Un été au Québec

(la photo de couverture n’a absolument rien à voir avec ce qui suit, mais je voulais mettre en avant ce peintre québécois… ok, je ne me souviens plus qui c’est et j’ai la flemme de zoomer)

(cet article est légèrement bâclé, ça aussi, je le reconnais…)

Voilà déjà quatorze ans que je sillonne le Québec, la faute à une soeur qui a décidé de s’y installer (oui, je peux dorénavant dire que j’ai officiellement une soeur franco-canadienne). Et comme l’occasion fait le larron, je ne manque jamais une opportunité pour assister à des manifestations culturelles. Parfois même je choisis d’abord le concert ou la pièce de théâtre avant la destination elle-même… Ces années passées, j’ai pu assister au Festival d’Été de Québec, au Festival Osheaga, aux Francofolies de Montréal (du temps où ça se faisait en juillet), à un concert de Radiohead. Je me suis rendu à Péribonka pour voir les Dales Hawerchuck (et Karkwa), c’est dire mon niveau d’implication pour la cause. Oui, uniquement de la musique. Hormis des festivals d’humour, les pièces de théâtre ne courent pas les rues au Québec l’été. Là est ma seule frustration.

En avant donc pour un petit tour de mon été…

Le Festival Osheaga au Parc Jean Drapeau à Montréal, vendredi 2 août 2019

C’est en 2008 que je découvris ce festival ô combien excitant. A cette époque-là, je me rendais bien plus souvent dans les salles de concert que dans les théâtres, j’étais alors l’heureux possesseur d’une page MySpace. Je vis les concerts de The Kills (eye contact avec VV), CatPower (qui marchait à la camomille ZZZZzzz…), MGMT (pas encore mûr), Iggy Pop & The Stooges (immense), des artistes québécois comme Duchess Says, La Patère Rose…

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Je me sentais dans mon élément. Onze ans plus tard, je n’ai plus ma page MySpace, je continue à acheter des CD, je n’ai toujours pas renouvelé mon matériel audiophonique, ne suis pas abonné à Spotify, je suis donc totalement à la traîne en ce qui concerne les découvertes musicales. Mais je suis à Montréal, j’ai un peu placé mon séjour en fonction de ce festival, en croisant les doigts que la programmation me sied, donc m’y voilà pour une seule journée sur les trois que compte ce gigantesque festival.

Première impression : Je suis trop vieux pour ces conneries. En tout cas, je suis trop vieux pour passer toute une journée tout seul. Pis, quand je regardais autour de moi… j’étais le plus vieux !!! C’est aussi le festival du tattoo, le concours du déguisement le plus excentrique, les garçons et les filles qui n’ont pas mon âge n’ont pas froid aux yeux, j’ai oublié mes lunettes de soleil mais j’ai ma crème solaire…

Je ne suis pas un inconditionnel des artistes que j’y verrai, ce sont surtout les seuls dont je connais le nom… Oui… Au programme, donc :

– (je n’arrive plus à définir les genre musicaux) Bayonne qui m’a fait entrer dans ce festival de manière douce, oubliable même si agréable.

– De la soul (pas le groupe) de St Paul and the Broken Bones qui fait du bien aux oreilles avec les membres du groupe tous vêtus d’un magnifique k-way blanc (perte des bagages par la compagnie aérienne oblige) et surtout un chanteur décomplexé à la voix surprenante.

– La magnétique Sharon Van Etten qui parait tellement facile quand elle chante !

Interpol au set carré…

Kurt Vile and the Violators… Un peu comme pour une certaine Klô Pelgag, j’ai pris autant de plaisir à écouter les chansons qu’à voir évoluer Kurt Vile entre les chansons. On le sent totalement dans sa bulle, à part.

Ce que je dis en pareil cas, ce genre de festival a surtout vocation à faire découvrir des nouveaux artistes. Je suis persuadé que l’expérience aurait été bien plus marquante dans une salle traditionnelle, dans un format un peu plus long, sans les diverses distractions telles que le gars qui passe pour vendre ses bières ou le jet d’eau qui te fait la surprise de t’arroser pour cause de grande chaleur alors que tu écoutais bien sagement Interpol.

Les théâtres montréalais

Inspiré par une discussion que j’eus avec une autrice québécoise éminemment passionnante, c’est bille en tête que je me concoctai pour le lendemain une balade dans Montréal en suivant l’itinéraire des théâtres… Je pensais en faire un billet vidéo (depuis le temps que ça me démange d’en faire un), mais par manque de temps (j’avais autre chose à faire, en vrai), d’oserie (je me voyais mal me filmer, moi qui n’aime pas me prendre en selfie), je n’en fis aucun.

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Encore une fois (et c’est le cas pour chacune de ces parties), un article entier aurait été plus approprié (mais vous savez ce que c’est, le temps, la flemme, l’inspiration, la flemme). Force est de constater que quand on est à Montréal hors vacances, on ne peut s’y ennuyer. Hormis le Festival TransAmériques qui a lieu au mois de mai/juin, la plupart des théâtres qu’on m’a signalé (purée, je ne sais jamais comment écrire la terminaison de ces participes passés…) affiche (affichent ?) une programmation résolument contemporaine avec des autrices et des auteurs comme Rébecca Deraspes, Alexia Burger, Guillaume Corbeil, pour ne citer que ceux que j’ai appris à connaître cet été et que je vous conseille fortement. (le dernier, je l’avais découvert à Avignon il y a quelques années avec « Cinq visages pour Camille Brunelle »). Les auteurs et autrices québécois.es ne sont pas forcément très visibles en France (Annick Lefèbvre avec « Les Barbelés » et bientôt « J’accuse », des adaptations de pièces de David Paquet), je ne peux que vous inciter à y jeter un oeil, les bibliothèques municipales (en tout cas celles de Paris) regorgent d’une multitude de pépites québécoises.

Comediha à Québec (à ne pas confondre avec le Juste pour Rire à Montréal)

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Je l’ai déjà écrit quelque part, je ne suis pas vraiment passionné par les spectacles d’humour, je ne cesse de décortiquer l’écriture, les transitions, les gimmicks tels que « Je tentais cette vanne, je ne la garderai pas… ». Pourtant me voilà chaussé de mes lunettes laissez passer (elles sont jaunes et je n’oserai jamais de les mettre ailleurs). L’idée de voir enfin Kyan Khojandi sur scène m’avait convaincu mais je fus plus que déçu quand j’appris qu’il ne ferait qu’une apparition de cinq-dix minutes lors du gala de Kev Adams. J’ai parfois le sens du sacrifice, mais il y a des limites, je ne peux décemment pas payer ma place pour voir Kev Adams. J’eus la possibilité de voir un de ses sketchs à la télévision québécoise. Je trouve toujours cela condescendant de la part d’un Français de venir en terre québécoise et de se moquer des us et coutumes de nos chers cousins, de prendre ici ou là leur accent…

Bref… Je vis donc trois spectacles assez différents les uns des autres :

  • Cathy Gauthier, une humoriste inconnue de moi, au débit mitraillette, survoltée, un peu trop peut-être… qui n’a pas froid aux yeux. Pas mon genre.
  • Autre humoriste, belge cette fois-ci, qui n’a absolument pas froid aux yeux, elle non plus, je veux parler de Laura Laune, que je ne connaissais pas. C’est là où je suis content que les shows ne durent que 45 minutes. C’est la durée idéale. Parce que plus long, elle m’aurait lassé. Un petit quelque chose de Constance, sans les personnages. Laura Laune est capable de dire les pires grossièretés, le tout avec le sourire. Toujours du mal avec les petites références adaptées pour le public québécois. Par exemple, Guy A. Lepage qui remplace Michel Drucker. La fille est belge et fait comme si son père, belge, connaissait Guy A. Lepage, qui n’a rien à voir avec Drucker en plus. Quoi qu’il en soit, j’ai ri. Autre chose d’intéressant à constater, ce sont les moments de rien, de silence, un peu malaisants parce qu’on ne sait pas si c’est fait exprès, ou pour nous laisser le temps de comprendre ce qui est dit…
  • Double plateau : Jean-François Provençal / Julien Corriveau, je les connaissais grâce à la série humoristique « Les Appendices ». Ils me faisaient rire et ils m’ont fait rire en vrai. L’absurde est bel et bien présent. Tandis que Corriveau parle véganisme (quel drôle de mot) et écologie : il a arrêté de conduire pour des raisons écologiques -> sa voiture a percuté une éolienne en Gaspésie et propose un set à peu près logique, Provençal, lui, assume le côté « rien n’est lié », passant du coq à l’âne, du Powerpoint au Nunchaku. Même Alain est là !

Trans.mutation à la bibliothèque Gabrielle Roy à Québec

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A l’occasion de la fermeture de la bibliothèque Gabrielle Roy pour travaux, vingt-et-un artistes étaient invités à s’approprier le lieu avec des oeuvres éphémères : collage, craie, peinture… (non, ceci n’est pas une critique d’une expo d’art contemporain). Les boissons étaient payantes, mais pas le popcorn et nous avons pu assister à trois mini-concerts qui font du bien, avec des groupes québécois, décomplexés, un peu punk, avec des musiciens qui ont douze projets simutanés, qui se donnent sans compter, même si… ben… on est toujours dans une bibliothèque et il fait encore jour dehors. J’ai donc nommé : Lesbo Vrouven, Headache24 et Gus Englehorn.
Ce fut donc un aperçu de mes vacances québécoises… Et demain c’est la funeste rentrée…

Automne 19/20

Encore et toujours ma sempiternelle sélection très subjective ! Et en cette nouvelle saison 19/20, j’ai décidé de mettre à l’honneur dix-neuf voire vingt spectacles, que je verrai cet automne. (J’ai réfléchi de longues heures pour trouver ce  nouveau concept…)

 

A la faveur de l’automne, je mettrai tout d’abord l’accent sur… le Festival d’Automne !

La Team Tiago ne manquera sûrement pas Please Please Please par le trio Mathilde Monnier / La Ribot / Tiago Rodrigues (le 15/10 à l’Espace 1789 de St-Ouen et du 17 au 20/10 au Centre Pompidou)

« Je suis sans famille et je m’appelle Rémi et je me balade avec tous mes amis… » Quand j’étais petit, j’avais des peluches nommées Capi et Dolce. Etonnamment, c’est Jonathan Capdevielle qui va adapter le roman d’Hector Malot (du 21 au 30/11 à Nanterre Amandiers)

Je ne sais pas si on entendra la chanson dans le spectacle, mais rien que d’y penser, je l’aurai dans la tête durant toute la rédaction de cet article : Clotilde Hesme aura sans nul doute l’oeil du tigre dans Stallone de Fabien Gorgeart (du 08 au 19/10 au CentQuatre)

Les Talents Adami s’affichent avec Gwenaël Morin dans Uneo uplusi eurstragé dies d’après Sophocle et Eschyle (du 08 au 12/10 à l’Atelier de Paris)

Sans transition, dans le reste de l’actualité…

 

Le Présent qui déborde… ça, c’est parce qu’on ne le surveille pas assez… Après sa présentation lors du dernier festival d’Avignon, Christiane Jatahy revient au CentQuatre (en partenariat avec l’Odéon, du 1e au 17/11)  pour le deuxième volet de son Odyssée.

Je suis un homme fidèle… si si… et je fréquenterai plus que jamais le Théâtre de la Bastille. Cette nouvelle saison me parait assez audacieuse, puisque nous y verrons des artistes qu’on n’a pas vus depuis longtemps sur la rue de la Roquette comme Daniel Linehan et son Body of Work (c’est de la danse, du 18 au 23/11), voire jamais comme Loïc Touzé et sa Forme Simple (c’est aussi de la danse, du 18 au 23/11)

Je ne vais pas tenter d’inventer un résumé d’après le titre du spectacle d’Emmanuel Meirieu aux Bouffes du Nord, La Fin de L’Homme Rouge… J’irai le voir aussi et surtout pour admirer Maud Wyler, Jérôme Kircher… (du 12/09 au 02/10)

Même si je fus légérèment désappointé face à Love Me Tender, je me rendrai à l’Odéon pour voir la nouvelle création de Guillaume Vincent Les Mille et Une Nuits (du 08/11 au 08/12)

 

« Hard ou classique, la musique adoucit les moeurs… »

 

 

Je suis loin d’être un afficionado de Thomas Jolly et pourtant je vais voir un de ses spectacles (à la Scala du 18/10 au 03/11) : Un Jardin de Silence. Parce qu’avant tout pour moi, ce spectacle autour des chansons de Barbara est un projet de Raphaële Lannadère et de Babx

Buster Keaton est cher à mon coeur pour de multiples raisons et le Nouveau Théâtre de Montreuil le met à l’honneur (du 14 au 16/11) avec un ciné-concert performé dirigé par Mathieu Bauer.

Continuons en musique avec Les Siestes Acoustiques de Bastien Lallemant. Certes, j’aurais très bien pu y assister à Paris, mais je ne fais pas comme les autres, j’en ferai une à Manosque dans le cadre des Correspondances (le 28/09)

Parce que la musique est vitale pour moi… d’ailleurs, j’ai toujours une pensée pour ma guitare sans cordes qui trône dans mon salon… je ne raterai pas le concert de Troy Von Balthazar et de Michel Cloup Duo au Petit Bain (le 20/09)

Silence, ça pousse…

 

 

Et parce que je ne vois pas que des valeurs sûres, contrairement à ce que l’on pourrait penser, je me risquerai à la Colline pour voir Data Mossoul de Joséphine Serre (du 18/09 au 12/10)… Ok, c’est surtout pour revoir sur scène Elsa Granat et Edith Proust qui ont enchanté mon été avignonnais avec Le Massacre du Printemps…

D’ailleurs, nous pourrons retrouver Edith Proust au Lavoir Moderne Parisien dans Le Projet Georges, une pièce qu’elle a co-écrite et co-mise en scène avec Laure Grisinger, qui n’est autre que la dramaturge du… Massacre du Printemps ! (du 17 au 20/10)

Autre découverte au Lavoir Moderne Parisien (du 27/11 au 01/12), Les Femmes de Barbe Bleue, une création collective de Juste avant la compagnie qui figure également au programme du prochain festival Impatience (qui met en avant la nouvelle création jeune du spectacle vivant et du théâtre jeune et impatient parce qu’ils sont jeunes…)

Sinon on pourra aussi jeter un oeil à ce qu’il se passe du côté du Théâtre de la Reine Blanche avec Le Mont Analogue (du 04 au 08/09) (que j’avais raté la saison passée au Théâtre Berthelot à Montreuil…) par la Compagnie Les Temps Blancs ou avec Poulette de et avec Andréa Brusque(du 02 au 13/10)

A part ça, au Théâtre de la Tempête, il y aura la pièce Elémentaire de Sébastien Bravard sur une mise en scène de Clément Poirée (du 19/11 au 16/01). Ou l’histoire d’un comédien qui est devenu professeur des écoles… Je ne vois absolument pas pourquoi j’ai dans l’idée de voir cette pièce-là en particulier…

#TeamTiago

© Filipe Ferreira

Last but not least, la vingtième pièce de ma sélection, The Way She Dies, pour la première fois à Paris, au Théâtre de la Bastille, mais qui a été créé il y a plus de deux ans et joué pour la première fois en France au Théâtre Garonne à Toulouse. Et j’y étais (le 28 mars 2017…) ! Ce fut une époque toute particulière pour moi… Les souvenirs vont se ramasser à la pelle… comme les feuilles mortes… parce que c’est l’automne… Vous me suivez ? Super combo tg STAN + Tiago Rodrigues, c’est du 11/09 au 06/10.

 

Il y a d’autres spectacles programmés à mon carnet de bal, j’en parlerai peut-être dans ces mêmes colonnes… On appelle ça une aguiche. Il y a évidemment des spectacles que je n’ai pas mentionnés mais qui valent sûrement le coup d’oeil, mais comme je l’ai lu quelque part, mieux vaut être sélectif qu’exhaustif.

Vive la frustration, bon vent, bonne rentrée et à bientôt !