La peste c’est Camus mais la grippe est-ce Pagnol ? (Les Chiens de Navarre / Bouffes du Nord)

(de quoi ça parle en vrai)
« Dans ce contexte sanitaire et culturel exceptionnel, j’ai proposé aux acteurs qui ont fait l’histoire des Chiens de Navarre de se réunir, pour dix soirées et d’inventer un spectacle différent chaque soir. De jouer ou lire une pièce qui n’a jamais été écrite à chaque représentation. Nous revenons ainsi aux principes fondateurs de la compagnie : la totale improvisation. Libre, jubilatoire et explosive. Pour le meilleur et surtout (nous espérons) pour le pire. » Jean-Christophe Meurisse (source : ici)

(ceci est une chronique totalement improvisée… ce qui ne change pas vraiment de mes habitudes)
Comme le petit vieux que je commence à devenir (tu la sens la crise de la quarantaine ?), j’avais pris mes devants, bien avant tout ce qui se passe présentement et m’étais procuré une place pour une séance en matinée à 16h. Premier rang, côté jardin. Il est bien illusoire d’écrire quelque chose sur un spectacle qui ne sera jamais le même, d’une représentation à une autre.
Six acteurs lisent une pièce qui n’existe pas : « Le monde d’après 2.0 #(…) ». Les feuilles blanches volent, les comédiens font semblant de lire des mots et des phrases.
Ça fait du bien, de rire, parfois. J’aurais pu voir une comédie lambda, du boulevard par exemple. Mais ça, ça ne me fait même pas sourire. Non, les Chiens de Navarre, eux, me font rire. Même quand ils sont moins bons, même quand je vois les ficelles.
Les comédiens jouent des états, des sentiments. Céline Fuhrer dit ces mots : « Je suis la liberté d’expression et on m’a décapitée » et laisse sa place à un autre camarade. Les larmes aux yeux. Puis je ris. Parce que ça rebondit, ça ne s’écoute pas forcément, ça cabotine un peu, certaines ficelles sont un peu trop voyantes. Je suis incapable d’improviser. C’est un peu ma hantise quand je participe à un atelier théâtre, mais je sais, je vois. Ici, on voit que tout n’est pas improvisé, parce qu’il y a des béquilles. Mais ça fait du bien de voir les réactions des comédiennes et des comédiens quand l’une ou l’autre tente de les surprendre.
On joue avec le gel hydroalcoolique, on parle d’un facteur, d’un changement de schwexe, de Tchekhov, du Professeur Raoult et de ses clones, du Théâtre et de son double, de Camille Claudel qui bouffe les couilles de Rodin, on y mange une raclette, on y chante, je m’esclaffe grâce à Jean-Luc Vincent, Alexandre Steiger, Manu Laskar, pour ne citer qu’eux.
Ça fait du bien. Ça m’a fait du bien.
Même s’il m’a coûté 25€ en catégorie 2 pour une heure de spectacle – je suis radin, l’ai-je déjà mentionné ? – c’est un cadeau que nous font Jean-Christophe Meurisse et tous les anciens, les actuels et les futurs Chiens de Navarre. On revient aux bases : ça fait quoi quand on met une douzaine d’acteurs ensemble ? Ces acteurs-là, précisément.
Ce soir, les autres soirs, les spectateurs verront un autre spectacle, peut-être d’autres acteurs (j’espèrais revoir Maxence Tual, Thomas Scimeca, Pascal Sangla ou Solal Bouloudnine, mais ce ne fut pas le cas).
Parce que ce soir ne se répètera jamais…

LA PESTE C’EST CAMUS MAIS LA GRIPPE EST-CE PAGNOL ?
Performance conçue par Jean-Christophe Meurisse
Avec Caroline Binder, Céline Fuhrer, Jean-Luc Vincent, Manu Laskar, Olivier Martin-Salvan, Alexandre Steiger, Matthias Jacquin, Charlotte Laemmel, Cédric Moreau, Stéphane Soo Mongo, Adèle Zouane…
Jusqu’au 24 octobre 2020 aux Bouffes du Nord (Paris)

Vu le samedi 17 octobre 2020 à 16h aux Bouffes du Nord (Paris)
Prix de ma place : 25€ (abonnement)
Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

La Brèche (Naomi Wallace / Tommy Milliot / CentQuatre)

(de quoi ça parle en vrai)

« Dans les années 1970, quatre adolescents scellent un pacte pour protéger le plus fragile d’entre eux. Ils se retrouvent quatorze ans plus tard : Acton est mort. Avec La Brèche de Naomi Wallace, Tommy Milliot explore les rouages d’une tragédie qui, tout en dressant le portrait d’une jeunesse sensible, dévoile les violences de l’Amérique moderne. » (source : ici)

© Christophe Raynaud de Lage

(ceci n’est pas une critique, mais…)

La jeunesse américaine des années 70 est décidément une source d’inspiration inépuisable, puisqu’après le traumatisant « Jerk » de Dennis Cooper (mise en scène de Gisèle Vienne avec Jonathan Capdevielle), voici donc une nouvelle pièce qui dépeint les relations « tout à fait saines » entre quatre adolescents du fin fond des États-Unis. La comparaison s’arrêtera là, mais j’aime bien trouver des points de contact avec d’autres pièces. Aussi me suis-je amusé à entendre de nouveau la chanson « Nights in white satin », une semaine après l’avoir entendue dans « Le Côté de Guermantes », mais je m’égare.

La narration est hyper claire. Nous assistons à des aller retours entre 1977 et 1991. Au départ, ils étaient quatre : Frayne, Hoke, Judith et Acton. Ils ne seront plus que trois, quatorze ans plus tard, après le décès d’Acton, que nous ne verrons pas dans sa version adulte. Les époques s’alternent, voire s’entrechoquent. Parce que la disparition d’Acton n’est pas anodine, parce que les trois qui restent, dont la soeur d’Acton, ont une certaine responsabilité dans la mort de celui-ci, un suicide.

Les jeunes acteurs qui constituent la troupe sont tous très crédibles et nous embarquent totalement dans ce drame. Ok, y en a un qui m’a un tout petit peu agacé, tellement je voyais les ficelles de son jeu (mon personnage a un tic, donc, de manière régulière, je vais me gratter la joue gauche…) et ce fut une des rares fois où j’eus envie de crier : « Mais bordel, articule, on ne comprend rien, et encore tu es sonorisé ! » En parlant de sonorisation, j’étais placé au quatrième rang et c’était plutôt gênant ce micro-décalage entre la voix qu’on entendait et le son.

La mise en scène est simple et efficace, les créations sonore et lumineuse apportent beaucoup à cette atmosphère pesante. Le tout souligne la cruauté, la bêtise de ces personnages. Et le long silence avant les applaudissements et les saluts en disent long sur l’impact de cette pièce sur les spectateurs.

Même si je ne fus pas aussi bousculé qu’après le fameux « Jerk », « La brèche » n’en reste pas moins une pièce dont on ne ressort pas indemne. (il est toujours bon de ressortir ce genre de formules de temps en temps)

LA BRÈCHE

texte : Naomi Wallace (traduction : Dominique Hollier)
mise en scène et scénographie : Tommy Milliot
dramaturgie : Sarah Cillaire – lumières et régie générale : Sarah Marcotte – sons : Adrien Kanter – conception et construction décor : Jeff Garraud – assistant mise en scène : Matthieu Heydon
avec : Lena Garrel, Matthias Hejnar, Roméo Mariani, Dylan Maréchal, Aude Rouanet, Edouard Sibé et Alexandre Schorderet

À Aix-en-Provence les 17 et 18 novembre 2020 puis à Reims du 16 au 18 mars 2021

(une autre histoire)

En arrivant au Cent Quatre, avec mon programme, on me donne une étiquette « Ceci n’est pas une place ». Je suis étonné. Je n’avais pourtant pas annoncé mon arrivée, j’avais payé ma place.

Je dis : Vous voulez dire « Ceci n’est pas une critique. »

Il dit : Pardon ?

Je dis : « Ceci n’est pas une critique ». Sur l’étiquette, il est écrit « Ceci n’est pas une place ». « Ceci n’est pas une critique », c’est moi. « Ceci n’est pas une place », ceci n’est pas moi.

Il dit : Je ne comprends pas.

Je dis : Moi non plus.

Il dit : Ceci n’est pas une place.

Je dis : Une critique.

Il dit : Une place.

Je dis : Une critique. Je suis très fort à ce jeu-là.

Il dit : Ceci n’est pas un jeu.

Je dis : Une critique.

Il dit : Ceci n’est pas convenable.

Je dis : Critiquable alors ?

Il ne dit rien.

Je ne dis rien.

Il scanne mon billet et me laisse passer sans rien me dire d’autre. Autour de moi un groupe de lycéens, cette masse m’emporte en son sein. Je ne peux fuir. Je lance un regard éploré à l’agent d’accueil.

Il dit : Ceci n’est plus possible.

Vu le samedi 10 octobre 2020 au Cent Quatre (Paris)

Prix de ma place : 12€ (abonnement)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

L’Habilleur (Ronald Harwood / Vincent Goethals/Théâtre Municipal Berthelot – Jean Guerrin)

(de quoi ça parle en vrai)

Janvier 1942, L’Angleterre est en proie aux bombardements nazis ; les acteurs valides sont sous les drapeaux, les théâtres brûlent. Dans ce chaos, une troupe de province s’apprête à jouer le Roi Lear. Le ” maître ” qui dirige la troupe et joue chaque soir les rôles titres des pièces de Shakespeare, se prépare, mais son esprit s’échappe, son corps à bout de nerfs, le trahit. Incapable de se résoudre à l’annulation de la représentation, Norman, l’ombre du maître, son ” habilleur “, à son service depuis 16 ans, le réconforte, l’encourage et se démène contre l’avis des autres comédiens, pour qu’il assure la représentation… (source : ici)

Crédits photo : Mark Maborough

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Je ne sais pas par quoi commencer : dois-je mentionner qu’on m’avait proposé d’interviewer le metteur en scène pour le Blog de Nestor, mais que cela n’a malheureusement pas pu se faire; que j’ai étudié la biographie de celui-ci (que je ne connaissais que de nom) et que j’ai découvert qu’il fut le précédent directeur du Théâtre du Peuple à Bussang et qu’il est un amoureux de l’écriture théâtrale contemporaine francophone, dont les Québécois Carole Fréchette et Steve Gagnon; enfin, que, malgré l’aspect « théâtre dans le théâtre » de cette pièce de Ronald Harwood, j’avais quelques a priori, tout simplement parce que je n’ai pas l’habitude de voir ce type de pièces ?

Autant le dire tout de suite, j’en suis sorti assez enthousiaste.

Il se dégage de cette pièce un charme désuet (ce n’est pas péjoratif, il faut seulement entendre qu’il n’y a presqu’aucun effet de mise en scène, comme on a l’habitude de voir aujourd’hui quand on fréquente assidûment les scènes subventionnées – voir la quasi-totalité des pièces que je chronique). La majorité des scènes se déroule dans la loge du Maître, cet acteur charismatique qui vit les dernières heures de sa vie et qui ne serait rien sans son « habilleur », homme à tout faire, répétiteur… La mise en scène est discrète, ingénieuse quand il s’agit de reproduire certaines scènes du « Roi Lear » – la pièce se passe avant, pendant et après la représentation. D’ailleurs, c’est dans ces occasions où nous voyons la troupe au grand complet, s’agiter, faire corps pour faire vivre la pièce. Il y a cette histoire, inspirée par la propre vie de Ronald Harwood, qui fut cet habilleur pour Sir Donald Wolfit de la Shakespeare Company dans les années 50, passionnante. Il y a cette mise en abyme : le théâtre dans le théâtre. Il y a ce parallèle : jouer, quoi qu’il en coûte. Ici les bombardements, aujourd’hui la pandémie. (la mise en abyme de la mise en abyme est que les comédiens de la pièce ont dû répéter et jouer sans leur metteur en scène les dix derniers jours avant la première représentation – la comédienne Camille Grandville y a fait allusion lors des saluts – d’ailleurs, je ne sais même plus si ça en est une, de mise en abyme. Comme quand on répète plusieurs fois le même mot jusqu’à en perdre le sens). Il y a les acteurs. Car il s’agit bien d’un bel écrin pour les deux acteurs principaux Bernard Bloch (Le Maître) et Marc Schapira (l’Habilleur) qui sont impériaux (je suis d’humeur superlative, si je puis dire). Et quand on est au premier rang, on prend des leçons de jeu.

En somme, cette pièce fut une surprise et ça fait du bien d’être surpris. Surtout quand c’est des bonnes (surprises).

P.S. : Jusqu’à présent, tout s’est toujours bien passé dans les théâtres où je me suis risqué. Le protocole sanitaire y est appliqué, à priori tout le monde garde son masque sur le nez (ok, j’étais ici au premier rang, je ne pouvais point vérifier) et en plus, quand on vient seul, on a les deux accoudoirs, que demande le peuple ?

L’HABILLEUR

Écriture : Donald Harwood (traduction de Dominique Hollier)

Mise en scène : Vincent Goethals

Avec Bernard Bloch, Marc Schapira, Camille Grandville, Muranyi Kovacs, Baptiste Roussillon, Jeanne Hirigoyen

Dramaturgie : Bernard Bloch – Scénographie : Anne Guilleray – Costumes : Dominique Louis, assistée de Sohrab Kashanian – Lumières : Philippe Catalano – Environnement sonore : Bernard Vallery

Jusqu’au 10 octobre 2020 au Théâtre Municipal Berthelot – Jean Guerrin (Montreuil) puis à Metz les 14 et 15 janvier 2021.

(une autre histoire)

Je n’ai pas de mémoire. Mon disque dur est plein. Par exemple, j’oublie les prénoms. Même des personnes que j’ai cotoyées une année durant. Deux mois après, j’ai toutes les difficultés du monde à me souvenir. Pareil pour les textes que je suis sensé apprendre pour mes différents ateliers. Je serais incapable de vous ressortir les répliques de mes derniers rôles. Pourtant, je me souviens de tout ce que j’ai appris avant 2001. Pas tout, faut pas exagérer, mais le début et la fin, oui.

« Apprenez que notre royaume, nous l’avons divisé en trois. (…) Va-t-en ! Fuis mon regard ! »

Ça, c’était ma scène du Roi Lear quand j’étais au lycée, en première, en bac L option théâtre. (oui, c’est le retour de Tonton Axel qui raconte ses petites anecdotes). J’ai toujours la vidéo. C’est aujourd’hui irregardable, comprenez très mauvais. Mais nous étions jeunes et insouciants. Nous étions vêtus d’un débardeur blanc ou noir (c’était avant que ma pilosité me joue des tours), d’un pantalon blanc ou noir (le mien ressemblait à celui d’Aladin, on se moquait de moi, les gens sont cruels parfois) et restions présents sur scène durant toute l’intégralité du spectacle.

A la fin, tout le monde devant tomber avant le noir. Or, une de nos camarades a décidé qu’elle ne tomberait pas et qu’elle dirait un court monologue qu’elle avait appris. Nous étions toutes et tous par terre et ne savions que faire. Comme si nous nous étions connectés par télépathie : « Qu’est-ce qu’elle fout ? Purée ! Elle fout tout en l’air. On va lui foutre la misère dans les coulisses. » Noir. Applaudissements. Le plus beau moment de ma vie sur scène, je crois bien. Jamais plus je n’ai eu cette sensation-là, à ce moment-là. Nous étions euphoriques. Nous avions joué ensemble. C’était mauvais. Mais le groupe était là. Comme si nous avions tout oublié.

Ok, on lui a foutu la misère dans les coulisses.

Vu le mercredi 7 octobre 2020 au Théâtre Municipal Berthelot – Jean Guerrin (Montreuil)

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Le Côté de Guermantes (Marcel Proust / Christophe Honoré / Comédie Française)

(de quoi ça parle en vrai)

Pour sa première collaboration avec la Comédie-Française, Christophe Honoré porte à la scène le troisième tome des sept qui constituent « À la recherche du temps perdu », dont Proust débuta l’écriture en 1913. (source : ici)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Je n’ai jamais lu Proust. C’est dit, c’est dit, passons à autre chose. Je fais partie de l’équipe « tout peut être transposé au théâtre : films, romans, bandes dessinées… », parlons plutôt de la pièce en elle-même.

Alors oui, j’avais peur de la durée, de ne pas comprendre. Pour plaisanter (à moitié), je disais que je m’étais couché de bonne heure, que j’avais dormi dix heures la nuit précédente, pour être frais et dispo. Je ne sais pas si c’est grâce à cela, mais j’ai presque tout compris. Nous suivons donc Marcel qui rêve de voir ce qui se passe du côté de la famille de De Guermantes.

Je pense que je vais imprimer en lettres d’or la réplique de Clémence Poésy dans le film de Christopher Nolan, « Tenet » : « Don’t try to understand it. Feel it. ». On n’entend pas tout, on ne comprend pas tout. Un preneur de son se balade sur la scène, sonorise les acteurs puis s’en va. Les voix se mêlent, on pioche ce qu’on veut bien piocher, on est comme Marcel, on se laisse embarquer, on laisse notre esprit divaguer, au milieu de cette bourgeoisie, on perçoit la vacuité de ce monde alors même que l’Affaire Dreyfus est au centre de toutes les discussions.

Crédits photos : Jean-Louis Fernandez

Même si « Le Côté de Guermantes » n’est pas aussi euphorisant que furent ses précédentes pièces « Nouveau Roman », « Fin de l’Histoire » ou « Les Idoles » (il manque une Marlène Saldana, même si son fantôme, ainsi que celui de Pina, planaient sur les quelques secondes dansées), il n’empêche que Christophe Honoré n’en finit pas de me convaincre en tant que metteur de scène de théâtre (au cinéma, c’est plutôt du 50-50). Aussi par son sens de l’espace, grâce aux scénographes Alban Ho Van et Ariane Bromberger, toujours aussi impressionnant, que par le choix de la bande son adéquate (petite béquille, certes, mais toujours de bon goût, avec les Moody Blues ou Cat Stevens), sans oublier l’excellence de la distribution, déjà vue ici ou là (je ne suis pas un habitué de la maison Comédie Française) : Stéphane Varupenne et Sébastien Pouderoux en tête (ah… souviens-toi « Comme une pierre qui… »), Elsa Lepoivre toujours aussi captivante, Serge Bagdassarian (qui a son moment de cabotinage, hyper maîtrisé) et tous les autres – ça fait du bien de voir autant d’acteurs et d’actrices sur scène, ensemble.

Comme Marcel, il faut se laisser happer par « Le Côté de Guermantes » et nul besoin d’avoir un Master en littérature proustienne pour cela.

LE CÔTÉ DE GUERMANTES

Avec Claude Mathieu, Anne Kessler, Eric Génovèse, Florence Viala, Elsa Lepoivre, Julie Sicard, Loïc Corbery, Serge Bagdassarian, Gilles David, Stéphane Varupenne, Sébastien Pouderoux, Laurent Lafitte, Rebecca Marder, Dominique Blanc, Yoann Gasiorowski et avec Aksel Carrez, Mickaël Pelissier, Camille Seitz, Nicolas Verdier, Romain Gonzalez

Adaptation et mise en scène : Christophe Honoré

Scénographie : Alban Ho Van et Ariane Bromberger – Costumes : Pascaline Chavanne – Lumière : Dominique Bruguière – Son : Pierre Routin – Travail chorégraphique : Marlène Saldana (!!!) –  Maquillages : Vesna Peborde – Assistanat à la mise en scène : Aurélien Gschwind et Sébastien Lévy – Assistanat aux costumes : Claire Fayel, costumière de l’académie de la Comédie-Française – Assistanat à la lumière : Nicolas Faucheux et Pierre Gaillardot

Jusqu’au 15 novembre 2020 au Théâtre Marigny (Comédie Française, hors les murs)

(une autre histoire)

– On n’y voit pas grand chose, là.

– C’est vrai.

– Vous y voyez mieux, vous ?

– Pas tellement, non.

– Il y a quand même un bon tiers de la scène qu’on ne voit pas.

– Oui. On peut apercevoir le reflet de ce tiers dans le miroir, en face, cela dit.

– Oui… Non. Je vais demander si on peut changer de place… (un instant plus tard) L’ouvreuse me dit que non, que c’est complet, qu’à cause du Covid, on doit rester là où on est. N’importe quoi… le Covid ! C’est pas permis, c’est frustrant même.

– C’est comme ça quand on a choisi une place en catégorie C à seize euros. Je suis radin, j’ai un strapontin, est-ce que je me plains ?

– Vous n’êtes pas très civil… Et si je me lève pour regarder, je vous gêne ?

– Comme vous êtes un rang devant moi, ben oui.

– Ah…

Vu le samedi 3 octobre 2020 au Théâtre Marigny (Paris

Prix de ma place : 16€ (cat C)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito