40° SOUS ZÉRO (Copi / Louis Arène / Monfort Théâtre

(de quoi ça parle en vrai)

« Monstrueuses, hilarantes et subversives, ces deux pièces (L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer – Les quatre jumelles) au climat frigorifique mettent en scène les luttes fratricides de personnages cruels et extravagants en marge de la société et de l’espèce humaine. Ici, on change de sexe à gogo et on crève pour mieux ressusciter dans un ballet post-apocalyptique, trash et jubilatoire. » (source : ici)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Deux soirs d’affilée, je vais voir des spectacles écrits par des auteurs qui ne m’attirent pas des masses. Jon Fosse hier, Copi aujourd’hui. Mais j’aime me faire du mal. Je me complais dans cette posture de « J’aime pas mais j’y vais quand même ».

Ce soir, donc, c’est Copi. Auréolé de retours dithyrambiques, le spectacle mis en scène par Louis Arène m’a littéralement épuisé. Faut dire que j’ai dormi durant la première demie heure, celle prénommée « L’homosexuel ou la difficulté de s’exprimer ». En effet, « 40° sous zéro » n’est que la juxtaposition de deux pièces de Copi, celle nommée ci-dessus et « Les Quatre Jumelles ».

Les acteurs ne s’épargnent pas, ils tombent, se relèvent, éructent, surjouent… Ici tout est énorme. Tout se répète, jusqu’à la nausée. Je me suis souvenu avoir déjà vu « Les Quatre Jumelles » par le metteur en scène Jean-Michel Rabeux. Je confirme, je n’aime pas Copi.

J’aurais pourtant dû me douter que ça n’allait pas se passer comme je l’aurais souhaité quand, dans les premières minutes (juste avant que je ne m’endorme), j’entendis rire et ne compris pas pourquoi il fallait rire. Et c’est drôle, pour le coup, de constater que des gags qui m’auraient fait rire en temps normal ne me faisaient même pas sourire.

Cela dit, il y a un gros travail scénographique, des maquillages et des costumes qui transforment la physionomie des comédien.nes en Coneheads. Mais j’ai comme l’impression que c’est déjà très daté et que l’aspect gore/vulgaire/monstrueux ne choque même plus.

Bref, je me suis ennuyé et j’ai même trouvé certains procédés un peu trop faciles comme le final chorégraphié avec la musique qui te fait taper du pied en rythme. (un peu de mauvaise foi, puisque parfois, je tombe complètement dedans, mais pas ici)

Et je ne veux plus entendre de reprise de la chanson de Radiohead « Exit Music », qu’on ne touche plus à ce monument ! Merci bien.

40° SOUS ZÉRO

texte Copi

mise en scène Louis Arene (Munstrum Théâtre)

avec Louis Arene, Sophie Botte, Delphine Cottu, Olivia Dalric, Alexandre Éthève, Lionel Lingelser, François Praud

conception Louis Arene, Lionel Lingelser – dramaturgie Kevin Keiss – assistante mise en scène Maëliss Le Bricon – création costumes Christian Lacroix assisté de Jean-Philippe Pons et Karelle Durand – scénographie, masques Louis Arene – création coiffes, maquillage Véronique Soulier-Nguyen – création lumières François Menou – création sonore Jean Thévenin assisté de Ludovic Enderlen…

jusqu’au 13 juin 2021 au Monfort Théâtre (Paris)

(une autre histoire)

Mine de rien, je bois ma première bière en terrasse. Mes premières terrasses, depuis la réouverture, ont eu lieu le samedi d’avant. D’abord un café, puis un Pepsi avec sucre et deux verres de vin blanc. Du Chardonnay. Trois terrasses en un jour. Bien accompagné en plus. Mais pas de bière. Aujourd’hui c’est bière. Une blonde. J’ai oublié de dire, j’avais failli boire une bière, un soir avant d’aller au cinéma. Mais il n’y avait plus de blonde en pression et comme j’aime pas les IPA, je me suis rabattu sur un jus mixte orange/citron. Je voulais vraiment ma blonde. Je parle toujours de bière. Quoique…

Bref, je buvais ma blonde et y a cet échalas qui s’est posté devant moi et qui a appelé sa copine au téléphone en mettant le haut parleur. Parce que tu comprends, entre la clope roulée entre les index et majeur de la main gauche et son IPA dans sa main droite, il ne pouvait pas tenir le téléphone. Le gars fait sûrement du théâtre, car il a la voix qui porte. J’ai tout compris de la conversation, alors que je suis un peu dur de la feuille. Peut-être parce qu’à ce moment bien précis, je ne porte pas le masque. Et c’est bien connu, le masque sur le nez et la bouche t’empêchent de bien entendre. Je suis celui qui ne répond pas ou qui cache sa bouche quand il répond au téléphone dans le tramway, celui qui s’arrête dans sa marche pour parler au téléphone, parce qu’il ne sait pas faire ces deux choses-là simultanément.

J’avais envie de lui dire de fermer sa gueule, d’aller plus loin, parce que je n’arrivais pas à apprécier sa juste valeur ma première gorgée de bière en terrasse. Mais évidemment, je ne l’ai pas fait. Je cherche donc l’endroit parfait, avec pas trop de monde autour et surtout respectueux, pour boire ma blonde bière première vraie. Oui, dans cet ordre-là.

Vu le samedi 5 juin 2021 au Monfort Théâtre (Paris)

Prix de ma place : 15€ (pass Monfort)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

Photos : ©Darek Szuster

Une réflexion au sujet de « 40° SOUS ZÉRO (Copi / Louis Arène / Monfort Théâtre »

  1. Ahah! Perso, j’avais bien ri. LE spectacle déjanté du off, le seul, qui m’a fait penser que j’étais à l’Arsenic….Et pour la bière, santé! Nous nous sommes peut-être habitués au confi-calme, va falloir revoir les limites buvables de notre zone de confort et passer outre les égos surdimensionnés des seuls-au-monde!

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