La Nuit des Taupes (Philippe Quesne / Nanterre Amandiers)

(de quoi ça parle en vrai)

« Dans cet univers des profondeurs, les sept taupes géantes mangent, boivent, font l’amour, enfantent et constituent un groupe de rock! Dans la pénombre de leur existence souterraine, elles manifestent avec joie ce qui caractérise le théâtre, cet art de la caverne où croire ou ne pas croire nous relie à la superbe allégorie de Platon. Bien plus profondément encore, l’univers des cavernes développe et déclenche un imaginaire immédiat remontant à la nuit des temps. » (source : ici)

Philippe Quesne - La nuit des taupes (Welcome to Caveland!)
crédits photos : MARTIN ARGYROGLO

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Aussi curieux que cela puisse paraître, voici donc la première fois que je découvre une oeuvre du directeur du théâtre des Amandiers à Nanterre, Philippe Quesne. Et je ne fus pas mécontent du voyage.

Welcome to Caveland ! Je pourrai dire à qui veut bien l’entendre que j’ai vu des taupes faire de la batterie et de la trottinette électrique (mais pas en même temps). Il n’y a pas vraiment d’histoire. Seulement des tranches de la vie des taupes. Qui pourraient très bien être des êtres humains. L’ensemble se veut burlesque, poétique, atmosphérique. On peut même se hasarder à la micro-sieste, nous ne perdrons aucune miette.

On pense aux grosses marionnettes du Fraggle Rock de notre enfance. La scénographie « cavernesque » en carton-pâte est impressionnante. La musique électro-rock (vive le thérémine) nous fait bouger la tête. Et surtout le spectacle comporte différents degrés de compréhension qui permettent de l’apprécier sans avoir toutes les références à Platon, Nietzsche comme j’ai pu le lire ici ou là. En bref, une belle découverte !

 

LA NUIT DES TAUPES

CONCEPTION, MISE EN SCÈNE ET SCÉNOGRAPHIE Philippe Quesne

AVEC Yvan Clédat, Jean-Charles Dumay, Léo Gobin, Erwan Ha Kyoon Larcher, Sébastien Jacobs, Thomas Suire, Gaëtan Vourc’h

COSTUMES Corine Petitpierre assistée d’Anne Tesson – COLLABORATION DRAMATURGIQUE Léo Gobin, Lancelot Hamelin, Ismaël Jude, Smaranda Olcèse – COLLABORATION ARTISTIQUE ET TECHNIQUE Marc Chevillon, Yvan Clédat, Élodie Dauguet, Abigail Fowler, Thomas Laigle – SON Samuel Gutman – RÉGIE GÉNÉRALE Marc Chevillon – RÉGIE LUMIÈRES Mickaël Nodin – RÉGIE PLATEAU Joachim Fosset – HABILLAGE Pauline Jakobiak – ASSISTANTE SCÉNOGRAPHIE Élodie Dauguet

 

(une autre histoire)

La taupe est aveugle ou presque. Comme Polly Magoo… Non… Comme Mr Magoo.

Lors d’un stage de sensibilisation au handicap visuel, nous avions chaussé des lunettes qui occultaient en grande partie notre vision. J’étais très fier d’avoir pu lire un texte malgré ces lunettes. Mais quand on m’a demandé ce que j’en avais retenu… Rien. 

Tu préfèrerais être sourd ou aveugle ? Ne plus avoir de bras ou de jambes ? Etre imberbe ou poilu ? (pour la dernière question, j’ai une réponse).

« J’fais des trous, j’fais des trous, toujours des p’tits trous… » Je prends mon grand marteau et je tape sur la tête de la première taupe venue.

Je ne sais pas prononcer correctement le mot « taupe ». Mon accent me joue des tours. Top taupe, c’est pareil pour moi.

La nuit, je vois courir des rats. Mais pas des taupes. C’est quoi la différence ? La nuit, tous les chats sont gris. Et le jour, comment sont les taupes ?

A t-on déjà vu une jeune femme malvoyante arpenter le podium d’un défilé de mode ? Non, je ne dirai pas comment on l’appellerait dans le métier. Ce bon mot serait trop facile. On lui demanderait seulement : Mais qui êtes-vous, Polly Magoo ? Un quelconque lien de parenté avec Mr Magoo ?

 

vu le samedi 20 avril 2019 au Théâtre Nanterre Amandiers

Prix de ma place : Invitation (page Facebook du théâtre Nanterre Amandiers)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

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