Vus mais pas chroniqués…

Ici les spectacles que j’ai vus mais que je n’ai pas chroniqués ici, parce que pas le temps, pas l’inspiration, critiqués ailleurs…

OCTOBRE 2020

JULES ET MARCEL (d’après les correspondances entre Raimu et Marcel Pagnol, m.e.s. de Gilles Azzopardi et Nicolas Pagnol) au Centre des Congrès L’Étoile à Gréoux-les-Bains (04) (samedi 24 octobre 2020)

En ce samedi soir de non couvre-feu dans les Alpes de Haute-Provence, me voici plongé dans un univers que je connais bien, en tant que régional de l’étape, celui de Marcel Pagnol et de Raimu. Une pièce très plaisante, malgré des longueurs, qui nous apprend notamment que Pagnol avait supprimé la fameuse scène de la partie de cartes de « Marius » et que c’est Raimu qui l’a faite répéter en douce aux autres comédiens de la troupe et jouée par surprise lors de la générale de la pièce. Je me suis aussi rendu compte que je n’avais jamais entendu Marcel Pagnol et que ce dernier… n’a pas d’accent !!!

SEPTEMBRE 2020

THE HISTORY OF KOREAN WESTERN THEATRE (Jaha Koo) au Théâtre de la Bastille (lundi 28 septembre 2020) avec le Festival d’Automne

Ce qui est bien avec le théâtre documentaire, c’est qu’on apprend des choses. Ici que le théâtre coréen n’aurait que 100 ans et on ne dit pas merci au colonisateur japonais. Aidé par des projections vidéos soignées et ses compagnons de jeu, le robot cuiseur de riz et l’origami « baby », Jaha Koo mêle avec délicatesse la grande et la petite Histoire.

MARS 2020

LA MÉNAGÈRE (Rebecca Journo) au Théâtre Municipal Berthelot – Jean Guerrin (Montreuil) (samedi 7 mars 2020)

LABOURER (Madeleine Fournier) au Théâtre de la Bastille (mardi 3 mars 2020)

FÉVRIER 2020

CE QUI N’A PAS LIEU (Sofia Dias & Vitor Roriz) au Théâtre de la Bastille (26 février 2020)

MONTREUIL’S ORIGINAL SOUNDTRACK (Cie Fictions Collectives) au Théâtre Municipal Berthelot – Jean Guerrin, Montreuil (22 février 2020)

LIFE ON MARS (un projet de recherche de Maxime Christian) à la Friche Belle de Mai, Marseille (avec l’E.R.A.C.M.) (15 février 2020)

JANVIER 2020

NICKEL (Mathilde Delahaye) au Nouveau Théâtre de Montreuil (18 janvier 2020)

DÉCEMBRE 2019

GRANMA, LES TROMBONES DE LA HAVANE (Rimini Protokoll) à la Commune – Aubervilliers (4 décembre 2019)

NOVEMBRE 2019

RÉMI (Jonathan Capdevielle) à Nanterre Amandiers (30 novembre 2019)

LES 1001 NUITS (Guillaume Vincent) à l’Odéon – Théâtre de l’Europe (15 novembre 2019)

Toujours compliqué de parler d’un spectacle que je n’ai pas vu en entier, puisque je suis parti à l’entracte. Chose que je ne faisais pas auparavant, je ne veux plus perdre mon temps. Le spectacle n’était pas mauvais, il ne m’a pas touché, point. Et j’en suis bien désappointé car le travail de Guillaume Vincent m’intéresse au plus haut point, même si j’avais déjà été déçu par son précédent spectacle aux Bouffes du Nord.

MOVING IN CONCERT (Mette Ingvartsen) au Centre Pompidou (6 novembre 2019)

Il y a des danseurs qui nous parlent dans la file d’attente d’hypercube, de dimension invisible. Puis sur scène, ces mêmes danseurs manipulent des néons qui changent de couleur, tournent sur eux-mêmes pendant des (longues) dizaines de minutes. Quelque part entre l’hypnotisant et le soporifique. Questions : Pourquoi un des danseurs avait un justaucorps d’une couleur différente ? Pourquoi une des danseuses a eu le droit de manipuler seulement un bâton en lieu et place du néon ?

OCTOBRE 2019

MATISKLO (Bosse Provoost, Collectif CKraagsteen) au Théâtre de la Bastille (15 octobre 2019)

Dernier spectacle du dispositif P.U.L.S. qui promeut le jeune théâtre flamand. Et pas le plus évident. J’ai donc la certitude que la poésie de Paul Celan, il ne faut pas chercher à la comprendre. Restent des images très marquantes, d’un hérisson qui respire, d’un individu-bois, d’un tube-fleurs…

LA PETITE FILLE QUI DISAIT NON (Carole Thibaut) à la MC93 (5 octobre 2019)

lapetitefillequidisaitnonhdcthierrylaporte111

« Le Petit Chaperon Rouge » est ici réactualisé par l’autrice Carole Thibaut qui s’est entourée de trois comédiens très justes, notamment Marie Rousselle-Olivier qui joue le rôle de l’enfant. Ici le Loup s’appelle Loup, un grand jeune homme pas méchant. La Mère s’occupe toute seule de sa fille. On y  parle d’émancipation, de deuil, de transmission entre trois générations de femmes. Un joli moment, un poil trop long peut-être, mais ne boudons pas notre plaisir.

THE WAY SHE DIES (Tiago Rodrigues / tg STAN) au Théâtre de la Bastille (1e octobre 2019)

_08A0826_Como Ela Morre_©Filipe Ferreira_2

J’avais vu la pièce lors de sa première française il y a presque deux ans et demi au Théâtre Garonne à Toulouse. Il s’agissait d’une des premières chroniques que j’avais écrites pour le blog… autant dire que la dite chronique est très mauvaise : j’en dis encore moins que d’habitude. Je ne désire pas réactualiser cet article, cependant je tiens à clamer haut et fort, à nouveau, mon amour pour les mots de Tiago Rodrigues, pour ces sublimes acteurs que sont Frank Vercruyssen, Jolente de Keersmaecker, Isabel Abreu et Pedro Gil. Le temps s’étire, on est subjugué par les regards d’Isabel Abreu, par ces doigts qui se frôlent, ces lèvres qui se cherchent… (et quel bonheur d’emmener avec soi une personne qui ne connait rien de ce théâtre-là et en ressort heureuse !)

SEPTEMBRE 2019

LES SIESTES ACOUSTIQUES au Théâtre Jean le Bleu à Manosque dans le cadre des Correspondances, avec Bastien Lallemant, Maeva le Berre, Albin de la Simone et JP Nataf (28 septembre 2019)

01-30-Sieste_acoustique-©-Ch.-Berberian
©Charles Berbérian

Je mentirai si je disais que j’ai tout écouté des lectures de Mathilde Forget et Olivia Rosenthal. Parce que tout est fait pour être à l’aise, pour mettre notre esprit en repos. On se laisse bercer par les volutes musicales composées par notre quatuor. On a même le privilège d’entendre des chansons extraites des différents albums des musiciens, le tout dans des versions minimalistes. Une parenthèse enchantée de laquelle on ressort apaisé.

TARQUIN (Jeanne Candel – La Vie Brève) au Nouveau Théâtre de Montreuil (21 septembre 2019)

21482-tarquin_2_jl_fernandez

Ce spectacle mis en scène par Jeanne Candel avec l’ensemble « La Vie Brève » m’a très moyennement convaincu. Pourtant tous les ingrédients, qui d’habitude me donnent envie, étaient réunis : un collectif d’artistes, une écriture au plateau, des artistes multitâches… La sauce n’a pas pris car le soir de la deuxième, le spectacle ne m’a pas paru abouti. La faute à un jeu d’acteurs inégal (satisfecit toutefois à Léo-Antonin Lutinier) , à une écriture loin de m’emballer, à un faux rythme (pour ne pas dire une absence de rythme).

Si vous lisez les critiques de grands quotidiens (Les Echos, Libération…), ils pensent le contraire. Et depuis cette fameuse deuxième, le spectacle a sûrement bougé, s’est amélioré sans nul doute. A vous de vous faire votre opinion !

Ceci étant dit, je suis tout de même très curieux de voir ce que Jeanne Candel et tous ses camarades vont faire d’un lieu aussi passionnant que le Théâtre de l’Aquarium à la Cartoucherie de Vincennes. A suivre… (je ne suis pas rancunier et j’aime donner des secondes chances)

INFINI (Boris Charmatz) à l’Espace Cardin – Théâtre de la Ville / Festival d’Automne (14 septembre 2019)

teaser_wide_big

Dans la continuité de ses 10 000 Gestes, Boris Charmatz convoque ici « seulement » 6 danseur.ses, qui comptent et se dépensent sans compter. Pourtant, on ne comprend l’intérêt. On compte à l’endroit, à rebours, les nombres sont des âges, des dates, qui se rapportent à la vie, à l’histoire, plus ou moins avec un H majuscule. Moment Bowie. Références qu’on ne saisira pas forcément. Comme si l’énergie tournait à vide.

LE MONT ANALOGUE (René Daumail / Les Temps Blancs) au Théâtre de la Reine Blanche (4 septembre 2019)

le-mont-analogue-ltb-margaux-1000x1000

Une pièce inaboutie pour l’adaptation d’un roman inachevé. La légèreté et l’engagement des comédiens dans la première partie étaient de bon aloi, durant laquelle nous les voyons décrypter les écrits de René Daumail. Cependant, dès que la pièce plonge dans le vif du sujet, j’ai peiné à suivre. Dommage.

JUILLET 2019

11 SEPTEMBRE 2001 (Michel Vinaver / Ildi Eldi) au Théâtre des Halles (15 juillet 2019)

Collectif_Ildi_Eldi__-_11_septembre_2001_-_Christophe_Raynaud_de_Lage.jpg

C’est dans une configuration immersive que nous retrouvons le collectif Ildi Eldi, après « Ovni(s) ». Les spectateurs sont assis autour des comédiens, nous allons en fait assister à une pièce radiophonique. 45 minutes, pas une de plus. Une étonnante écoute.

VEILLONS ET ARMONS-NOUS EN PENSÉE (suite) (Jean-Louis Hourdin) au Théâtre des 3 Raisins (14 juillet 2019)

spectacle_25301-446x400

Je plaide coupable, je ne connaissais pas Jean-Louis Hourdin, jusqu’à ce jour. Et bien m’en a pris de suivre le conseil d’une personne rencontrée presque au hasard la nuit précédente. Ce grand homme de théâtre, touchant et érudit, nous parle de Brecht, de Bram Van Velde, lit Genêt, nous fait découvrir des mots que nous n’avions jamais entendus. Un moment inattendu et généreux.

ARCHITECTURE (Pascal Rambert) dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes (11 juillet 2019)

arton572

Pascal Rambert est capable de fulgurances, de mots qui frappent juste. Je l’avais découvert avec « Clôture de l’amour » avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey. Il m’avait déçu dans « Répétition » où j’avais l’impression qu’il calquait sa méthode, mais avec quatre acteurs, tandis qu’ « Actrice » m’avait subjugué uniquement par la force de jeu de Marina Hands.

Dix-huit ans que je n’avais pas mis les pieds dans la cour, pour une pièce qui n’était pas prévue pour. Et je suis parti à l’entracte. Le texte m’est totalement passé au-dessus. Comme je m’y attendais, la somme des talents n’est pas forcément gage de réussite.

JUIN 2019

Je ne chroniquerai ni n’évoquerai deux autres spectacles vus ce mois-ci, l’un était mis en scène par une personne qui faisait partie de mon atelier théâtre, l’autre était notamment interprété par un de mes chers amis, le tout dans un cadre plus ou moins amateur.

MAI 2019

CONSTANCE VERLUCA aux Étoiles (23 mai 2019)

Légèrement déçu par le retour de la chanteuse, je ne fus pas emballé par le concert et par ses nouvelles chansons. Peut-être faudrait-il que je les écoute plus attentivement ? Le symbole après tant d’années passées sans nouvelles d’elle : elle a oublié les paroles de ces deux « tubes » : « Les Trois Copains » et « C’est le Moment pour Mourir ».

ROSES (Nathalie Béasse) au Théâtre de la Bastille (21 mai 2019)

8-rosa

Dieu sait que je suis difficile avec les adaptations de Richard III, une de mes pièces préférées. Je fus ici enchanté par la simplicité, la drôlerie, la beauté de certains tableaux, le jeu des comédiens danseurs. Jusqu’à présent mon spectacle préféré (sur quatre vus) de Nathalie Béasse dont on ne parle pas suffisamment. (dit celui qui a déclaré forfait pour tous les impromptus et autres présentations de cette troisième Occupation Bastille)

DÉSOBÉIR (Julie Beres) au Théâtre Paris Villette (19 mai 2019)

img-6005

Je pensais écrire une vraie chronique en vue de sa reprise à la Manufacture cet été à Avignon, mais une chose et l’autre… Que m’en reste-t-il ? Des comédiennes vraiment sensationnelles, Séphora Pondi en tête, mais reste une impression de déjà-vu pour qui a vu « F(l)ammes » d’Ahmed Madani, qui brossait également le portrait de jeunes femmes issues de l’immigration. On y mêle également le vrai et le faux. Le contenu est tout de même passionnant à suivre. Et ça joue et ça danse bien !

HAPPY CHILD (Nathalie Béasse) au Théâtre de la Bastille (14 mai 2019)

happy44-01

Nathalie Béasse occupe le Théâtre de la Bastille et propose une grande traversée de son oeuvre. Nous commençons par « Happy Child », crée il y a plus de dix ans. Toujours étonnant de voir les passerelles entre ses différentes pièces, et notamment la dernière en date « Le bruit des arbres qui tombent ». Le rapport à l’autre, la nature, les arbres, une certaine absurdité. Des corps qui parlent. C’est drôle et original, même si je ne suis pas totalement fan de la scénographie qui a rendu la grande salle toute blanche.

AVRIL 2019

TEMPS FORT DANSE au Théâtre de la Bastille (10 et 17 avril 2019)

Pour la seconde année consécutive (et en attendant la troisième, dit celui qui écrit ces mots un mois plus tard en ayant connaissance de la nouvelle programmation du théâtre), le théâtre de la Bastille avec les Ateliers de Paris – Carolyn Carlson accueille des chorégraphes pas forcément connus du grand public mais qui le deviendront assurément. Autant je fus plutôt circonspect l’an passé devant certaines propositions, cette année, je fus qu’enthousiaste face à la diversité et la force des spectacles :

– emballé par la légèreté et la simplicité de « Body Roots / Rising » de Shira Eviatar, deux pièces en rapport avec la famille, les origines ( ou la découverte de la culture mizrahim en Israël)

– impressionné par la profondeur et la maîtrise du sujet de Oona Doherty pour « Hard To Be Soft – A Belfast Prayer »

– séduit par la liberté et l’humour de Simon Mayer avec « Sunbengsitting

– hypnotisé et fasciné par « Hymen Hymne » de Nina Santes, une expérience sensorielle inoubliable.

LES COUPS DE POUCE au Double Fond (14/04/2019)

Une fois n’est pas coutume, j’ai vu de la magie ! Il s’agissait d’une scène ouverte pour des apprentis magiciens, le tout en close-up. Traduction : tu es tout proche du feu de l’action, car tout se passe avec des cartes, des pièces… Un de mes vieux amis (rencontrer ce gars-là en 2005 au fin fond de la Gaspésie au Québec alors que nous habitions à l’époque dans le même arrondissement parisien, c’était aussi de la magie) y faisait ses premiers pas, c’est un peu pour ça aussi que je me suis retrouvé dans cette cave près du quartier St-Paul. Évidemment, il me choisit par hasard pour manipuler une marionnette pendant qu’il faisait ses tours de magie… Cinq minutes pour convaincre, un peu comme sur ces scènes ouvertes de Stand up… Le public était bienveillant. La variété des participants fait qu’on ne s’est pas ennuyé, certains sont peut-être plus à l’aise que d’autres. Voir cette carte changer de couleur devant mes yeux m’énerve toujours autant ! (et mon pote s’est hyper bien débrouillé – c’est lui qui a démarré le spectacle)

JR (FC Bergman) à la Grande Halle de la Villette (12/04/2019) :

« Adaptation du roman homonyme de l’Américain William Gaddis, JR propulse sur scène l’histoire satirique du jeune JR Vansandt, 11 ans, qui prend d’assaut le marché financier de New-York dans les années 70. Inconscient de ses actes et dépourvu de tout sens moral, flanqué d’une armée d’hommes de paille, avocats et spin doctors, il met à nu une société exclusivement gouvernée par l’argent, où chacun tente en vain de donner une forme… »

Une fois n’est pas coutume, je suis parti à l’entracte (le spectacle durait 4h avec l’intermède). Par fatigue (vous savez, la vie d’à côté, tout ça tout ça), par lassitude également (dispositif quadri-frontal avec vidéo en continu). La première partie était de haute tenue, la technique irréprochable, les acteurs au cordeau, pourtant cela n’a pas suffi pour me retenir après la pause. J’aurais pu écrire un bel article à base de jeux de mots sur le Football Club Bergman et John Ross de Dallas, mais non : la surcharge cognitive a pointé le bout de son nez (l’action ne s’arrêtait jamais, aucun arrêt de jeu durant le temps règlementaire).

bbce111e-2eb5-11e8-8b14-f6d290a7de1c.jpg
photo : Kurt Van der Elst

FANNY BLOOM au Centre Culturel Canadien (08/04/2019) :

L’ancienne chanteuse du groupe La Patère Rose était de passage en France pour présenter son nouvel album « Liqueur » (et accessoirement faire les premières parties des concerts de Coeur de Pirate). Je n’avais point écouté ses nouvelles chansons. J’eus un tout petit peur au début de son concert quand je remarquai que le mot « amour » était plus que de raison employé. Mais c’était sans compter la voix singulière de l’interprète québécoise, sa clairvoyance (elle assume ce côté sentimental) et les arrangements (voix-piano) classieux des chansons qui m’ont fait passer un joli moment en sa compagnie.

**********

MARS 2019

HERNANI, C’EST UN SCANDALE ! (Judith Policar – Compagnie Uni Vers) à l’Université Sorbonne Nouvelle dans le cadre du festival À Contre-Sens (12/03/2019) :

« Tout commence en août 1829, après l’interdiction de Marion Delorme. Victor Hugo se lance le défi d’écrire en trois semaines une pièce qui deviendra Hernani, et de la présenter à l’administrateur du Théâtre Français. »

C’est une collègue blogueuse à ses heurts qui met en scène cette réjouissante pièce. L’ensemble est instructif (sans que cela fasse fiche Wikipedia), frais (oui, ils sont jeunes, ok), sans prétention (dans le sens, pas prétentieux), parfois maladroit, avec des références (qui n’en sont peut-être pas, cela dit) aux Molière de Gwenaël Morin, Tiago Rodrigues… Une jolie soirée en somme (même si je fus la troisième plus vieille personne du public, dans cette salle de l’université Sorbonne Nouvelle).

19-Hernani-@Margaux-Albarel-750x519
Photo : Margaux Albarel

**********

FÉVRIER 2019

MARADONA C’EST MOI (Compagnie Cipango) au Théâtre de Belleville (16/02/2019) :

« Deux femmes se retrouvent sous le stade San Paolo à Naples autour d’un mystérieux corps. L’une d’elles, Alicia, a entrepris le voyage pour tenter de comprendre l’histoire d’amour et de haine entre la ville et son compatriote Maradona. »

C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé dans cette salle clairsemée du Théâtre de Belleville. Même si diamétralement opposée, on ne peut s’empêcher de comparer avec une autre pièce d’inspiration footballistique vue au même endroit : « Le Syndrome du banc de touche ». Contrairement à la pièce de Léa Girardet, « Maradona et moi » m’a littéralement laissé sur la touche. La musique interprétée en direct par le groupe The Mothers of Love / El Indio réhausse l’intérêt qu’il m’a manqué à l’écoute de ce texte narrant cette relation entre El Pibe de Oro et Naples. Les comédiennes ne déméritent pas mais subsiste un goût de « à quoi bon ».

184339-bpob04i1424a
© Bertrand Poizeau

CHANSONNETTE POUR GIGI (Benjamin Verdonck) au Théâtre de la Bastille (15/02/2019) :

 » Le Théâtre de la Bastille propose de découvrir la richesse du travail de cet artiste protéiforme, à la fois auteur, plasticien, homme de théâtre et manipulateur d’objets, qui pratique aussi bien les installations in situ que de petites formes nomades ou des spectacles à part entière. »

Souvent je dis que j’en fais trop, que je dois ralentir. La preuve ce soir, puisque je me suis lamentablement endormi durant les trois quarts d’heure de cette petite forme du Belge Benjamin Verdonck. Pourtant l’idée de me confronter à quelque chose totalement inconnu de moi me séduisait. J’avais même trouvé une « vanne » pour ma section « Quand on ne lit pas la bible », mais les dernières semaines furent éprouvantes pour de multiples raisons et il ne serait pas honnête que j’écrive une chronique. Tout ce que je peux dire, c’est que la musique a accompagné de belle façon ma léthargie… Ou peut-être tout cela ne fut qu’un rêve ?

liedje voor gigi, benjamin verdonck
© Kurt Van der Elst

DARK CIRCUS (Stereoptik) au Nouveau Théâtre de Montreuil (13/02/2019)

LES TABLES TOURNANTES (Le T.O.C.) au Théâtre Berthelot – Montreuil (13/02/2019) : Double programme et le lien de ma chronique pour le Blog de Nestor est ici.

**********

JANVIER 2019

CLÉOPÂTRE IN LOVE (Christophe Fiat / Judith Henry) au Nouveau Théâtre de Montreuil (30/01/2019) : Comment dire ? Parfois on met notre mécontentement sur le dos de la météo, de la fille qui ne te rappelle pas, d’un problème d’ordre familial… Ce soir-là, j’ai accumulé les trois et pourtant j’étais sûr de mon fait : Cléopâtre in Love était raté. La pièce manque de légèreté, de rythme, d’une belle écriture et scénographie (j’ai pensé au pauvre régisseur qui allait devoir ramasser tous les confettis et Dieu sait qu’il est pénible de les ramasser, parce qu’après t’en retrouves partout deux mois après…).. Bref, je me suis ennuyé.

21482-cleopatrelouvre_jeanlouisfernandez084light
Photo : Jean-Louis Fernandez

THE GENEROSITY OF DORCAS (Jan Fabre) au Théâtre de la Bastille (18/01/2019) : A l’entrée, un tract nous est donné pour nous informer de ce qu’il peut se passer au sein de la compagnie de Jan Fabre (harcèlement moral, sexuel… : Pas de sexe = pas de solo). Le spectacle devait s’appeler « The Generosity of Tabitha ». Un homme a remplacé une femme. Il n’est pas aisé ensuite de voir le spectacle en tant que tel sans y penser (un peu comme pour « Kanata » même si les raisons étaient toutes autres). La scénographie avec ces aiguilles colorées en suspens est très réussie, la musique de Dag Taeldeman toujours entraînante, reste que je ne fus pas convaincu. Matteo Sedda ne démérite pas, pourtant il ne m’a pas emporté. Allez comprendre. D’ailleurs il est intéressant d’observer combien on peut faire un transfert du chorégraphe au soliste. La salle était aux deux tiers remplie, ce qui, pour le Théâtre de la Bastille et un chorégraphe de cette envergure, est assez décevant. Le danseur sait que le public est « au courant » de la genèse du spectacle. Comment fait-il pour ne pas y penser ? Ou bien pense-y-t-il et il s’en fiche ? Ou bien c’est son job, il y va à fond et puis c’est tout ?

8-couverture_thegenerosityofdorcas-_marcel_lennartz
© Marcel Lennartz

**********

DOREEN (André Gorz – David Geselson) au Théâtre de la Bastille (11/01/2019) : J’avais déjà vu ce spectacle à sa création il y a deux ans. J’avais écrit ce texte comme galop d’entraînement et le spectacle est toujours admirable. J’ai incité pas mal de personnes à aller le voir. Notamment une certaine personne qui m’a écrit ceci :  » (…) Merci de m’avoir fait découvrir cette pièce. J’ai adoré les deux acteurs, le jeu de l’actrice surtout souvent en décalage, l’écriture de la pièce, la mise en scène également. Bref un petit bijou ! J’ai été très touchée aussi par son jeu aussi. Le couple fonctionne très bien sur scène à tel point que je me suis demandée s’ils étaient ensemble tellement je les sentais troublés l’un par l’autre. »

8-dave14-1
© Charlotte Corman

**********

LETTRES NON-ÉCRITES (David Geselson) au Théâtre de la Bastille (11/01/19) : Tu n’as jamais osé écrire une lettre à quelqu’un, David Geselson t’écoute pendant 45 minutes, écrit cette fameuse lettre dans la foulée et si t’es d’accord, elle sera lue dans un spectacle intitulé « Lettres non-écrites ». Un dispositif original, toujours en mouvement, forcément dans l’émotion. J’ai vu ce projet naître lors de l’Occupation Bastille menée par Tiago Rodrigues en 2016 et il est toujours plaisant d’entendre ces lettres d’inconnu.e.s et de contempler les petites trouvailles scénographiques.

8-lettresune

DÉCEMBRE 2018

Romances inciertos, un autre Orlando
Photo : Nino Laisné

Romances Inciertos (Nino Laisné / François Chaignaud) au Théâtre de Vidy-Lausanne (15/12/18) : 135e et dernier spectacle de mon année 2018 et pas des moindres. Je n’utilise pas souvent ce qualificatif-là, mais on peut dire que ce spectacle est magnifique, tout simplement. J’ai eu la chance d’être assis au deuxième rang pour capter le regard de François Chaignaud, apprécier ses transformations d’un tableau à l’autre, ses danses du haut de ses échasses ou de ses talons, au son du bandonéon et autre viole de gamme. Il est assez rare de se laisser emporter par une voix, une atmosphère, sans même savoir exactement de quoi il retourne (je l’avoue).

**********

ArianeCattonBalabeau_5
Photo : Ariane Catton Balabeau

Les Séparables (Fabrice Melquiot / Dominique Catton / Christiane Suter) au Théâtre de Vidy-Lausanne (15/12/18) : Une autre satisfaction de mon trop court séjour helvète au bord du Lac Léman. Cette pièce à la scénographie ludique, à la création musicale (en direct) poétique et le jeu dynamique d’Antoine Courvoisier et Nasma Moutaouakil a tout pour plaire. Le texte aborde des sujets délicats tels que la différence, la peur de l’autre, le racisme. Le tout est traité avec pertinence et réalisme (j’ai apprécié ce silence à la fin de la pièce, en attendant les premiers applaudissements)

**********

NOVEMBRE 2018

Capture d_écran 2018-11-24 à 10.37.27

Tall Man (Surnatural Orchestra) au Nouveau Théâtre de Montreuil (17/11/18) : Énormément de questions sont posées, comme notre rapport à l’autoritarisme, à l’immobilisme, au confort. Peut-on encore rêver d’un autre monde ? Le spectacle est scindé en deux parties. La première présente ce fameux Tall Man, être polymorphe absolument impressionnant. La seconde est beaucoup plus « foutraque », une ode à la poésie, à la fête et à la réunion. Pour être sincère, ma première incursion dans l’univers de cet orchestre musicalement impeccable ne me convainquit pas. Justement parce que j’ai trouvé que la première partie manquait de rythme et que je n’ai pas accepté ce virage à 180° en deuxième partie. Mais force est de constater que le public répondait volontiers présent aux propositions du collectif.

**********

1810014

Trio à la Philharmonie de Paris (13/11/18) : Jean-Yves Thibaudet, Gautier Capuçon et Lisa Batiashvili jouent Chostakovitch, Ravel (la meilleure pièce) et Mendelssohn. En bis, et en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015, le trio jouera un extrait d’un trio de Tchaikovsky. J’étais tout en haut, ils étaient de dos, mais cela n’a pas empêché d’être ému, les yeux rivés sur le dos de la violoniste. Toujours étonnantes, ces pauses dans les morceaux, on aurait envie d’applaudir mais on suit le mouvement, on ne le fait pas. Toujours curieux d’entendre ces symphonies de toux à chaque interruption.

**********

8-sopune

SOPRO (Tiago Rodrigues) au Théâtre de la Bastille (12/11/18) : Je ne reviendrai pas sur cette pièce que j’ai déjà vue il y a un an et demi au Festival d’Avignon dans d’autres circonstances. On peut lire ce que j’ai déjà écrit ici. Je ne reviendrai pas sur l’affection que j’ai pour les pièces du directeur du Théâtre National de Lisbonne et pour le bonhomme également. En fait si, je vais un peu y revenir. C’est (toujours) d’une beauté, d’une poésie folles. J’ai lu la pièce cet été, donc j’ai pu détacher mon regard des sur-titres et ainsi me concentrer sur ces acteurs admirables (Isabel Abreu en tête), sur le plaisir évident qu’ils ont de jouer ensemble et de cette souffleuse, Cristina Vidal, qui tient son rôle de bout en bout, jusqu’à la dernière seconde.

**********

inflammation_du_verbe_vivre_-_08-11-18_-_simon_gosselin-18
Crédits photos : Simon Gosselin

INFLAMMATION DU VERBE VIVRE (Wajdi Mouawad) à la Colline (10/11/18) : Wajdi Mouawad revient tout seul avec une oeuvre protéiforme, entre théâtre et vidéo. C’est ingénieux, exigeant… Mise en abyme « Je dis que je ne sais pas quoi faire comme spectacle mais j’en fais quand même un » que j’adore… Surtout qu’il y a toujours du fond. Y a juste un petit souci : le faux raccord capillaire entre la scène et l’écran, moi je dis !

**********

_lavalee_des_avales_1313_photo_yves_renaud

L’AVALÉE DES AVALÉS (Réjean Ducharme) aux Déchargeurs (09/11/18) : Une pièce québécoise qui vaut avant tout pour sa comédienne Sarah Laurandeau, lumineuse qui tient la pièce de bout en bout, mais aussi une écriture qui ne manque pas de mordant.

**********

OCTOBRE 2018

ich-bin-charlotte

ICH BIN CHARLOTTE (Doug Wright/Steve Suissa) au Théâtre de Poche Montparnasse (19/10/18) : Je ne suis pas parvenu à être emporté par l’histoire racontée par Thierry Lopez, autour de ce personnage réel (une femme piégée dans un corps d’homme des années 40 à nos jours), qui permet à l’acteur de montrer toute l’étendue de son talent (parfois un peu trop démo d’acteur…)

**********

8-e35a1148_herman_sorgeloos.jpg

EVOL (Claire Croizé) au Théâtre de la Bastille (17/10/18) : Impression mitigée pour un spectacle qui trouve uniquement son souffle dans les moments collectifs. Et on ne m’enlèvera pas de l’esprit l’idée qu’utiliser les musiques de David Bowie reste une béquille, une facilité, qui permet aux spectateurs de se raccrocher aux branches.

**********

20181013_180332.jpg

MUCH ADO ABOUT NOTHING (Shakespeare / Forced Entertainment) à l’Espace Cardin (13/10/18) : Savoureuse évocation de la comédie de Shakespeare à l’aide de canettes de bière, de tubes de crèmes solaires… Tous les personnages y sont, on ne s’y perd pas, on révise son anglais (car non sur-titré) et on admire le travail d’adaptation et le talent de conteur de Richard Lowdon.

**********

IMG-20180722-WA0002.jpg

LA JOURNÉE D’UNE INFIRMIÈRE (Armand Gatti) à la Parole Errante (Montreuil – 5/10/18) : Écrit en 1968, ce texte à propos de la charge mentale que doit endosser cette infirmière est malheureusement toujours d’actualité. Belle composition de Juliette Mailhé, sur une mise en scène de Sophie Troise.

**********

SEPTEMBRE 2018

21482-20152016_shockcorridor_mathieubauer-_fernandezjeanlouis_028-light-4

SHOCK CORRIDOR au Nouveau Théâtre de Montreuil (21/9/18) : ici