L’ARBRE, LE MAIRE ET LA MÉDIATHÈQUE (Eric Rohmer / Thomas Quillardet / Théâtre de la Tempête)

(de quoi ça parle en vrai)

« Une création hors cadre ! À Saint-Juire, il n’est pas question d’amour mais de politique. La ville contre la campagne ? Dans cette fable écologique visionnaire, c’est la beauté d’un saule centenaire qui déclenche la révolte, la quête de l’idéal toujours en filigrane chez Rohmer, mais aussi l’intuition d’une inquiétude, peut-être celle de notre époque. » (source : ici)

© Pierre Grosbois

(ceci n’est pas une micro-critique, mais…)

Rendez-vous est pris devant le théâtre de la Tempête, à la Cartoucherie de Vincennes. De là, on nous guide vers un coin plus ou moins isolé du Parc Floral (et donc en plein air), où nous attendent les comédiens déjà dans leurs rôles, dont le maire socialiste de Saint-Juire (interprété par Gullaume Laloux) qui se présente aux élections cantonales, retour en 1992.

Le cadre est posé, j’assiste à cette (courte) représentation le jour du premier tour des élections régionales et départementales. C’est cocasse. Surtout à entendre tous les discours autour de l’urbanisme, de l’écologie, de la politique, des gens de la ville qui vont s’installer à la campagne tout en conservant une vie de citadin… Puis on pense à ce que l’on vit aujourd’hui et… Eric Rohmer avait pratiquement trente ans d’avance.

Je suis bienheureux de ne pas avoir vu le film avant la pièce (ou l’éternel débat : « Faut-il lire le livre avant d’en voir l’adaptation ? »). Même si je sais que Pascal Greggory, Fabrice Luchini et Arielle Dombasle interprètent les personnages principaux dans le film (non, Luchini ne joue pas un arbre et Dombasle serait bien capable de jouer une médiathèque), ma vision de la pièce n’est pas parasitée par le film. Thomas Quillardet reprend les grandes lignes du long métrage d’Eric Rohmer, parfois les mêmes répliques (je rattrape grâce à Arte le film pendant que j’écris ces quelques phrases) et insuffle à sa troupe les mêmes joie et énergie présentes dans son autre adaptation rohmerienne « Où les coeurs s’éprennent » (d’après Les Nuits de la Pleine Lune et Le Rayon Vert).

Assis sur ma botte de foin, je me disais : « Mais qu’est-ce qu’ils jouent bien, ensemble ! » C’est ça ma micro-critique : Ils jouent trop bien. Pis, c’est fin, drôle. Et ça se termine même en chanson !

L’ARBRE, LE MAIRE ET LA MÉDIATHÈQUE

adapté et mis en scène par Thomas Quillardet d’après des scénarios d’Éric Rohmer

avec Clémentine Baert, Benoît Carré, Florent Cheippe, Nans Laborde-Jourdàa, Guillaume Laloux, Malvina Plégat, Anne-Laure Tondu, Jean-Baptiste Tur et Liv Volckman (enfant)

scénographie James Brandily assisté de Long Ha et Fanny Benguigui – construction du décor Pierre-Guilhem Coste – lumière Nadja Naira – costumes Frédéric Gigout – assistanat à la mise en scène Guillaume Laloux – régie générale Camille Jamin – stagiaires habilleuses Camille Marques, Cécile Robion – stagiaires régie Elliott Legrain, Clara Yris

Au Festival d’été de Chateauvallon le 2 juillet, au Festival Par Has’art à Noisiel le 7 juillet, au Théâtre de Chelles le 9 juillet, au Moulin du Roc à Niort le 17 juillet, au Parc de l’Oasis à Marseille le 24 juillet– Scène nationale, du 19 au 21 août à Aurillac

(d’autres histoires)

L’arbre : Je suis allergique aux cyprès. C’est la véritable raison de mon non-retour en Provence. Je prèfère le béton, la pollution. Plutôt perdre trois ans d’espérance de vie en vivant en ville que d’avoir les yeux qui grattent et qui collent le matin en hiver-printemps.

Le maire : En 1989, pour le bicentenaire de la Révolution Française, mes camarades et moi avions chanté sous le balcon de la Mairie de Marseille. Le Maire de l’époque, Robert Vigouroux n’avait pas daigné montrer le bout de son nez. La rumeur dit qu’il avait plutôt le nez dans son verre de Casanis.

La médiathèque : Je n’ai pas renouvelé ma carte de médiathèque à la Ville de Paris. Il était important de le souligner ici et je ne trouve rien d’autre à dire, même pas quelque chose de drôle. Mis à part que je déteste lire des livres lus par des inconnus. Je n’achète jamais de livres d’occasion. La seule fois que je l’ai fait, c’était « Sur la route » de Jack Kerouac, à l’intérieur, il y avait des phrases soulignées en rouge, j’étais dégoûté. Je crois que je n’ai pas apprécié ce livre à sa juste valeur à cause de ça. Je n’aime pas non plus que quelqu’un lise un livre que j’achète avant moi. Tout comme je ne supporte pas qu’on me mettre du sucre dans le café à ma place, mais ça c’est une autre histoire.

Vu le dimanche 20 juin 2021 au Théâtre de la Tempête – Parc Floral

Prix de ma place : 10€

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

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