de ma place : invitation

 

(quand j’attends dans la salle…)

La comédienne nous regarde arriver, nous dévisage. Elle sourit. Elle me voit, me fixe du regard. Je suis décontenancé, fais semblant de compter le nombre de projecteurs. J’ose lancer un regard vers elle, qui a trouvé une nouvelle victime.

Voilà ce qui peut se passer quand j’attends dans la salle…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Cent mètres papillon (M.Taffanel / N. Pulicani / La Manufacture / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Cent Mètres Papillon raconte l’histoire de Larie, un adolescent épris de natation. Il suit le courant en quête de sensations, d’intensité et de vertiges. Au rythme de rudes entrainements, et de compétitions éprouvantes, il rêve d’être un grand champion. Ce récit témoigne de ses joies et de ses doutes, « au fil de l’eau ». C’est aussi l’histoire de Maxime Taffanel, nageur de haut niveau devenu comédien, l’histoire de son corps poisson devenu corps de scène. (source :  ici)

 

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Crédits photo : Ludo Leleu

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

En ma qualité d’ancien nageur en club à Marseille à la piscine Haïti dans le 12e arrondissement (du CP à la 6e, soit 6 ans de compétition le dimanche matin), nous avons affaire là à un vrai nageur. Merci, au revoir.

Blague à part, s’il n’y avait qu’un mot à retenir, cela serait le mot « sensation ». La recréation sur scène des sensations qu’on peut éprouver en nageant est remarquable : l’enchaînement des mouvements, leur rythme. L’envie qui nous fait avancer, continuer (ou son absence) qui est aussi ici bien représentée, qu’on retrouve en natation, au théâtre… : Que se passe-t-il quand on n’a plus envie alors qu’on est destiné à faire carrière dans tel ou tel milieu ? On arrête ? Comme ça ? Ou le doute.

Maxime Taffanel est un corps, celui d’un ancien nageur, doté d’une intelligence de jeu, se glissant d’un personnage à un autre, parfois même avec drôlerie.

Un joli moment, en somme.

PS : Cette micro-critique ne contient aucun jeu de mot d’ordre sportif ou « natationnel ».

 

100 MÈTRES PAPILLON

Idée originale et texte: Maxime Taffanel

Adaptation et mise en scène: Nelly Pulicani

Jeu: Maxime Taffanel Création musicale: Maxence Vandevelde – Création lumières : Pascal Noel – Conseils costumes: Elsa Bourdin

Production Collectif Colette

Jusqu’au 26 juillet 2018 à 16h25 (sauf les 12 et 19) à la Manufacture (Avignon Off)

 

vu le lundi 9 juillet 2018 à la Manufacture (Avignon Off)

prix de ma place : invitation

 

(quand je suis dans la salle…)

Je suis heureux, on me fait signe qu’il reste un siège. Je n’aurai pas à poser mon séant sur un coussin sur les marches. Pardon Monsieur, pardon Madame. Je suis assis. Ah ! Oui ! Je comprends mieux. Le poteau. Il y a un poteau en face de ma face. « Non mais c’est gênant, tout de même », dis-je avec la voix de Bourvil. Note pour plus tard : trouver un moyen pour mettre un poteau au milieu de mon article et empêcher la lecture de certains mots.

Voilà à quoi je pense quand je suis dans la salle…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Léopoldine HH (Arrache-Coeur / Avignon Off)

(ceci n’est pas une critique mais…)

Alors on peut dire : « Oui, mais les concerts à Avignon, ça n’a pas sa place… ». Certes. Mais Avignon pour moi, c’est le spectacle vivant et là-dedans, on peut y mettre du théâtre, de la danse, du clown, du cirque, de la danse (je l’ai déjà dit) et pourquoi pas de la musique, y en a bien dans le In ! Et pour qui a eu la chance de voir Léopoldine HH et ses acolytes sur scène, il y a tout à la fois.

Déjà entendre les chansons, donc les mots. Léopoldine nous raconte qu’elle a voulu chanter les mots qu’elle aimait lire, dans des romans, des pièces de théâtre. Ça m’a fait penser à un des meileurs albums francophones de ces dix dernières années : Cristal Automatique de Babx dans lequel il chantait Baudelaire, Rimbaud, Aimé Césaire… Ici nous n’avons peut-être pas d’auteurs de ce calibre (ça se discute), mais ça transpire l’amour de la littérature (note pour plus tard : demander la liste des chansons) et ici on aime ça, quand des artistes qu’on affectionne se font passeurs (Gwenaëlle Aubry, je le note).

Photo Leopoldine HH 3

Pis Leopoldine est souriante, tout le temps. Y a une générosité et un humour. C’est ludique. Pis y a l’euphorie qui nous prend comme ça. Y a de la (bonne) musique avec des bidules et des machins, sans compter les inénarrables Maxime Kerzanet et Charly Marty qui savent meubler comme personne (mais ils ne savent pas faire que ça…)

A noter que nos trois compères ont une solide formation théâtrale et qu’on retrouvera Léopoldine HH (Hummel) au Théâtre de la Ville la saison prochaine dans une pièce de l’excellent Marc Lainé, ceci explique aussi cela…

Je l’avais ratée en concert à Paris et après le concert à Avignon, si Jean Rouch m’avait demandé : « Êtes-vous heureux ? » J’aurais répondu : Oui, à 100%.

(ceci est un aguiche d’une prochaine chronique concernant un autre excellent spectacle…)

 

LÉOPOLDINE HH (accompagnée de Maxime Kerzanet et Charly Marty) à l’Arrache-Coeur jusqu’au 29 juillet 2018 (sauf les 11, 12, 18 et 25) à 15h (Avignon Off), dans le cadre de la 6e édition de « On y chante » qui regroupe les talents ADAMI.

vu le lundi 9 juillet 2018 à l’Arrache-Coeur Avignon Off

prix de ma place : invitation

 

PS : C’est un peu de la réclame, mais au même endroit à 18h, toujours dans le cadre de l’opération (très intéressante) « Talents Adami On y chante » il y a Batlik qui chante Cioran… Avec Pessoa c’est mon auteur préféré… Oui, je resplendis de joie de vivre !


 

(quand j’attends dans la file…)

Si je mange un bretzel maintenant, alors qu’il fait très chaud, alors je vais avoir soif. Si j’ai soif, je vais boire. J’ai donc besoin d’eau. En tout cas, un liquide qui étancherait la soif. J’aime pas le pastis. Je suis marseillais et je n’aime pas le pastis. Ma mère m’a déshérité et mon père ne m’a jamais parlé. L’eau est rare, il faut la preserver, donc je ne bois pas. Et comme je transpire beaucoup, je m’assèche malgré le léchage intensif de mes aisselles. Et je meurs.

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la file après qu’on m’a donné un badge « Bretzel Party »…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Un Garçon d’Italie (P. Besson / M. Touzé / Théâtre Transversal / Avignon Off 18)

(de quoi ça parle en vrai)

Un homme est retrouvé mort. Un meurtre ? Un suicide ? Un accident ? Luca laisse derrière lui une compagne Anna, un amant, Léo, et une vie entrecoupée de silences. Autour de son absence, ceux qui restent tentent de reformer le visage de celui qu’ils ont terriblement aimé et de comprendre pourquoi celui-ci est parti. (lien : ici)

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

J’aime bien fonctionner par digressions et références (je sais que c’est pas bien, mais je le fais quand même). Sans forcément faire des comparaisons, mais au début de « Un garçon d’Italie », je pense d’abord à l’adaptation d’Emmanuel Noblet de « Réparer les vivants », le roman de Maylis de Kerangal : des mots extraits, adaptés d’un livre, aussi un beau travail autour de la lumière. Puis je pense aux mots de Chéreau : « Des visages et des corps ». Parce que quand on voit arriver les trois acteurs de cette pièce, on ne peut s’empêcher de se dire : « Mais ces visages, ces corps… qu’on ne voit pas si souvent au théâtre, me semble-t-il ». Même si j’avais déjà vu le convaincant Yuming Hey dans la dernière pièce de Pascal Rambert « Actrice ». Et on est happé par la parole, (chaque personnage raconte son point de vue), par les situations, tentant de remettre les pièces du puzzle ensemble.

Moment charnière : Yuming Hey chante, voix fragile, juste, tenue. Et c’est beau, vraiment. Je suis ému. Il se retourne, revient vers nous et envoie du bois. Et là je me dis : « Euh… » Je n’écoute plus les paroles, je vois la performance. Les deux autres acteurs pousseront également la chansonnette, mais je ne vois pas l’intérêt. Tout comme ce passage où, tandis que le personnage interprété par Mathieu Touzé parle, nous voyons les deux autres acteurs en arrière-scène, se changer, se désaltérer, passer un peignoir. Les acteurs ne sont plus les personnages. Pourquoi ? Alors je comprends qu’il doit y avoir une évolution, qu’on ne peut pas présenter pendant 1h15, toujours la même succession de prises de parole, et heureusement, mais il n’empêche, je n’ai pas compris et ça m’a quelque peu détaché du propos. Le temps alors s’étire, l’intérêt s’étiole. Nous apprenons enfin le pourquoi du comment mais on est circonspect.

 

UN GARÇON D’ITALIE

D’après le roman de Philippe Besson

Mise en scène et adaptation : Mathieu Touzé

Interprète(s) : Yuming Hey en alternance avec Geoffrey Dahm, Mathieu Touzé, Estelle N’Tsendé

jusqu’au 29 juillet 2018 (sauf les mercredis) à 10h35 au Théâtre Transversal (Avignon Off)

 

vu le lundi 9 juillet 2018 au Théâtre Transversal (Avignon Off)

Prix de la place : invitation

 

(quand j’attends dans la file…)

En fait, j’ai pas eu le temps d’attendre, vu que j’habite à quarante-neuf pas du théâtre. Mais j’ai eu le temps de croiser dans la file une actrice que j’aime bien. Evidemment, je ne lui ai pas parlé, alors que je compte bien la voir dans sa pièce. J’avais de quoi lui dire : « Je vous ai vue, à deux reprises au théâtre. Puis dans ce film, où vous courez… »

Voilà à quoi je pense quand je suis dans la file… ou plutôt voilà ce que je ne fais pas dans la file.

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

 

Le Maître et Marguerite (Boulgakov / Mendjisky / 11 Gilgamesh Belleville / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Conte fantastique, satire politique, histoire d’amour et chef-d’oeuvre de la littérature russe du XXe siècle, l’adaptation du Maître et Marguerite par Igor Mendjisky prend des allures de grande veillée. En images et en musique, il nous invite chaque soir à une traversée de ce magistral manifeste pour la liberté de penser. (lien : ici)

Photo Le Maître et Marguerite@Pascal Gély
© Pascal Gely

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Déjà auréolé d’un succès parisien au Théâtre de la Tempête au printemps dernier, Igor Mendjisky et sa troupe débarquent au 11 Gilgamesh Belleville pour une série de représentations qui affiche déjà complet ou quasiment. Et c’est avec un grand souvenir de « Nous avons couru comme dans un rêve », que je me rends dans ce théâtre qui ne cesse de (bien) grandir.

Je n’ai pas vu l’adaptation de Simon McBurney ni lu le roman (que je possède quelque part dans ma bibliothèque) et après avoir vu la pièce de Igor Mendjisky, je veux lire le roman (en espérant que ça ne soit pas une passade, comme certaines de mes résolutions). Je me doute que ce monument littéraire ne doit pas être aisé à adapter. En tant qu’objet théâtral, il est d’excellente facture : les différentes actions, présentes et passées, ici et ailleurs sont très bien gérées, claires. La troupe est homogène, même si j’ai un faible, en tout bien tout honneur, pour le flegme et la perfidie de Romain Cottard.

La pièce est divertissante, ingénieuse, captivante, le tout dans le désordre. Just a (almost ) perfect day !

vu le dimanche 8 juillet 2018 au 11 Gilgamesh Belleville (Avignon Off)

prix de la place : invitation

LE MAÎTRE ET MARGUERITE

D’après Mikhaîl Boulgakov

Metteur en scène et adapatation Igor Mendjisky

Avec Adrien Melin, Romain Cottard, Igor Mendjisky, Pauline Murris, Alexandre Soulié, Marion Déjardin, Yuriy Zavalnyouk et Pierre Hiessler

Assistant mise en scène Arthur Guillot – Traduction du Grec ancien Déborah Bucchi – Lumières Stéphane Deschamps – Costumes May Katrem et Sandrine Gimenez – Vidéo Yannick Donet – Scénographie Claire Massard et Igor Mendjisky – Constructions décors Jean-Luc Malavasi

jusqu’au 27 juillet 2018 à 19h40 (sauf les 11 et 18) au 11 Gilgamesh Belleville (Avignon Off)

(quand j’attends dans la file…)

Iyakashka m’avait dit que « Le Maître et Marguerite » était un des meilleurs romans existants. Je suis une personne faible. Quand on me dit ça, je fais les choses qu’on attend de moi, c’est à dire : acheter. Je n’ai toujours pas lu Boulgakov. Je ne revois plus Iyakashka, qui ne s’appelle pas Iyakashka, tout comme je ne m’appelle point Sashashenko. Un jour je lirai ce roman.

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la file…

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Les Travaux Avancent À Grands Pas (L’Amicale de Production / 11 Gilgamesh Belleville / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Présentation de six projets différents tout au long du festival. L’Amicale se transforme en cantine coopérative. Il y a de nouvelles·eaux cuisinières·ers, et six projets sont sur le feu. On voudrait vous raconter tout ça, et autre chose, et puis on jouera au jeu de tirer au sort lequel des six on vous montrera vraiment. (lien : ici)

 

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Cette présentation s’articule autour de deux points : la présentation de la présentation et la présentation d’un des projets en chantier, tiré plus ou moins au sort lors de la présentation de la présentation, vous me suivez ?

Cet après-midi ne se répètera pas et c’est ce qui fait la force de cette forme. Aujourd’hui sont présents Antoine Defoort, Julien Fournet et Samuel Hackwill. Après l’introduction métaphoriquement drôle de Antoine Defoort et son explication sur le système de tirage au sort (j’ai voulu reproduire le tableau excel présenté sur scène, à base de métrage, de piste d’atterrissage et d’avions en papier, mais je n’ai pas que ça à faire…), vient le tour de Julien Fournet de nous présenter les grandes lignes de son projet « Amis, il faut faire une pause ». Parce que tous viennent avec des propositions inachevées, des maquettes en somme, c’était ça le principe et ainsi se confronter à l’avis du public.

Le projet de Julien Fournet est en fait une conférence dans laquelle il nous invite à nous remémorer d’un ou plusieurs événements culturels auxquels nous avons pris part et surtout à enlever nos sandales, à triturer de la pate à modeler pour en faire un souvenir d’une manifestation culturelle qui nous a marqués et à nous laisser aller. Bon, il faisait encore une fois très chaud, j’ai fermé les yeux et j’ai somnolé, mais ce massage moral à base de philosophie, de jeu, de souvenir n’était pas désagréable, même si un peu frustrant de par la courteté (ce mot se dit ?) du moment.

Les deux phrases du jour : « La pate à modeler, c’est bon pour se concentrer » et « On viendra à bout du capitalisme quand nos mères configureront elles-mêmes leur message de répondeur. »

 

vu le dimanche 8 juillet 2018 au 11 Gilgamesh Belleville

prix de la place : invitation

 

 

LES TRAVAUX AVANCENT À GRANDS PAS

Un projet coopératif de l’Amicale

Avec les projets d’Antoine Defoort, Julien Fournet, Ina Mihalache, Diederik Peteers, Sofia Teillet.

Régie générale Romain Crivellari – Collaborateurs.rice associé.es Emmanuelle Wattier, Kevin Deffresne et Camille Bono – Intervention fugaces ou autres trucs du genre et remerciements à tous les ami.es qui feront une apparition

Production Marion Le Guerroué assistée de Benjamin Berthe

Jusqu’au 27 juillet 2018 (sauf les mercredis) à 15h au 11 Gilgamesh Belleville (Avignon Off)

 

 

(quand j’attends dans la salle…)

Ina Mihalache n’est pas là. Ina Mihalache n’est pas présente. Je pars ou je reste ? J’ai le droit d’être remboursé même si je n’ai pas payé ? Elle sera là à partir du 12. Mais je pars le 12, elle a fait exprès ? Et je suis certain qu’elle repartira quand je reviendrai : le monde est ligué contre moi !

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la salle…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Love & Money (Dennis Kelly / Myriam Muller / 11 Gilgamesh Belleville / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Love & Money ausculte le monde néo-libéral à travers la descente aux enfers d’un jeune couple endetté. Une œuvre coup-de-poing signée Dennis Kelly. (lien : ici)

 

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© Bohumil Kostohryz

 

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Parfois on me demande pourquoi je vais voir tel spectacle. Bon, là, on ne m’a pas demandé, mais je le dis quand même : je voulais découvrir cet auteur vivant dont j’entends beaucoup parler : Dennis Kelly. Et c’est dans la chaleur de la salle 2 du 11 que je m’apprête à voir cette troupe luxembourgeoise. (pour info la pièce est aussi jouée par une autre compagnie au Théâtre Transversal)

Ça commence comme une comédie romantique : une correspondance entre deux personnes, puis l’un d’entre eux raconte comment sa femme est morte… Ça se poursuit comme dans Irréversible, le film de Gaspar Noé : on remonte progressivement le temps. Le spectacle aurait pu me plaire, notamment grâce au jeu impeccable des acteurs. Mais je crois que je suis complètement passé à côté, je n’arrive pas à me l’expliquer. J’entends la dénonciation du Saint Argent, thème ultra-couru ces dernières années (ce qui n’est pas malheureusement pas étonnant), mais je ne suis pas parvenu à m’émouvoir ou me passionner pour ce couple qui est pris au cou par les dettes et qui tente par tous les moyens de s’en sortir. Dommage pour moi.

 

vu le dimanche 8 juillet 2018 au 11 Gilgamesh Belleville (Avignon Off)

prix de la place : invitation

 

 

LOVE & MONEY

Auteur Dennis Kelly

Metteure en scène Myriam Muller

Avec Isabelle Bonillo, Delphine Sabat, Elsa Rauchs, Raoul Schlechter, Serge Wolf et Mathieu Moro

Scénographie et costumes Christian Klein – Lumières Philippe Lacombe – Musique Emre Sevindik – Régie générale Antoine Colla – Assistanat Frédérique Colling – Traduction Philippe Le Moine, avec la collaboration de Francis Aïqui

jusqu’au 27 juillet 2018 à 12h55 (sauf les mercredis) au 11 Gilgamesh Belleville (Avignon Off)

 

 

(quand j’attends dans la file…)

« La climatisation ne fonctionne pas. Je répète, la climatisation ne fonctionne pas. » Ma bouteille d’eau est pleine de mon liquide jaune, je suis prêt. Attention, je ne bois pas mon pipi, c’est juste que je manque de… C’est juste que ma poudre de perlimpimpin et l’eau, ben ça fait jaune (pipi). Vous saurez tout. Je vais avoir chaud. L’été sera chaud et je n’ai pas de maillot. Je me vois déjà fondre sur mon siège en plastique, je vois déjà les traces de transpiration  sur ma chemise. Ça va sentir le mâle, mais pas en rût, je vous remercie. Et après le sepctacle, quand les passants formeront une haie d’honneur pour me laisser passer et surtout ne pas subir mon parfum fétide, je leur dirai… Rien. Quinze minutes sans tract, c’est les vacances.

Voilà à quoi je pense dans la file…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Lodka (Chêne Noir / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Les artistes co-auteurs du spectacle culte La Famille Semianyki (…) reviennent dans leur nouvelle création LoDka (en Russe « petit bateau »). Passés maîtres dans l’art du Clown, ils nous embarquent cette fois-ci dans le tumulte du quotidien d’un petit théâtre : un univers à lui tout seul, où les acteurs sont piégés dans les personnages d’une pièce dont l’écriture échappe à tout contrôle. (lien : ici)

 

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Je n’ai pas trouvé l’auteur des photos, mais les droits sont réservés…

 

(ceci n’est pas une critique, mais…)

En faisant quelques recherches, je suis tombé sur les photos des comédiens de LoDka sans leur maquillage. C’est époustouflant à quel point, après un long moment de maquillage, je présume, et surtout des années d’apprentissage du clown, on peut se métamorphoser, en une vieille dame, un vieux beau, une vamp drôlatique (même si au naturel… l’artiste en question a de quoi jouer les vamps drôlatiques…).

Malheureusement, après mon habituel moment d’adaptation face à ce genre de spectacle (clown + onomatopées), j’ai trouvé que l’action mettait du temps à se mettre en place. L’autrice écrit une nouvelle pièce et parvient à engager un acteur qui a eu naguère sa renommée : c’est seulement là que ça décolle. L’intérêt pour les tableaux est assez inégal  : les artistes « rament » pour faire avancer la situation et les tableaux les plus captivants sont ceux où, justement, l’action fait une pause et où la poésie et la chorégraphie l’emportent : je pense à ce jeu de miroir ou à ces personnages qui volent.

Malgré mes réserves, il convient de saluer le sens de l’organisation de l’équipe qui fait tourner les décors et autres accessoires du spectacle avec brio pour un espace qu’on imagine assez restreint, le sens du rythme des acteurs que j’ai eu tout de même plaisir à revoir et à reconnaître pour la plupart après « La Famille Semianyki ».

 

vu le dimanche 8 juillet 2018 au théâtre du Chêne Noir, Festival Avignon Off)

prix de la place : invitation

 

LODKA

De et avec Olga Eliseeva, Alexander Gusarov, Yulia Sergeeva, Marina Makhaeva (artistes du Teatr Semianyki) et Natalia Parashkina

Mise en scène : Sergey Bysgu

Scénographie : Boris Petrushanskij / Lumière : Egor Bubnov / Son : Sergey Ivanov

Production Quartier Libre

Jusqu’au 29 juillet 2018 (sauf les lundis) à 10h au Théâtre du Chêne Noir (Avignon Off)

 

(quand j’attends dans la file…)

– Vous ne passez pas, Monsieur. Patientez.

– Mais j’ai la carte !

– Je ne vous écoute pas, Monsieur. Vous voyez bien !

– Et ces gens-là, ils passent, alors pourquoi pas moi ?

– Parce que vous avez votre place.

– Mais non !

– Mais si !

– Mais non, c’est mon badge, je veux dire mon accréd…

– Mais pourquoi vous ne le portez pas autour du cou ?

– Ben parce que…

– Voilà, c’est mieux, il faut toujours la porter autour du cou. Pourquoi se cacher ? Vous pouvez passer, Monsieur. Mais il faudra ressortir quand vous aurez votre place et vous me remontrerez votre sac, parce que j’aurai oublié son contenu… Bon festival !

Voilà ce qui peut se passer (ou presque) quand on attend dans la file…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

An Irish Story – Une Histoire Irlandaise (Kelly Rivière / Théâtre Artéphile / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Entre une mère obsédée par les biographies de dictateurs et un frère qui la surnomme Pouffoïde, l’adolescence de Kelly Ruisseau manque cruellement de romanesque. Alors pour se rendre intéressante, elle évoque son grand-père irlandais disparu : Peter O’Farrel. Venu à Londres dans les années 50 pour reconstruire la capitale détruite par la guerre, il y disparaît dans les années 70. Qu’est-il devenu ? Kelly Ruisseau part à sa recherche. En cherchant avec obstination cet éternel absent, Kelly fait revivre avec humour et émotion toute une famille marquée par l’exil et la disparition. (source : ici)

 

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Crédits photos : Cie Innisfree

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

L’histoire que nous conte Kelly Rivière est une histoire irlandaise, à la première personne. C’est l’histoire de Kelly Ruisseau qui enquête sur ce grand-père qu’elle n’a jamais connu. Cette histoire pourrait très bien être allemande, corse, lorraine… Elle nous touche car chacun s’est déjà posé au moins une fois la question : « Mais qui était cet homme, cette femme, c’est quoi l’histoire, je veux dire, la vraie ? »

Kelly Rivière joue tous les personnages, un peu casse-gueule parfois, mais elle s’en sort bien. On imagine surtout bien, avec son accent et sa posture, sa mère, férue d’histoire et de dictateurs… enfin pas sa mère, la mère de Kelly Ruisseau. L’histoire est personnelle mais la légère distanciation apporte l’intérêt supplémentaire : « Mais ils sont vraiment comme ça, ses parents ? Et ils en ont pensé quoi ? Parce que c’est comme moi quand je parle dans mes histoires d’un certain Alex. Axel… Alex… »

Le titre bilingue n’est pas anodin, les personnages parlent français et/ou anglais, avec ou sans l’accent, pas forcément traduit dans la foulée par le personnage de Kelly Ruisseau, mais je ne pense pas que ça gêne à la compréhension du propos, qui ose aussi, par petites touches, parler de la grande histoire, d’immigration, de religion (catholique) (coucou la référence aux Magdelene Sisters).

Une légère frustration que l’arrière-scène ne soit pas plus utilisée : ici une fresque composée de photographies (paysages, portraits, archives) mais aussi une serviette en tissu (un souvenir d’enfance ?).

La pièce de Kelly Rivière est sensible et touchante, mais qui ne se refuse pas une certaine drôlerie et nous fait réfléchir sur nos origines.

 

vu le samedi 7 juillet 2018 au Théâtre Artephile (Avignon Off)

prix de la place : invitation

 

AN IRISH STORY – une histoire irlandaise

De et avec Kelly Rivière

Collaboration artistique Jalie Barcilon, David Jungman, Suzanne Marrot, Sarah Siré / Collaboration artistique à la lumière et à la scénographie Anne Vaglio / Scénographie Grégoire Faucheux / Régie Charlotte Poyé / Costumes Elisabeth Cerqueira

Jusqu’au 27 juillet 2018 à 21h40 (sauf les dimanches) au théâtre Artéphile (Avignon Off) et aussi le 12 janvier 2019 au théâtre Berthelot à Montreuil.

 

(quand j’attends dans la file…)

On parle de Knockcarron dans le dossier de presse. C’est une petite bourgade en République d’Irlande, à côté de Limerick. Je me souviens de Limerick, parce que j’y suis allé une fois. Ou plutôt j’y ai dormi, dans un B&B, avec des camarades du cours d’anglais que je suivais à Dublin. C’était en 1998 (putain… vingt ans…). Il y avait deux chambres, nous étions cinq : deux Suédois (l’un quelconque et l’autre très… suédois), un Italien, une jolie Italienne qui ressemblait à Uma Thurman (« You look like Uma Thurman », c’est ce que je lui avais dit). Je me suis retrouvé dans la chambre à trois avec le Suédois quelconque et l’Italien. J’ai immédiatement détesté le Suédois très suédois, parce que j’étais un peu amoureux de la fausse Uma Thurman.

Voilà à quoi je pense quand je suis dans la file… (et aussi à mon grand-père dont je vais enfin voir le lieu de naissance le mois prochain…)

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Batman contre Robespierre (Alexandre Markoff / Le Grand Colossal Théâtre / Théâtre du Train Bleu / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

Assistez à la chute de Jean-Claude Barbès, un type qui n’avait pourtant jamais rien fait de mal. Il a une femme, un fils, un appartement, un banquier, un emploi, des repas en famille avec son beau-frère le samedi. Bref, il a tout. Mais il va tout perdre sans comprendre pourquoi. Vous voulez savoir comment ? Venez-vous divertir et assister à sa chute, puisqu’il paraît qu’on rit beaucoup mieux du malheur des autres.. (source : ici)

 

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Crédits photos : Le Grand Colossal Théâtre

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

Autant vous prévenir que le titre de la pièce n’est pas forcément à la hauteur de celle-ci, même si c’est accrocheur et qu’un simili-Batman fera seulement son apparition dans le dernier tiers du spectacle (mazette, j’ai oublié d’avertir de ce divulgâchage).

On est cueilli devant l’énergie (et ceci n’est pas une formule passe-partout cette fois-ci) des quatre acteurs. Ce quatuor ne nous laisse aucun répit, joue de multiples rôles (excepté Sylvain Tempier qui interprète avec justesse le personnage principal Jean-Claude Barbès) et parvient à partir de rien à tout nous faire croire. Trois chaises, quatre acteurs et nous voilà embarqués dans une histoire kafkaïenne qui nous fera rire tout au long de la pièce, même si le sourire deviendra grave au fur et à mesure que le personnage principal, Jean-Claude, se noie et n’arrive plus à rebondir. Parce que, outre l’économie (voulue) de moyens qui nous fait travailler notre imagination à 100% et des acteurs sensationnels, la pièce n’a pas oublié d’être un texte et d’avoir un propos pertinent, politique, social. Cette histoire d’homme à qui le pire arrive, sans qu’il ne voit rien venir, sans comprendre grand chose, ça pourrait être toi, toi ou moi. Et grâce à cela, malgré le côté farce, on a énormément d’empathie envers J-C.

Mon petit bémol serait que certaines scènes s’étirent peut-être un peu trop (notamment celle dans le bistrot où les amis de Jean-Claude arrivent un à un). On trouve même un côté « Chiens de Navarre » pour les scènes de développement personnel et d’entreprise, ce qui n’est pas pour me déplaire (même si Les Chiens de Navarre n’ont rien inventé non plus, je précise également).

C’est mon premier coup de coeur de ce festival off 2018, pour un spectacle, qui n’est, certes, pas une création – la pièce a déjà de nombreuses heures de route à son compteur – mais qui reste une découverte et surtout l’assurance de suivre ce Grand Colossal Théâtre dans l’avenir (qui est maintenant).

 

vu le samedi 7 juillet 2018 au Théâtre du Train Bleu (Avignon Off)

prix de la place : invitation

 

BATMAN CONTRE ROBESPIERRE

Mise en scène : Alexandre Markoff

Auteur : Alexandre Markoff

Création lumière : James Feret

Production : Grand Colossal Théâtre

Avec : Farid Amrani, Sebastien Delpy, Sylvain Tempier, Aline Vaudan

Jusqu’au 29 juillet 2018 à 19h30 (sauf les lundis) au Théâtre du Train Bleu (Avignon Off)

 

 

(quand j’attends dans la file…)

Je ne sais pas pourquoi j’ai toujours su que Robespierre avait été assassiné par Charlotte Corday dans son bain… Ah ben non, ça c’est Marat. Oubliez ce que je viens de dire. Robespierre… Je ne suis jamais descendu à la station de métro Robespierre. Dans un sketch, on parlait de Jean-Marc Thibault. Quand je lis le nom de Batman à voix haute, je le dis toujours avec la voix de Taz, le Diable de Tasmanie.

Je fatigue déjà, me voilà qui divague. Le festival, toute cette pression…

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la file…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Pablo Mira dit des choses contre l’argent (Chapeau d’Ébène / Festival Off Avignon)

(de quoi ça parle en vrai)

Pablo Mira est sur scène. C’est déjà bien. Et en plus il dit ce qu’il pense, ça c’est un peu moins bien. (source : ici)

 

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Crédit photo : France Inter

 

(ceci n’est pas une critique mais…)

Je connaissais sa voix (qu’on entend dans le poste tous les mercredis dans l’émission de la France Inter « Par Jupiter » (encore elle) et sur les internets grâce à son émission en balladodiffusion « Sérieusement »), je connaissais certains de ses mots puisqu’il est (était ?) un des auteurs qui sévit au Gorafi (j’ai même cliqué sur un des titres pour lire l’article en entier, une fois). Le voilà donc à brûler les planches avec ce premier spectacle debout.

C’est qu’il a de la ressource, ce cher Pablo Mira, à nous accueillir à notre entrée dans la salle et à rester en costard cravate pendant tout le show (ou presque) dans une salle où il fait très chaud et où mes deux voisins ont gardé allègrement leurs cuisses ouvertes. (en tant qu’homme, ai-je le droit de m’en offusquer ? #balancetonmanspreading), à rebondir sur un certain rire d’une spectatrice belette provenant très régulièrement de la salle, à ne quasiment pas recycler ses blagues de la radio. Et c’est toujours avec plus ou moins de « Respect » qu’il nous donne son avis sur l’argent, la bouffe, un ancien amour de jeunesse…

Je suis très basique en matière d’humour  « est-ce que je ris ? est-ce que je trouve ça long ? » Réponses : Oui et non. Donc le pari est réussi. Et même si j’apprécie moyennement quand les humoristes commentent la non-réaction ou le manque de rires face à certains bons mots (« je teste cette vanne », par exemple), j’ai aimé la sincérité de l’entreprise, la non-recherche systématique d’un quelconque enchaînement entre les différents thèmes abordés, qui parfois sont hyper-capillotractés chez certains humoristes, les petites trouvailles de mise en scène, comme l’utilisation de la voix enregistrée, l’arrière scène occupée avec Respect, la « fin », son sens du rythme…

Mazette, que m’arrive-t-il ? Je vois deux spectacles d’humour et je les aime… Pina ? Ivo ? Où êtes-vous passés ?

 

PABLO MIRA dit des choses contre de l’argent

AUTEUR / ADAPTATION Pablo Mira & Morgan Riester

MISE EN SCÈNE Fanny Santer 

DISTRIBUTION Pablo Mira

Jusqu’au 29 juillet à 16h35 (relâche les mercredis) au Chapeau d’Ébène (Avignon Off) et au Théâtre Trévise (Paris) du 11 septembre au 18 décembre 2018

 

(quand j’attends dans la file)

Je crois que j’ai fait péter le bouton de mon bermuda. J’ai trop mangé à midi.  Du steak haché. Quand je vois Pablo Mira en costard en plein cagnard… J’ai attendu d’être ici pour me mettre en bermuda et sandales (la tong ne passera jamais par moi). Jamais vous ne me verrez à Paris en bermuda et en sandales. Non, je ne me baignerai pas dans le canal de l’Ourcq !!! Il fait comment, Pablo Mira, pour ne pas transpirer ? Je crois que mon bouton a sauté quand l’attaché de presse m’a dit que je pourrai rencontrer Pablo Mira après le spectacle, « parce qu’il aime bien discuter avec les journalistes ». « Je ne suis pas journaliste, je ne suis que blogueur », ai-je répondu. « Pis, j’aime pas parler aux gens », ai-je pensé. « J’écrirai mes questions et il me répondra par courriel, ça vous irait ? », n’ai-je pas osé dire.

Voilà à quoi je pense quand j’attends dans la file…

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Constance « Pot Pourri » (CinéVox – Festival Off Avignon)

(de quoi ça parle en vrai)

Si ce spectacle était un plat ça serait une sorte de hachis parmentier avec des vrais morceaux de Constance à l’intérieur. Dans ce « Pot pourri » tu trouveras des anciens comme des nouveaux sketchs fourrés avec soin à la violence verbale poétique et libératrice. Chaque personnage te rappellera combien la comédie humaine est absurde et je te propose d’en rire plutôt que de te pendre. En bref si tu aimes l’humour un peu sale tu en auras pour ton pognon mon cochon.

(source : ici)

 

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© France3/culturebox

 

(ceci n’est pas une critique, mais…)

La dernière fois que j’ai vu Constance, c’était ma première fois, un certain vendredi 13 novembre 2015 à la Comédie de Paris, pour « Partouze sentimentale » et j’avais énormément ri. Depuis je l’ai entendue dans l’émission de la France Inter « Par Jupiter » le label qui remplace « vu chez Laurent Ruquier » (je préviens, je fais un cycle « Par Jupiter » durant mon séjour avignonnais, avec les spectacles de Pablo Mira et de Roukiata Ouedraogo).

Cet été, Constance nous présente un « pot pourri », qui est loin de l’être, même si l’effet de surprise n’est plus aussi présent que lors de la première fois.

Ceci n’est pas du stand up et ça fait du bien (dit celui qui va en voir juste après). Le costume est au centre de tout et Constance en change constamment. On se plait à rêver d’un spectacle dans lequel Constance se la jouerait Arturo Brachetti. Cette humoriste a le don, et ce n’est pas donné à tout le monde, d’interpréter de vrais personnages, différents même si affreux, sales et presque méchants et de changer de peau à chaque nouveau sketch. Elle peut, tour à tour, paraître effrayante (ou la mère castratrice), affolante (ou l’infirmière), etc. Constance est un corps, une voix, des expressions faciales, un regard (non non, elle ne me fascine pas du tout…) et on devine aisément son goût pour les mots. Elle les aime, oh oui, elle les aime. Mon tout est un peu olé olé, comme disait mon grand-père, mais surtout très absurde, pour un spectacle exigeant physiquement (heureusement la bonne bande son composée notamment de Regina Spektor, Katerine, Janis Joplin nous fait patienter pendant les changements de costumes tout de même très rapides) pour Constance, sans compter le côté participatif (à un rang près, c’était pour moi) qui peut s’avérer un peu destabilisant… La mouche… Cette mouche.

Pas déçu d’avoir revu et apprécié la qualité d’écriture et d’interprétation de Constance. Et j’ai ri. Ô oui, j’ai ri. Tout pour faire décoller la corne de mon coeur…

 

vu le samedi 7 juillet 2018 à 14h au CinéVox, Avignon.

prix de la place : invitation

 

CONSTANCE « pot pourri »

écrit et interprété par… Constance.

Jusqu’au 29 juillet 2018 au Ciné Vox (Avignon – Festival Off)

Puis tous les mardis à 20h à partir du 9 octobre au Théâtre des 2 Ânes (Paris)

 

(quand j’attends dans la file…)

Si Constance était britannique, on l’appellerait Ernestine. Parce que sur l’affiche, on voit sa photo sur une tombe. J’ai fait le lien avec Oscar Wilde. Parce qu’une fois, je suis allé voir sa tombe au Père Lachaise. Parce qu’Oscar Wilde a écrit la pièce « De l’importance d’être Constant. » J’ai alors pensé à Constance. Constant… Constance… Parce qu’en anglais, le titre, c’est « The Importance of being Earnest. » … Ernest… Ernestine.

Voilà à quoi je m’amuse quand j’attends dans la file.

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito