Deux mille dix-neuf (partie deux)

Je suis celui qui prend des photos floues, pas cadrées, mal éclairées.

J’aime prendre des photos avant le début des spectacles. Parfois après. Jamais pendant les saluts. Sauf quand je ne veux pas applaudir.

En janvier…

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J’ai enfin lu les Lettres non-écrites des Idoles, telles que Doreen ou Monsieur Fraize. On voudrait revivre les Convulsions que nous a causé La Lettre Écarlate, mais pas forcément revoir une Cléopatre in love avec ce Couple témoin malgré la Générosité de Dorcas.

En février…

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J’ai vu des pièces seul, en groupe, accompagné d’un ou une ami-e. Parfois même avec des rencards d’un soir (« Tu comprends, j’ai une passion, c’est le théâtre, baby, si tu veux me voir, faut que tu prennes une place pour ce spectacle, je ne touche même pas de com, c’est pour la beauté du geste, baby »)

J’ai parfois eu envie de partir, de faire pipi, j’ai quelquefois dormi, je l’avoue.

A cour, à jardin, au premier rang, derrière un grand, pile au milieu.

J’ai enchainé deux, trois voire quatre pièces.

Passé des heures incalculables à consulter les programmes, à modifier mon agenda, à noter dans un fichier excel tout ce que je voyais, tout ce que je dépensais.

(les analphabètes, dark circus, les tables tournantes, chanson pour gigi, maradona et moi, kafka sur le rivage, heptameron,)

En mars…

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Je ne veux pas me la péter, mais quand je suis arrivé au Théâtre de l’Atelier avec J., on devait être placé au balcon, côté jardin. Judith Davis (La Légende de Bornéo par le collectif L’Avantage de Bornéo) est déjà sur scène, elle me reconnait, me salue, me sourit et me dit, comme ça, qu’on devrait peut-être changer de place, nous installer à des places plus centrales s’il y a de le place, ce qu’on a fait. Dommage que je sois seulement venu avec une amie et pas une fille que j’aurais voulu impressionner. Cela lui aurait fait un de ces effets…

(saison sèche, hernani c’est un scandale, le direktor, belgian rules, loretta strong, of balls, books and hats, la légende de bornéo)

En avril…

Du tourisme théâtral. Quand je retourne à Marseille (ce mois-ci au Mucem, le spectacle d’Anouk Grinberg et Nicolas Repac, à la Colline en 2020), je regarde toujours si y a un spectacle ou un concert à voir. Cet été, je pars au Québec pendant 5 semaines et je fais mon programme en fonction des festivals. En décembre prochain, je retournerai au Québec. À Québec et je m’entends déjà répondre aux deux personnes qui me proposent un café si jamais je passe par Montréal : « A priori non, il n’y a aucun spectacle à cette période de l’année. » Je suis un véritable ami.

(stan, the hidden force, le voyage de g. mastorna, fanny bloom, shira eviatar, hard to be soft, jr, magie, hymen hymne, sunbengsitting, kreatur, purge baby purge, la nuit des taupes, et pourquoi moi je dois parler comme toi)

En mai…

J’ai dansé sur « Run Boy Run » de Woodkid dans la salle du bas du Théâtre de la Bastille. J’ai aussi joué les mains dans les poches une scène de « Après la répétition » d’après Bergman.

(faudra un jour que je comptabilise le nombre de fois où j’écris « je »)

(happy child, cataract valley, en réalités, désobéir, roses, constance verluca, antioche, le champ des possibles)

En juin…

Joker, je n’ai rien d’intéressant à écrire.

(le futur dans les nuages, les évaporés, mon fric, yokaï, romano nervoso, moving with pina)

En juillet…

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Chaque année je me dis : « C’est la dernière année ! » Mais j’y reviens toujours. Avignon… Cette année, ce ne sont pas les spectacles qui m’ont le plus marqué (même si Le Massacre du printemps…) mais la qualité des rencontres, des échanges, des retrouvailles. Je suis quelqu’un de sentimental. Un jour, ça me perdra. Ou bien est-ce déjà arrivé ?

(les 5e hurlants, la cité idéale, radieuse et éternelle, louise os’man, charly chanteur, le massacre du printemps, la maison de thé, hercule à la plage, veillons et amrons-nous en pensée, laterna magica, j’ai rencontré dieu sur facebook, marx et la poupée, guerre et si ça vous arrivait, iphigénie à splott, la paix dans le monde, joie, trouble, le groenland, exit, 11 septembre 2001)

En août…

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J’ai fait le tour des théâtres montréalais. Ils étaient tous fermés, mais c’était pas bien grave. J’avais besoin d’éliminer la poutine et les crèmes glacées de chez Chocolats Favoris de mon organisme. Et les bières aussi des micro-brasseries locales. Je suis gourmand, c’est un de mes défauts, avec la curiosité et le perfectionnisme, évidemment.

(Sharon Van Etten, Bayonne, St Paul and the Broken Bones, Interpol, Kurt Vile and the Violators, Cathy Gauthier, Laura Laune, Jean-François Provençal & Julien Corriveau, Lesbo Vrouven, Headache24, Gus Englehorn)

En septembre…

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Je donne mon nom à l’accueil : « Je suis moi et je viens pour Le Blog de Nestor. » On m’annonce que j’ai une place réservée. Pas à mon nom, mais y a le petit papier « réservé » collé au dossier du fauteuil. Pas peu fier. Deux rangs devant moi, je reconnais le crâne d’un critique. J’aime reconnaître les gens et surtout ne pas me faire reconnaître. Appelez-moi Anne Eaunime.

(le mont analogue, infini, la fin de l’homme rouge, tchekhov à la folie, data mossoul, michel cloup duo, troy von balthazar, tarquin, palace, les siestes acoustiques)

En octobre…

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A sa façon de mourir, je sus qu’il ne s’agissait pas d’une poupée qui faisait non. L’oeil du tigre l’avait abandonnée. Elle ne voulut pas de cette nouvelle peau, de ce mariage. Ses rêves se rassemblèrent en un être nommé Matisklo, qui demanda à Georges… non… qui eut ce projet de répéter toujours trois fois à Georges le même mot anglais…

(the way she dies, la petite fille qui disait non, stallone, le mariage, new skin, l’assemblée des rêves, matisklo, please please please, le projet georges)

En novembre…

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1 spectacle = 1 micro-anecdote

Toujours cette appréhension, quand tu t’asseois derrière un acteur qui se fait passer pour un spectateur… Quand tu t’asseois au premier rang, tu ne peux pas voir les gens qui arrivent… Sylvia… Silvia… Aller du Centquatre à un bistrot dans le 18e et boire… (et rentrer à pied à 3h du matin, parce que tu as toujours eu la flemme d’installer Uber sur ton téléphone… comprendre « Je suis trop radin pour me payer un taxi ou un VTC… mais ça veut dire quoi, VTC ??? »)… 275e fois que je refuse de prendre La Terrasse… J’ai bien quelque chose à dire, mais j’ai désormais peur d’être lu par telle ou telle personne. La prochaine fois, je ne dirai pas que je suis moi… J’avais appelé deux de mes peluches Capi et Dolce. Je m’insurge contre le fait que Jonathan Capdevielle ait supprimé de son récit Dolce. Ou bien est-ce le dessin animé de mon enfant qui a ajouté cet animal ?

(les bonnes, moving in concert, sylvia, les mille et une nuits, le présent qui déborde, pièce, des territoires, rémi)

En décembre…

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Six jours de grève et la lutte continue.

(palatine, the new power generation, granma, louis-jean cormier, salomé leclerc, l’enfant-océan, xenos)

Adieu deux mille dix-neuf.

 

Textes : Axel Ito

Photos : Instagram @pas1critique

Deux mille dix-neuf

Deux mille dix-neuf. L’envie de faire le tour de ma décennie m’a quelque peu titillé, mais je sais parfois vous préserver et vous ai seulement concocté ce bilan de l’année. Un bilan qui récupère, qui recycle, c’est dans l’air du temps, puisque je me suis grandement inspiré (voire copié-collé) du bilan deux mille dix-huit, c’est dit, le voilà !

SPECTACLE VIVANT

Vous avez bien fait de voter pour moi, je tiens mes promesses. J’avais annoncé la réforme du système des retraites et… pardon, j’ai mélangé mes discours… J’avais annoncé que je verrais moins de spectacles en cette année 2019 et force est de constater que… J’ai fait ce que j’ai dit : Il y a trois ans, j’avais vu 71 spectacles. Il y a deux ans 101. L’an passé le nombre record de 139. Et cette année… roulement de tambours… 98 !

Je pense que ce nombre baissera encore en 2020 (de nombreux jours de grève vont passer par là… dans la fausse vie – big up à Pessoa, encore et toujours -, je suis enseignant), mais nous n’y sommes pas encore. Mon impression de l’année dernière s’est plus que confirmée : me voilà blasé de voir des spectacles. C’est triste. Est-ce que parce que je les choisis mal, que la qualité des pièces a baissé, je n’en sais rien, mais me voilà quelque peu blasé (je me répète encore et toujours) et aussi frustré de ne pas plus apprécier ce que je vois, à sa juste valeur.

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98 spectacles à Paris, Montreuil, Nanterre, Saint-Denis, Bobigny, Aubervilliers, Les Lilas mais aussi à Marseille, Avignon, Bruxelles et Québec, dans 54 lieux avec des artistes français, québécois, espagnols, néerlandais, belges, japonais, suisses, israëliens, irlandais, autrichiens, sud-africains, suédois, brésiliens, britanniques, allemands, italiens, chinois, portugais,… parfois (souvent) dans le texte. Du théâtre, des images, du son, de la musique, de la lecture augmentée, du langage de signes, des marionnettes, des artistes dans le public, des objets, du théâtre documentaire, de la danse, du cirque, du clown, du seul en scène, du one wo.man show, des écoles de théâtre, pas tant de gens tout nus que ça, des performances, du jeune public, des professionnels, des « amateurs » et même des pièces dans le privé…

Cette année, j’ai vu deux spectacles une 2e fois (« Lettres non-écrites » de David Geselson et « The Way she dies » par Tiago Rodrigues et tg STAN), mais aussi deux spectacles de Tiago Rodrigues (« The Way she dies » et « Please please please »), de Jan Fabre (oui… je sais… « The Generosity of Dorcas » et « Belgian Rules »), de Boris Charmatz (« 10 000 Gestes » et « Infini »), de Nathalie Béasse (« Happy Child » et « Roses »), deux fois avec Marlène Saldana (« Les Idoles » et « Purge baby purge »), Anouk Grinberg (« La Fin de l’Homme Rouge » et « Et pourquoi moi je dois parler comme toi »), Anna Bouguereau (« En réalités » et « Joie »), Morgane Peters (« Iphigénie à Splott » et « L’Enfant-Océan »), Elsa Granat (« Le Massacre du Printemps » et « Data Mossoul »), trois fois Edith Proust (dans les deux pièces précédemment citées et « Le Projet Georges ») et aucune pièce de Pina Bausch.

Par souci de transparence, je tiens à mentionner que j’ai bénéficié de 21 invitations  (dont 12 dans le cadre du Festival Off d’Avignon) en ma qualité de blogueur ou dans le cadre de mes contributions au Blog de Nestor (blog sur l’actualité culturelle montreuilloise au sens large du terme). (mes gains aux concours Sceneweb ou Télérama ne comptent pas…) J’ai donc (plus ou moins) payé 76 fois ma place…

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À part ça de grands souvenirs avec (dans le désordre) :

  • Les Idoles de Christophe Honoré (Marlène et Marina, always in my mind) – Odéon Théâtre de l’Europe, Paris
  • 10 000 Gestes de Boris Charmatz (euphorisant) – Nanterre Amandiers
  • Les Analphabètes (immersif et… Bergman) – TGP Saint-Denis
  • Saison Sèche (découverte de l’univers de Phia Ménard) – La Criée, Marseille
  • la transe Hymne Hymen de Nina Santès – Théâtre de la Bastille, Paris
  • Le Champ des possibles (étonnante Elise Noiraud) – Théâtre de la Reine Blanche, Paris
  • Laterna Magica (par le mésestimé Dorian Rossel et toujours Bergman) – 11 Gilgamesh Belleville, Avignon Off
  • Stallone (simple et bouleversant et Clotilde…) – CentQuatre, Paris
  • Le Massacre du Printemps (bouleversant à en pleurer) – Théâtre du Train Bleu, Avignon Off
  • Le Projet Georges (je ne vais pas en rajouter) – Lavoir Moderne Parisien

Et dans les (plus ou moins) bons souvenirs :

  • Retrouver le collectif L’Avantage du Doute dans « La Légende de Bornéo »
  • Aller au théâtre avec des amis, s’asseoir à différents endroits de la salle et constater à la sortie que nous pensons la même chose…
  • M’agacer de la non-amabilité de la personne à l’entrée de l’auditorium du Mucem à Marseille (sans nul doute une Parigote)…
  • L’Ami Marseillais qui commence à analyser « Le Massacre du printemps » d’Elsa Granat, à peine sortis de la salle et que j’arrête un peu sèchement (je le prie de m’excuser…), parce que j’avais besoin de reprendre mes esprits (et d’arrêter de pleurer aussi)
  • Les trois pièces que j’ai quittées à l’entracte… (Architecture / JR / Les 1001 Nuits)
  • Mon courage d’être resté (mais c’était compliqué de faire autrement) pour « La Maison de Thé ».
  • Entendre toutes les belles choses autour de « An Irish Story » de Kelly Rivière et, non sans prétention, dire que je l’avais vu durant l’été 2018 dans le Off d’Avignon et qu’on n’était pas plus de 20 spectateurs dans la salle…
  • Rencontrer Edith Proust deux jours après avoir vu « Le Massacre du Printemps » et lui parler (c’est parce que je n’étais pas seul ce jour-là… d’ailleurs, c’est surtout mon amie qui a parlé…)
  • Me sentir bien après ne pas avoir aimé un spectacle co-écrit par Tiago Rodrigues.

 

CONCERTS

15 soirées concerts (une de moins que l’an passé) mais avec 24 artistes ou groupes. Je sais très bien que mes chroniques musicales intéressent moins de monde ici que le théâtre, mais je continuerai à en parler durant cette demie saison, parce que je fais ce que je veux.

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TOP 5

  • « On voudrait revivre » d’après les chansons de Gérard Manset avec Léopoldine Hummel et Maxime Kerzanet (m.e.s. Chloé Brugnon) (au Théâtre de l’Opprimé) (longtemps j’ai hésité entre la section Spectacle Vivant et celle-ci, mais cela permet de mettre ce spectacle vraiment en valeur, grâce à la découverte des chansons de Gérard Manset et évidemment au grand talent des interprètes)
  • Sharon Van Etten (au Festival Osheaga à Montréal) – magnétique
  • Lesbo Vrouven (à Trans.Mutations à Québec) – improbable
  • Troy von Balthazar (au Petit Bain) – chouchou #1
  • Louis-Jean Cormier (Aurores Montréal à la Maroquinerie) – chouchou #2

 

EXPOS

Onze expos visitées (peux mieux faire) mais c’est l’incomparable Sophie Calle et son parcours Cinq dans différents lieux de Marseille qui emportent le morceau !

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CINÉMA

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47 films au 26 décembre (12 de plus que l’an passé, moins de pièces, plus de films, les vases communicants). Restent particulièrement en mémoire, pour différentes raisons :

 

  • Tout ce qu’il me reste de la révolution de Judith Davis
  • La Chute de l’Empire Américain de Denys Arcand, Jeune Juliette d’Anne Émond, la Femme de mon Frère de Mona Choukri
  • 90’s de Jonah Hill
  • Parasite de Bong Jonh Hoo
  • Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma

En rattrapage à la télé, en DVD ou autres… La Grande Bouffe de Marco Ferreri, Guy d’Alex Lutz, Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin, Un jour dans la vie de Billy Lynn d’Ang Lee, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon d’Elio Petri…

 

SÉRIES

J’ai vu énormément de saisons, 57 au total avec l’intégrale (6 saisons) de Downton Abbey (j’assume), de Sherlock (4 saisons), la première saison WTF de The Boys, la continuation de l’étonnante The Good Place (s4 en cours), de la politisée The Good Fight (s4 en 2020) et de la toujours émouvante mais qui a su se renouveler This is us (s4 en cours), sans oublier l’intégrale en cours de Seinfeld (les 3 premières saisons). Ce qui me fait dire, que je ne regarde pas tant de séries actuelles que ça.

 

LIVRES

Beaucoup de pièces lues cette année, essentiellement québécoises, comme « Gamètes » de Rebecca Déraspe ou « Dans le champ amoureux » de Catherine Chabot », de la bande dessinée avec les Fabcaro « Openbar », « Carnets du Pérou »…, la découverte d’un auteur français, Vincent Almendros avec « Faire Mouche » (pour être honnête, je fais du théâtre avec une personne qui le connait très bien) et la claque en rattrapage de « L’Amour et les forêts » de Eric Reinhardt. Mais la conclusion cruelle est que je ne lis vraiment pas assez (difficile à donner un chiffre pertinent quand la majorité des livres que j’ai lus sont des pièces de théâtre ou des bandes dessinées : seulement 11 romans lus cette année).

 

CÔTÉ BLOG 

74 contre 130 articles écrits par moi… J’ai beaucoup moins écrit… En tout cas, moins d’articles pour ce blog. J’ai aussi écrit moins rapidement, là où, au commencement, je me faisais un point d’honneur de rédiger une chronique dans les 48h suivant la représentation. Il ne faudrait pas oublier la section « Vus mais pas chroniqués » qui ne recense pas forcément les spectacles que j’ai moins aimés. De toute façon, en ce moment, je n’aime pas grand chose, donc bon…

Top 10 fréquentation (au 26 décembre) :

(sans compter l’article sur ma sélection Avignon Off qui a particulièrement marché, de loin l’article le plus lu du blog depuis sa création et la chronique sur Ex Anima de Bartabas qui, malgré sa date de rédaction – janvier 2018 – a été plus lu en 2019 qu’en 2018… sans oublier mes retours sur le Théâtre Marigny ou le concert Sgt Pepper Live)

Le Massacre du PrintempsThe Scarlet LetterOn voudrait revivreLes AnalphabètesLe GroenlandTroubleLe Champ des PossiblesLaterna MagicaData MossoulIphigénie à Splott

(encore une fois la prime aux spectacles du Off d’Avignon (7 sur 10), parmi ceux-là, trois ont été vus avant le début du festival)

Une première moitié d’année exceptionnelle avec en point d’orgue le mois de juillet, plus gros mois depuis la création du blog, puis une baisse assez significative de la fréquentation les mois qui ont suivi. Sans doute la faute à mon manque d’inspiration, de régularité, au nombre de billets en baisse, aux gens inscrits à la newsletter et qui ne cliquent pas sur l’article (!?!?!?!?!)…

 

SUR LE PLAN PERSONNEL

Hormis les 72 billets pour ce blog… mot qui ressemble à blob… j’ai rédigé quelques articles pour le Blog de Nestor (une sélection des spectacles du mois, donc peut-être douze à la louche). L’exercice est toujours intéressant, puisqu’il me permet de découvrir la programmation des théâtres de la ville de Montreuil, mais quelque peu frustrant, puisque je n’y vis pas et que j’ai du mal à trouver le temps (toujours lui, bon sang de bon soir !) pour y aller. J’ai également collaboré à Radio Mortimer (avec plus ou moins de bonheur) à plusieurs reprises (toujours pas à l’aise dans les discussions… merci aux camarades qui me soutiennent et qui montent l’émission pour enlever certains blancs)

Et prochainement en 2020… Trois projets théâtraux :

1/ « Dedans ma tête » un seul en scène écrit et interprété par moi-même. Qui aurait déjà dû faire son apparition en 2019, mais la création n’est pas une science exacte : la pièce est à nouveau passée sous mon bistouri avec une ultime réécriture l’été passé. J’attends le retour d’une certaine personne et la prochaine étape sera la lecture publique au printemps 2020, voire une présentation fin 2020, on peut toujours rêver. Faut juste que je trouve LA personne pour mettre en scène.

2/ Les Infiltré.e.s, saison 3 au Théâtre de la Bastille les jeudi 18 et vendredi 19 juin. La seconde aurait dû être ma dernière, mais le collectif ayant pris le dessus, (avec un peu de chance aussi au final), m’y revoilà.

3/ Des anciens et actuels Infiltré.e.s ont formé un nouveau collectif, tellement y a de l’amour dans le groupe. Nous nous appelons… les Exfiltré.e.s, nous préparons présentement un spectacle autour de la frustration (c’est qui qui a trouvé le thème, je pose la question ???). On ne sait pas si on y arrivera, mais on fait tout pour et nous aimerions présenter quelque chose durant l’automne 2020.

Et concernant cet espace non-critique… J’avais dit qu’il prendrait fin en 2020, certainement après le prochain festival d’Avignon… Je persiste et je signe. Je ne dis pas qu’il n’y aura rien après, mais je confirme, tout s’arrêtera dans quelques mois, sous cette forme-là.

Bon bout d’an et à l’an qué vèn.

 

(Textes et photos non promotionnelles : Axel Ito)

Fable pour un adieu (Emma Dante / La Colline)

(de quoi ça parle en vrai)

« Librement adapté de La Petite Sirène de Hans Christian Andersen, Emma Dante écrit et met en scène un conte contemporain où la mort côtoie la magie. Fable pour un adieu est l’histoire d’une sirène qui ne se sent pas à l’aise dans l’eau, son élément naturel. Préférant la terre ferme, elle passe des heures sur un rocher à contempler l’infini, d’où la mer lui apparaît comme une étendue merveilleuse et parfumée, jusqu’au jour où l’amour l’amènera à faire un choix crucial qui, peut-être, bouleversera sa vie. » (source : ici)

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© Carmine Maringola

(ceci n’est pas une vraie critique, car je n’ai pas vu le spectacle mais je vais tout de même en parler comme si j’avais vu le dit spectacle)

Quatre-vingt-dix-neuvième et dernier spectacle de l’année, un mercredi après-midi… A croire que je suis légèrement masochiste à vouloir subir un spectacle jeune public entouré d’une horde de gamins se conduisant plus ou moins bien, les coups de pieds dans le fauteuil de devant, les bavardages, les « je peux aller faire pipi… », « C’est bientôt fini ? » J’ai donc bravé les grèves pour me rendre finalement avec mes petits pieds (pointure 41) jusqu’à la Colline dans le vingtième arrondissement de Paris (que je connais bien, puisqu’il m’a vu naître… je veux dire, c’est dans le 20e que j’ai débarqué de ma cité phocéenne natale, il y a plus de 15 ans maintenant et ce fut un total hasard que le studio (16 mètres carrés mais avec une baignoire) que j’occupais se trouvait à quelques encablures de mon premier flirt en colo…)

Emma Dante… c’est pas le nom de mon flirt mais de l’artiste dont j’admire le travail et qui présente ces jours-ci « Fable pour un Adieu ». Encore une artiste qui présente à sa sauce un conte. Hier « L’Enfant-Océan » par Frédéric Sonntag d’après le Petit Poucet, aujourd’hui cette pièce pour « La Petite Sirène » et demain, qui sait, « Les Trois Petits Cochons » par Roméo Castellucci ou Frank Castorf avec Jeanne Balibar (je vous laisse deviner dans quel rôle, je ne m’égarerai pas sur ce sujet).

On retrouve cette liberté et l’audace que nous connaissons chez l’artiste sicilienne, qui a passé son enfance à Catane. C’est important de le souligner, car je connais quelqu’un qui vit à Catane en ce moment. Nous découvrons ce conte (je n’ai pas vu le dessin animé Disney, personne n’est parfait) sous un jour féministe et résolument moderne, avec cette petite sirène qui refuse les dogmes imposés par la société.

Pour ne pas perdre son jeune auditoire (le public de demain !), elle n’oublie pas le côté merveilleux et surtout ludique qui est la marque de fabrique de son théâtre (je n’ai vu qu’une pièce d’Emma Dante, donc je peux affirmer que c’est sa marque de fabrique). 

J’ai bien aimé tous ces moments où la petite sirène est posée sur son rocher (note pour plus tard : retrouver ma photo de la sculpture qu’on peut voir à Copenhague – je fais attention à ma planète, j’y étais allé en bus à partir de Stockholm… je suis comme ça… Certes, je suis allé à Stockholm en avion et le mois dernier j’ai fait un aller retour Paris Marseille en avion également alors même que la SNCF n’était pas encore en grève, mais vous ne trouvez pas aberrant de payer un billet deux fois moins cher en avion par rapport au train ? Enfin, je dis ça…) et qu’un enfant l’arrose avec un arrosoir de jardinier…

Mais au fond, moins qu’une adaptation du conte d’Andersen, il s’agit d’un hommage à peine voilé au film de Ron Howard « Splash » avec Daryl Hannah et Tom Hanks. C’était les années 80 et c’était bien : Save Ferris ! (les vrais savent)

Pour résumer, la pièce d’Emma Dante nous touche au coeur, pour qui a gardé une âme d’enfant (j’ai toujours du Nesquik dans mon garde-manger que je mange à la cuillère car je ne digère plus du tout le lait). C’est tour à tour réjouissant, rythmé, frais, pertinent, accessible mais exigeant, jubilatoire, sensible, humaniste, émouvant, inventif, immersif, simple, subtil, élégant, sobre, captivant, sans oublier l’interprétation dynamique, sincère, juste, équilibrée, fine des comédien.nes. C’était pas mal, quoi.

 

FABLE POUR UN ADIEU

texte et mise en scène Emma Dante

adapté de « La Petite Sirène » de Hans Christian Andersen
avec Elena Borgogni, Davide Celona, Stéphanie Taillandier

décor Carmine Maringola – lumières Cristian Zucaro – piano Laurent Durupt

Jusqu’au 22 décembre 2019 à la Colline, Paris

 

(…)

Entre Noël et le Jour de l’An, vous aurez droit à mon traditionnel billet de fin d’année qui s’intitulera cette année : Deux mille dix-neuf. Je ne sais pas où je trouve cette folle inspiration !

A part ça, passez de bonnes grèves et vive le foie gras !

 

Pas vu le mercredi 18 décembre 2019 à la Colline, Paris

Prix de ma place : 13€ (Carte Colline) (tant pis pour moi…)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

L’Enfant-Océan (J.C. Mourlevat / F. Sonntag / Théâtre Paris Villette)

(de quoi ça parle en vrai)

« Une fratrie s’enfuit du foyer familial pour échapper à la cruauté de ses parents. Débute alors sa fugue vers l’océan. Sous la plume de Jean-Claude Mourlevat, l’histoire du Petit Poucet prend la forme à la fois d’un road-movie enfantin et d’une enquête policière à suspens. S’appuyant sur un dispositif vidéo ingénieux et des éléments de décor évoluant au fil de l’histoire, Frédéric Sonntag transforme cette petite odyssée en grande aventure à vivre en famille ! » (source : ici)

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Crédits photos : Eric Miranda

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Les deux compagnons de route Frédéric Sonntag (à la mise en scène) et Marc Lainé (à la scénographie) forment une équipe de choc sur laquelle on peut compter pour passer une bonne après-midi. Ces deux raconteurs d’histoires savent comment captiver leur audience : un peu de bricolage (des ombres, des projections vidéos qui permettent de multiplier les personnages, les lieux), de la poésie avec une marionnette muette terriblement expressive, manipulée par les acteurs eux-mêmes, une intrigue à tiroirs (des révélations, des flashbacks, des interviews qui donnent un autre éclairage aux situations).

Cette adaptation du roman de Jean-Claude Mourlevat, lui-même inspiré du conte de Perrault est une charmante parenthèse en ce dimanche du mois de décembre si mouvementé… Une parenthèse ludique pour un conte social et poétique.

 

L’ENFANT-OCÉAN

texte Jean-Claude Mourlevat

mise en scène et adaptation Frédéric Sonntag

assistanat Leslie Menahem / scénographie Marc Lainé assisté d’Anouk Maugein

avec Laure Berend-Sagols, Rémi Fortin, Julie Julien, Régis Lux, Morgane Peters / voix off Yann Pauline Ziadé

costumes Hanna Sjödin / vidéo Thomas Rathier / lumières Manuel Desfeux / compositeur Paul Levis / construction marionnette Einat Landais / régie générale Boris Van Overtveldt / régie lumières Maëlle Payonne / régie son et vidéo Mathieu Genevois / coiffures et maquillages Pauline Bry

Jusqu’au 5 janvier 2020 au Théâtre Paris Villette et en tournée à Maubeuge, Lille, Mulhouse…

 

(une autre histoire)

J’ai vu la pièce l’Enfant-Océan un dimanche et son metteur en scène se prénomme Frédéric Sonntag. Sonntag. L’Allemand était ma LV1 ! La première fois que j’ai vu une pièce de Frédéric Dimanche, c’était un mercredi à Montreuil. NTM. Au Nouveau Théâtre de Montreuil. La pièce s’intitulait B. Traven. Le directeur du Nouveau Théâtre de Montreuil se prénomme Mathieu Bauer, qui veut dire paysan en allemand. Ce dernier a mis en scène Shock Corridor d’après le film de Samuel Füller… Encore un Allemand ? Dans cette pièce (Shock Corridor), j’ai découvert l’acteur Rémi Fortin qui joue dans l’Enfant-Océan avec Morgane Peters. Morgane Peters, je l’ai vue l’été dernier dans Iphigénie à Splott mais aussi dans d’autres pièces comme Prova d’Orchestra avec ses camarades de l’ERACM, une école d’acteurs à Cannes et à Marseille. En 2001, j’avais auditionné à cette école mais ils n’ont jamais voulu de moi… Prova d’Orchestra mis en scène par… Mathieu Bauer, encore lui. C’est grâce à lui que Frédéric Sonntag est un des artistes associés du NTM. Dans B. Traven, la scénographie, tout comme dans L’Enfant-Océan, est signée Marc Lainé. Marc Lainé dont j’avais aimé les mises en scène telles que La Chambre Désaccordée, Vanishing Point, Memories from the Missing Room, La Nuit, un rêve féroce et Hunter… Non, j’avais moins aimé Hunter… Parce que je croyais que c’était l’adaptation de la série télévisée Rick Hunter. Déception… Frustration…

Eins Zwei Polizei, Drei Vier Grenadier, Fünf Sechs Alte Hex, Sieben Acht Gute Nacht

 

Vu le dimanche 15 décembre 2019 au Théâtre Paris Villette

Prix de ma place : 9€ (Pass TPV)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Xenos (Akram Khan / La Villette / Théâtre de la Ville)

(de quoi ça parle en vrai)

Pendant la première guerre mondiale, quatre millions de soldats venus des colonies furent enrôlés par les armées européennes et américaines. Parmi eux, un million et demi d’Indiens se battirent et moururent en Europe, en Afrique ou au Moyen-Orient, arrachés à leur pays et à leur culture pour servir le mythe de l’Empire. Akram Khan s’est plongé dans les archives de ces hommes qui firent la grande guerre à mains nues, creusant tranchées et tombes, chargeant les baïonnettes et tendant les barbelés. Dans un solo intensément terrien, accompagné par cinq musiciens live, il part de ces traces infimes et déchirantes pour affronter au corps à corps certaines questions que nous pose le monde contemporain : qui est « l’étranger », « l’autre » ? A-t-on le droit de raconter son histoire, pour l’empêcher de disparaître ? Qu’est-ce qu’être humain ? Le sommes-nous encore ? Un retour organique à nos origines, par l’un des plus grands chorégraphes et danseurs internationaux. (source : ici)

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Crédits photos : DR

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Deux musiciens nous accueillent dans la salle de la Grande Halle de la Villette. Quand je dis « nous accueillent », c’est qu’ils sont déjà présents sur scène et qu’ils jouent de la musique à notre arrivée. Je m’assois au sixième rang, il n’y a pas de poteau comme il peut y en avoir au Théâtre du Châtelet, pourtant un monsieur bien plus grand que moi va faire office de, le rang devant moi. Peut-être que je me tasse, ça doit être l’âge ? Bref… Tout ça pour dire que malgré un confort de vision discutable, cela ne m’a pas empêché d’être emporté par le souffle Akram Khan.

Comme à mon habitude, je ne savais point de quoi il retournait. Je fus bouleversé par ce que je vis et nul doute que la musique jouée en direct y est pour quelque chose, les deux musiciens vus et entendus en préambule sont rejoints par la suite par trois autres musiciennes qui ajoutent de l’ampleur et une charge émotionnelle incomparable à cette pièce dansée.

Akram Khan est seul sur le pont, mais il occupe admirablement l’espace. La scénographie est impressionnante : des cordes qui semblent bouger toutes seules, de la terre, un mur incliné si difficile à gravir. On ressent une souffrance, une oppression, une résistance.

Cela ne s’arrête jamais, pas de repos pour les braves (oui, je connais mes classiques). Xenos est un spectacle captivant, fascinant, puissant.

« Ceci n’est pas la guerre, mais la fin du monde… »

 

XENOS

Direction artistique, chorégraphie, interprétation Akram Khan

Dramaturgie Ruth Little Création lumières Michael Hulls Musique originale, création sonore Vincenzo Lamagna Conception des décors Mirella Weingarten Création des costumes Kimie Nakano Écriture Jordan Tannahill Musiciens Nina Harries (contrebasse et voix), B C Manjunath (percussions et konnakol), Tamar Osborn (saxophone baryton), Aditya Prakash (voix), Clarice Rarity (violon)

Jusqu’au 22 décembre 2019 à la Grande Halle de la Villette, avec le Théâtre de la Ville – Hors les murs et en juin à Clermont Ferrand

 

(une autre histoire)

C’était la première fois que je voyais Akram Khan sur scène. C’est drôle quand on y pense, vu que c’est la dernière fois qu’il se produira sur scène, apparemment.

J’aime recenser les premières fois. Un peu moins les dernières.

La semaine dernière, j’ai assisté pour la première fois à une AG de grève. Je fais souvent grève, mais ne m’étais jamais rendu à une assemblée générale. Ceci est chose faite. Et j’y retourne mardi et jeudi. Je ne prends pas la parole, faudrait pas déconner, mais je suis là. Je suis là. J’observe. Et ça permet de se regarder en face dans le miroir. Même si je ne ferai rien d’autre l’été prochain que ma semaine à Avignon.

Je suis en retard sur deux chroniques… non, ce n’est pas la première fois.

C’est la première fois que je m’auto-censure en effaçant quelque chose de très gênant. Je grandis, je mûris… Mon anniversaire, c’est lundi !

 

Vu le vendredi 13 décembre 2019 à la Grande Halle de la Villette, Paris

Prix de ma place : invitation d’un ami (je précise car je pense que je n’aurai jamais mes entrées à la Villette ou au Théâtre de la Ville…)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Hiver Vingt Vingt

2020, deux mille vingt, vingt vingt… Encore vingt spectacles ou concerts au programme que je verrai… ou pas.

 

1/ Bruit – Festival de l’Aquarium (jusqu’au 25 janvier)

L’ensemble La Vie Brève s’installe à la Cartoucherie et démarre sur les chapeaux de roue avec le Festival Bruit, dans lequel on retrouve diverses propositions, plus ou moins musicales, dont Chewing-Gum Silence d’Antonin Tri-Hoang, Lettres non-écrites de David Geselson, Variété de Sarah le Picard, Grand Bazar d’Antonin Tri-Hoang (toujours) et Eve Risser…

2/ Fable pour un Adieu d’Emma Dante à la Colline (du 11 au 22 décembre)

Il y a des metteuses en scène dont je ne raterai plus aucun spectacle (voir 7/ et 8/)

3/ L’Enfant-Océan de Frédéric Sonntag au Théâtre Paris Villette (du 13 décembre au 5 janvier)

Je fais à nouveau confiance en un metteur en scène (celui de B. Traven), sans trop savoir ce qu’il retourne. Avec en plus un acteur vu dans Shock Corridor/Western de Mathieu Bauer (Rémi Fortin) et une actrice vue et très appréciée cet été dans Iphigénie à Splott (Morgane Peters).

4/ Hedda de Léna Paugam au Théâtre de Belleville (du 8 janvier au 29 mars)

Parce qu’on m’en avait parlé lors du festival Off d’Avignon 2018. Aussi parce que je connais la personne qui a créé les lumières… On a les arguments qu’on trouve).

5/ Hamlet de Thibault Perrenoud au Théâtre de la Bastille (du 9 janvier au 6 février)

Même si je n’avais pas plus apprécié que ça sa précédente réalisation (La Mouette), il est toujours intéressant de voir comment un jeune metteur en scène français met à sa sauce ce classique.

6/ Contes et Légendes de Joël Pommerat à Nanterre Amandiers (du 9 janvier au 14 février)

Le grand retour de Joël Pommerat après le triomphe de Ça ira, fin de Louis. C’est qu’on l’attend un peu au tournant…

7/8/ Una Costilla Sobre La Mesa Padre / Madre d’Angélica Liddell à la Colline (du 10 janvier au 7 février, en alternance)

Un diptyque de l’artiste espagnole, toujours passionnante à vivre, quoi qu’il arrive… Lapsus, je voulais écrire « suivre » à la place de « vivre », mais c’est bien ça, on vit aussi les pièces de Liddell.

9/ Hen de Johanny Bert au Théâtre Mouffetard (du 22 janvier au 8 février)

Un autre spectacle dont on m’a beaucoup parlé l’été dernier à Avignon… Une séance de rattrapage pour ce théâtre de marionnettes d’un autre genre…

10/ Aime-moi de Géraldine Martineau au Théâtre de Belleville (du 2 au 22 février)

Pourra-t-on me prévenir des jours où Géraldine Martineau sera sur scène, puisqu’elle sera en alternance avec Diane Bonnot (contre qui je n’ai rien…), mais j’apprécie beaucoup le jeu de l’autrice et co-metteuse en scène (avec Zazon Castro) ?

11/ La Nuit des Rois de Thomas Ostermeier à la Comédie Française (du 4 février au 22 mars)

Le retour de l’adaptation par le metteur en scène allemand sur la scène du Français. Peut-être ne le raterai-je pas cette fois-ci et voir ainsi pour la dernière fois Georgia Scalliet avec la Comédie Française…

12/ La Vallée de l’Etrange par le Rimini Protokoll à la Villette (du 5 au 8 février)

On ne sait jamais à quoi s’attendre avec le Rimini Protokoll… Après l’installation Nachlass et Granma, les Trombones de la Havane, encore une occasion d’être surpris…

13/ Ce qui n’a pas lieu de Sofia Dias et Vitor Roriz au Théâtre de la Bastille (du 24 au 29 février)

Les deux artistes présents à l’affiche de l’Antoine et Cléopâtre version Tiago Rodrigues (et de Sopro) sont de retour au 76 rue de la Roquette, mais cette fois-ci tous seuls comme des grands qu’ils étaient déjà. Heureux de les voir évoluer dans leur univers.

14/ A l’Ouest d’Olivia Grandville au Théâtre de la Bastille (du 24 au 29 février)

Totale découverte de cette artiste, au hasard de la programmation de mon théâtre favori. Et c’est de la danse.

15/ Contes Immoraux – partie 1 : Maison Mère de Phia Ménard aux Bouffes du Nord (du 24 février au 1e mars)

Parce que son travail m’avait marqué en début d’année dans Saison Sèche et qu’elle sera cette fois-ci présente sur scène.

16/ La Chute des Anges de Raphaëlle Boîtel à la Scala (du 25 février au 8 mars)

Raphaëlle Boîtel fait partie de ces artistes qui ont su prendre leur indépendance (autrefois disciple de James Thierrée) et offrir des créations originales et astucieuses.

17/ V.I.T.R.I.O.L d’Elsa Granat au Théâtre de la Tempête (du 28 février au 29 mars)

Même si l’épisode précédent (Mon Amour Fou) ne m’avait guère convaincu, ce nouvel effort d’Elsa Granat et Roxane Kasperski ne passera pas à l’as dans ma programmation.

 

Last but not least…

18/ Le Projet Georges d’Edith Proust au Théâtre de la Tempête (du 13 au 14 février)

Ou la reprise d’un des meilleurs spectacles vus en 2019 (je prépare mon bilan…) Je n’en rajouterai pas ici

19/ Supergrass au Casino de Paris (4 février)

Ou le grand retour du groupe, pour fêter leurs 20 ans de carrière…

 

20/ Tenacious D au Zénith de Paris (26 février)

Ou Kyle Gass et Jack Black prêts à mettre le feu au Zénith… Jack Black est mon maître…

Louis-Jean Cormier + Salomé Leclerc + Palatine (Aurores Montréal / Maroquinerie)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

(faudrait peut-être que je relise mes anciennes chroniques, histoire de ne pas récapépéter… tant pis…)

Voilà maintenant sept ans que le Festival Aurores Montréal offre au public français le meilleur de la scène québécoise. Voilà bien plus d’années encore que je clame haut et fort mon amour pour la chanson québécoise.

Au programme du soir, un groupe français, Palatine, l’exception qui confirme la règle et surtout les beaux, les grands, les talentueux Salomé Leclerc et Louis-Jean Cormier.

Je passerai très rapidement sur la prestation de Palatine, prise en sandwich entre les deux Québécois de l’étape. Belle découverte, avec une préférence pour les chansons en anglais, ne me tapez pas, merci.

salomé
Crédits photos : Axel Ito

Salomé Leclerc… Je l’avais manquée lors de sa précédente venue au festival. Erreur réparée : la chanteuse est magnétique sur scène (assez troublant de croiser son regard, qu’elle soutient, contrairement à votre serviteur – un peu comme l’an passé avec Elisapie), accompagnée par Joe Major à la batterie. Elle ose la jolie reprise de Famous Blue Raincoat (du Québécois de coeur… Leonard Cohen) mais surtout étonne et séduit avec ses chansons à elle, sensibles et solides. De la conviction mélodique (j’essaie une nouvelle association de mots), un tempérament et un naturel confondants.

louis jean
Crédits photos : Axel Ito

Louis-Jean Cormier… Une longue histoire entre sa musique et moi, puisqu’elle commença avec Karkwa, un des groupes que je vénère le plus au monde, rien que ça (avec Radiohead et Blur). Son nouvel album solo va sortir en 2020 et il est là pour nous présenter quelques unes de ces nouvelles tounes. Ce grand bonhomme est drôlerie, générosité et surtout talent. Quand tu ne vas pas trop bien, tout de suite, tu entends ses chansons et ça va mieux. C’est bête à dire, je sais. Cormier a un sens de la mélodie très convaincant (je tente une autre association hasardeuse) et sait écrire des chansons en français. Pas niaises ni simplettes. Y a de la poésie, de l’amour pour les mots. Louis-Jean Cormier tape toujours juste. Et j’attends avec impatience son prochain album !

LOUIS-JEAN CORMIER + SALOMÉ LECLERC + PALATINE

Festival Aurores Montréal

à la Maroquinerie, Paris

 

(d’autres petites choses)

Je veux voir Jean Leloup sur scène l’année prochaine !!!

Je veux revoir Klô Pelgag sur scène l’année prochaine !!!

*****

A quoi pense Salomé Leclerc quand elle scrute le public de son regard perçant ? Est-elle à la recherche d’un ancien amour qui aurait enfin accepté son invitation ? Calcule-t-elle le ratio hommes/femmes de l’auditoire ? Ou tout simplement est-elle totalement myope ?

*****

Cette fille a posé son appareil photo sur une des enceintes. Elle filme l’artiste sur scène, puis tourne la caméra vers le public. Je regarde la caméra, fixement, intensément. Quand elle visionnera ses images, se rendra-t-elle compte que je n’aurai pas cligné une seule fois des yeux ? (mais peut-on cligner d’autre chose que des yeux ?)

 

Vu le lundi 2 décembre 2019 à la Maroquinerie, Paris

Prix de ma place : 19€

Photo de couverture : Guillaume Roujas

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

New Power Generation (Cigale)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

NPG… The New Power Generation ! J’assume le côté nostalgique de ce concert, puisque le groupe en question accompagna durant de nombreuses années Roger Nelson aka Prince. Je n’ai jamais eu la chance de voir le Kid de Minneapolis. Parce que j’étais trop jeune, parce que je n’ai pas dégainé le code de ma carte bleue assez rapidement, parce que je me suis souvent dit : « La prochaine fois… »

NPG (pour faire plus vite) représente la période princière dans laquelle j’ai plongé la tête la première. Les albums « Diamonds & Pearls » (1991), « Love Symbol » (1992) sont pour moi la quintessence (rien que ça) de la musique de Prince. On peut en rediscuter, certes, mais je garde mes K7 précieusement dans ma boîte à trésors !

Prince n’est plus et c’est un peu avec méfiance que je me suis rendu à la Cigale un dimanche soir pourpre et pluvieux.

L’hologramme de Prince étant encore aux abonnés absents, c’est le chanteur MacKenzie, tout droit sorti de l’émission « America’s got talent » qui le… Non… Prince est irremplaçable. Nul artiste a son charisme, sa voix et son talent. MacKenzie, d’ailleurs, ne cherche pas à l’imiter, en fait certes, un poil trop dans les « I love you », les « Je regarde le ciel en le pointant du doigt pour bien signifier que Prince est au paradis des artistes »… Mais il fait le taf, comme disent les moins jeunes des jeunes que je ne suis plus. Le groupe, quant à lui, a vu passer tellement de membres en son sein qu’il peut se permettre de faire tourner l’effectif. C’est pro, ça tourne, rien ne dépasse.

Certes, le concert fait office de The Very Best Of Prince : NPG joue des chansons qui leur sont antérieures : « Purple Rain », « 1999 », « Girls & Boys », « Alphabet Street » (avec en invitée spéciale la chanteuse française Jeanne Added)… Cependant NPG n’oublie pas de jouer ses propres chansons comme « Call the Law », du temps où Prince, en froid avec sa maison de disques, mettait en avant le groupe. Ceci étant dit, les poils se hérissent dès les premières mesures de « Live 4 Love », on chante à tue-tête « Sexy MotherFucker », on se remémore le clip de « Gett Off »…

Apparemment, chaque concert est différent avec une setlist qui change… La prochaine fois, appelez-moi pour faire votre liste de chansons : « Jughead », « The Exodus has begun », « Now »… Pour « My name is Prince », ça sera un peu compliqué.

peter lodder
Crédits photos : Peter Lodder

 

 

NEW POWER GENERATION – NPG – à la Cigale

Part 1.

Live 4 Love – 17 Days – Girls & Boys – Pop Life – Deuce & A Quarter – Call the Law – Call My Name – 7 – Anna Stesia (avec Jeanne Added) – Joy In Repetition (avec Jeanne Added) – Lady Cab Driver – Black Sweat – U Got The Look

Entracte

Part 2.

When Doves Cry – Cream – Sexy M.F. – Gold – Nothing Compares 2 U – The Beautiful Ones – Days Of Wild – I Could Never Take The Place Of Your Man – Cool – Gett Off – 1999 – Let’s Go Crazy – D.M.S.R. – Alphabet Street (avec Jeanne Added) – Purple Rain

(misanthrope ou presque)

Le couple qui filme. L’un est sur Facebook Live, l’autre filme tout en bougeant en rythme. Donc l’image bouge. Donc… Mais pourquoi tu filmes, ta vidéo est inutilisable !?!

Celui qui est invité, avec une dizaine d’autres personnes, à monter sur scène pour danser et qui se filme. Tu es sur la putain de scène de la Cigale avec les gigantesques musiciens de feu Prince et au lieu de profiter du moment présent, tu fais quoi ? Tu te fais un putain de selfie ???

Celui qui reçoit un sms d’une fille qui le largue. Voir sa mine déconfite. Pourquoi tu n’as pas éteint ton portable, mec ? Tu t’en doutais, non ? T’en vas pas, non ? Tu vas voir, ça va aller. Ecoute la musique, c’est un bon remède. Avec de la bière, oui. Tu auras le temps d’y repenser après.

 

Vu le dimanche 1e décembre 2019 à la Cigale, Paris

Prix de ma place : 69,7€ (fosse)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito