Après la répétition (Ingmar Bergman / tg STAN / Théâtre de la Bastille / Festival d’Automne à Paris)

(de quoi ça parle en vrai)

Après la répétition, les langues se délient… Dans ce huis clos fascinant aux dialogues ciselés, le spectateur assiste à la conversation complice, parfois conflictuelle, souvent ambiguë, entre Henrik Vogler, un célèbre metteur en scène, et Anna, sa jeune comédienne fétiche qui joue l’un des premiers rôles dans sa nouvelle pièce, Le Songe d’August Strindberg. Cette pièce, Vogler l’a déjà montée autrefois… mais avec Rakel Egerman, la mère d’Anna, qui jouait alors le même rôle que sa fille aujourd’hui. Cette femme décédée, il l’a aimée. C’était il y a vingt-trois ans, l’âge d’Anna. (Maxime Bodin – source : ici)

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© Dylan Piaser

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Je veux lire le texte ! Constater si ce que j’ai entendu a bien été écrit par Bergman ou bien… Encore plus que pour toute autre adaptation du père Ingmar, « Après la répétition » parait être un texte écrit pour le tg STAN. Même rapport au théâtre, même simplicité dans la complexité des sentiments, dans le décalage temporel. (j’ai bien écrit « simplicité dans la complexité…)

Je n’ai rien noté, parce que je ne voulais rien rater du jeu de Franck Vercruyssen, toujours aussi faussement nonchalant et qui peut tout jouer, mais également celui de Georgia Scalliet, qui, à bien des égards, peut irriter (la voix, la minauderie, m’a dit la personne qui m’accompagnait… je balance, c’est pas bien) mais qui m’a séduit et m’a paru toujours juste et envoûtante.

Pour qui connait le tg STAN, on est en terrain connu et conquis, car Franck Vercruyssen est à son meilleur. Tout est maîtrisé, jusqu’au son de la moto pétaradant dans la rue de la Roquette avant qu’il ne prononce le mot « silence ». Il sait également choisir ses partenaires de jeu : après Ruth Vega Fernandez (dans « Scènes de la Vie Conjugale ») et Alma Palacios (dans « Mademoiselle Else »), ce face à face avec Georgia Scalliet est tout aussi savoureux et passionnant à suivre.

Pour qui ne connait pas le tg STAN, la pièce est une formidable porte d’entrée dans leur univers.

Bergman disait à propos de la représentation théâtrale que ce qui importait était : la parole, le comédien, le spectateur. Bergman / tg STAN : Même combat !

Ps : Je dis à mon amie : « Tu vois ce canapé, c’est le même que dans « Infidèles ». Dans la pièce, le personnage de Franck Vercruyssen parle de ces accessoires qu’il réutilise d’une pièce à l’autre.

Pps : Dimanche prochain, j’aurai la chance de participer à un atelier de jeu en compagnie de Franck Vercruyssen… Impatience…

 

APRÈS LA RÉPÉTITION

D’après Après la répétition d’Ingmar Bergman

De et avec Georgia Scalliet de la Comédie-Française et Frank Vercruyssen

Avec la collaboration de Alma Palacios, Ruth Vega Fernandez et Thomas Walgrave Costumes An D’Huys Technique tg STAN

Jusqu’au 14 novembre 2018 au Théâtre de la Bastille en partenariat avec le Festival d’Automne

 

(une autre histoire)

Certains le savent peut-être, je fais du théâtre. Présentement, je participe à un atelier qui a pour nom « Les Infilitré.e.s ». Quand des spectateurs montent sur scène… On travaille sur quatre pièces de la programmation du théâtre de la Bastille, dont « Après la répétition ».

L’autre jour, le metteur en scène nous a demandé d’écrire un texte autour de ce spectacle. On ne l’avait pas encore vu mais il nous a donné le choix entre deux phrases : « Je répète, je répète, mais rien ne vient » et « Cette personne me rappelle mon premier amour ».

Quand j’ai entendu cette dernière phrase, j’ai souri, parce que c’est exactement la phrase qui pourrait résumer la première pièce que j’ai écrite. Parce que j’ai écrit une pièce, il y a quelques années. Je travaille actuellement sur la seconde… c’est très laborieux comme processus. Je peux pondre, pour ne pas dire autre chose, quatre chroniques pour ce blog en un weekend, mais je suis incapable d’écrire quelque chose de personnel… de valable et de personnel en un claquement de doigts. Je veux dire, vraiment personnel. Mais là n’est la question. J’ai toujours été incapable de résumer ma pièce. Je ne sais pas raconter. Tout le monde peut vous le dire. Mais cette phrase « Cette personne me rappelle mon premier amour », c’est précisément ma pièce.

J’ai donc décidé de m’inspirer de la phrase « Je répète, je répète, mais rien ne vient. » Autant vous dire que rien n’est venu. Pourtant, j’avais écrit un mot, puis un deuxième, répété ces mots-là à voix basse, mais… non… rien. J’ai alors écrit d’après la seconde phrase. Et comme je n’ai absolument aucune imagination, j’ai réécrit ma pièce en trois cents mots. En fait, j’ai inventé une nouvelle situation pour parler de la même chose.

Parce que je ne fais que ça, répéter, rabâcher, radoter. Parfois, même, j’oublie que j’ai déjà écrit, tellement je radote. Je radote en disant que je radote.

Ma première pièce s’appelait « Non non non pas d’insectes dans ma tête ». Ma deuxième pièce s’appellera « Dedans ma tête ».

Ceci n’est pas un hasard.

 

vu le dimanche 4 novembre 2018 au Théâtre de la Bastille, Paris

prix de ma place : 13€ / mois (Pass Bastille)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

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