Le Mariage (Timeau de Keyser / Théâtre de la Bastille)

(de quoi ça parle en vrai)

« Timeau De Keyser et le collectif Tibaldus livrent une adaptation féroce du Mariage. Dans cette pièce de Witold Gombrowicz, Henri, soldat polonais envoyé en France pendant la Seconde Guerre mondiale, bascule dans un rêve où, par la force poétique du langage, s’invente un royaume dont il devient le roi tyrannique. Entre le grotesque et la folie, les situations glissent et les personnages changent sans cesse de visages, entraînés dans un ballet dont les mouvements distordent le pouvoir et les interactions sociales. Pour épouser cette débordante rêverie, Timeau De Keyser construit un théâtre à la géométrie brute et ludique, traversé de polyphonies flamandes, révélant ainsi l’écriture musicale de Gombrowicz. » (source : ici)

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© Pieter Dumoul

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Je pense que je pourrais copier coller l’introduction d’une de mes critiques précédentes : Le spectacle avait tout pour me plaire et pourtant…

Timeau de Keyser et le collectif Tibaldus ont la jeunesse pour eux, un certain enthousiasme, un dispositif proche de celui du tg STAN (tous les comédiens sur scène (en jeu ou en regard), une scénographie dépouillée, une décontraction apparente, l’envie certaine de jouer – dans tous les sens du terme -…) Ce qui ne m’a pas empêché d’être déçu, voire lassé. Il y a des moments poétiques (les chants particulièrement harmonieux), des trouvailles jubilatoires (le pouvoir suprême de l’index), des gimmicks qui fonctionnent (chaque personnage se voit identifié par son prénom chanté). Pourtant je me suis ennuyé, alors que les comédiens étaient justes, : la faute à certaines longueurs et à une machine qui tournait à vide. Cela manquait de maturité et le dispositif « Je suis en représentation même si tout laisse croire que je suis en répétition (comédiens en jogging, je me lève quand c’est bientôt mon tour de jouer, mais avant ça je bois à la gourde et je mange un morceau de banane…) » a atteint ses limites.

On reste à l’extérieur.

 

LE MARIAGE

Spectacle de Timeau De Keyser, Collectif Tibaldus

D’après Witold Gombrowicz (Traduction Paul Beers) De et avec Simon De Winne, Hans Mortelmans, Ferre Marnef, Lieselotte De Keyzer, Katrien Valckenaers, Hendrik Van Doorn, Sander De Winne et Lieven Gouwy

Régie Marie Vandecasteel

(ce spectacle était présenté dans le cadre du temps fort  P.U.L.S. Initié en 2017 par Guy Cassiers et le Toneelhuis — le Théâtre de la Ville d’Anvers — P.U.L.S. est d’abord un dispositif artistique qui favorise l’accompagnement et l’accès aux grands plateaux pour de très jeunes artistes. Ce spectacle sera en tournée prochainement aux Pays-Bas et en Belgique)

 

(une autre histoire)

Attention ce que je vais conter dans les prochaines lignes est purement auto-congratulationnel. Mais ça fait du bien parfois.

Dans la file d’attente, je rejoins une camarade de jeu qui me présente sa fille d’une vingtaine d’années.

MA CAMARADE (à sa fille) : Tu le reconnais ? Tu te souviens de lui sur scène ?

SA FILLE (après un moment de réfléxion) : L’an passé, c’est toi qui parlais de ta prof d’anglais ?

Notez qu’elle se souvenait de moi dans l’avant-dernier spectacle dans lequel je jouais un texte que j’avais écrit et pas le dernier où j’interprétais « seulement » Henrik, le personnage principal de « Après la répétition » d’Ingmar Bergman.

*****

Au Café de l’Industrie, après la représentation, mon alter ego théâtral et moi croisons deux de ses amies. Ces dernières me reconnaissent : « Mais c’est toi qui avait mis en scène E. dans ta pièce ! »

Voilà voilà… J’ai bien dormi après ça.

 

Vu le samedi 12 octobre 2019 à 20h30 au Théâtre de la Bastille (Paris)

Prix de ma place : 13€ par mois (Pass Bastille)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

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