Féminines (Pauline Bureau / Les Abbesses)

(de quoi ça parle en vrai)

« Au début, il s’agit simplement d’une attraction à l’occasion de la kermesse du journal L’Union, à Reims: un match de foot féminin. On est en 1968. L’idée, germée dans la tête d’un journaliste, dépasse les prévisions. L’équipe, recrutée à la suite d’une annonce dans le journal, se révèle exceptionnelle. Devenues Équipe de France, dix ans plus tard, les onze femmes remportent la Coupe du monde. »  (source : ici)

©Pierre Grosbois

(ceci n’est pas une critique, mais…)

C’était la première, ce soir, de la reprise de la pièce de Pauline Bureau. C’était ma première pièce depuis la réouverture des théâtres, mais c’est une autre histoire.

Pauline Bureau nous livre ici une pièce efficace, donc l’un des objectifs, celui de nous faire nous sentir bien, est atteint. Avec l’expertise que nous lui connaissons (la sixième pièce que je vois d’elle), nous sommes happés par cette histoire de femmes qui luttent pour exister, sur le terrain, dans leur usine, au sein de leur famille, dans leur vie. La metteuse en scène et autrice sait (bien) raconter des histoires, se faire entrecroiser les destins, grâce à la scénographie d’Emmanuelle Roy, toujours aussi maîtrisée.

Certes, on aurait presque envie de lui dire comme Aimé Jacquet à Robert Pirès durant la Coupe du Monde 1998 : « Muscle ton jeu, Pauline ! », car la pièce, longue de deux heures, souffre de quelques longueurs et s’étire dans la description des relations de certain(e)s personnages un brin caricaturaux. Certes, on peut s’agacer de certains gimmicks (ou « ficellités ») comme l’usage de la vidéo (qu’on me cite un film sur le football où ça joue vraiment bien) et de chansons pop rock (oui, j’ai battu mon pied en rythme au son de Gossip ou du « Don’t stop me now » de Queen). (dernier) Certes, il est bon de revoir la troupe – toujours excellente – des comédien.nes de Pauline Bureau, mais on aimerait parfois les voir dans d’autres emplois (Marie Nicolle, Nicolas Chupin).

Je parais un peu tâtillon, pourtant j’ai passé un début de soirée de reprise,  quelques jours après la fin du championnat de Ligue 1 (l’OM toujours dans mon coeur). L’enthousiame des comédien.nes, cette appétence de Pauline Bureau à (nous) raconter des histoires nous emportent et c’est bien là l’essentiel.

FÉMININES

TEXTE & MISE EN SCÈNE Pauline Bureau (Cie La Part des Anges)

Avec Yann Burlot, Nicolas Chupin, Rebecca Finet, Sonia Floire, Léa Fouillet, Camille Garcia, Marie Nicolle, Louise Orry-Diquero, Anthony Roullier, Catherine Vinatier

Scénographie Emmanuelle Roy – Costumes & accessoires Alice Touvet – Composition musicale & sonore Vincent Hulot – Vidéo Nathalie Cabrol – Dramaturgie Benoîte Bureau – Lumières Sébastien Böhm – Perruques Catherine Saint-Sever – Collaboration artistique Cécile Zanibelli & Gaëlle Hausermann – Assistante à la mise en scène Léa Fouillet – Maquettiste scénographie Justine Creugny

Jusqu’au 5 juin 2021 au Théâtre des Abbesses – Théâtre de la Ville (Paris)

(une autre histoire)

Bizarrement, je n’ai pas ressenti une grande émotion en revenant dans un théâtre hier soir. Peut-être parce que j’avais eu la chance d’assister à trois représentations professionnelles durant cette longue période funeste. Peut-être parce que les trois précédents jours, je les avais passés dans un théâtre, à justement faire du théâtre. Peut-être parce que j’avais autre chose dedans ma tête.

Je me suis également demandé si je saurais à nouveau écrire des non-critiques, mais c’est comme le vélo. Et je sais faire du vélo.

Y a aussi eu cette incursion du passé, quand cette personne tout droit sortie de ma fausse vie, l’utile m’a reconnu et m’a interpellé : « Bonsoir Monsieur D., c’est drôle qu’on se retrouve aussi. ».

-C’est surtout chiant, oui.

Mais ça, je ne l’ai pas dit.

Même si ça fait du bien, de pouvoir circuler jusqu’à 21h, après avoir fait un bout de chemin avec la personne qui m’accompagnait, je me suis dépêché de rentrer chez moi. J’ai l’impression qu’il y a toujours plus de mendiants, de clochards, de nécessiteux, dans la rue, dans le métro. Ou alors je ne vis pas dans le bon quartier, ni dans la bonne ville.

Ça arrive de plus en plus souvent, mais je ne sais plus quoi écrire. Je ne sais plus comment en finir, avec cette autre histoire.

Vu le mardi 21 mai 2021 au Théâtre des Abbesses – Théâtre de la Ville (Paris)

Prix de ma place : 20€ (carte TDV)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

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