(quand on ne lit pas la bible)
Ex Anima ? L’histoire d’un échange d’âme qui tourne mal ?
(de quoi ça parle en vrai)
Comme un souffle de l’âme, « un cheval hennit quelque part, jusqu’à la fin du monde »*…
Voilà presque trente ans qu’au cœur de l’Aventure Zingaro les chevaux vivent et travaillent à nos côtés. Ils sont les inspirateurs de nos créations, notre moteur de désir. À leur contact, nous avons appris à nous ensauvager pour recevoir les leçons qu’ils ont bien voulu nous enseigner et comprendre qu’ils sont une ‘‘partie mémorielle de nous-mêmes’’ **. Pour cette ultime création, je souhaiterais les célébrer comme les acteurs véritables de ce ‘‘théâtre équestre’’ si original… Montrer un rituel sans mémoire, une cérémonie où le spectateur se surprendra à voir l’animal comme le miroir de l’humanité. Pour cela nous devons apprendre à nous dépouiller de notre ego, de notre corps individuel au profit d’un corps partagé, anonyme… N’être plus qu’une présence en retrait et devenir des ‘‘montreurs de chevaux’’ et avec eux, défricher des terres nouvelles… BARTABAS (* Joseph Delteil ** Michel Onfray) (http://bartabas.fr/theatre-zingaro/spectacles/)
(ceci n’est pas une critique, mais…)
Deuxième spectacle signé Bartabas que je vois de mes yeux vus. Le premier baignait au son de Tom Waits et était accompagné par des anges. Il m’avait fait grande impression, notamment grâce au lieu magique qu’est le théâtre Zingaro, le survol des écuries…
Cette fois-ci, on nous promet un spectacle sans humains. Ou presque. L’homme, le dresseur restera en retrait, à l’image du grand Manitou Bartabas, tapi dans l’ombre mais veillant au grain à ce que tout soit parfait. Or, par définition, mettez deux canassons tout seuls sur scène, rien ne sera parfait et c’est ça qui est génial. On les voit récalcitrants, cabotins… Nous ne savons pas ce que nous regardons ni où nous allons. Cela fait-il partie du spectacle, ça commence quand, ça finit quand ? C’est une expérience quasi mystique à laquelle nous invite Bartabas et toute son équipe, durant laquelle l’animal et l’anima ne font qu’un (latin jusqu’en seconde). Moi qui n’ai jamais monté un seul cheval de toute ma vie (et ici, dois-je le préciser, aucun cheval n’est monté), je suis resté fasciné du début à la fin, ou presque. Je dis presque, car, hormis l’absence d’effet de surprise de la première fois, on peut ressentir quelques longueurs, mais largement compensées par une musique jouée en direct par des musiciens maîtrisant de multiples instruments de toutes origines (je ne pouvais pas faire plus vague, désolé… y avait le machin qu’on voit dans les westerns, comme un élastique…)
Mais surtout, à l’heure où on parle régulièrement de la souffrance animale, on ne peut s’empêcher de se demander : « Mais comment ont-ils fait ? A quoi réagissent les chevaux ? Une odeur, un ultra-son, une caresse, un toussotement ? Combien de temps pour ce résultat ? » (liste non exhaustive)
On reste en tout cas ébahi devant la beauté de ces chevaux, de gabarits et d’origines différents (je me souviens des chevaux courts sur pattes en Islande…). Dommage que ce spectacle ne se termine par une scène plutôt graphique, pour aller dans l’euphémisme (voir la section « une autre histoire »). On préferera garder en mémoire les sons, les parfums, le mouvement équestre et la liberté.
vu le mardi 30 janvier 2018 au théâtre Zingaro, Aubervilliers
prix de la place : cadeau anniversaire
EX ANIMA
Une création du Théâtre équestre Zingaro
Conception, mise en scène, scénographie : Bartabas
Musique Originale : François Marillier, Véronique Piron, Jean-Luc Thomas, Wang Li
Jusqu’au 4 mars 2018 au théâtre équestre Zingaro (Aubervilliers), du 19 avril au 13 mai 18 à Bourget-le-Lac, du 28 septembre au 24 octobre 18 à Caen.
(une autre histoire)
Un cheval mécanique ? Non. Un engin en forme de cheval avec un trou à la place de la queue (de cheval) pour accueillir la semence de l’étalon qui s’approche. Comment dire ? Je n’ai jamais vu ça. Comment appelle-t-on ce genre de… un étalon ? Pourtant j’ai déjà vu des films à caractère pornographique et… je me suis caché les yeux. Je n’ai jamais vu un tel membre. Il avait peine à trouver où était le trou, ça me rappelle quelqu’un… Euh… non, non… la piste est glissante, je ne dois pas m’y engager, même si c’est toujours bon signe quand c’est glissant. Je m’enfonce. Je ne devrais peut-être pas dire ça. On pourrait se méprendre, je ne suis absolument pas obsédé.
Attendez, je remets mon pantalon, j’aime me mettre à l’aise quand j’écris. Je m’imagine à une autre époque trempant ma plume… tout en trempant mon biscuit… J’ai honte. Je manque de sommeil, il faut dire. J’essaie de trouver un sous-entendu graveleux pour enchainer, mais je n’y arrive point. Je vous l’ai dit, je manque de sommeil. Je m’endors toujours facilement, mais je me réveille au milieu de la nuit, souvent à la suite d’un cauchemar. Je rêve qu’il n’y a plus rien là où je fais pipi. Vous me direz… enfin… l’une d’entre vous pourrait dire : Déjà qu’il faut bien chercher en temps normal… Purée, je m’étais promis de ne pas en parler ! Je n’ai donc plus rien. Mais y a même pas de trou à la place et j’ai envie de faire pipi.
La vérité, c’est que je ne sais pas où cette histoire va. Ou plutôt si, elle part à vau-l’eau. Encore de l’eau et ça me donne encore envie de faire pipi. Et du coup (je viens d’utiliser mon joker « du coup » du mois), je ne sais plus si j’ai envie de faire pipi en vrai ou seulement dans mon rêve. Une fois j’ai rêvé que j’étais aux toilettes…
De quoi je parlais ? De la queue du cheval. Est-ce qu’on peut en faire des tresses ?
Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito