Moving with Pina (Cristiana Morganti / Les Abbesses)

(de quoi ça parle en vrai)

« Elle sait danser et raconter, tenir le fil du geste et de la fable dans un même nœud d’énergie organique et souple. La danseuse et chorégraphe Cristiana Morganti, figure du Tanztheater Wuppertal de Pina Bausch de 1993 à 2014, fait vivre le mouvement au diapason des mots sans jamais perdre de vue le public avec lequel elle converse. Elle noue et dénoue les gestes dans un bouquet d’humeurs vives. Avec le solo Moving with Pina, conférence dansée sur l’univers artistique de la chorégraphe allemande, Cristiana Morganti livre, avec l’élan joyeux et partageur qui est le sien, les clés de l’élaboration des fameux solos chers à Pina Bausch. Elle décortique au plus près du corps, du cœur et de l’émotion des extraits emblématiques du répertoire. Un pan d’histoire de la danse glissé comme une conversation ou une confidence. » (source : ici)

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(crédits photos: Musacchio & Ianniello)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Il y a dix ans pile, disparaissait Pina Bausch. Nonobstant le temps qui passe (je ne sais absolument pas si je l’ai bien employé, mais c’est la première fois que j’utilise un tel terme – nonobstant – je suis tout tourneboulé), elle est toujours aussi présente dans nos esprits que sur les scènes du monde entier, Paris en tête. A défaut de voir les nouveaux spectacles du Tanztheater cette saison (merci de ne pas remuer le couteau dans la plaie), me voilà aux Abbesses pour cette conférence dansée de Cristiana Morganti.

La danseuse chorégraphe a quitté la compagnie de notre Pina adorée en 2014 après plus de vingt ans de bons et loyaux services pour obtenir, selon ses dires une certaine autonomie et assouvir l’envie de s’attaquer à d’autres projets. Pourtant ici il ne sera question que de la chorégraphe allemande. Je ne sais pas s’il ne s’agit que d’une question d’argent, comme me l’a suggéré une amie croisée à l’issue de la représentation, mais ce qui est certain, c’est que Pina Bausch laisse une marque indélébile à celles et ceux qui l’ont côtoyée.

C’est avec drôlerie et tendresse que Cristiana Morganti nous livre son expérience au sein d’une des plus prestigieuses compagnies. Elle revient sur différents mouvements des pièces de Pina Bausch, les exécute devant nous, nous explique comment tel geste est né. Souvent Pina Bausch posait des questions, entre l’absurde et la philosophie et demandait à ses danseurs d’y répondre par le geste. Cette entrée dans le processus de création est passionnante. On se plait à imaginer les sessions de répétition à Wuppertal, cette ville que j’ai visitée, arpentée il y a trois ans, à la recherche d’une quelconque trace de Pina. (oui, je sais, il faut toujours que je me la ramène avec mes voyages et mes propres anecdotes…)

Parce que Cristiana Morganti a aussi un don de conteuse, ce qui n’est pas donné à tout le monde. On pourrait chipoter en déclarant que le spectacle pourrait être plus resserré. Mais la générosité, l’humour, la prestance de la danseuse italienne ne peuvent que nous séduire.

Enfin on se souvient de cette phrase (célèbre) de Pina : « Tanzt sonst sind wir verloren. »

 

MOVING WITH PINA

de et avec Cristiana Morganti

au Théâtre des Abbesses – Théâtre de la Ville

 

(une autre histoire)

Ça commence. C’est la fin de l’année scolaire. Je suis fatigué, j’ai chaud. tout m’agace. Les téléphones qui tardent à s’éteindre, les gourdes en aluminium qui tintinabulent, les bouteilles en plastique qui craquettent… Le spectateur en retard. « C’est ma place », dit-il. Le spectacle a déjà commencé, je le vois joindre le geste à la parole. L’assurance. Il prend une première photographie avec son téléphone intelligent. Une deuxième photographie. Sans gêne. La danseuse demande à un homme de la rejoindre sur scène. « Moi ! » dit-il. Elle décline la proposition car nous sommes au balcon.  Il prend une nouvelle photo. A la fin de la représentation, il applaudit à tout rompre. Il siffle même avec ses doigts. Je n’ai jamais su siffler avec mes doigts. Le pire dans tout ça, c’est qu’il a la chemise ouverte. Je le déteste.

 

Vu le mercredi 26 juin 2019 au Théâtre des Abbesses, Paris.

Prix de ma place : 22€ (cat.2)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Les Évaporés (Delphine Hecquet / Théâtre de la Tempête)

(de quoi ça parle en vrai)

Au Japon, plus de cent mille personnes s’évaporent chaque année. Ce phénomène est ancien mais les évaporations se sont notoirement développées dans les années 90, pendant la crise financière, pour atteindre le chiffre officieux de 180 000 Japonais disparus volontairement par an. Qui sont-ils ceux qui un jour décident de tout quitter, de claquer la porte sur leur vie en effaçant toute trace de leur existence ? Qui sont-ils ceux qui restent, attendant un signe, une vérité, un retour ? Dans ce pays où l’échec se vit comme un déshonneur, un journaliste français décide de partir à la rencontre de ces évaporés, de ces familles au deuil impossible, pour filmer et tenter de comprendre. (source : ici)

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Crédits photos : Dantes Pigeard et Akihiro Hata

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Une fois n’est pas coutume, je me suis repris à plusieurs fois pour écrire cette « non-critique ». Parce que le sujet de la pièce me titille depuis des années, de par mes lectures, mais aussi et surtout par mes voyages durant lesquels je me plais à m’oublier ou à errer. Sans m’évaporer, j’aime me fondre dans la masse, être personne. Mais je ne suis pour l’instant jamais allé me perdre au Japon, ce pays si fascinant.

L’autrice et metteure en scène Delphine Hecquet a fait les bons choix : suggérer, ne pas se laisser enfermer par son dispositif scénique. Certes on a droit à de la vidéo, une voix off, de la musique (dont la reprise entêtante de « Heroes » par Peter Gabriel et par ce savoureux personnnage de vieille dame de deux cents ans), des changements de décors, mais l’ensemble se fait dans la délicatesse et la sobriété. J’avouerai que je me suis quelque peu assoupi, assommé par la chaleur qui régnait dans la salle et ma fatigue chronique, mais ce n’était pas bien grave. L’atmosphère, entre rêve et réalité, s’y prêtait et je n’ai pas perdu le fil (ça, c’est pour rassurer et dire que mon moment de somnolence fut bref), même si on s’étonne parfois de n’écouter que les voix (presque toutes japonaises) sans suivre les surtitres (ou l’illusion éphémère de comprendre ce que l’on entend).

Parce que je me rêve perdu dans la traduction, je ne me suis pas identifié dans le seul personnage français mais nipponophone (ce mot existe-t-il seulement ?). Certes le journaliste joue un rôle essentiel mais mon attention et mon imagination étaient uniquement focalisées sur l’objet de son enquête et toutes les questions qui en découlaient. Quand on s’évapore, on ne disparait pas tout à fait. De la difficulté de réapparaître pour les uns, de l’incapacité à comprendre un tel geste pour les autres. Pardonner, continuer à vivre, attendre, tourner le dos. Que de questions, que de questions… (tout cela sans un point d’interrogation)

Parce que le sujet de la pièce me titille depuis des années, après cette pièce, cela ne peut que me convaincre d’insister.

 

LES ÉVAPORÉS

texte et mise en scène Delphine Hecquet

traduction Akihito Hirano

avec Hiromi Asai, Yumi Fujitani, Akihiro Nishida, Marc Plas, Kyoko Takenaka, Gen Shimaoka, Kana Yokomitsu en vidéo Kaori Ito, Oscar Suzuki Vuillot, Tokio Yokoi

scénographie Victor Melchy – lumières Jérémie Papin – musique Philippe Thibault – costumes Oria Steenkiste – réalisation des séquences filmées Akihiro Hata – dispositif vidéo Melchior Delaunay – surtitrage Satoko Fujimoto – collaboration artistique et dramaturgie Lara Hirzel – régie générale Marie BonneMaison

Jusqu’au 23 juin 2019 au Théâtre de la Tempête (Paris)

 

(une autre histoire)

La première fois que j’entendis parler d’évaporation, c’était durant l’hiver 2015. Je dînais dans le grand restaurant de la ville de Yellowknife dans les Territoires du Nord Ouest au Canada. Je mangeais seul quand un individu me dévisagea. Il me dit en anglais : « Are you going to disappear ? »

– What are you talking about ?

– How to disappear completely ? You know what I mean ?

– No, I don’t know.

Le plus étrange dans l’histoire, c’est que je comprenais instantanément ce qu’il me disait en anglais, comme si je n’avais pas besoin de faire la traduction…

– Pourquoi venir ici si ce n’est pour vous évaporer ? Nous venons tous pour cela. Certains reviennent, d’autres pas.

– Je suis ici en vacances. Je rends visite à ma soeur.

– Et c’est un hasard si vous lisez Thoreau ici, even in French ?

– Euh… Oui… Non… Mais… vous parliez de disparaître ?

– Vous n’avez pas entendu parler de la dernière ? La Japonaise ? Elle est venue seule, a réservé ici, dans cet hôtel. Ça fait deux jours qu’on ne l’a plus revue. Les gens de l’hôtel ont frappé à sa porte, aucune réponse. Ils ont ouvert mais elle n’était pas là. Toujours ses affaires, sur son lit, dans sa salle de bains. Pas une lettre. Rien. Le réceptionniste me disait qu’il avait trouvé ça bizarre de la voir arriver sans un gros manteau sur le dos. Elle n’était pas équipée pour ce blizzard. On dit qu’elle est partie l’autre matin, se promener au bord du Niven Lake mais qu’elle n’est jamais reparue. Il y a des loups dans les parages, vous le saviez ?

– Non.

– Eh ben , je vous le dis, y a des loups dans les parages. Quand on vient ici, on le sait. Vous, vous ne le savez pas.

– Et ?

(il sourit) Nevermind. »

 

Vu le samedi 8 juin 2019 au Théâtre de la Tempête (Paris)

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Festival d’Avignon 2019, ma sélection Off

Autant vous dire, qu’une fois n’est pas coutume, il y a l’embarras du choix cette année dans le Off d’Avignon. La Manufacture, Les Halles, les Doms sont toujours là, deux autres lieux prennent également de plus en plus de place et proposent cette année encore une programmation alléchante et exigeante : le 11 Gilgamesh Belleville et le Train Bleu, qui en très peu d’années (seulement la deuxième pour le Train Bleu) font déjà office d’incontournables.

Je ne parviens pas à me souvenir combien de festivals d’Avignon j’ai faits. Le premier, c’était en 1996, le dernier, forcément, l’an passé. J’ai fait les trois semaines de festival à deux reprises, encore en 1996 et en 2001, autrement dit dans une autre vie. A la fin d’un séjour, il n’est jamais certain que je revienne l’année suivante. Et pourtant, un manque s’immisce en moi et finalement j’organise mes vacances en fonction de.

Je serai de retour à Avignon du 10 au 16 juillet. L’an passé, j’ai vu 24 spectacles en 8 jours (5 + 3). Mon objectif n’est pas d’en voir autant (trois par jour est une bonne moyenne… et c’est déjà beaucoup), mais de mieux apprécier les spectacles et la ville. Prendre le temps aussi pour voir un film à l’Utopia ou une expo à la Collection Lambert. Bref…

Voici donc les vingt-sept spectacles que j’ai sélectionnés parmi les 1 592 qui se joueront dans les différents lieux du Off (sachant que je compte n’en voir que 18 tout au plus, in inclus, je vous laisse calculer) : (classés par horaire)

(NB : Pour ceux qui repassent par là, j’ai ajouté 3 spectacles à ma sélection initiale qui se trouvent en n° 10, 15, 22)

1/ GUERRE, ET SI ÇA NOUS ARRIVAIT ? de Janne Teller par Laurent Maindon à Présence Pasteur à 9h45

« IMAGINE : Et si, aujourd’hui, il y avait la guerre en France… Où irais-tu ? »

Avec une collègue de l’Occupation Bastille période Tiago Rodrigues. Il est toujours bon de suivre les gens qu’on a croisés ici et là.

2/ CRÂNE de Patrick Declerck, mise en scène d’Antoine Laubin, au Théâtre des Dons à 10h

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© Beata Szparagowska

« Devant nous, un écrivain à qui l’on doit retirer une tumeur. Il s’agit d’une intervention dite de chirurgie éveillée. Il faudra sonder le patient pour être certain de ne pas lui ôter le langage. C’est son outil de travail en quelque sorte et sa raison de vivre peut-être. On nous parlera du deuil impossible pour un chien, de la poésie de Shakespeare, du ridicule accoutrement opératoire et de la dignité qui se loge parfois dans les détails même face à une mort hypothétique. »

J’avais découvert le travail d’Antoine Laubin aux Doms avec « Le Réserviste » d’après un texte de Thomas Depryck. Je suis quelqu’un de fidèle.

3/ LATERNA MAGICA de Dorian Rossel et Delphine Lanza au 11 Gilgamesh Belleville à 10h30

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© Todd Hido

« Ce spectacle est une réinvention pour le plateau de la fausse autobiographie d’Ingmar Bergman. Ce récit sans complaisance, entre mémoires et exutoire psychanalytique, dessine un autre portrait du génie protéiforme. Il se raconte, les souvenirs dérivent, réinventant sa propre histoire pour en mesurer l’étendue et se l’approprier enfin. Bergman fait de sa vie une matière, fertile et fluctuante, pétrie de contrariétés, d’humour et de manques, sédiments propices à l’éclosion de sa créativité. »

Grande impatience avant chaque spectacle de Dorian Rossel, dont je regrette de ne pas encore avoir vu son adaptation du Dernier Métro de Truffaut.

4/ PLAIDOYER POUR UNE CIVILISATION NOUVELLE d’après Simone Weil par Jean-Baptiste Sastre au Théâtre des Halles à 11h25

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Crédit photo : DR

« Simone Weil : figure radicalement à part de la pensée française du XXe siècle. Sa vie durant, elle a cherché jusqu’à l’épuisement des clefs pour tenter de se comprendre et de comprendre le monde. Elle travailla en usine, prit part à la guerre d’Espagne aux côtés des Républicains, avant de rejoindre Londres et la « France Libre », où elle mourût à l’âge de 34 ans. « Elle ne méprisait rien sinon le mépris lui- même » Albert Camus. Après La France contre les robots de Georges Bernanos, Hiam Abbass et Jean-Baptiste Sastre adaptent une partie de la correspondance, L’Enracinement et d’autres textes de cette philosophe qui relèvent ses apports à la philosophie, à la critique politique et à la spiritualité. »

L’idée de voir l’actrice Hiam Abbass dans la salle de la Chapelle m’impressionne au plus haut point, surtout avec des textes aussi majeurs (et on parle de Simone Weil, pas de Simone Veil… j’ai vérifié avant)

5/ MARX ET LA POUPÉE  d’après le roman de Maryam Madjidi par Raphaël France-Kullmann au Théâtre Artéphile à 11h45

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« Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris. À travers les souvenirs de ses premières années, elle raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, l’effacement progressif du persan au profit du français avant de le retrouver pleinement. Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines comme fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction massive. »

Parce que j’aime énormément ce premier roman et qu’aussi j’avais apprécié discuter avec son autrice les deux fois où on s’est vu. (ce n’était pas pour un rendez-vous Tinder, je préfère préciser, nous avons une connaissance en commun qui avait même traîné Maryam à mon anniversaire pour mes 30 ans, autrement dit il y a dix ans, déjà…)

6/ J’AI RENCONTRÉ DIEU SUR FACEBOOK d’Ahmed Madani au 11 Gilgamesh Belleville à 11h50

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©François-Louis Athènas

« Comment une adolescente bien sage et bien protégée par sa maman peut-elle sombrer dans une mascarade pseudo-religieuse d’aventure extraordinaire ? Comment une jeune mère qui est parvenue à s’émanciper du poids de la tradition, de la religion, réagit-elle face à ce qu’elle considère comme une trahison de son combat pour la liberté ? Voilà un vrai sujet de société dans lequel la fiction et la poésie peuvent trouver une voie d’expression qui fera écho chez les spectateurs, et les adolescents. »

Après F(l)ammes, je suis curieux de voir ce que nous prépare Ahmed Madani.

7/ LE MASSACRE DU PRINTEMPS d’Elsa Granat au Théâtre du Train Bleu à 11h50, les jours pairs

Le Massacre du Printemps – Teaser from Elsa Granat on Vimeo.

« J’ai mûri d’un seul coup puis j’ai régressé exactement en même temps. J’ai poussé fort et dans tous les sens. Il m’est arrivé d’accompagner des gens en fin de vie. Des combattants sans monument aux morts. Il y a des événements comme ça qui semblent insurmontables, tu penses qu’ils vont te laisser clouée au sol. Et pourtant tu vas découvrir des forces inespérées qui vont t’inspirer pour inventer des printemps même sur pelouse synthétique. Tu participes aujourd’hui au Massacre du Printemps. Oui j’ai bien dit « Massacre ». »

On dit que je suis fidèle… J’ai découvert Elsa Granat il y a déjà neuf ans avec « J’ai plus pied ». Une amie jouait dans cette pièce. J’ai découvert également Claire Méchin (qu’on connait chez les Blond and Blond and Blond et surtout à revoir dans Les Secrets d’un Gainage Efficace). Mais surtout Elsa Granat… une écriture, un point de vue, un sens de la mise en scène. (et je viens seulement de comprendre le jeu de mots (Mas)Sacre du Printemps…

8/ EXIT de Fausto Paravidino par Anne-Sophie Pauchet à la Manufacture à 12h

Bande-annonce EXIT Tournée / Fausto Paravidino / Anne-Sophie Pauchet from Florent_Houdu on Vimeo.

« A quitte B. A et B se séparent. Plus tard, A rencontrera C et B rencontrera D. Exit c’est l’histoire éternelle de la fin annoncée d’un couple. Et de ce qui pourrait se passer après. L’histoire du renoncement, des échappatoires, des petites lâchetés et des grandes désillusions. Une variation drôle et acide sur la difficulté de concilier le besoin de liberté personnelle et d’émancipation avec un exigeant besoin d’affection et d’une « vie satisfaisante ». Un questionnement sur la crise qui habite ces adultes bourgeois européens parfois autant incapables de courage politique que de courage intime. »

L’idée de revoir Laure Mathis, admirable Doreen dans la pièce éponyme de David Geselson et que j’aime l’écriture de Fausto Paravidino.

9/ L’OISEAU MIGRATEUR de Dorian Rossel à la Maison du Théâtre pour Enfants à 14h

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« Deux blocs noirs, deux comédiens, deux craies pour conter l’amitié insolite entre un petit garçon, sa voisine et un passereau. À contre-courant des temps tonitruants, L’Oiseau migrateur parie sur la simplicité et invite l’imaginaire à se déployer. L’histoire s’esquisse par des dessins à la ligne épurée, avant que le texte prenne le relais. »

Pour les mêmes raisons qui m’amènent à voir Laterna Magica et parce que je ne rechigne jamais à voir un spectacle dit jeune public.

10/ TROUBLE par Philippe Duban et Didier Cousin à Lascierie à 14h (jusqu’au 14 juillet)

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« Initié dans une réflexion libre à la lecture d’écrits de Michel Foucault, le projet s’est construit à travers une coopérative de création sous la direction de Philippe Duban et Didier Cousin. « Trouble » propose une plongée historique atypique autour de l’histoire de la folie qui résonne avec notre époque actuelle. Sur scène, un orchestre d’une quinzaine de musiciens en live, des projections d’images, un trapèze et un chœur d’acteurs danseurs et chanteurs. Porté avec souffle par une équipe de trente artistes, « Trouble » évoque la mue des enfermements, interroge la place des singularités dans les cercles d’appartenances, appelle à l’union dans la diversité. »

Pour avoir déjà officié pendant trois ans en tant que comédien soutien dans une troupe composée essentiellement de jeunes adultes « hors normes », je sais que ce spectacle sera une expérience incomparable. Surtout que la troupe de ce « Trouble » comprend un de ces fameux jeunes aux milles talents cachés (le voir m’imiter un soir de résidence fut un grand moment de… trouble)

11/ LA PAIX DANS LE MONDE de Diastème au Théâtre Artéphile à 14h05

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crédit photo Vanessa Filho

« Cinq ans avaient passé. Puis dix, puis quinze. Le juge peut interdire au coupable d’approcher la victime pour une durée d’au plus cinq ans. Simon n’a pas revu Lucie. Il vit en Suisse, à quelques kilomètres de la maison de Charlie Chaplin. Il lit des livres, il fait du feu. Il ne voit pas le temps passer. Simon se prépare. Au jour où Simon et Lucie seront enfin réunis. Il doit être prêt. Tout doit être prêt. Le monde n’oubliera jamais ce jour. »

Diastème fait partie de ces auteurs, un peu comme Xavier Durringer, qui ont imprimé mon inconscient de leurs thèmes, de leur écriture.

12/ UN DÉMOCRATE de Julie Timmerman à Présence Pasteur à 14h40

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« Une traversée épique à l’humour impitoyable de la vie et de l’œuvre d’Edward Bernays (1891-1995), neveu de Freud, inventeur dans les années 20 de techniques de manipulation des masses sans précédent : la “Fabrication du consentement”. S’inspirant des découvertes de son oncle sur l’inconscient, il vend indifféremment savons, cigarettes, Présidents et coups d’État. Goebbels lui-même s’inspire de ses méthodes pour la propagande nazie – mais Eddie ne comprend pas car Eddie est un démocrate… Où en est la Démocratie à l’ère du Big Data et de l’hyper-communication? »

Ça doit faire trois ans que j’en entends parler, mieux vaut tard…

13/ FLAVIEN par Flavien Bellec au Théâtre du Train Bleu à 15h20

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« Un homme, FLAVIEN, décide de faire un spectacle sur lui. Pudique, il n’a cesse d’éviter le face à face, terrible, avec l’autre, le spectateur. Dans une succession de performances anti-spectaculaires, FLAVIEN tente de donner une représentation idéalisée de lui-même. Une entreprise narcissique impossible qui voit affluer, en miettes et fragments, des souvenirs d’enfances et des fantasmes obscurs, dans un spectacle qui prend peu à peu la forme d’un n’importe quoi poétique. La scène devient alors le théâtre d’une lutte étrange entre FLAVIEN et sa propre représentation, jusqu’à devenir le cimetière de ses identités. »

Je devrais pourtant me méfier. Le Flavien fait partie des Divins Animaux

14/ JOIE d’Anna Bouguereau par Jean-Baptiste Tur au Théâtre du Train Bleu à 16h40

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« Est-ce qu’on est obligé de pleurer à un enterrement ? Est-ce que c’est normal qu’on enferme les morts dans des boites ? Pourquoi on fait plus de slows ? Pourquoi les croque-morts on l’air dépressif ? Qui a choisi cette musique improbable ? Pourquoi la dame au premier rang pleure si fort ? Est ce qu’on a le droit de coucher avec son cousin ? Pourquoi il faut attendre d’être mort pour être couvert de fleurs ? Comment continuer à vivre puisque les gens meurent ? »

J’ai découvert Anna Bouguereau dans « En réalités » et bluffé que je fus, je suis intrigué de voir et entendre ce qu’elle a écrit.

15/ IN-TWO par la Cie Tandaim au Festival Villeneuve en Scène de 18h30 à 22h30

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photo : Gabrielle Voinot

« C’est une petite collection de trois grandes boîtes aux allures de caisses de transport qui vous invite à entrer pour partager une histoire, une confidence, un (jardin) secret… Dans ces confessionnaux du quotidien où vous serez le seul spectateur, les mots de nos auteurs complices vous seront susurrés à l’oreille… Des formes courtes (6 à 8 minutes) à la manière d’un entresort, pour un acteur et un spectateur. »

Du théâtre intime, du théâtre qui ne fait pas mal (entendre : aucune gêne), on m’en a dit grand bien et cela serai aussi l’occasion de revoir peut-être Lucile Oza, une comédienne déjà vu dans mon coup de cœur Avignon 2016 :  Zoom (Gilles Granouillet / Marie Provence)

16/ LES SECRETS D’UN GAINAGE EFFICACE par les Filles de Simone au 11 Gilgamesh Belleville à 18h45

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© Christophe Raynaud de Lage

« Elles sont cinq et écrivent un livre sur le corps des femmes, comme leurs aînées des 70’s. Elles débattent et se débattent avec les hontes et traumatismes liés à ce corps et disent tout haut ce que tout le monde vit tout bas. Elles explorent leur intimité autant que l’Histoire ou la presse et réinventent les raisons de la colère. Des injonctions esthétiques à la transmission mère-fille, des règles au clitoris, elles explosent à grands coups d’autodérision les clichés qui leur collent à la peau. »

Mise à part la comédienne Claire Méchin dont j’ai parlé un peu plus tôt, je vais me laisser convaincre par le bouche à oreille.

17/ LES SIESTES ACOUSTIQUES par Bastien Lallemant à la Collection Lambert avec Là c’est de la musique à 19h

Les Siestes Acoustique de Bastien Lallemant from François GLRN on Vimeo.

« Laboratoire collectif et bienveillant, les Siestes Acoustiques de Bastien Lallemant sont imprévisibles, et réunissent acteurs et dormeurs autour de l’instant. Ne ratez pas l’occasion de faire cette expérience d’écoute musicale et sensorielle dans un cadre exceptionnel et surtout n’oubliez pas…de vous laisser aller à dormir ! »

Parce que j’aurais besoin de dormir un peu. Le problème, c’est que c’est à 19h et que 19h, c’est pas vraiment le bon horaire pour faire la sieste, on s’endort, on se réveille ensuqué, on ne sait plus où on est…

18/ LE GROËNLAND de Pauline Sales par Sylvie Boutley à la Salle Roquille à 21h

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« Cartographie d’une intimité. Monologue d’une femme qui perd le contrôle de sa vie, mais juste le temps d’une nuit … le temps d’aller au Groenland et de revenir… Théâtre d’une parole ironique. Elle fugue à travers les rues d’une ville, la nuit, en compagnie de sa fille, sa chouette son loup. Elle veut l’emmener au Groenland, un pays lointain, un retour à des origines esquimaudes ou un désir qui insiste. »

Les mots de Pauline Sales, la mise en scène certainement très sobre de Sylvie Boutley (que je connais un peu pour avoir travaillé avec elle en 2001 sur un texte de Ronald Laing)

19/ LA DERNIÈRE BANDE de Samuel Beckett par Jacques Osinski au Théâtre des Halles à 21h30

LA DERNIÈRE BANDE
©Pierre Grosbois

« « Viens d’écouter ce pauvre petit crétin pour qui je me prenais il y a trente ans, difficile de croire que j’aie jamais été con à ce point- là. » Chaque année, le jour de son anniversaire, Krapp fait le point sur sa vie et s’enregistre sur un magnétophone. Chaque année, il écoute quelques bandes anciennes et peste contre celui qu’il a été tout en se remémorant certains instants merveilleux et perdus. Il est à la recherche de l’instant T, du moment fondateur, celui de l’amour peut-être. « Sois de nouveau, sois de nouveau ». »

Denis Lavant + Samuel Beckett = un retour forcément déconcertant et inévitable.

20/ 11 SEPTEMBRE 2001 de Jacques Vinaver par le collectif Ildi Eldi au Théâtre des Halles à 21h30

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©C. Raynaud de Lage

« Depuis le 11 septembre 2001, une page nouvelle de l’histoire contemporaine s’est ouverte concernant le terrorisme, non seulement dans les faits, mais aussi dans les consciences. C’est comme si, à force de subir les attentats à répétitions, nous étions devenus plus à même de les accepter comme une normalité. La parole des acteurs, témoins et victimes du drame constitue le coeur de ce texte qui refuse tout jugement : les récits alternent, sans hiérarchie entre eux. Des casques, des micros, une partition sonore. Les comédiens prêtent leurs voix à l’ensemble des personnages, terroristes, rescapés ou hommes politiques. Dans cette atmosphère confinée et intime, le collectif ildi ! eldi évite tout pathos en dépassant la sidération et la saturation d’images par des voix murmurées qui ne peuvent être qu’un souffle. »

Même si je fus quelque peu déçu par « Ovnis » l’automne dernier, je ne raterai pas ce nouveau spectacle du collectif. Et aussi parce que je suis un inconditionnel de Grégoire Monsaingeon !

21/ HÉROÏNES 2 de Dominique Richard par Lucile Jourdan au Théâtre de l’Entrepôt (du 12 au 15 juillet) à 21h30

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« Une femme se cherche, ivre de désir d’amour et d’absence, dans le frais gazon vert de la maison calme, elle prend le temps de délacer les fils emmêlés de sa vie amoureuse. De l’enfance – aux côtés de son frère Paul, double adoré et jalousé – à aujourd’hui, elle suit les rainures de sa mémoire. »

Parce que la pièce était sélectionnée dans le festival Court au Théâtre du Théâtre Berthelot à Montreuil, dont je suis la programmation pour Le Blog de Nestor (un peu de réclame n’a jamais fait de mal) et aussi parce qu’on m’a grandement conseillé de découvrir l’écriture de Dominique Richard.

22/ IPHIGÉNIE À SPLOTT (Gary Owen / Blandine Pélissier) au Théâtre Artéphile à 21h40

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« Effie habite à Splott, un quartier de Cardiff touché par le chômage et la paupérisation. Effie, c’est le genre de fille qu’on évite de regarder dans les yeux, qu’on se permet de juger l’air de rien. Effie, c’est la provocation incarnée. On croit la connaître, mais on n’en connaît pas la moitié. Tous les samedis, elle se jette dans une spirale d’alcool, de drogue et de petits drames, et émerge au bout de trois jours d’une gueule de bois pire que la mort pour tenir jusqu’au bout de la semaine et mieux recommencer. Et puis, un soir, l’occasion lui est offerte d’être plus que ça. »

Je ne sais pas s’il s’agit d’un hasard, mais voir cette pièce au même endroit et à la même heure qu’une certaine Irish Story vue l’an passé est de bon augure. Surtout que la co-traductrice du texte n’est autre que Kelly Rivière (l’autrice et interprète de « An Irish Story », tout le monde suit ?) et que je pourrai y admirer Morgane Peters, que j’avais énormément appréciée dans des pièces jouées avec sa promo de l’ERACM.

23/ LOUISE O’SMAN au Théâtre de la Croisée des Chemins à 21h50

« Chausser des bottes de sept-lieues, devant la folie des Hommes, de ceux qui ne croquent plus la pomme -surtout dans la rue Paradis. Écouter la beauté des ondes, des veilleurs de ponts et des sourdes frondes enfouis dans le bleu endormi. Raconter les frênes trop frêles, les cœurs étouffés sous le satin, la violence des miroirs quotidiens. S’asseoir enfin à l’ombre des mémoires pour chanter l’attente, le manque et l’absence, qui sont peut-être déjà, les premiers signes du printemps. À la fois doux et intime, incisif et courtois, le répertoire de Louise O’sman marque par sa force, son originalité et sa poésie. »

C’est de la chanson, c’est de l’accordéon, c’est aussi un peu de copinage car la demoiselle se produisait également avec les No Man’s Louise que je suivais de Paris à Marseille…

24/ LA CONVIVIALITÉ par Arnaud Hoedt et Jérome Piron au Théâtre du Chapeau d’Ebène à 22h15

La Convivialité, Théâtre National, septembre 2016

« Le spectacle des deux belges qui veulent simplifier la langue française » : tout est faux dans cette phrase. Pas « simplifier » mais faire preuve d’esprit critique. Pas « deux belges», mais deux curieux qui veulent partager les découvertes des linguistes. Pas même la langue, seulement son orthographe. Car l’orthographe, c’est pas la langue, juste le code graphique qui permet de la retranscrire. Nous avons écrit pour dédramatiser, pour réconcilier et aussi parce qu’on a toujours pensé que l’Académie Française avait un vrai potentiel comique. Notez que tout n’est pas faux : il s’agit bien d’un spectacle ! Et drôle en plus ! C’est quand la dernière fois que vous avez changé d’avis? »

Je ne m’en orgueillis jamais assez : je suis le vice-champion départemental des Bouches du Rhône 1991 d’orthographe.

25/ DÉGLUTIS ÇA IRA MIEUX d’Andréa Bescond et Éric Métayer au Théâtre du Balcon à 22h30

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« Déglutis, ça ira mieux est l’histoire d’une femme, Aline, éternelle adolescente de 45 ans, fuyant sa vie, ses responsabilités et surtout son rôle de mère. Lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’une maladie dégénérative, elle se débrouille pour retrouver sa fille, Nina, devenue adulte trop tôt et qui a fait ses bagages depuis longtemps. Les retrouvailles entre ces deux femmes que tout oppose – ou presque – seront déjantées et passionnées. Bien malgré elle, Nina se retrouve emportée par la folie douce et l’humour de sa mère. Aline, elle, a une idée derrière la tête. Faire la paix avec sa fille. Et lui demander l’impossible… »

Je n’ai point vu de spectacles du duo Andréa Bescond / Eric Métayer. Je veux seulement revoir Géraldine Martineau sur scène. C’est dit.

26/ CHARLY CHANTEUR à l’Arrache-Coeur à 22h30

 

« Les ballades spleenétiques sont comme des chansons dépressives mais en plus drôles. Les poèmes-poubelles sont des poèmes récupérés dans une poubelle et mis en musique. Charly Chanteur est un chanteur gourou de la secte du « Spleen », un vrai-faux chanteur qui fait un vrai-faux concert. »

L’acolyte de Léopoldine HH revient à l’Arrache-Coeur tout seul. Pour bien terminer la soirée.

27/ LA 7E VIE DE PATTI SMITH de Claudine Galea par Benoît Bradel à la Manufacture, du 13 au 19 juillet à 23h

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crédit photo Benoît Bradel

« 2 portraits en parallèle, 2 amplis, 3 micros, 1 jeune fille, 1 jeune femme, des guitares électriques. À la fin des années 70, dans un village près de Marseille, une jeune fille timide porte difficilement ses 16 printemps. Jusqu’au moment où elle entend une voix. Celle bien saccadée d’une autre jeune femme maigre et timide. Mais trentenaire celle-ci. C’est Patti Smith qui, avec Horses, entre dans la légende. En adaptant à la scène l’écriture de Claudine Galea, Benoît Bradel signe un trio électrique sur notre irrépressible besoin de liberté. »

Patti Smith + Marie-Sophie Ferdane = deux raisons suffisantes.

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À part ça, j’ai déjà vu et je ne peux que conseiller :

La Légende de Bornéo du Collectif L’Avantage du Doute au Théâtre des Carmes, Désobéir de Julie Berès à la Manufacture (chronique très en retard), Le Champ des Possibles d’Elise Noiraud au Théâtre Transversal, On voudrait revivre par Léopoldine Hummel, Maxime Kerzanet et Chloé Brugnon à la Caserne des Pompiers, Vies de papier par la Cie La Bande Passante au 11 Gilgamesh Belleville, Batman contre Robespierre par le Grand Colossal Théâtre au Théâtre des Gémeaux, En réalités par Alice Vannier au Théâtre du Train Bleu, le Syndrome du Banc de Touche de Léa Girardet au Théâtre du Train Bleu.

Il y a bien deux trois autres pièces que j’ai vues et qui repassent par Avignon mais que je ne conseillerai pas et que je ne mentionnerai pas ici (dans l’onglet AVIGNON 2019, vous pourrez tout de même les trouver, j’y ai même mis des étoiles, on n’arrête pas le progrès !)

Il s’agit bien évidemment d’une sélection complètement subjective. Je le répète, il y a presque 1 600 spectacles programmés dans le Off. J’ai déjà reçu énormément de courriels m’invitant à découvrir certaines pièces. Ça me désole (et déprime aussi) de ne pas pouvoir répondre, je vous prie de bien vouloir m’excuser. Mais n’hésitez tout de même pas à donner vos conseils, vos envies. On sait jamais…

Avignon c’est dans un mois. Et d’ici là…

Et d’ici là, j’ajouterai bientôt trois nouveaux spectacles qui sont arrivés à mes oreilles…

Ps : Pourquoi Off alors que In ? Parce que si In plutôt Out. Ou bien On et Off ? Pourquoi en anglais d’ailleurs ?

Festival d’Avignon 2019 , ma sélection In

On prend de l’avance, on planifie de bonne heure, hormis des spectacles dans le Off (sélection à suivre), je tenterai de voir une ou deux pièces dans le In durant mon « court » séjour (et qu’on ne me montre pas du doigt, comme on me l’a dit l’an passé, je ne vais pratiquement que dans des théâtres subventionnés durant la saison normale, je peux faire des écarts (admirables) dans le Off l’été !) Tout ça pour dire, si je pouvais, je verrais :

1/ ARCHITECTURE de Pascal Rambert dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes du 4 au 13 juillet 2019

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Photo : Marcel Breuer

« Une famille d’artistes n’échappe pas à la tourmente du XXe siècle qui engloutit ses espoirs et son avenir. »

Parfois je me dis que l’addition de talents aussi grands n’est pas forcément un gage de réussite. Le casting fait envie : Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Marie-Sophie Ferdane, Anne Brochet (qui remplace Marina Hands), Arthur Nauzyciel, Stanislas Nordey, Denis Podalydès ou Pascal Rénéric, Laurent Poitrenaux, Jacques Weber (et je reprends mon souffle). « Clôture de l’amour » avait été une vraie claque, « Répétition » une déception (dans le genre, chaque acteur attend son tour pour prendre la parole ou quand Rambert reproduit la recette de « Clôture… » mais avec quatre comédiens), « Actrices » m’avait conquis uniquement grâce à Marina Hands. Bref, je suis très curieux de voir ce spectacle qui, à l’origine, n’était pas prévu pour la Cour d’Honneur.

La pièce sera en tournée en 19/20, notamment aux Bouffes du Nord en décembre prochain.

2/ LE PRÉSENT QUI DÉBORDE NOTRE ODYSSÉE II de Christiane Jatahy au Gymnase du Lycée Aubanel du 5 au 12 juillet

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Photo : Paul Camacho

« Odyssées contemporaines des exilés, contraints par leur douleur à ne pas se souvenir, empêchés par les épreuves de penser demain. »

Je rattraperai ce second volet cet automne au CentQuatre, je ne peux rater la nouvelle création de Christiane Jatahy qui fait partie de mes créatrices préférées.  (aussi parce que la première fois que j’ai vu un de ses spectacles, « Julia » au CentQuatre le 20 septembre 2013… je m’en souviens parce que… non… rien…) Cette fois-ci, elle sera à la lisère du théâtre documentaire. Il y aura aussi un peu d’Amazonie et quand on sait ce qu’il s’y passe aujourd’hui…

3/ PHÈDRE ! de François Grémaud à la Collection Lambert du 11 au 21 juillet

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Photo : Loan Nguyen

« Sur scène, une drôle de conférence sur Phèdre, par un comédien-professeur qui se laisse déborder par sa passion… »

L’humour et l’intelligence de François Grémaud m’avaient emballé lors des Conférences de choses qu’il avait co-écrites avec Pierre Mifsud. Il est ici une nouvelle fois à la mise en scène et à la conception de ce nouveau « cours » et j’attends avec impatience cette relecture du classique de Racine.

Ce spectacle est également présent dans la programmation du Théâtre de la Bastille pour la saison prochaine.

4/ OUTSIDE de Kirill Serebrennikov à l’Autre Scène du Grand Avignon – Vedène du 16 au 23 juillet

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« Images, poèmes, corps urbains. La vie de l’artiste chinois Ren Hang mise à nue par le regard incisif et résistant de Kirill Serebrennikov. »

Outre l’aspect politique que revêt la présence à Avignon de Kirill Serebrennikov, nul doute que ce spectacle sera à la hauteur des attentes que nous portons envers le créateur de « Les Âmes Mortes » et des films « Le Disciple » ou « Leto ».

5/ GRANMA. LES TROMBONES DE LA HAVANE par le Rimini Protokoll au Cloître des Carmes du 18 au 23 juillet

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Photo Doro Tuch

« L’histoire de quatre petits-enfants de la Révolution cubaine qui, aux côtés des anciennes générations, décident désormais du destin de leur île. »

Le Rimini Protokoll fait partie de mes révélations tardives de la saison dernière. Après leur installation autour de la mort « Nachlass », voici donc une vision de Cuba aujourd’hui.

La pièce sera également présentée à la Commune d’Aubervilliers dans le cadre du Festival d’Automne.

6/ A LEAF par Célia Gondol et Nina Santes aux Hivernales – CDCN d’Avignon du 6 au 8 juillet

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photo Scribe

« A Leaf est un concert chorégraphique conçu comme une spirale vibratoire, où la frontière entre réalité et fiction s’efface doucement. »

Après avoir découvert son travail organique ce printemps avec « Hymen Hymne », je ne peux que tenter de découvrir ce que Nina Santes peut avoir en tête. En réalité, je ne serai pas encore présent, mais j’essaierai la transmission de pensées.

7/ VIVE LE SUJET ! SÉRIE 4 – CE JARDIN de Ina Mihalache et Madeleine Fournier au Jardin de la Vierge du Lycée Saint-Joseph du 17 au 23 juillet

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image Marie Prunier

« Deux femmes tentent de mettre en pratique la sororité. Elles voudraient s’aimer simplement, se désirer aussi peut-être, mais ce n’est pas si simple dans une société patriarcale qui met les femmes en compétition les unes contre les autres. Ce Jardin ouvre un espace d’exploration et d’exorcisation des relations qui existent entre elles avant même qu’elles se soient rencontrées. »

Je suis un des admirateurs de la première heure de Ina Mihalache alias Solange te parle. Il est heureux de la voir ailleurs que sur YouTube, de suivre son évolution, toujours là où on ne l’attend pas, toujours aussi audacieuse et exigeante.