Loretta Strong (Copi / Florian Pautasso)

(de quoi ça parle en vrai)

« Une femme parle au téléphone, sans logique ni raison. A ses dires, elle est dans le cosmos, et traverse une série de situations de crise. Il y a des rats et de l’or, des accouchements et des meurtres. Soumise à un dispositif scénique tour à tour aliénant et libérateur, l’interprète est conduite jusqu’aux limites de son humanité, éprouve le chaos et se frotte à l’infiniment grand. Si le rire survient, il est glaciaire. » (source : ici)

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Capture d’écran du teaser vidéo

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Je pense n’avoir jamais vu/lu de pièces de Copi*. Et pour être honnête, je n’ai aucune idée du personnage qu’il était, même si j’ai cru comprendre qu’il était quelqu’un de singulier.

Je ne pouvais pas mieux tomber en voyant donc se confronter l’univers de Copi et celui de Stéphanie Aflalo aux avant-postes et de Florian Pautasso aux manettes. La comédienne est un drôle d’animal qui sait jouer de son visage, de son corps, de sa diction, tant et si bien qu’on reste fasciné par ce qu’elle dégage durant cette heure où elle est seule en scène. Dans l’espace familier du bureau, elle nous emmène à des années lumière de la stratosphère pour un moment théâtral qui ne ressemble à rien de ce que l’on a pu voir jusqu’à présent. Il n’est pas étonnant de constater qu’il n’y a presque aucun travail sur la lumière ou le son. Tout repose sur les épaules de Stéphanie Aflalo qui enchaine à une vitesse folle les phrases absurdes de Copi.

Cette Loretta Strong est bien un objet théâtral non identifié, à la langue et au corps qui déconcerteront certains, mais qui est assurément une découverte (de 1974, je sais…)

*après verification, oui : Les Quatre Jumelles par Jean-Michel Rabeux au Théâtre de la Bastille en 2012

 

LORETTA STRONG

De Copi

Mise en scène : Florian Pautasso

Avec : Stéphanie Aflalo

Production : Les divins Animaux

 

(une autre histoire)

C’est tout neuf ici, je veux dire ce théâtre où je n’ai jamais mis les pieds. Sur mon billet, ils ont oublié un S à mon nom de famille. Je n’ai rien dit. Je m’assois, consulte mon téléphone mais je ne capte pas. Alors je regarde les gens autour de moi. J’ai comme l’impression que je suis entouré à 90% de gens du théâtre. Je l’ai vu où, lui ? Elle me dit quelque chose, elle.

Tout le monde me regarde. Je ne comprends pas. Je n’ai pourtant pas oublié de me laver aujourd’hui. Le mec en face de moi embrasse sa copine et me regarde avec insistance. Me suggèrerait t-il un ménage à trois ? Cela serait une première. Y a une autre nana aussi pas loin qui regarde… mes cheveux… Tout est en place. Serait-ce le bouton de mon pantalon manquant qui les émoustillerait ? (Oui, ok, j’ai pété le bouton et n’ai toujours pas pris le temps de le recoudre. C’est parce que j’ai pris du poids, mais j’ai de bonnes raisons, que je n’évoquerai pas ici) Ça ne se voit pas, la ceinture se charge du reste, je précise. Ou bien serait-ce ma nouvelle façon de lacer mes lacets ?

Y en a même qui rient en me montrant du doigt. Je… Je… Mais… Comme dans un mauvais rêve… Travelling compensé (Travelling Arrière et Zoom Avant).

L’autre jour, j’ai enfin revu mes amis de Marseille. Ils m’ont souhaité mon anniversaire avec presque trois mois de retard et m’ont dit : « Tu verras, à partir de quarante, tout fout le camp. Et ça commence par la vue. » Je n’avais pas percu que tous ces gens avaient en fait l’oeil sur l’écran situé au-dessus de ma tête. Un écran qui diffusait des extraits des spectacles de la programmation du théâtre.

 

vu le samedi 23 mars 2019 à l’Etoile du Nord, Paris

prix de ma place : 7€ (tarif WeClap)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

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