Elisapie + Mark Bérubé – Kliffs (la Bellevilloise / Aurores Montréal)

(ceci n’est pas une critique mais…)

Je n’arrive pas à retrouver à quelle occasion j’ai déjà vu Mark Bérubé. C’était en première partie, mais de qui ? Quoi qu’il en soit, je fus bien heureux de le revoir sur la scène de la Bellevilloise en compagnie de Kristina Koropecki au violoncelle pour son nouveau projet Kliffs. Encore un de ces artistes méconnus et sous-estimés qui vaut vraiment qu’on se donne la peine de prêter une oreille (et pourquoi pas les deux) à sa musique, qui oscille entre pop et folk.

J’avais découvert Elisapie (Isaac) grâce à une chanson « Moi Elsie » écrite par Richard Desjardins et composée par l’inénarrable Pierre Lapointe.

Ça faisait longtemps que je l’avais dans l’oreille et l’idée de la voir enfin sur scène était une évidence. Je ne fus pas déçu. Ses premiers mots seront en inuktitut car la belle Elisapie est originaire du Nunavut, le Grand Nord. Je souris comme si j’avais compris mais il n’en est rien. La dame est envoûtante, intimidante aussi. Son regard nous transperce et on a du mal à le soutenir. Elle chante aussi en anglais et en français. D’excellents musiciens l’entourent, les chansons nous emportent dans un ailleurs inconnu de nous. Elisapie peut être piquante quand elle se moque gentiment des Français. Mais elle est surtout captivante quand elle raconte ses origines, sa famille.

Son nouvel album « The Ballad Of The Runaway Girl » est disponible dans les bacs, comme on disait dans le temps et son tout premier à être commercialisé en France. Mieux vaut tard…

ELISAPIE + MARK BERUBÉ « KLIFFS »

à la Bellevilloise, Paris, dans le cadre du festival « Aurores Montréal »

 

(une autre histoire…)

Le Québec et moi, c’est une longue (et autre) histoire. Presque treize ans. On pourrait remonter jusqu’à la sortie de « 1990 » le titre le plus connu en France de l’auteur – compositeur – interprète Jean Leloup (que je n’ai toujours pas vu sur scène). Mais c’est bien en 2005, quand ma soeur eut la bonne idée de s’installer là-bas que je me mis à découvrir et à aimer le Québec et donc sa musique. Je ne vous parle pas des chansons de Céline Dion, Garou et Isabelle Boulay, je vous parle plutôt de ces interprètes qui ont eu plus ou moins de difficultés à traverser l’océan Atlantique, je parle de Jorane, Karkwa, Malajube, Dobacaracol, Les Cowboys Fringants, Misteur Valaire, Gatineau, Atach Tatuq, Damien Robitaille, Pierre Lapointe, Klô Pelgag… (ceci dit, le Québec n’est pas une exception dans mes découvertes musicales, j’éprouve de plus en plus de difficultés à découvrir de nouveaux artistes, la faute au temps qui passe trop vite, au théâtre, etc., d’où ces noms qui ne sentent pas encore la naphtaline mais un certain parfum so ’05/10, Klô Pelgag étant l’exception qui confirme la règle) Et encore je ne parle pas des artistes anglophones comme Patrick Watson. Bref, c’est grâce à mes séjours dans le Nouveau Monde, à des balladodiffusions comme celles de feu Bande à Part, à des journalistes comme Catherine Pogonat et des festivals comme Aurores Montréal, que je découvre toujours plus d’artistes fabriqués au Québec et aussi dans le Grand Nord comme Elisapie.

Tout ça pour dire que ces artistes font partie de ce que je suis aujourd’hui et qu’il ne se passe pas un jour sans que j’écoute un de leurs morceaux. Je pourrais entrer dans les détails, mais ce ne serait pas très intéressant. L’été prochain, je retourne au Québec, je raterai sûrement le Festival d’Été de Québec à cause d’un certain autre festival théâtral, mais je saurai me rattraper, certainement au festival Osheaga à Montréal ou aux soirées bucoliques à l’Auberge de l’Île du Repos du côté de Péribonka et du Lac St-Jean ! Ou pourquoi pas à Petite Vallée. Y a aussi ce micro-festival à St Pierre et Miquelon, Rock’n’Rhum. Certes, nous ne sommes plus au Canada, mais cet endroit me fait terriblement envie. La vie insulaire, quoi ! Comme une envie de me retirer, de faire l’ermite. J’en parle souvent. Ici. Ailleurs. Une envie qui a toujours été « dedans ma tête ». M’isoler. Devenir hermétique à toute pollution. Ne plus entendre le bruit. Assez utopique, j’en conviens. Un jour peut-être. Mais pas tout de suite. J’ai encore bien à faire.

 

vu le mardi 4 décembre 2018 à la Bellevilloise, Paris

prix de ma place : 16,80€

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

(photo de couverture : pochette de l’album d’Elisapie  » The Ballad of the Runaway Girl »

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