(quand on ne lit pas la bible)
Je n’ai jamais été bon en mathématiques ni même en géographie, donc je dirai que c’est une chronique qui se déroule dans un café près du Canal de la Villette dans le dix-neuvième arrondissement de Paris.
(ceci n’est pas une critique mais…)
Quand l’ami qui m’a convaincu de venir voir cette pièce m’a annoncé qu’elle durerait 2h50 sans entracte, j’ai cru à une blague. Cela ne l’était point. J’avais déjà assisté à une pièce de trois heures sans entracte (« My dinner with André » par deKoe/tg STAN pour ne pas les nommer, mais putain, c’était le tg STAN !). Je ne comprends toujours pas pourquoi quelqu’un n’a pas dit à l’auteure (autrice ?) et au metteur en scène « Faut couper là ! ». Et puis, quand il y a une quinzaine d’acteurs et qu’il faut se fader quinze moments solos pour que tout le monde puisse voir la palette de jeu de ces apprentis comédiens, le plus souvent dans l’énervement ou la colère : « Regardez-moi, c’est pour mon book, on me filme là ? » Il y aurait quinze excellents acteurs, je dis pas, mais c’était loin d’être le cas. Ça me rappelle ces pièces de fin d’année où, pour froisser personne, chacun a sa scène et son moment et à peu près un temps égal de parole sur scène. Je ne dis pas de présence, non. De parole. Ce n’est pas parce que tu parles, que ce que tu fais est intéressant, bordel. Je crois que je m’énerve, là. J’ai d’autant plus la rage que le postulat de départ était vraiment prometteur : Ou comment un groupe de personnes désireux de vivre une autre vie se trouve coincé au milieu de nulle part dans le Grand Nord. Et qu’est-ce qu’il en reste ?
60° Nord
De Lucie Digout, dirigé par Emmanuel Besnault
Avec les élèves de 3e année du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique.
30 septembre 2016
Crédit photo : Christophe Raynaud de Lage
(une autre histoire)
Quand j’étais petit, je voulais être cascadeur. Puis est venu le temps de vouloir être comédien. J’ai même passé un concours d’entrée à une école dans le sud de la France. Mais je ne vivais pas à Paris, mon père était inspecteur des impôts, ce n’était pas pour moi. (je manque de m’étouffer) J’ai toujours un pincement au coeur quand je vois des spectacles avec des élèves – comédiens. Je l’avoue, je suis envieux. Aujourd’hui, j’ai passé largement l’âge des écoles (je me fais rire moi-même), mais je poursuis bon an mal an mon parcours, j’affectionne les chemins de traverse dans le théâtre plus ou moins amateur. Tout ça pour dire que ce qui ci-dessus est peut-être de la mauvaise foi. Mais je ne crois pas. Enfin pas complètement.
Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito