Uneo uplusi eurstragé dies (Sophocle / Gwenaël Morin / La Villette / Festival d’Automne)

(de quoi ça parle en vrai)

« Uneo uplusi eurstragé dies met en scène trois mises à mort à partir de l’oeuvre de Sophocle : celle d’Ajax, d’Antigone et d’Héraclès. Du lever du jour au zénith de midi, la force tragique antique et l’urgence théâtrale de Gwenaël Morin se mêlent, entre épure scénique et rituel singulier. » (source : ici)

Crédits photos : Emilie Zeizig

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Ici, on avait aimé les Molière de Vitez repris par Gwenaël Morin, ainsi que Le Théâtre et son double (mon dernier spectacle avant le confinement). Pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi, ce triptyque commence à 6h30 du matin et dure près de cinq heures (avec des pauses quand même et du café ou du thé). Sophocle se mérite. Je me souviens d’une trilogie des Femmes par Wajdi Mouawad dans la Carrière de Boulbon près d’Avignon de 22h30 à 4h30 du matin…

Il fait frisquet dans le Parc de la Villette, au petit matin. J’ai la chance d’habiter tout près, néanmoins le réveil à 5h45 un samedi matin après une semaine haute en couleurs, ça pique un peu. Pourtant, on est hyper-disponible. Aussi parce qu’on est excité de vivre cette expérience-là. Surtout parce que Gwenaël Morin et ses comédiens savent y faire pour nous captiver et ne pas nous perdre.

Encore un pas de côté. C’est mon troisième spectacle de la rentrée qui se passe dehors. Voilà c’est tout. Pis, c’est pas grave si notre esprit divague, se plaît à suivre le vol des oiseaux, à entendre le cri des corbeaux ou le son du ballon en cuir frappé du plââââât du pied (Eugène Saccomano forever)) lors d’un match de foot qui se joue derrière nous.

Ici, pas de temps mort. Et le plus important, à mon sens, c’est que cela ne nous demande pas une attention monstre. On comprend, sans effort. Parce que les acteurs sont là, on ressent leur énergie, leur envie, même si lors des scènes de choeur on ressent parfois des petits trous. (c’est pas simple les choeurs). Les enjeux, les trajectoires, rien n’est compliqué (sans que ça soit « Sophocle pour les nuls », je précise). Il n’y a pas de décors, pas ou très peu de costumes, les personnages masculins ou féminins sont interprétés indifféremment par des femmes et des hommes et ça reste toujours aussi clair.

Un spectacle qui ne se jouera peut-être plus (c’était ma rentrée des spectacles éphémères), mais qui aurait plu aux néophytes tout comme aux afficionados de Gwenaël Morin, comme je commence à l’être, heureux de retrouver ce qui fait la patte de ce grand manitou (on va à l’essentiel).

Heureux aussi de revoir Teddy Bogaert (vu brièvement dans les Idoles de Christophe Honoré), Nicolas Le Bricquir (très drôle, vu dans Le Théâtre et son Double) et l’inénarrable (et qui pour le coup m’a bluffé dans la troisième et dernière partie) Lucie Brunet…

 

Uneo uplusi eurstragé dies

Conception et mise en scène Gwenaël Morin

Avec la Promotion 2019 des « Talents Adami Paroles d’acteurs » : Teddy Bogaert, Lucie Brunet, Arthur Daniel, Marion Déjardin, Daphné Dumons, Lola Felouzis, Nicolas Le Bricquir, Diego Mestanza, Sophia Negri, Remi Taffanel

Collaboration artistique Barbara Jung – Collaboration technique Jules Guittier – Assistance à la mise en scène Leah Lapiower – Régie générale Nicolas Prosper

Avec le Festival d’Automne à Paris

 

(d’autres histoires)

Faudra qu’on me dise : Si je mets mon réveil, j’ouvre les yeux plusieurs fois dans la nuit, de peur que mon réveil ne fonctionne pas. Si je ne mets pas mon réveil, je ne me réveille pas de la nuit ni même à l’heure à laquelle je suis sensé me réveiller. Oui, je suis du genre avant de m’endormir à me répéter : « 6h30, 6h30, 6h30, tu dois te réveiller tout seul à 6h30 ». Tout comme : « Tu vas rêver d’elle, tu vas rêver d’elle »… Evidemment ça ne marche jamais. Soit je rêve du travail ou pire de ma mère. (faut que je fasse gaffe à tout ce que j’écris, parce que j’ai des collègues de travail qui me lisent et faudrait pas que…)

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Y a une guêpe qui me tourne autour. Je me calfeutre dans mon fameux sweat à capuche – en cette rentrée, je m’étais dit de ne plus mettre de sweat à capuche, quinze ans que j’en porte. Résultat, j’en ai acheté un nouveau mercredi dernier. En plus, je les garde tous. Marron, bleu turquoise, vert foncé, noir, rouge bordeaux, gris. Je suis allergique. Pas aux sweat à capuches, faut suivre, mais aux guêpes. Je répète toujours ça alors que je ne me suis pas fait piquer depuis mes neuf ans. Je m’étais fait piquer sur l’arcade sourcilière. Je ne vous dis pas le carnage. Je ressemblais à Elephant Man. J’ai eu peur de rester comme ça toute ma vie. J’y pense, c’est peut-être depuis cet épisode traumatisant que je parviens à soulever mon sourcil gauche ?

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Je suis assis sur l’herbe. Enfin, pas directement, parce que je n’ai pas oublié de prendre une serviette. Donc mes glorieuses fesses sont posées sur une serviette qui est elle-même posée sur l’herbe. Mon masque est en place. Un masque réutilisable, donné à mon travail. Est-ce que j’ai le droit d’utiliser un masque professionnel pendant mes loisirs ? Le doute m’assaille. Déjà que je pique des stylos bleus… Serait-ce une raison valable pour me virer ? Oui, virez-moi, s’il vous plait ! J’ai même pris des feutres avant le confinement pour faire des coloriages. Parce que les coloriages, ça me calme. Je n’aurais jamais pensé d’ailleurs. Je n’ai jamais volé de ma vie. Sauf une serviette de toilette dans une pension en Islande. D’ailleurs, c’est pour ça que je n’ose plus y retourner. Je suis certain que mon visage est placardé sur tous les murs de Seyðisfjörður. Wanted. Mort ou vif.

 

Vu le samedi 12 septembre 2020 à la Villette (Paris)

Prix de ma place : gratuit

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

 

Ps : Je ne suis pas responsable des réclames que vous voyez ici et là dans cet article, je touche zéro centime. Ou alors il faudrait que je paye pour qu’elles n’apparaissent plus ?

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