AVIGNON OFF 21 (une micro-sélection)

C’est un peu à la dernière minute que je me suis décidé. L’année 2021 et Avignon ont quelque chose de symbolique pour moi et je ne pouvais décemment ne pas faire un petit saut là-bas, même si je n’y reste que trois petits jours. Malgré la fatigue, malgré le masque que nous devrons porter toute la journée dans les rues avignonnaises, je répondrai présent. Pour le In et pour le Off. Même si j’ai choisi ces 72 heures en fonction d’un seul spectacle – La Cerisaie par Tiago Rodrigues dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, je ne manquerai pour rien au monde de découvrir des spectacles dans le Off.

Pour être honnête, j’ai eu des difficultés à composer mon programme, malgré le bon millier de spectacles que nous propose le Off. Même dans les théâtres que je fréquente assidument, comme le Train Bleu, le 11 ou la Manufacture, je n’ai pratiquement pas eu d’envies évidentes. Par ignorance sûrement, par manque de curiosité certainement. Elle est particulière, quand même, cette année !

Voici donc une très courte sélection des spectacles (16) que je verrai ou pas durant mes trois petits jours de festival… (du 16 au 19 juillet)

(crédits photos : © Arianne Caton Balabeau – © Margot Briand – © François-Louis Ahténas – © Simon Gosselin)

NORMALITO par Pauline Sales au 11. (du 7 au 29 à 9h45 – relâches les 12, 19, 26)*

Celui-là, ça fait longtemps que je veux le voir. J’avais même ma place aux Plateaux Sauvages, mais covid oblige… Séance de rattrapage, donc, pour le texte de Fabrice Melquiot, la mise en scène de Pauline Sales (qui écrit aussi très bien et dont j’attends avec impatience « Les femmes de la maison » au TGP Saint-Denis la saison prochaine), le jeu tout feu tout flammes (je ne sais pas, j’avais envie d’écrire cette expression) d’Anthony Poupard…

HOME – Morceau de nature en ruine de Magrit Coulon au Théâtre des Doms.(du 5 au 27 à 10h – relâches les 8, 15 et 22)

Des jeunes qui jouent des vieux, du théâtre mâtiné de documentaire. Parce que c’est belge.

INCANDESCENCES d’Ahmed Madani aux Halles (du 7 au 30 à 11h – relâches les 13, 20 et 27)*

J’avais été plutôt refroidi il y a deux ans par une de ses pièces, mais comme je souviens encore de F(l)ammes et que cette pièce appartient à la trilogie « Face à leur destin », on fait confiance.

LOSS de Noëmie Csikova au 11. (du 7 au 29 à 11h30 – relâches les 12, 19 et 26)*

Parce qu’on me l’a conseillé et je crois que j’aurai besoin d’un soutien moral après cette pièce… Je crois que ça parle d’une perte, mais pas de clés.

(crédits photos : © DR – © Roland Baduel – © DR – © DR)

LA RONDE par Natacha Rudolf à Présence Pasteur (du 7 au 27 à 12h30 et 15h10 – relâches les 10, 17 et 24)*

Parce que j’ai d’abord vu le film de Max Ophüls, dont la structure m’inspire toujours quand j’écris. Parce que la pièce est mise en scène par Natacha Rudolf, la directrice du Théâtre de la Noue à Montreuil et que Montreuil et moi, c’est une longue histoire.

UN DÉMOCRATE de Julie Timmermann à la Condition des Soies (du 10 au 20 à 12h45 – relâches les 12 et 19)

Parce que je l’avais raté il y a deux ans et que je le raterai encore cette année. J’ai envie de dire que cette pièce est plus que d’actualité, mais comme je ne me réfère qu’au titre, je ne suis pas bien sûr.

LE BONHEUR DES UNS de Côme de Bellescize au Théâtre des Béliers (du 7 au 31 – relâches les 12, 19 et 26)*

Pour découvrir l’écriture de Côme de Bellescize. Deuxième pièce qu’on me recommande… Je ne comprends pas, j’ai l’impression que je fais de plus en plus confiance aux gens cette année. Et je ne sais absolument pas de quoi il retourne.

YOURTE par la Compagnie Les Mille Printemps au Théâtre des Carmes (du 6 au 25 à 16h30 – relâches les 12 et 19)

Utopie, jeunesse, écologie, un monde nouveau ? Le genre de pièces dont j’ai beaucoup entendu parler lors de son passage au Théâtre 13 et… ben, ça ne sera pas cette fois non plus que je la verrai.

(crédits photos : © DR – © Katell Paugam – © Simon Gosselin – © DR )

LE DISCOURS par Emmanuel Noblet au Théâtre des 3 Soleils (du 7 au 31 à 16h55 – relâches les lundis)*

Parce que Fabrice Caro. Parce que ce roman, je m’y reconnais un peu beaucoup. Parce que la mise en scène du formidable Emmanuel Noblet.

DE LA DISPARITION DES LARMES par Léna Paugam au Théâtre du Train Bleu (du 14 au 26 à 18h05 – relâche le 20)

Parce que Léna Paugam m’avait beaucoup ému avec Hedda et que je m’en veux de ne pas pouvoir voir cette pièce, avec la lumière de Jennifer Montesantos.

LES FEMMES DE BARBE BLEUE par Lisa Guez au Théâtre des Carmes du 16 au 19 à 19h30)*

Parce que je tourne autour depuis bien trop longtemps pour ne pas le laisser passer cette fois-ci, surtout que cette pièce est malheureusement toujours autant d’actualité.

ALEX VIZOREK – Ad Vitam au Théâtre des Béliers (du 7 au 31 à 20h05 – relâches les 12, 19 et 26)

Parce qu’on ne se refait pas et qu’il me fait rire. Sur France Inter et ailleurs. On l’aura attendu longtemps ce nouveau spectacle !

(Crédits photos : © DR – © DR – © DR – © Christophe Raynaud de Lage)

LIFE ON MARS ? par la Compagnie Thespis à la Factory – Salle Tomasi (du 7 au 31 à 20h10 – relâches les lundis)*

Parce qu’on m’a invité pour le voir et que j’ai accepté, uniquement parce qu’on y parle des solitudes contemporaines et que ça me parle et que je me complais dedans !

VERO 1ERE REINE D’ANGLETERRE par les 26 000 Couverts à Villeneuve sur Scène (du 9 au 21 à 22h – relâche le 15)

Parce que chaque année, je me dis que je retournerai à Villeneuve les Avignon pour y voir du spectacle de rue ou sous chapiteau et que je n’y vais jamais.

MARIAJ EN CHONSONS par les Blond and Blond and Blond au Théâtre des Béliers (du 7 au 31 à 22h15 – relâches les 12, 19 et 26)

Parce que j’avais vu leur premier spectacle qui m’avait fait énormément rire. En plus, les gens qui jouent ont des liens avec des gens que j’apprécie énormément (Elsa Granat, Les Filles de Simone, ma metteuse en scène…)

LE CABARET DES ABSENTS par François Cervantès au 11. (du 7 au 29 à 22h30 – relâches les 12, 19 et 26)*

Troisième spectacle que je verrai qu’on me conseille… Je donnerai le prénom et le nom de la personne qui me l’a recommandé, si jamais ce n’est pas bon. Oui, je suis comme ça. Faudrait pas me croiser si jamais il y a une guerre… Blague à part, ça a l’air totalement fou. Ça parle d’un cabaret avec des absents, dont le silence, soudain le vide, peut-être pas ?

Sans oublier les reprises de deux spectacles que j’avais beaucoup appréciés : 

L’AUTRE FILLE avec Marianne Basler à la Reine Blanche (du 7 au 25 à 11h – relâches les 13 et 20)

IPHIGÉNIE À SPLOTT par Blandine Pélissier au Théâtre Artéphile (les jours impairs à 11h30)

Je vous invite à décortiquer, mieux que moi en tout cas, les programmations de la Manufacture, du Train Bleu et/ou du 11. ou la sainte trinité, sans oublier les Doms, Artéphile ou la Factory qui font un véritable effort, chaque année, de défrichage pour leur programmation.

D’ici là, on fait attention à soi, on en profite quand même, parce que ça ne va pas durer, encore.

Ps : Les spectacles avec astérisque sont les spectacles pour lesquels j’ai déjà ma place et dont vous retrouverez sûrement la chronique ce mois-ci, si j’arrive à m’organiser.

Pps : Vive Tiago Rodrigues… rien à voir avec le Off, mais j’avais quand même envie de l’écrire.

Textes : Axel Decanis

FESTIVAL D’AVIGNON 2021 (sélection)

Non non non, je ne me plaindrai pas des serveurs informatiques du site du Festival d’Avignon qui ont rendu la tâche ardue, pour ne pas dire impossible, de réserver des places de spectalce lors de l’ouverture de la billetterie. (ok, je suis passé par la Fnac…) Parlons plutôt des spectacles !

Qu’il est difficile de faire une sélection cette année. D’habitude, je rechigne un peu, je ne reconnais que le tiers des noms programmés (ce qui va être le cas, paradoxalement, pour ma prochaine sélection Off). Ici, je m’en voudrais presque de ne pas pouvoir / vouloir rester plus longtemps (quatre jours « seulement » cette année), tellement il y a de spectacles qui me donnent envie. Je n’en verrai que trois (les 3 premiers de ma sélection), mais j’espère de tout coeur que nous pourrons rattraper tous ces spectacles dans nos théâtres préférés, à la faveur des coproductions.

(les trois que je verrai cet été)

TIAGO RODRIGUES

(je n’ai toujours pas ma place, mais je vais jouer des coudes ou faire jouer mes relations, une fois n’est pas coutume)

Ceux qui me lisent savent combien l’artiste portugais est important pour moi. Même si « La Cerisaie » sera programmée la saison prochaine à l’Odéon Théâtre de l’Europe, je ne peux rater cette pièce pour plusieurs raisons : Tchekhov + la Cour d’Honneur du Palais des Papes + voir des comédien.nes que j’apprécie, évoluer dans ce lieu mythique : Isabel Abreu, Grégoire Monsaingeon, David Geselson, Alex Descas. J’aurais pu citer Isabelle Huppert, mais je ne suis pas le fan absolu de la Reine Zaza.

LA CERISAIE du 5 au 17 juillet 2021 à la Cour d’Honneur du Palais des Papes

PHIA MÉNARD

Une performance multipliée par trois dont le premier volet m’avait hautement fasciné aux Bouffes du Nord la saison dernière.

LA TRILOGIE DES CONTES IMMORAUX (POUR EUROPE) du 19 au 25 juillet 2021 à l’Opéra Confluences (et peut-être prochainement à la MC93 Bobigny ?)

KORNÉL MUNDRUCZÒ

Celui dont je ne connais que les films adapte justement un de ses films diffusés dernièrement sur Netflix : Pieces of woman. Le réalisateur de « La Lune de Jupiter » et de « White Dog » agace parfois par une certaine prétention « ooouh, regardez comme il est beau et maîtrisé, mon plan séquence ! »), mais je reste curieux de voir ce que ça peut donner dans un grand et long plan séquence, en vrai !

CZASTKI KOBIETY – Une femme en pièces du 17 au 25 juillet 2021 au Gymnase du Lycée Aubanel

(les sept que j’espère ne pas rater la saison prochaine)

NATHALIE BÉASSE

Même si on pourrait reprocher à ses spectacles un côté un peu décousu, il n’empêche que j’en ressors toujours ravi, rempli d’images et d’émotions et j’ai hâte de voir ce spectacle l’an prochain au Théâtre de la Bastille. (© Nathalie Béasse)

CEUX-QUI-VONT-CONTRE-LE-VENT du 6 au 13 juillet 2021 au Cloître des Carmes

JOHANNY BERT

Ceci est une installation, une expérience, tout commencera dans le Jardin de la Vierge, mais je ne sais pas vraiment quand ça sera ni ce que ça sera et j’ai déjà envie d’y être. Par le créateur de Hen. (© Jorge Mayet)

LÀOÙTESYEUXSEPOSENT

EMMA DANTE

Je ne peux pas me vanter d’avoir vu énormément de spectacles de cette artiste sicilienne, j’ai eu beaucoup de rendez-vous ratés, mais je veux m’accrocher et me faire embarquer dans ces univers toujours aussi singuliers. (© Daniela Gusmano & © Masiar Pasquali)

MISERICORDIA du 16 au 23 juillet 2021 à 15h au Gymnase du Lycée Mistral / PUPO DI ZUCCHERO DEI MORTI du 16 au 23 juillet 2021 à 19h au Gymnase du Lycée Mistral

CHRISTIANE JATAHY

Je ne la présente plus. Elle est une de mes chouchoutes, présente en 21/22 avec ce spectacle à l’Odéon Théâtre de l’Europe. Il s’agit toujours d’une adaptation du film « Dogville » de Lars Von Trier, qui se posait déjà là, en terme de cinéma/théâtre. (© Magali Dougados)

ENTRE CHIEN ET LOUP du 5 au 12 juillet 2021 à l’Autre Scène du Grand Avignon – Vedène

ANGÉLICA LIDDELL

Je ne la présente plus. La fascinante Angélica Liddell… Point. (© Angélica Liddell)

LIEBESTOD EL OLOR A SANGRE NO SE ME QUITA DE LOS OJOS JUAN BELMONTE à l’Opéra Confluence du 8 au 14 juillet 2021

FABRICE MURGIA

Celui que j’avais découvert à la Manufacture dans le Off il ya une dizaine d’années, celui que j’ai redécouvert à Bruxelles dans son futur-ex Théâtre National Wallonie-Bruxelles, pour une adaptation du roman de Laurent Gaudé. Que je n’ai pas lu, donc je ne peux même pas faire semblant de savoir de quoi ça va parler. Mais il est bon parfois d’aller sans savoir. Surtout quand on connait la qualité des mises en scène de l’artiste belge. (© Alexander Gronsky)

LA DERNIÈRE NUIT DU MONDE du 7 au 13 juillet 2021 au Cloître des Célestins

DIMITRIS PAPAIOANNOU

Le chorégraphe grec m’avait impressionné au plus haut point, il y a quelques années. J’avais encore une fois manqué sa création pour le Wuppertal Tanztheater, j’espère voir une autre de ses créations la saison prochaine avec le Théâtre de la Ville. Rien à voir, tout à coup, je repense au DV8… (© Julian Mommert)

INK du 20 au 25 juillet 2021 à la FabricA

(quand il n’y en a plus, il y en a encore)

À part ça, j’aurais pu citer Baptiste Amann avec sa trilogie Des Territoires (vue, pas complètement aimée mais audacieuse), Eva Doumbia, avec ce spectacle au magnifique titre : Autophagies – Histoires de bananes, riz, tomates, cacahuètes, palmiers. Et puis des fruits, du sucre, du chocolat, Laetitia Guédon et le spectacle Penthésilé·e·s Amazonomachie (visible au Théâtre de la Tempête la saison prochaine), Caroline Guiela Nguyen et sa Fraternité, Conte Fantastique, qui nous émeuvra peut-être autant qu’avec Saïgon, la mythique chorégraphe Maguy Marin et Y aller voir de plus près, Karelle Prugnaud et son spectacle itinérant Mister Tambourine Man avec l’inénarrable Denis Lavant.

La semaine prochaine, ma sélection dans le Off ! Le temps que le programme complet soit publié… Les places seront chères ! Purée, j’aurais presque hâte d’y être déjà.

Textes : Axel DECANIS

Deux mille vingt, le rappel

Je note pour me souvenir. Je prends des photos pour… pour quoi déjà ?

En janvier…

En revenant du Québec, je ne pensais pas que cette année serait si…
Sur 31 fois, je suis allé 19 fois tout seul au spectacle. Parfois je croise des gens que je connais. Alors je leur dis bonjour ou bonsoir. Ou bien je fais semblant de ne pas les voir.
(Hamlet, Hedda, Nickel, Contes et Légendes, Hen)

En février…

Sur la route de la Vallée de l’Étrange, à l’Ouest, j’écoute la Montreuil’s Original Soundtrack avec des chansons comme « Life on Mars », du Supergrass ou encore du Tenacious D et imagine de nouveaux Contes Immoraux sur ce qui n’a pas lieu.
(La Vallée de l’Étrange, Supergrass, Life On Mars, Montreuil’s Original Soundtrack, Contes Immoraux, Ce qui n’a pas lieu, Tenacious D, À l’Ouest)

En mars…

La dernière personne que j’ai embrassée sur les deux joues (hors parents passée une semaine d’auto-confinement), c’est la personne qui met en scène mon solo. Nous étions à Montreuil pour assister au spectacle « La Ménagère » de Rebecca Journo au Théâtre Berthelot. C’est ce soir-là que je lui proposai mon projet. Une semaine plus tard, nous étions confinés. « GOOD TIMING » : il n’y a pas à dire, la chance est avec moi.
(Maps, Labourer, Stéréo, La Ménagère, Le Théâtre et son Double)

En avril…

Le plus dur, c’est de barrer au fur et à mesure dans mon agenda les spectacles que j’aurais dû voir. Puis choisir : donner les sous au théâtre, demander un remboursement… Je n’ai jamais su prendre des décisions. Ou bien des mauvaises. Mais quand, la mort dans l’âme, je demandais le remboursement, je me disais que je mettrais ces sous de côté, pour plus tard, pour financer mon projet théâtral. L’un dans l’autre, ça reste dans la famille.
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En mai…

J’ai bien tenté de regarder des spectacles sur internet ou sur ma télé, mais rien n’y fait. Je n’accroche pas. Alors je reste avec mes souvenirs…
Pendant « Hamlet », alors que la salle était plongée dans le noir, un bruit survint et C. s’agrippa à mon bras.
Le plus dur, c’est de raconter des anecdotes que je n’ai pas déjà écrites ici. Ou bien devrais-je en inventer ? La vérité, c’est que je ne me souviens pratiquement de rien. Comme si ces derniers mois avaient tout effacé.
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En juin…

Je viens de me rendre compte que je n’ai absolument rien publié au mois de juin. Je l’ai déjà écrit, mais je me rends vraiment compte que ce qui me manque, ce n’est pas de voir du spectacle vivant, mais d’aller au théâtre. Ce déplacement. Plus tard dans l’année, je dirai que je ne comprends pas d’être autant fatigué alors que je ne sors plus. J’avais cet équilibre-là. Un peu de chez moi, un peu de dehors. Et ça, ça me manque.
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En juillet…

C’était particulier, ce mois de juillet sans Festival d’Avignon. A la place, je suis allé à la mer, à la plage (voir ma photo des Catalans à Marseille, en couverture de cette chronique). J’ai regardé les gens. Cette époque où seulement certaines rues étaient hors de toute contrainte sanitaire. Mais c’est fou ça, tout revient à ça ! On ne peut plus parler des films ou des spectacles qu’on voit, alors on parle de ça. Ça aussi, ça me manque, de parler d’autre chose que de ça. C’est comme quand tu mets trois enseignants dans une même pièce, avec tous les efforts du monde, leurs discussions reviendront irrémédiablement à leur quotidien : les élèves, la classe, les parents d’élèves, Blanquer… Vous ai-je dit que je déteste Blanquer ? Il me sort par les trous de nez, ça devient viscéral. Si seulement il pouvait lire ces quelques lignes et me virer par la même occasion, n’ayant pas le courage de partir de moi-même. Rien qu’en l’écrivant, B-L-A-N-Q-U-E-R… Je le revois dans Voici, en vacances en Corse embrassant à pleine bouche la journaliste Anna Cabana, alors que moi…
(Littoral – répétition)

En août…

C’était le temps où on pouvait retourner dans une salle de spectacles, qu’on vous demandait de garder le masque dans nos déplacements, mais qu’on pouvait l’enlever, une fois assis à notre place. C’était le bon temps. Une autre époque. Ça passe tellement vite…
(Angèle, Original d’après une copie perdue)

En septembre…

Voir et entendre du Koltès dans un quartier que je fréquentais assidûment (Ménilmontant), se lever à 5h30 du matin un samedi pour assister à six heures de Sophocle en plein air…
(Dans la Solitude des Champs de Coton, Uneo Uplusi Eustragé Dies, Les Animaux sont partout, Aux éclats, D’Autres Mondes, The History of Korean Western Theatre)

En octobre…

Je ne pouvais deviner que le dernier spectacle que je verrais cette année serait une pièce sur deux figures mythiques de ma région d’origine : Raimu et Marcel Pagnol. Ni que je la verrais à côté de chez mes parents, dans une salle de cinéma / théâtre entre les Gorges du Verdon et le Plateau de Valensole. Je ne sais pas du tout quoi faire de ces informations. Aussi parce que je suis fatigué de voir des signes partout. Donc je me tais.
(Le Côté de Guermantes, La Guerre des Salamandres, L’Habilleur, La Brèche, La Peste c’est Camus mais la Grippe est-ce Pagnol, Jules et Marcel)

En novembre…

Ce qui me fait penser que je n’ai absolument pas parlé de tous les podcasts que j’ai pu écouter ces derniers mois. EVA BESTER, je vous aime. Il fallait que je l’écrive quelque part… Je vous conseille d’écouter son émission « Remède à la mélancolie »…

« Ce soir, j’ai la mélancolie athlétique. »

… et surtout sa participation au podcast de Fanny Ruwet « Les gens qui doutent ». Ce qui me fait dire que quand j’étais petit, je n’ai jamais écouté Anne Sylvestre, donc je n’ai pas partagé la tristesse engendrée par sa disparition. J’étais plutôt Team Dorothée ou Chantal Goya. Et après je me demande quand tout a commencé à vriller pour moi…
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En décembre…

C’est la fin de l’année. C’est une information comme une autre. L’espoir fait vivre, j’avais donc préparé un programme aux petits oignons pour la réouverture des lieux culturels le 15 décembre, la veille de mon anniversaire. Mal m’en a pris. Du coup, j’ai téléchargé pour la soixante-quatrième fois Tinder et me suis empiffré des Ferrero Rochers offerts en pagaille par mes élèves, parce que j’ai pas mal assuré ces derniers mois, même si je m’emmerde toujours autant. Et surtout j’ai trouvé une nouvelle coiffeuse entre Belleville et Ménilmontant. Je crois que je vais la garder. Aussi parce que ça m’a fait tout bizarre dans le corps et dans le reste quand elle m’a fait ce massage du cuir chevelu. Ça m’a coûté le double de mon coiffeur marseillais désormais à la retraite mais qui continue à coiffer dans son garage, mais j’ai besoin d’une certaine tranquillité d’esprit. Je ne veux plus chercher, butiner de fleur en fleur. A moi la stabilité. C’est le jour de mes 42 ans que je me suis fait coiffer par cette personne aux doigts magiques. Je devais rencontrer un match Tinder juste après, mais bien m’a pris d’annuler. J’étais suffisamment angoissé de rencontrer cette nouvelle coiffeuse. Je sais que rien ne sera possible entre elle et moi, mais je peux désormais rayer une ligne de ma liste des choses à faire et à trouver. Je suis enfin en paix avec moi-même.
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Les spectacles que je n’ai pas vus en 2020

Illusions perdues (Balzac – Pauline Bayle), Normalito (Pauline Sales), Furia (Lia Rodrigues), Les Sept Péchés Capitaux (Pina Bausch), CocoRosie, Le Révizor (Crystal Pite), Léopoldine HH, Le Silence et la Peur (David Geselson), Dans le Nom (Tiphaine Raffier), Tout le Monde ne peut pas être orphelin (Les Chiens de Navarre), Andando – Lorca 1936 (Daniel San Pedro), Phèdre ! (Racine / François Grémaud), Billion Dollar Baby (Audrey Vernon), Récital / Chorale / Les Potiers (François Grémaud), Vacances Vacance (Ondine Cloez), Le Sacre du Printemps (Pina Bausch), Italienne Scène et Orchestre (Jean-François Sivadier), Quand je serai grande (Margaux Cipriani / Sophie Troise), Rencontre avec Pierre Pica (Émilie Rousset), Pacific Palisades (Guillaume Corbeil / Florent Siaud), Les Frères Karamazov (Dostoievski / Sylvain Creuzevault), Ton Père (Christophe Honoré / Thomas Quillardet), Abysses (Alexandra Tobelaim), Catarina et la beauté de tuer des fascistes (Tiago Rodrigues), Choeur des amants (Tiago Rodrigues), Une Cérémonie (Raoul Collectif), Klô Pelgag, L’Étang (Robert Walser / Gisèle Vienne), By Heart (Tiago Rodrigues), La 7e Vie de Patti Smith (Claudine Galéa / Benoît Bradel), Boule à Neige (Mohamed El Khatib & Patrick Boucheron), Le discours (Fabrice Caro / Catherine Schaub)… Et encore, je cite seulement les spectacles pour lesquels j’avais des places.

Adieu deux mille vingt, tu ne me manqueras pas.

Deux mille vingt

(article mis à jour et surtout corrigé… résolution 2021 : relire 1 000 fois avant de publier ! et non je ne rajouterai pas les traits d’union entre deux, mille et vingt – et malgré tout j’oublie encore des mots, je suis bien fatigué…)

Deux mille vingt… Qu’il fut compliqué de rédiger ce bilan. Tantôt nécessaire pour ma mémoire, tantôt futile, tellement d’émotions, de sentiments contradictoires sont venus m’ébranler durant ces dix derniers mois. Une année éprouvante, pour moi, pour vous et (je parle seulement dans le cadre de ce blog) surtout pour les artistes, les autrices et auteurs, les salles de spectacle, toutes les personnes qui gravitent autour. A l’heure où j’écris ces lignes, nous ne savons pas quand les cinémas, musées et salles de spectacle rouvriront (7 janvier ? 20 janvier ? Les plus pessimistes parlent de juin 2021… ?) et je ne sais pas comment conclure cette phrase. C’est parti pour un grand « name dropping » !

SPECTACLE VIVANT

Je n’en attendais pas tant : inventer un virus pour me permettre d’aller moins au théâtre. Je l’ai rêvé, le pangolin l’a fait ! Mon recap fait peine à voir : 31 spectacles vus cette année, soit trois fois moins que l’an passé. Certes, je désirais ralentir, mais pas à ce point-là, surtout avec l’absence du Festival d’Avignon qui a fait mal à mon petit coeur.

31 spectacles à Paris, Montreuil, Nanterre, Les Lilas mais aussi à Marseille, Barcelonnette (04), Gréoux-les-Bains (04), dans 20 lieux différents avec des artistes français, suisses, portugais, coréens. Du théâtre, de la marionnette, du seul.e. en scène, de la danse, du conte, de la performance, des images, des robots, de la musique, des élèves, des amateurs, de la déambulation, de l’improvisation.

Cette année, je n’ai revu aucun spectacle. Mais j’ai vu deux spectacles de Gwenaël Morin (« Le Théâtre et son double » et « Uneo uplusi eurstragé dies » (avec Lucie Brunet), du duo Godard / Santoro (« Maps / Stéréo » – je ferai l’impasse la prochaine fois). Par souci de transparence, je tiens à mentionner que j’ai bénéficié de 7 invitations en ma qualité de blogueur ou dans le cadre de mes contributions au Blog de Nestor (blog sur la vie culturelle montreuilloise), 6 spectacles étaient gratuits. J’ai donc (plus ou moins) payé 18 fois ma place…

À part ça de grands souvenirs avec (par ordre chronologique) :

Sans oublier des captations plus ou en moins en direct, dont « Laetitia fait tout péter » de Laetitia Dosch, « _Jeanne_Dark_ »  de Marion Siéfert sur Instagram, « Be Arielle F. » de Simon Senn par Zoom mais également les répétitions de « Littoral » de et par Wajdi Mouawad.

CONCERTS & MUSIQUE

Deux petits concerts seulement mais avec des grands groupes tels que Supergrass et Tenacious D ! Et pour tout vous dire, je ne suis abonné pas à Deezer ni à Spotify, donc bon… Mais j’ai tout de même acheté, écouté et apprécié les nouveaux albums d’Idles, Louis-Jean Cormier, Sophie Hunger, Eels et enfin Klô Pelgag qui me met les larmes aux yeux tellement c’est beau.

EXPOS

Deux expos visitées, le passable « Circulations » au CentQuatre et l’étonnante installation des Extases d’Ernest Pignon-Ernest aux Célestins à Avignon (voir photos ci-dessus, issues de l’instagram du blog.)

CINÉMA

23 films. Restent particulièrement en mémoire et par ordre chronologique :

  • Le nostalgique « Play » d’Anthony Marciano.
  • La reprise de « Le Dirigeable Volé » de Karel Capek.
  • La surprise « Tout simplement noir » de et avec Jean-Claude Zadi.
  • L’impressionnant « Madre » de Rodrigo Sorogoyen.
  • Le dépaysant « Antoinette dans les Cévennes » de Caroline Vignal avec une Laure Calamy toujours aussi impétueuse.
  • L’euphorisant « Drunk » de Thomas Vinterberg avec l’incommensurable Mads Mikkelsen.

En rattrapage à la télé, en DVD ou autres (310 films vus au 25 décembre, merci le confinement) dont « Charlotte a du fun » de Sophie Lorain, « Mektoub my love » d’Abdelatif Kechiche, « Mirage de la vie » de Douglas Sirk, « 71 fragments d’une chronologie du hasard » de Michael Haneke, « Séduis-moi si tu peux » de Jonathan Levine, « Marina Abramovic : The artist is present » de Matthew Akers, « All about Eve » de Joseph L. Mankiewicz, « Leave no Trace » de Debra Granik, « Ma vie de Courgette » de Claude Barras, « Paterson » de Jim Jarmusch, « Booksmart » d’Olivia Wilde, « Eva en août » de Jonas Trueba, « Cris et Chuchotements » d’Ingmar Bergman…

SÉRIES

Toujours autant de saisons, 60 au total. Pas forcément des séries de première jeunesse (« The I.T. Crowd » – Netflix, « Irresponsable » – OCS, « Malcolm in the Middle » – Prime), des fins de séries (« The Good Place » – Netflix, « Baron Noir » – Canal Plus, « Les Pays d’en haut » – TV5), un très grand coup de coeur pour « 18h30 »- Arte (photo 1), les intégrales d’ « Arrested Development » – Netflix (3 saisons au top, les 2 dernières très mauvaises), « Community » – Netflix (6 saisons), de « The Leftovers » – OCS (3 saisons et j’ai beaucoup pleuré, mais pas autant que pour « Six Feet Under ») (photo 3), la découverte « Forever » – Prime et surtout le réconfortant « Ted Lasso » – Apple + (photo 2), sans oublier le « je n’aurais jamais pensé apprécier une adaptation d’un livre et d’un film que j’aime d’amour » « High Fidelity » avec Zoe Kravitz.

LIVRES

Toujours autant de pièces (portugaises et québécoises) et de bandes dessinées (plaisir coupable : The Walking Dead). J’ai eu beaucoup de mal à me concentrer durant le premier confinement.

Dans les inoubliables, je pourrais citer « Open Bar 2 » de Fabcaro, « Nefertiti dans un champ de coton » de Philippe Jaenada (je l’avais raté celui-là), « Autoportrait » d’Edouard Levé (conseillé il ya plusieurs années par Solange te parle), « Sukkwan Island » de David Vann (conseillé par la metteuse en scène des Exfiltré.e.s, un collectif théâtral auquel j’appartiens), « J’accuse » d’Annick Lefebvre et surtout « Il est des hommes qui se perdront toujours » de Rebecca Lighieri (un grand merci à l’ami marseillais)

CÔTÉ BLOG 

31 articles publiés dont 6 hors série… Sans commentaire. Une fréquentation qui a chuté de 28 % cette année… tiens donc…

Top 5 fréquentation (au 25 décembre) :

1- La peste c’est Camus, mais la grippe est-ce Pagnol ?

2- Le Théâtre et son Double

3- Tenacious D

4- Le Côté de Guermantes

5- D’autres mondes et Hedda

Et dans les anciens articles, « Le Massacre du printemps » d’Elsa Granat tient le haut du pavé grâce notamment à une hypothétique reprise au Théâtre Paris Villette au printemps prochain suivi de près par « La Mécanique de l’Histoire » de Yoann Bourgeois (j’attends avec impatience son prochain spectacle avec une musique composée par Patrick Watson) et mon billet consacré à ma visite au Théâtre Marigny.

SUR LE PLAN PERSONNEL MAIS PAS TROP

Toujours membre du Blog de Nestor (site sur la vie culturelle à Montreuil), même si également très au ralenti ces temps-ci. Toujours membre de Radio Mortimer (regroupement de passionné.e.s de théâtre – un jour, je présenterai une des émissions, oh oui !) et je vous invite à (ré)écouter nos enregistrements durant le premier confinement…

A part ça, côté théâtre… on va dire qu’on ne va pas s’avancer pour 2021… Mis à part qu’on poursuit nos lectures et répétitions avec un premier groupe (les Exfiltré.e.s), qu’avec un deuxième groupe (les Infiltré.e.s) ben… je ne sais pas… et que mon projet à moi « Dedans ma tête », ben… je ne dis plus rien par superstition, mais ma metteuse en scène et moi travaillons (pas d’arrache-pied, faudrait pas exagérer) pour… non non, je ne dis rien.

À suivre…

(Textes et photos non promotionnelles : Axel Ito)

Original d’après une copie perdue (Samuel Achache, Marion Bois et Antonin-Tri Hoang / Théâtre de l’Aquarium)

(de quoi ça parle en vrai)

« Il existe, le saviez-vous, une œuvre musicale dont on trouve des traces depuis l’épisode biblique de la Bataille de Jéricho. Certains commentateurs comme Isaac Bilkner ou Scholem Assaraff affirment que les sons produits par les trompettes n’étaient pas qu’un bruit suffisamment puissant pour détruire les murailles de la ville, mais bien une suite de notes harmonisées. Si on ne peut saisir cette musique nulle part on la retrouve partout, dans une multitude d’œuvres scientifiques ou artistiques depuis cette période jusqu’à nos jours. (…) C’est dans cette musique, son histoire et les œuvres qu’elle a traversées, que nous voulons nous engouffrer et envahir le Théâtre de l’Aquarium et ses abords… » (source : ici)

Crédits photos : Bun Jun Fri

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Ce n’est pas commun de redémarrer sa saison théâtrale dans un lieu comme la Cartoucherie. Pour l’instant, la plupart des théâtres y sont fermés au public, sauf le Théâtre de l’Aquarium. C’est l’ensemble « La Vie Brève » qui gère le lieu depuis à peine plus d’un an. Je n’avais pu me rendre à la première édition de leur festival « Bruit » l’hiver dernier et je m’en mords encore les doigts, tellement l’impression donnée par cette déambulation m’a enthousiasmé.

« Original d’après une copie perdue » s’est joué trois fois – j’étais présent pour la dernière. Je m’imagine tout le groupe (une vingtaine de personnes, artistes et techniciens ensemble dans un même élan artistique) concevoir, fabriquer, répéter durant un été et lâcher prise trois soirées durant. Cet événement a fait office de reprise, de fête, de bande annonce pour celles et ceux qui ne connaitraient ni ce lieu ni le travail de « La vie brève ».

Si je devais m’amuser au jeu des adjectifs, je dirais que ce fut, dans le désordre, foutraque, généreux, bouillonnant, imparfait, réjouissant, foisonnant… C’est le genre de spectacle où même des défauts deviendraient des qualités.

Tout se passe partout : devant le théâtre, dans le hall d’entrée, dans les différentes salles de l’Aquarium, dans l’atelier. Parfois assis, parfois debout. Tous ensemble (masqués, je précise) ou éparpillés dans ce grand espace (qui accueille aussi le reste du temps de nombreux artistes en création : les Lieux Dits de David Geselson ou l’Avantage du Doute, pour ne citer que ceux que je connais et affectionne) à écouter, voir, ressentir des bribes ou des pans entiers de concerts, scènes de théâtre, expositions, conférences, etc.

Je repense à (liste non exhaustive) l’abattage de Léo-Antonin Lutinier (déjà vu dans « Tarquin », toujours par l’Ensemble « La vie brève » au Nouveau Théâtre de Montreuil, spectacle qui m’avait laissé une impression mitigée, comme quoi, je ne suis pas rancunier), à la virtuosité et à la malice des musiciennes Sarah Margaine et Eve Risser, aux chanteuses lyriques (je ne suis pas parvenu à les identifier, je suis en-dessous de tout) qui profitent de l’acoustique des toilettes, à un match de boxe au résultat incertain, à un opéra inachevé en conclusion…

On se trouve chanceux d’avoir pu assister à ce geste artistique éphémère (on reviendra au Théâtre de l’Aquarium pour un prochain temps fort) et ravi de démarrer la saison théâtrale d’une aussi belle façon.

(un peu rouillé dans l’écriture quand même)

 

 

ORIGINAL D’APRÈS UNE COPIE PERDUE

Conception : Samuel Achache, Marion Bois et Antonin-Tri Hoang

Avec Samuel Achache, Pierre-Antoine Badaroux, Benoît Bonnemaison-Fitte, Pierre Borel, Lionel Dray, Anne-Lise Heimburger, Myrtille Hetzel, Antonin-Tri Hoang, Clémence Jeanguillaume, Léa Lanöe, Léo-Antonin Lutinier, Sarah Margaine, Agathe Peyrat, Eve Risser, Marie Salvat, Julien Villa, Lawrence Williams

et l’équipe technique Estelle Cerisier, Sarah Jacquemot Fiumani, Serge Ugolini

Au Théâtre de l’Aquarium (Paris)

 

 

(une autre histoire)

Au départ, je voulais écrire un texte sur toutes ces personnalités présentes hier soir au Théâtre de l’Aquarium et que je reconnaissais malgré leur masque. Je voulais m’amuser à imaginer ce que je leur aurais dit si j’avais osé les aborder.

« Oh tiens, comment allez-vous, j’ai vu votre dernier spectacle, je ne l’ai pas aimé du tout ! »

Puis, je me suis dit que je n’allais pas citer leurs noms, parce qu’ils n’ont pas demandé à figurer dans une de mes chroniques et que, peut-être, leurs proches ne savaient pas qu’ils étaient à la Cartoucherie de Vincennes, puisqu’il est de notoriété que je suis lu par des millions de personnes.

(le jeu, pour les plus perspicaces, est de deviner de qui il s’agit – c’est parfois très pointu)

Ça commence dans le bus 112 (Château de Vincennes – Cartoucherie). À côté de moi, une comédienne, que je ne voyais pas aussi grande, à la voix si singulière. J’avais envie de lui demander comment se déroulaient les répétitions de « Coriolan » par François Orsoni. En face de moi, un metteur en scène et une comédienne. Je ne saurai pas comment les aborder puisque je n’ai absolument pas aimé leur spectacle l’an dernier au Train Bleu à Avignon. Alors même que je les avais appréciés, séparément. Je pourrais occulter cet élément, mais je ne sais pas mentir, même par omission.

« Oh tiens, j’ai un grand souvenir de votre relecture de « La Mouette » et depuis que je vous ai vue à la Cité Internationale, je me suis plongé dans Bourdieu. Je vous aime, mais séparément ! »

Au Théâtre de l’Aquarium, je reconnais le directeur d’un théâtre de Seine-St-Denis. Je n’ai rien à lui dire. Je reconnais aussi ce directeur de théâtre / metteur en scène / auteur d’un grand théâtre parisien, très reconnaissable. Je crois qu’il a retrouvé ma trace, car je le croisais très souvent à Avignon, à la Manufacture par exemple. J’ai subitement envie de danser et de chanter devant lui.

« Palace, Palace, ça c’est Palace ! »

Une farandole en temps de Covid. Mais je ne le ferai pas, je n’aime pas me donner en spectacle.

Je reconnais aussi cet auteur, qui nous regarde bizarrement, mon double et moi. Oui, parce que je ne suis pas tout seul, je suis accompagné de mon double théâtral. Il m’a joué moi. J’ai l’impression qu’il a grandi. Ou peut-être bien que je me voûte ? Il nous regarde parce qu’il tente de deviner ce qu’on dit et transposer le tout dans une de ses histoires ? Oui, ok, j’ai enlevé mon masque, mais c’est pour mieux boire, mon enfant ! Ou bien pense-t-il que je suis un autre ?

« Je m’appelle Alex. Enchanté. »

Puis il y a cette personne que je trouve admirable, grâcieuse et désirable… Que je crois reconnaître… Un échange de regards… Je n’ose pas. Je pars, sans mon masque, en courant.

« Ce soir, j’ai la mélancolie athlétique. »

 

 

Vu le samedi 29 août 2020 au Théâtre de l’Aquarium (Paris) 

Prix de ma place : gratuit

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Printemps Vingt Vingt

Autant dire que, vu ce qu’il se passe dehors, je ne sais pas si nous pourrons voir tous ces spectacles, mais on fera tout pour… D’ailleurs, pourquoi m’embêter, je pourrais très bien faire une liste des spectacles que je n’irai de toute façon pas voir. Au hasard : Isabelle Huppert dans la Ménagerie de Verre (je deviens allergique) ? Ou tenter de deviner lesquels j’ai prévu de voir mais que je ne verrai finalement pas (à cause d’une répétition impromptue, un rendez-vous galant, un boycott des Bouffes du Nord après la déprogrammation du phénoménal spectacle de Phia Ménard au profit de Kanye West…)

 

 

1/ MAPS (les 3 et 4 mars) / STEREO (les 6 et 7 mars) de Liz Santoro et Pierre Godard au Théâtre de la Bastille 

Ou le retour des deux chorégraphes au Théâtre de la Bastille, après For Claude Shannon qui ne m’avait pas vraiment convaincu, mais je veux bien leur redonner deux chances. Pis, c’est comme pas si je pouvais faire autrement, puisque c’est inclus dans mon pass intégrale… (à l’heure où j’écris cette chronique, j’ai déjà vu Maps et, pour en faire une micro-critique, je n’adhère pas aux parti-pris du duo)

2/ LABOURER de Madeleine Fournier au Théâtre de la Bastille (du 3 au 6 mars)

Qui êtes-vous, Madeleine ? (pas certain que j’irai voir une autre de ses oeuvres, au regard de ce que j’ai ressenti lors de la représentation… j’en dis trop et pas assez, je le sais)

3/ LE THÉÂTRE ET SON DOUBLE de Gwenaël Morin à Nanterre Amandiers (du 10 au 28 mars)

Ce metteur en scène m’avait enchanté avec ses Molière d’Antoine Vitez, vus au Théâtre du Peuple à Bussang il y a presque deux ans – d’ailleurs, j’y retournerai cet été pour, sûrement, un des derniers articles du blog. Cela sera l’occasion de me confronter à l’écriture d’Antonin Artaud (avec qui je partage au moins deux points communs : le lieu de naissance et le lycée du même nom où j’ai passé mon baccalauréat).

 

 

4/ ILLUSIONS PERDUES de Pauline Bayle au Théâtre de la Bastille (du 11 mars au 10 avril)

Ma connaissance en l’oeuvre de Balzac est proche de zéro, mais je fais confiance en Pauline Bayle, elle qui m’avait enchanté (j’ai oublié mon dictionnaire des synonymes) avec son adaptation d’Iliade et Odyssée.

5/ NORMALITO de Pauline Sales au Carreau du Temple (du 13 au 15 mars)

L’autrice Pauline Sales + une commande de Fabrice Melquiot + un soupçon d’Anthony Poupard (que je reverrai cet été à Bussang…)

6/ FURIA de Lia Rodrigues au Théâtre de Gennevilliers (les 14 et 15 mars)

Je l’avais raté l’an passé à Chaillot, je tente la ligne 13 cette année pour aller jusqu’à Gennevilliers, tellement son Pindorama m’avait fasciné.

7/ LES SEPT PÉCHÉS CAPITAUX de Pina Bausch au Théâtre du Châtelet (du 24 au 29 mars) / LE SACRE DU PRINTEMPS de Pina Bausch au 13e Art (du 1e au 21 juin)

L’an passé, j’avais également raté les deux nouvelles créations de la compagnie. On ne m’y reprendra pas. Un jour j’irai à Wuppertal (j’y suis déjà allé) voir un spectacle de Pina Bausch.

 

 

8/ COCOROSIE au Trianon (le 3 avril)

Autant vous dire que je n’ai pas réécouté les soeurs Cassady depuis 2007 et leur album The Adventures of Ghosthorse & Stillborn et que j’espère retrouver dans ce concert mes vingt-neuf ans… Oui, j’en suis là, RENDEZ-MOI MA JEUNESSE ! (comme disait Roland Barthes : « Je n’ai pas une nostalgie mais des nostalgies. » #dropthemic)

9/ REVISOR de Crystal Pite & Jonathon Young à la Villette (du 1e au 4 avril)

Je suis un mouton de Panurge : on me dit d’aller voir un spectacle de Crystal Pite, donc je vais voir un spectacle de Crystal Pite.

10/ LA BRÈCHE de Tommy Milliot au Théâtre Joliette Minoterie (Marseille) (du 8 au 10 avril)

Je serai à Marseille pendant les vacances de Pâques et comme je n’ai rien d’autre à faire, j’irai aussi au théâtre. J’avais le choix entre un spectacle à l’Espace Kev Adams (véridique) ou celui-là.

11/ LE SILENCE ET LA PEUR de David Geselson au Théâtre de la Bastille (du 20 au 29 avril)

Oui… encore une pièce autour de Nina Simone. Mais comme c’est le très occupé David Geselson qui est aux manettes, je ne peux rien lui reprocher.

 

 

12/ VACANCES VACANCE d’Ondine Cloez au Théâtre de la Bastille (du 21 au 25 avril)

Mystères mystère…

13/ DANS LE NOM de Tiphaine Raffier aux Ateliers Berthier (du 22 avril au 7 mai)

Précédemment comédienne chez Julien Gosselin, sa pièce à elle, France Fantôme, m’avait grave impressionné (oui, je parle comme ça aussi) (en reprise au même endroit du 14 au 28 mai). Parviendra-t-elle à confirmer l’essai ? Nous le saurons prochainement…

14/ JAMAIS LABOUR N’EST TROP PROFOND par Thomas Scimeca, Anne-Elodie Sorlin et Maxence Tual à Nanterre Amandiers (du 23 au 30 avril) / TOUT LE MONDE NE PEUT PAS ÊTRE ORPHELIN par les Chiens de Navarre aux Bouffes du Nord (du 2 au 14 juin)

Des anciens Chiens de Navarre, les nouveaux Chiens de Navarre… Curieux de voir mon premier, sans la patte Jean-Christophe Meurisse, craintif d’être lassé pour mon deuxième.

 

 

15/ BILLION DOLLAR BABY à la Nouvelle Seine (du 1e avril au 28 mai)

Après Thomas Scimeca, une autre Marseillaise sur scène : Audrey Vernon, dont j’ai vu les trois précédents spectacles (pertinents et drôles : Comment épouser un milliardaire ? Chagrin d’Amour et Marx et Jenny)

16/ UNE CÉRÉMONIE par le Raoul Collectif au Théâtre National Wallonie Bruxelles (du 28 avril au 14 mai)

Normalement, je devrais à nouveau me rendre en mai prochain à Bruxelles pour voir ce nouveau spectacle du génial collectif belge, en avant-première avant son passage au Festival d’Avignon cet été et en 20/21 au Théâtre de la Bastille. Je vous raconterai…

17/ PHÈDRE ! (du 4 mai au 6 juin) / RÉCITAL / CHORALE / LES POTIERS (DU 14 au 16 mai) par le Collectif Gremaud / Gurtner / Bovay au Théâtre de la Bastille

Pas d’Occupation Bastille cette année, mais des Suisses en force avec ces quatre spectacles, sûrement drôles et intelligents. (j’avais adoré la Conférence de Choses, moins Pièce)

 

 

18/ ITALIENNE, SCÈNE ET ORCHESTRE de Jean-François Sivadier à la MC 93 (du 28 mai au 6 juin puis du 19 juin au 5 juillet)

Pièce culte avec Nicolas Bouchaud

19/ POQUELIN II par le tg STAN aux Nuits de Fourvière (du 4 au 7 juillet)

Je ne sais pas encore si cette pièce sera jouée la saison prochaine au Théâtre de la Bastille ou pendant le Festival d’Automne, mais j’aurais très envie de découvrir les Nuits de Fourvière par l’intermédiaire de mon collectif flamand préféré.

20/ LES INFILTRÉ.E.S saison 3 au Théâtre de la Bastille (les 18 et 19 juin)

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Un des projets théâtraux auxquels je participe reprend du service (et moi aussi par la même occasion, moi qui, à la même époque l’an passé, clamait que ça serait ma dernière saison)

 

QUAND IL N’Y EN A PLUS, IL Y EN A ENCORE…

À part ça, j’aurais pu aussi citer les spectacles en continuation ou en reprise, que j’ai déjà vus (et appréciés), comme : Hedda qui est toujours à l’affiche du Théâtre de Belleville jusqu’au 29 mars – le grand retour de Jean-Baptiste Thierrée et Victoria Chaplin avec leur Cirque Invisible (au Théâtre du Rond Point du 3 mars au 5 avril) – Maîtres Anciens – Comédie avec Nicolas Bouchaud (au Théâtre de la Bastille du 10 mars au 3 avril) – la reprise à la Comédie Française du génial Comme une pierre qui… de Marie Rémond (du 15 avril au 24 mai), ou comment Bob Dylan enregistra la chanson « Like a rolling stone » – ainsi que Hercule à la plage de Fabrice Melquiot que j’avais beaucoup apprécié l’été dernier (à l’Espace Cardin du 24 avril au 3 mai) – sans oublier le retour du tg STAN, pas à Bastille mais au Théâtre 14 avec la reprise de Après la répétition (une pièce chère à mon coeur) avec Georgia Scalliet d’après Bergman (du 28 au 30 mai)…

Mais également des spectacles qu’il me sera difficile de voir pour des raisons techniques (imaginez tout ce que vous souhaitez) : la reprise de Trans (mes enlla) par Didier Ruiz, que je raterai à nouveau (à la Maison des Métallos du 19 au 21 mars) – la lecture de la pièce Fanny écrite par Rebecca Deraspe, une autrice québécoise à suivre (à la MC93 – Hors les murs du Théâtre Ouvert, le 22 mars) – La 7e vie de Patti Smith  (tout est dans le titre) de Benoît Bradel avec Marie-Sophie Ferdane (au Théâtre 14, du 24 mars au 7 avril) –  Le dernier jour du jeûne par Simon Abkarian au Théâtre de Paris (du 3 avril au 4 juin) – un des derniers concerts de Léopoldine HH pour cette tournée « Blumen in Kopf » (le 20 avril à la Manufacture Chanson) – la création de Du côté de Guermantes d’après l’oeuvre de Proust et mis en scène par Christophe Honoré (à la Comédie Française du 23 avril au 7 juin mais c’est déjà malheureusement complet…) Andando Lorca 1936 (aux Bouffes du Nord du 28 avril au 10 mai), ne serait-ce que pour les comédiennes Estelle Meyer, Johanna Nizard, Zita Hanrot, Audrey Bonnet… – le festival Mises en Capsules (du 18 mai au 6 juin) au Théâtre Lepic, qui vient d’annoncer sa nouvelle programmation (avec notamment une pièce écrite par une ancienne camarade que je connais depuis le CP…) – Les secrets d’un gainage efficace par les Filles de Simone, que j’avais raté l’été dernier (au Théâtre Paris Villette du 20 mai au 6 juin) – This is how you will disappear de Gisèle Vienne, qui m’intrigue toujours autant, après Jerk ou Crowd (au Théâtre du Châtelet du 27 au 31 mai).

J’ai employé le mot Bastille quinze fois, je ferai mieux la prochaine fois. Bonne nuit !

Tenacious D au Zénith de Paris (26/2/20)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Le Zénith était plein à craquer mercredi soir (plus de 6000 spectateurs – peut-être bien mon dernier concert, qui sait ?) pour accueillir le duo mythique : Tenacious D, composé de Jack Black et Kyle Gass. Vous ne connaissez peut-être pas ce dernier mais vous avez sûrement vu le premier dans les films High Fidelity, School of Rock, Nacho Libre, Be Kind Rewind, (le nouveau) Jumanji… Jack Black, à ne pas confondre avec Jack White, même si les deux ont enfin enregistré un morceau ensemble ! Jack Black, un de mes acteurs préférés. Pas forcément le meilleur, mais quelqu’un auquel je m’identifie, pour des raisons que je garde pour une fois pour moi.

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Crédits photos : DR

Tandis que Kyle Gass est plus réservé mais non dénué d’humour, Jack Black emporte tout sur son passage. Les deux Américains ne sont pas là seulement pour empocher le pactole d’une tournée européenne à guichets fermés. Même si le spectacle est ultra-rôdé, avec projection d’extraits d’un film d’animation à leur gloire (Post-Apocalypto), lightshow inventif, qualité sonore surprenamment bonne pour un Zénith, les deux compères s’en donnent à coeur joie. Jack Black a une voix tonitruante et hyper juste, une vis comica qui fait mouche, tandis que Kyle Gass, clown blanc débonnaire,  séduit par son côté pince-sans-rire et sa dextérité à la guitare. (je ne m’y connais pas, mais j’avais envie de le dire)

On pourrait penser qu’il s’agirait seulement d’un groupe parodique, que nenni. Certes les chansons se veulent humoristiques, à coup de dialogue avec le diable, de déclarations salaces et d’utilisation intempestive du mot « fuck ». Mais le duo nous fait partager sa vraie passion pour la musique, pour le rock et le metal en particulier (des gens comme Dio, Meat Loaf ou Dave Grohl avaient participé à leurs albums). Et surtout on les sent d’une générosité sans borne, comme lors de la (longue) présentation des musiciens mais aussi du staff technique (clin d’oeil au générique de School of Rock).

Tout cela pour dire que ces presque deux heures furent dantesques. Je pourrais dire : J’ai vu Jack Black en vrai ! (et maintenant, au tour de Flight of the Conchords ?)

 

TENACIOUS D au Zénith de Paris (mercredi 26 février 2020)

Setlist : POST-APOCALYPTO THEME – MAKING LOVE – FUCK YO-YO MA – DADDY DING DONG – ROBOT – COLORS – JB JR RAP – WOMAN TIME – SAVE THE WORLD – POST-APOCALYPTO THEME (REPRISE) – Rize of the Fenix – Low Hangin’ Fruit – Sax-a-Boom – Roadie – Master Exploder – Dude (I Totally Miss You) – Kickapoo – Beelzeboss (The Final Showdown) – The Metal – Tribute – Double Team – Rappel : Fuck Her Gently 

 

(une autre histoire)

Bonjour, je m’appelle Axel. Je ne vais plus en auberge de jeunesse quand je voyage, je ne prends que des places en première classe quand je descends en train à Marseille, mais pour les concerts, au Zenith, etc. je continue à prendre des billets en fosse, alors que je déteste le monde et que je suis trop petit pour bien y voir… Un soupçon de radinerie subsiste.

Aujourd’hui, au restaurant, je n’ai pris qu’un plat unique. Pas de dessert. Officiellement pour mon régime. Officieusement…

C’est que j’ai fait grève, moi. Deux mois que je mange des pâtes. Deux mois que je calcule dans quel supermarché mon lait sans lactose est le moins cher. Parce que je bois encore du lait avec mes céréales le matin. (et j’ai l’impression que les prochains mois aussi, 49-3 oblige – me voilà qui parle de politique, ici.)

Au stand de merchandising, il y avait des t-shirts (trop chers), des sweats à capuche (trop chers), un… Cum Rag… Alors, je ne sais pas ce que c’est, mais je l’ai acheté. C’était pas bien cher, ça me fera un souvenir. Mais je me demande bien ce que veut dire « cum rag »…

cumrag

 

Vu le mercredi 26 février 2020 au Zénith de Paris

Prix de ma place : 49,90€ (fosse)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Supergrass au Casino de Paris (4/2/20)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Supergrass est ponctuel : 20h30 précises et les lumières du Casino de Paris s’éteignent pour cent minutes de pure frénésie musicale. Le quatuor britannique ne déçoit pas. On retrouve leur humour légèrement cynique dès la première chanson « In it for the money ». Parce que Supergrass revient pour fêter les 25 ans de leur premier album « I should coco » et rejouer nombre de leurs chansons populaires (pour qui connait ce groupe de la Britpop, dont les membres ont bien mieux tourné qu’un certain Oasis – que je n’ai jamais vraiment porté dans mon coeur #teamblur). Aucune nouvelle chanson, pas d’album de la reformation au programme. Malgré tout, Supergrass ne se moque pas de son public. Le concert est efficace, généreux, aucun temps mort (j’ai écrit exactement la même chose pour le concert de Gaz Coombes solo).

C’est drôle de les voir maintenant et de revoir après coup leurs clips foufous. Ils ont mûri, oui. Certes le batteur Danny Goffey a parfois des accès de folie douce mais Mick Quinn, à la basse, est tout en flegme et sériosité. Quant au frangin Robert Coombes au clavier… J’étais placé de telle sorte que je ne sais même pas à quoi il ressemble ! Gaz Coombes parvient toujours à aller dans les aigus et surtout le groupe prouve, s’il fallait encore le prouver, qu’il a écrit des chansons terriblement mélodieuses. Dix ans après leur dernier concert ensemble, Supergrass ne s’auto-parodie pas, inspire le respect et donne envie de se replonger dans leur discographie sous-estimée, de ce côté-ci de la Manche.

« We are (still) young, we run green

Keep our teeth, nice and clean

See our friends, see the sights

Feel alright »

 

SUPERGRASS au Casino de Paris (04/02/20)

Setlist : In it for the money – I’d like to know – Diamond Hoo Ha Man – Mary – Moving – Time – Mansize Rooster – Fin – Late in the Day – Richard III – Going Out – St. Petersburg – Lose it – She’s so loose – Grace – Alright – Sun hits the sky – Lenny – Pumping on your stereo

(Rappel) : Caught by the fuzz – Bad Blood – Strange Ones

 

(une autre histoire)

Appelez-moi comme vous voulez, mais je crois que je suis le digne héritier de Yonger & Bresson. Ça y est, les plus vieux d’entre vous ont désormais dans la tête cette fameuse réclame des années 80. Ne me remerciez pas, je suis comme ça, je suis générosité.

Samedi dernier, je devais recevoir vingt-cinq familles entre 8h30 et 11h30 pour la remise des livrets semestriels. Je déteste ça. Je fus tout chafouin la semaine précédant cet exercice ô combien angoissant pour votre serviteur, mais c’est une autre histoire. Ce que je voulais dire, c’est que j’ai terminé à 11h30 précises. Aucun arrêt de jeu ni prolongation. Certes, quatre manquaient à l’appel, il n’empêche…

Hier, j’avais apéro avec les collègues. On en a bien besoin, mais ça aussi c’est une autre histoire. Le concert de Supergrass était à 20h30 et huit kilomètres à parcourir. Après deux bières, trois parts de pain surprise, et du guacamole en intraveineuse, je pris mon envol, marchai à vive allure, courus, transpirai – je ne sentais pas la rose – et arrivai à l’heure à laquelle les membres de Superherbe entrèrent sur scène. Pas peu fier. Ok, le concert affichait complet, je n’ai absolument rien vu, mais c’était pas grave. J’ai levé le poing et crié : YONGER & BRESSON !

Vu le mardi 4 février 2020 au Casino de Paris

Prix de ma place : 38,90€ (fosse)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Deux mille dix-neuf

Deux mille dix-neuf. L’envie de faire le tour de ma décennie m’a quelque peu titillé, mais je sais parfois vous préserver et vous ai seulement concocté ce bilan de l’année. Un bilan qui récupère, qui recycle, c’est dans l’air du temps, puisque je me suis grandement inspiré (voire copié-collé) du bilan deux mille dix-huit, c’est dit, le voilà !

SPECTACLE VIVANT

Vous avez bien fait de voter pour moi, je tiens mes promesses. J’avais annoncé la réforme du système des retraites et… pardon, j’ai mélangé mes discours… J’avais annoncé que je verrais moins de spectacles en cette année 2019 et force est de constater que… J’ai fait ce que j’ai dit : Il y a trois ans, j’avais vu 71 spectacles. Il y a deux ans 101. L’an passé le nombre record de 139. Et cette année… roulement de tambours… 98 !

Je pense que ce nombre baissera encore en 2020 (de nombreux jours de grève vont passer par là… dans la fausse vie – big up à Pessoa, encore et toujours -, je suis enseignant), mais nous n’y sommes pas encore. Mon impression de l’année dernière s’est plus que confirmée : me voilà blasé de voir des spectacles. C’est triste. Est-ce que parce que je les choisis mal, que la qualité des pièces a baissé, je n’en sais rien, mais me voilà quelque peu blasé (je me répète encore et toujours) et aussi frustré de ne pas plus apprécier ce que je vois, à sa juste valeur.

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98 spectacles à Paris, Montreuil, Nanterre, Saint-Denis, Bobigny, Aubervilliers, Les Lilas mais aussi à Marseille, Avignon, Bruxelles et Québec, dans 54 lieux avec des artistes français, québécois, espagnols, néerlandais, belges, japonais, suisses, israëliens, irlandais, autrichiens, sud-africains, suédois, brésiliens, britanniques, allemands, italiens, chinois, portugais,… parfois (souvent) dans le texte. Du théâtre, des images, du son, de la musique, de la lecture augmentée, du langage de signes, des marionnettes, des artistes dans le public, des objets, du théâtre documentaire, de la danse, du cirque, du clown, du seul en scène, du one wo.man show, des écoles de théâtre, pas tant de gens tout nus que ça, des performances, du jeune public, des professionnels, des « amateurs » et même des pièces dans le privé…

Cette année, j’ai vu deux spectacles une 2e fois (« Lettres non-écrites » de David Geselson et « The Way she dies » par Tiago Rodrigues et tg STAN), mais aussi deux spectacles de Tiago Rodrigues (« The Way she dies » et « Please please please »), de Jan Fabre (oui… je sais… « The Generosity of Dorcas » et « Belgian Rules »), de Boris Charmatz (« 10 000 Gestes » et « Infini »), de Nathalie Béasse (« Happy Child » et « Roses »), deux fois avec Marlène Saldana (« Les Idoles » et « Purge baby purge »), Anouk Grinberg (« La Fin de l’Homme Rouge » et « Et pourquoi moi je dois parler comme toi »), Anna Bouguereau (« En réalités » et « Joie »), Morgane Peters (« Iphigénie à Splott » et « L’Enfant-Océan »), Elsa Granat (« Le Massacre du Printemps » et « Data Mossoul »), trois fois Edith Proust (dans les deux pièces précédemment citées et « Le Projet Georges ») et aucune pièce de Pina Bausch.

Par souci de transparence, je tiens à mentionner que j’ai bénéficié de 21 invitations  (dont 12 dans le cadre du Festival Off d’Avignon) en ma qualité de blogueur ou dans le cadre de mes contributions au Blog de Nestor (blog sur l’actualité culturelle montreuilloise au sens large du terme). (mes gains aux concours Sceneweb ou Télérama ne comptent pas…) J’ai donc (plus ou moins) payé 76 fois ma place…

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À part ça de grands souvenirs avec (dans le désordre) :

  • Les Idoles de Christophe Honoré (Marlène et Marina, always in my mind) – Odéon Théâtre de l’Europe, Paris
  • 10 000 Gestes de Boris Charmatz (euphorisant) – Nanterre Amandiers
  • Les Analphabètes (immersif et… Bergman) – TGP Saint-Denis
  • Saison Sèche (découverte de l’univers de Phia Ménard) – La Criée, Marseille
  • la transe Hymne Hymen de Nina Santès – Théâtre de la Bastille, Paris
  • Le Champ des possibles (étonnante Elise Noiraud) – Théâtre de la Reine Blanche, Paris
  • Laterna Magica (par le mésestimé Dorian Rossel et toujours Bergman) – 11 Gilgamesh Belleville, Avignon Off
  • Stallone (simple et bouleversant et Clotilde…) – CentQuatre, Paris
  • Le Massacre du Printemps (bouleversant à en pleurer) – Théâtre du Train Bleu, Avignon Off
  • Le Projet Georges (je ne vais pas en rajouter) – Lavoir Moderne Parisien

Et dans les (plus ou moins) bons souvenirs :

  • Retrouver le collectif L’Avantage du Doute dans « La Légende de Bornéo »
  • Aller au théâtre avec des amis, s’asseoir à différents endroits de la salle et constater à la sortie que nous pensons la même chose…
  • M’agacer de la non-amabilité de la personne à l’entrée de l’auditorium du Mucem à Marseille (sans nul doute une Parigote)…
  • L’Ami Marseillais qui commence à analyser « Le Massacre du printemps » d’Elsa Granat, à peine sortis de la salle et que j’arrête un peu sèchement (je le prie de m’excuser…), parce que j’avais besoin de reprendre mes esprits (et d’arrêter de pleurer aussi)
  • Les trois pièces que j’ai quittées à l’entracte… (Architecture / JR / Les 1001 Nuits)
  • Mon courage d’être resté (mais c’était compliqué de faire autrement) pour « La Maison de Thé ».
  • Entendre toutes les belles choses autour de « An Irish Story » de Kelly Rivière et, non sans prétention, dire que je l’avais vu durant l’été 2018 dans le Off d’Avignon et qu’on n’était pas plus de 20 spectateurs dans la salle…
  • Rencontrer Edith Proust deux jours après avoir vu « Le Massacre du Printemps » et lui parler (c’est parce que je n’étais pas seul ce jour-là… d’ailleurs, c’est surtout mon amie qui a parlé…)
  • Me sentir bien après ne pas avoir aimé un spectacle co-écrit par Tiago Rodrigues.

 

CONCERTS

15 soirées concerts (une de moins que l’an passé) mais avec 24 artistes ou groupes. Je sais très bien que mes chroniques musicales intéressent moins de monde ici que le théâtre, mais je continuerai à en parler durant cette demie saison, parce que je fais ce que je veux.

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TOP 5

  • « On voudrait revivre » d’après les chansons de Gérard Manset avec Léopoldine Hummel et Maxime Kerzanet (m.e.s. Chloé Brugnon) (au Théâtre de l’Opprimé) (longtemps j’ai hésité entre la section Spectacle Vivant et celle-ci, mais cela permet de mettre ce spectacle vraiment en valeur, grâce à la découverte des chansons de Gérard Manset et évidemment au grand talent des interprètes)
  • Sharon Van Etten (au Festival Osheaga à Montréal) – magnétique
  • Lesbo Vrouven (à Trans.Mutations à Québec) – improbable
  • Troy von Balthazar (au Petit Bain) – chouchou #1
  • Louis-Jean Cormier (Aurores Montréal à la Maroquinerie) – chouchou #2

 

EXPOS

Onze expos visitées (peux mieux faire) mais c’est l’incomparable Sophie Calle et son parcours Cinq dans différents lieux de Marseille qui emportent le morceau !

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CINÉMA

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47 films au 26 décembre (12 de plus que l’an passé, moins de pièces, plus de films, les vases communicants). Restent particulièrement en mémoire, pour différentes raisons :

 

  • Tout ce qu’il me reste de la révolution de Judith Davis
  • La Chute de l’Empire Américain de Denys Arcand, Jeune Juliette d’Anne Émond, la Femme de mon Frère de Mona Choukri
  • 90’s de Jonah Hill
  • Parasite de Bong Jonh Hoo
  • Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma

En rattrapage à la télé, en DVD ou autres… La Grande Bouffe de Marco Ferreri, Guy d’Alex Lutz, Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin, Un jour dans la vie de Billy Lynn d’Ang Lee, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon d’Elio Petri…

 

SÉRIES

J’ai vu énormément de saisons, 57 au total avec l’intégrale (6 saisons) de Downton Abbey (j’assume), de Sherlock (4 saisons), la première saison WTF de The Boys, la continuation de l’étonnante The Good Place (s4 en cours), de la politisée The Good Fight (s4 en 2020) et de la toujours émouvante mais qui a su se renouveler This is us (s4 en cours), sans oublier l’intégrale en cours de Seinfeld (les 3 premières saisons). Ce qui me fait dire, que je ne regarde pas tant de séries actuelles que ça.

 

LIVRES

Beaucoup de pièces lues cette année, essentiellement québécoises, comme « Gamètes » de Rebecca Déraspe ou « Dans le champ amoureux » de Catherine Chabot », de la bande dessinée avec les Fabcaro « Openbar », « Carnets du Pérou »…, la découverte d’un auteur français, Vincent Almendros avec « Faire Mouche » (pour être honnête, je fais du théâtre avec une personne qui le connait très bien) et la claque en rattrapage de « L’Amour et les forêts » de Eric Reinhardt. Mais la conclusion cruelle est que je ne lis vraiment pas assez (difficile à donner un chiffre pertinent quand la majorité des livres que j’ai lus sont des pièces de théâtre ou des bandes dessinées : seulement 11 romans lus cette année).

 

CÔTÉ BLOG 

74 contre 130 articles écrits par moi… J’ai beaucoup moins écrit… En tout cas, moins d’articles pour ce blog. J’ai aussi écrit moins rapidement, là où, au commencement, je me faisais un point d’honneur de rédiger une chronique dans les 48h suivant la représentation. Il ne faudrait pas oublier la section « Vus mais pas chroniqués » qui ne recense pas forcément les spectacles que j’ai moins aimés. De toute façon, en ce moment, je n’aime pas grand chose, donc bon…

Top 10 fréquentation (au 26 décembre) :

(sans compter l’article sur ma sélection Avignon Off qui a particulièrement marché, de loin l’article le plus lu du blog depuis sa création et la chronique sur Ex Anima de Bartabas qui, malgré sa date de rédaction – janvier 2018 – a été plus lu en 2019 qu’en 2018… sans oublier mes retours sur le Théâtre Marigny ou le concert Sgt Pepper Live)

Le Massacre du PrintempsThe Scarlet LetterOn voudrait revivreLes AnalphabètesLe GroenlandTroubleLe Champ des PossiblesLaterna MagicaData MossoulIphigénie à Splott

(encore une fois la prime aux spectacles du Off d’Avignon (7 sur 10), parmi ceux-là, trois ont été vus avant le début du festival)

Une première moitié d’année exceptionnelle avec en point d’orgue le mois de juillet, plus gros mois depuis la création du blog, puis une baisse assez significative de la fréquentation les mois qui ont suivi. Sans doute la faute à mon manque d’inspiration, de régularité, au nombre de billets en baisse, aux gens inscrits à la newsletter et qui ne cliquent pas sur l’article (!?!?!?!?!)…

 

SUR LE PLAN PERSONNEL

Hormis les 72 billets pour ce blog… mot qui ressemble à blob… j’ai rédigé quelques articles pour le Blog de Nestor (une sélection des spectacles du mois, donc peut-être douze à la louche). L’exercice est toujours intéressant, puisqu’il me permet de découvrir la programmation des théâtres de la ville de Montreuil, mais quelque peu frustrant, puisque je n’y vis pas et que j’ai du mal à trouver le temps (toujours lui, bon sang de bon soir !) pour y aller. J’ai également collaboré à Radio Mortimer (avec plus ou moins de bonheur) à plusieurs reprises (toujours pas à l’aise dans les discussions… merci aux camarades qui me soutiennent et qui montent l’émission pour enlever certains blancs)

Et prochainement en 2020… Trois projets théâtraux :

1/ « Dedans ma tête » un seul en scène écrit et interprété par moi-même. Qui aurait déjà dû faire son apparition en 2019, mais la création n’est pas une science exacte : la pièce est à nouveau passée sous mon bistouri avec une ultime réécriture l’été passé. J’attends le retour d’une certaine personne et la prochaine étape sera la lecture publique au printemps 2020, voire une présentation fin 2020, on peut toujours rêver. Faut juste que je trouve LA personne pour mettre en scène.

2/ Les Infiltré.e.s, saison 3 au Théâtre de la Bastille les jeudi 18 et vendredi 19 juin. La seconde aurait dû être ma dernière, mais le collectif ayant pris le dessus, (avec un peu de chance aussi au final), m’y revoilà.

3/ Des anciens et actuels Infiltré.e.s ont formé un nouveau collectif, tellement y a de l’amour dans le groupe. Nous nous appelons… les Exfiltré.e.s, nous préparons présentement un spectacle autour de la frustration (c’est qui qui a trouvé le thème, je pose la question ???). On ne sait pas si on y arrivera, mais on fait tout pour et nous aimerions présenter quelque chose durant l’automne 2020.

Et concernant cet espace non-critique… J’avais dit qu’il prendrait fin en 2020, certainement après le prochain festival d’Avignon… Je persiste et je signe. Je ne dis pas qu’il n’y aura rien après, mais je confirme, tout s’arrêtera dans quelques mois, sous cette forme-là.

Bon bout d’an et à l’an qué vèn.

 

(Textes et photos non promotionnelles : Axel Ito)

Hiver Vingt Vingt

2020, deux mille vingt, vingt vingt… Encore vingt spectacles ou concerts au programme que je verrai… ou pas.

 

1/ Bruit – Festival de l’Aquarium (jusqu’au 25 janvier)

L’ensemble La Vie Brève s’installe à la Cartoucherie et démarre sur les chapeaux de roue avec le Festival Bruit, dans lequel on retrouve diverses propositions, plus ou moins musicales, dont Chewing-Gum Silence d’Antonin Tri-Hoang, Lettres non-écrites de David Geselson, Variété de Sarah le Picard, Grand Bazar d’Antonin Tri-Hoang (toujours) et Eve Risser…

2/ Fable pour un Adieu d’Emma Dante à la Colline (du 11 au 22 décembre)

Il y a des metteuses en scène dont je ne raterai plus aucun spectacle (voir 7/ et 8/)

3/ L’Enfant-Océan de Frédéric Sonntag au Théâtre Paris Villette (du 13 décembre au 5 janvier)

Je fais à nouveau confiance en un metteur en scène (celui de B. Traven), sans trop savoir ce qu’il retourne. Avec en plus un acteur vu dans Shock Corridor/Western de Mathieu Bauer (Rémi Fortin) et une actrice vue et très appréciée cet été dans Iphigénie à Splott (Morgane Peters).

4/ Hedda de Léna Paugam au Théâtre de Belleville (du 8 janvier au 29 mars)

Parce qu’on m’en avait parlé lors du festival Off d’Avignon 2018. Aussi parce que je connais la personne qui a créé les lumières… On a les arguments qu’on trouve).

5/ Hamlet de Thibault Perrenoud au Théâtre de la Bastille (du 9 janvier au 6 février)

Même si je n’avais pas plus apprécié que ça sa précédente réalisation (La Mouette), il est toujours intéressant de voir comment un jeune metteur en scène français met à sa sauce ce classique.

6/ Contes et Légendes de Joël Pommerat à Nanterre Amandiers (du 9 janvier au 14 février)

Le grand retour de Joël Pommerat après le triomphe de Ça ira, fin de Louis. C’est qu’on l’attend un peu au tournant…

7/8/ Una Costilla Sobre La Mesa Padre / Madre d’Angélica Liddell à la Colline (du 10 janvier au 7 février, en alternance)

Un diptyque de l’artiste espagnole, toujours passionnante à vivre, quoi qu’il arrive… Lapsus, je voulais écrire « suivre » à la place de « vivre », mais c’est bien ça, on vit aussi les pièces de Liddell.

9/ Hen de Johanny Bert au Théâtre Mouffetard (du 22 janvier au 8 février)

Un autre spectacle dont on m’a beaucoup parlé l’été dernier à Avignon… Une séance de rattrapage pour ce théâtre de marionnettes d’un autre genre…

10/ Aime-moi de Géraldine Martineau au Théâtre de Belleville (du 2 au 22 février)

Pourra-t-on me prévenir des jours où Géraldine Martineau sera sur scène, puisqu’elle sera en alternance avec Diane Bonnot (contre qui je n’ai rien…), mais j’apprécie beaucoup le jeu de l’autrice et co-metteuse en scène (avec Zazon Castro) ?

11/ La Nuit des Rois de Thomas Ostermeier à la Comédie Française (du 4 février au 22 mars)

Le retour de l’adaptation par le metteur en scène allemand sur la scène du Français. Peut-être ne le raterai-je pas cette fois-ci et voir ainsi pour la dernière fois Georgia Scalliet avec la Comédie Française…

12/ La Vallée de l’Etrange par le Rimini Protokoll à la Villette (du 5 au 8 février)

On ne sait jamais à quoi s’attendre avec le Rimini Protokoll… Après l’installation Nachlass et Granma, les Trombones de la Havane, encore une occasion d’être surpris…

13/ Ce qui n’a pas lieu de Sofia Dias et Vitor Roriz au Théâtre de la Bastille (du 24 au 29 février)

Les deux artistes présents à l’affiche de l’Antoine et Cléopâtre version Tiago Rodrigues (et de Sopro) sont de retour au 76 rue de la Roquette, mais cette fois-ci tous seuls comme des grands qu’ils étaient déjà. Heureux de les voir évoluer dans leur univers.

14/ A l’Ouest d’Olivia Grandville au Théâtre de la Bastille (du 24 au 29 février)

Totale découverte de cette artiste, au hasard de la programmation de mon théâtre favori. Et c’est de la danse.

15/ Contes Immoraux – partie 1 : Maison Mère de Phia Ménard aux Bouffes du Nord (du 24 février au 1e mars)

Parce que son travail m’avait marqué en début d’année dans Saison Sèche et qu’elle sera cette fois-ci présente sur scène.

16/ La Chute des Anges de Raphaëlle Boîtel à la Scala (du 25 février au 8 mars)

Raphaëlle Boîtel fait partie de ces artistes qui ont su prendre leur indépendance (autrefois disciple de James Thierrée) et offrir des créations originales et astucieuses.

17/ V.I.T.R.I.O.L d’Elsa Granat au Théâtre de la Tempête (du 28 février au 29 mars)

Même si l’épisode précédent (Mon Amour Fou) ne m’avait guère convaincu, ce nouvel effort d’Elsa Granat et Roxane Kasperski ne passera pas à l’as dans ma programmation.

 

Last but not least…

18/ Le Projet Georges d’Edith Proust au Théâtre de la Tempête (du 13 au 14 février)

Ou la reprise d’un des meilleurs spectacles vus en 2019 (je prépare mon bilan…) Je n’en rajouterai pas ici

19/ Supergrass au Casino de Paris (4 février)

Ou le grand retour du groupe, pour fêter leurs 20 ans de carrière…

 

20/ Tenacious D au Zénith de Paris (26 février)

Ou Kyle Gass et Jack Black prêts à mettre le feu au Zénith… Jack Black est mon maître…

Louis-Jean Cormier + Salomé Leclerc + Palatine (Aurores Montréal / Maroquinerie)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

(faudrait peut-être que je relise mes anciennes chroniques, histoire de ne pas récapépéter… tant pis…)

Voilà maintenant sept ans que le Festival Aurores Montréal offre au public français le meilleur de la scène québécoise. Voilà bien plus d’années encore que je clame haut et fort mon amour pour la chanson québécoise.

Au programme du soir, un groupe français, Palatine, l’exception qui confirme la règle et surtout les beaux, les grands, les talentueux Salomé Leclerc et Louis-Jean Cormier.

Je passerai très rapidement sur la prestation de Palatine, prise en sandwich entre les deux Québécois de l’étape. Belle découverte, avec une préférence pour les chansons en anglais, ne me tapez pas, merci.

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Crédits photos : Axel Ito

Salomé Leclerc… Je l’avais manquée lors de sa précédente venue au festival. Erreur réparée : la chanteuse est magnétique sur scène (assez troublant de croiser son regard, qu’elle soutient, contrairement à votre serviteur – un peu comme l’an passé avec Elisapie), accompagnée par Joe Major à la batterie. Elle ose la jolie reprise de Famous Blue Raincoat (du Québécois de coeur… Leonard Cohen) mais surtout étonne et séduit avec ses chansons à elle, sensibles et solides. De la conviction mélodique (j’essaie une nouvelle association de mots), un tempérament et un naturel confondants.

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Crédits photos : Axel Ito

Louis-Jean Cormier… Une longue histoire entre sa musique et moi, puisqu’elle commença avec Karkwa, un des groupes que je vénère le plus au monde, rien que ça (avec Radiohead et Blur). Son nouvel album solo va sortir en 2020 et il est là pour nous présenter quelques unes de ces nouvelles tounes. Ce grand bonhomme est drôlerie, générosité et surtout talent. Quand tu ne vas pas trop bien, tout de suite, tu entends ses chansons et ça va mieux. C’est bête à dire, je sais. Cormier a un sens de la mélodie très convaincant (je tente une autre association hasardeuse) et sait écrire des chansons en français. Pas niaises ni simplettes. Y a de la poésie, de l’amour pour les mots. Louis-Jean Cormier tape toujours juste. Et j’attends avec impatience son prochain album !

LOUIS-JEAN CORMIER + SALOMÉ LECLERC + PALATINE

Festival Aurores Montréal

à la Maroquinerie, Paris

 

(d’autres petites choses)

Je veux voir Jean Leloup sur scène l’année prochaine !!!

Je veux revoir Klô Pelgag sur scène l’année prochaine !!!

*****

A quoi pense Salomé Leclerc quand elle scrute le public de son regard perçant ? Est-elle à la recherche d’un ancien amour qui aurait enfin accepté son invitation ? Calcule-t-elle le ratio hommes/femmes de l’auditoire ? Ou tout simplement est-elle totalement myope ?

*****

Cette fille a posé son appareil photo sur une des enceintes. Elle filme l’artiste sur scène, puis tourne la caméra vers le public. Je regarde la caméra, fixement, intensément. Quand elle visionnera ses images, se rendra-t-elle compte que je n’aurai pas cligné une seule fois des yeux ? (mais peut-on cligner d’autre chose que des yeux ?)

 

Vu le lundi 2 décembre 2019 à la Maroquinerie, Paris

Prix de ma place : 19€

Photo de couverture : Guillaume Roujas

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

New Power Generation (Cigale)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

NPG… The New Power Generation ! J’assume le côté nostalgique de ce concert, puisque le groupe en question accompagna durant de nombreuses années Roger Nelson aka Prince. Je n’ai jamais eu la chance de voir le Kid de Minneapolis. Parce que j’étais trop jeune, parce que je n’ai pas dégainé le code de ma carte bleue assez rapidement, parce que je me suis souvent dit : « La prochaine fois… »

NPG (pour faire plus vite) représente la période princière dans laquelle j’ai plongé la tête la première. Les albums « Diamonds & Pearls » (1991), « Love Symbol » (1992) sont pour moi la quintessence (rien que ça) de la musique de Prince. On peut en rediscuter, certes, mais je garde mes K7 précieusement dans ma boîte à trésors !

Prince n’est plus et c’est un peu avec méfiance que je me suis rendu à la Cigale un dimanche soir pourpre et pluvieux.

L’hologramme de Prince étant encore aux abonnés absents, c’est le chanteur MacKenzie, tout droit sorti de l’émission « America’s got talent » qui le… Non… Prince est irremplaçable. Nul artiste a son charisme, sa voix et son talent. MacKenzie, d’ailleurs, ne cherche pas à l’imiter, en fait certes, un poil trop dans les « I love you », les « Je regarde le ciel en le pointant du doigt pour bien signifier que Prince est au paradis des artistes »… Mais il fait le taf, comme disent les moins jeunes des jeunes que je ne suis plus. Le groupe, quant à lui, a vu passer tellement de membres en son sein qu’il peut se permettre de faire tourner l’effectif. C’est pro, ça tourne, rien ne dépasse.

Certes, le concert fait office de The Very Best Of Prince : NPG joue des chansons qui leur sont antérieures : « Purple Rain », « 1999 », « Girls & Boys », « Alphabet Street » (avec en invitée spéciale la chanteuse française Jeanne Added)… Cependant NPG n’oublie pas de jouer ses propres chansons comme « Call the Law », du temps où Prince, en froid avec sa maison de disques, mettait en avant le groupe. Ceci étant dit, les poils se hérissent dès les premières mesures de « Live 4 Love », on chante à tue-tête « Sexy MotherFucker », on se remémore le clip de « Gett Off »…

Apparemment, chaque concert est différent avec une setlist qui change… La prochaine fois, appelez-moi pour faire votre liste de chansons : « Jughead », « The Exodus has begun », « Now »… Pour « My name is Prince », ça sera un peu compliqué.

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Crédits photos : Peter Lodder

 

 

NEW POWER GENERATION – NPG – à la Cigale

Part 1.

Live 4 Love – 17 Days – Girls & Boys – Pop Life – Deuce & A Quarter – Call the Law – Call My Name – 7 – Anna Stesia (avec Jeanne Added) – Joy In Repetition (avec Jeanne Added) – Lady Cab Driver – Black Sweat – U Got The Look

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Part 2.

When Doves Cry – Cream – Sexy M.F. – Gold – Nothing Compares 2 U – The Beautiful Ones – Days Of Wild – I Could Never Take The Place Of Your Man – Cool – Gett Off – 1999 – Let’s Go Crazy – D.M.S.R. – Alphabet Street (avec Jeanne Added) – Purple Rain

(misanthrope ou presque)

Le couple qui filme. L’un est sur Facebook Live, l’autre filme tout en bougeant en rythme. Donc l’image bouge. Donc… Mais pourquoi tu filmes, ta vidéo est inutilisable !?!

Celui qui est invité, avec une dizaine d’autres personnes, à monter sur scène pour danser et qui se filme. Tu es sur la putain de scène de la Cigale avec les gigantesques musiciens de feu Prince et au lieu de profiter du moment présent, tu fais quoi ? Tu te fais un putain de selfie ???

Celui qui reçoit un sms d’une fille qui le largue. Voir sa mine déconfite. Pourquoi tu n’as pas éteint ton portable, mec ? Tu t’en doutais, non ? T’en vas pas, non ? Tu vas voir, ça va aller. Ecoute la musique, c’est un bon remède. Avec de la bière, oui. Tu auras le temps d’y repenser après.

 

Vu le dimanche 1e décembre 2019 à la Cigale, Paris

Prix de ma place : 69,7€ (fosse)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Troy Von Balthazar au Petit Bain

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Troy Von Balthazar… Son nom est tout un poème. L’artiste d’origine hawaïenne et désormais limousin ne cesse de m’émerveiller : Troy l’Enchanteur.

Vendredi soir, il était en concert au Petit Bain, en double plateau avec Michel Cloup Duo. Certes, c’est l’ancien membre de Diabologum qui tenait le haut de l’affiche, mais TVB a su captiver son audience une heure durant. On ne sait jamais qui vient pour qui. Ce soir, et ça fait du bien à voir et à entendre, le public écoute religieusement les sons et les mots concoctés par Monsieur Von Balthazar. Très peu de téléphones levés aussi, nous pouvons le souligner.

L’homme aux 599 chansons tristes et 1 moins triste, passe d’une époque à l’autre, de « I block the sunlight out » à « Tigers » en passant par la plus récente « Filthy Days ». Il est tout seul, au clavier, à la guitare, agissant sur ses multiples pédales, tel un artisan consciencieux et investi (il fabrique même les fondus sonores pour ses fins de chansons en direct). Sa voix est claire, mélancolique. Il ne sait parfois pas ce qu’il fait, il l’avoue. Il se lance, ferme les yeux et nous envoie ses images mentales directement dans notre inconscient.

Pour les vieux de la vieille, il tente même une reprise de son ancien groupe, Chokebore.

Il fait partie de ces artistes qui ne déçoivent jamais sur scène, qui ne ME déçoivent jamais. Je répète souvent cette expression : « un moment suspendu ». Ça en était un : alors même que je maudissais la salle du Petit Bain, structure flottante sur la Seine, de tanguer tant, il suffit de l’arrivée, sans tambour ni trompettes, de TVB, pour que j’oublie mon malaise.

Pourquoi Troy Von Balthazar ne connait-il pas une renommée plus importante ? Peut-être parce que…

« I want to change the world, I want to change the world, I want to change the world… But not today… Maybe tomorrow… »

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Crédits photos : Axel Ito

TROY VON BALTHAZAR au Petit Bain (+ Michel Cloup Duo) – 20/09/19

 

(une autre histoire)

Troy, tu n’as pas joué deux de mes chansons préférées : « Dogs » et « Rainbow ». Certes, pas de toute première jeunesse. Certes, tu as six cents chansons dans ta besace. Mais tu aurais dû savoir que j’étais là et que je voulais les entendre, encore, en vrai. Tu n’es pas un juke-box à pièces, tu n’es pas le DJ à qui on demande de jouer telle ou telle chanson, je le concède. « Rainbow » a longtemps été ma sonnerie de téléphone. Aujourd’hui c’est « Starman » de David Bowie. Tu as eu ce privilège avant Bowie, te rends-tu compte ? Ok, je laisse toujours mon téléphone en mode silence ou vibreur, donc ça ne sert pas à grand chose.

Je me souviens, la première fois que je t’ai vu, à la Maroquinerie en 2006 ou au Point Ephémère l’année d’avant, je ne sais plus, je n’ai plus toute ma tête, tu portais une perruque, tu étais un petit facétieux dans ton genre. Tu réglais tes instruments tel un régisseur lambda. Je ne savais pas que tu étais Troy. Je ne t’avais pas reconnu parce que je ne t’avais jamais vu.

Troy… Troie… Point de cheval. Troyes, c’est dans le Limousin ? J’ai toujours été nul en géographie.

Balthazar… Y a un excellent groupe belge qui s’appelle comme ça, tu connais ? Leurs chansons aussi me transportent. Je ne sais où… En Belgique, parfois… Ma soeur est allée à Hawaï une fois et m’a rapporté une petite Hawaïenne qu’on doit coller sur le tableau de bord. Je n’ai pas de voiture, donc ma petite Hawaïenne ne bouge jamais. Toi qui vis dans le Limousin maintenant, j’ai une question : Est-ce que les petites Limousines dansent ?

Ben non, elle roulent… 

(Désolé pour cette fin de micro-texte totalement indigne, je ne ferai pas mieux la prochaine fois)

 

Vu le vendredi 20 septembre 2019 au Petit Bain, Paris

Prix de ma place : 17€

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Automne 19/20

Encore et toujours ma sempiternelle sélection très subjective ! Et en cette nouvelle saison 19/20, j’ai décidé de mettre à l’honneur dix-neuf voire vingt spectacles, que je verrai cet automne. (J’ai réfléchi de longues heures pour trouver ce  nouveau concept…)

 

A la faveur de l’automne, je mettrai tout d’abord l’accent sur… le Festival d’Automne !

La Team Tiago ne manquera sûrement pas Please Please Please par le trio Mathilde Monnier / La Ribot / Tiago Rodrigues (le 15/10 à l’Espace 1789 de St-Ouen et du 17 au 20/10 au Centre Pompidou)

« Je suis sans famille et je m’appelle Rémi et je me balade avec tous mes amis… » Quand j’étais petit, j’avais des peluches nommées Capi et Dolce. Etonnamment, c’est Jonathan Capdevielle qui va adapter le roman d’Hector Malot (du 21 au 30/11 à Nanterre Amandiers)

Je ne sais pas si on entendra la chanson dans le spectacle, mais rien que d’y penser, je l’aurai dans la tête durant toute la rédaction de cet article : Clotilde Hesme aura sans nul doute l’oeil du tigre dans Stallone de Fabien Gorgeart (du 08 au 19/10 au CentQuatre)

Les Talents Adami s’affichent avec Gwenaël Morin dans Uneo uplusi eurstragé dies d’après Sophocle et Eschyle (du 08 au 12/10 à l’Atelier de Paris)

Sans transition, dans le reste de l’actualité…

 

Le Présent qui déborde… ça, c’est parce qu’on ne le surveille pas assez… Après sa présentation lors du dernier festival d’Avignon, Christiane Jatahy revient au CentQuatre (en partenariat avec l’Odéon, du 1e au 17/11)  pour le deuxième volet de son Odyssée.

Je suis un homme fidèle… si si… et je fréquenterai plus que jamais le Théâtre de la Bastille. Cette nouvelle saison me parait assez audacieuse, puisque nous y verrons des artistes qu’on n’a pas vus depuis longtemps sur la rue de la Roquette comme Daniel Linehan et son Body of Work (c’est de la danse, du 18 au 23/11), voire jamais comme Loïc Touzé et sa Forme Simple (c’est aussi de la danse, du 18 au 23/11)

Je ne vais pas tenter d’inventer un résumé d’après le titre du spectacle d’Emmanuel Meirieu aux Bouffes du Nord, La Fin de L’Homme Rouge… J’irai le voir aussi et surtout pour admirer Maud Wyler, Jérôme Kircher… (du 12/09 au 02/10)

Même si je fus légérèment désappointé face à Love Me Tender, je me rendrai à l’Odéon pour voir la nouvelle création de Guillaume Vincent Les Mille et Une Nuits (du 08/11 au 08/12)

 

« Hard ou classique, la musique adoucit les moeurs… »

 

 

Je suis loin d’être un afficionado de Thomas Jolly et pourtant je vais voir un de ses spectacles (à la Scala du 18/10 au 03/11) : Un Jardin de Silence. Parce qu’avant tout pour moi, ce spectacle autour des chansons de Barbara est un projet de Raphaële Lannadère et de Babx

Buster Keaton est cher à mon coeur pour de multiples raisons et le Nouveau Théâtre de Montreuil le met à l’honneur (du 14 au 16/11) avec un ciné-concert performé dirigé par Mathieu Bauer.

Continuons en musique avec Les Siestes Acoustiques de Bastien Lallemant. Certes, j’aurais très bien pu y assister à Paris, mais je ne fais pas comme les autres, j’en ferai une à Manosque dans le cadre des Correspondances (le 28/09)

Parce que la musique est vitale pour moi… d’ailleurs, j’ai toujours une pensée pour ma guitare sans cordes qui trône dans mon salon… je ne raterai pas le concert de Troy Von Balthazar et de Michel Cloup Duo au Petit Bain (le 20/09)

Silence, ça pousse…

 

 

Et parce que je ne vois pas que des valeurs sûres, contrairement à ce que l’on pourrait penser, je me risquerai à la Colline pour voir Data Mossoul de Joséphine Serre (du 18/09 au 12/10)… Ok, c’est surtout pour revoir sur scène Elsa Granat et Edith Proust qui ont enchanté mon été avignonnais avec Le Massacre du Printemps…

D’ailleurs, nous pourrons retrouver Edith Proust au Lavoir Moderne Parisien dans Le Projet Georges, une pièce qu’elle a co-écrite et co-mise en scène avec Laure Grisinger, qui n’est autre que la dramaturge du… Massacre du Printemps ! (du 17 au 20/10)

Autre découverte au Lavoir Moderne Parisien (du 27/11 au 01/12), Les Femmes de Barbe Bleue, une création collective de Juste avant la compagnie qui figure également au programme du prochain festival Impatience (qui met en avant la nouvelle création jeune du spectacle vivant et du théâtre jeune et impatient parce qu’ils sont jeunes…)

Sinon on pourra aussi jeter un oeil à ce qu’il se passe du côté du Théâtre de la Reine Blanche avec Le Mont Analogue (du 04 au 08/09) (que j’avais raté la saison passée au Théâtre Berthelot à Montreuil…) par la Compagnie Les Temps Blancs ou avec Poulette de et avec Andréa Brusque(du 02 au 13/10)

A part ça, au Théâtre de la Tempête, il y aura la pièce Elémentaire de Sébastien Bravard sur une mise en scène de Clément Poirée (du 19/11 au 16/01). Ou l’histoire d’un comédien qui est devenu professeur des écoles… Je ne vois absolument pas pourquoi j’ai dans l’idée de voir cette pièce-là en particulier…

#TeamTiago

© Filipe Ferreira

Last but not least, la vingtième pièce de ma sélection, The Way She Dies, pour la première fois à Paris, au Théâtre de la Bastille, mais qui a été créé il y a plus de deux ans et joué pour la première fois en France au Théâtre Garonne à Toulouse. Et j’y étais (le 28 mars 2017…) ! Ce fut une époque toute particulière pour moi… Les souvenirs vont se ramasser à la pelle… comme les feuilles mortes… parce que c’est l’automne… Vous me suivez ? Super combo tg STAN + Tiago Rodrigues, c’est du 11/09 au 06/10.

 

Il y a d’autres spectacles programmés à mon carnet de bal, j’en parlerai peut-être dans ces mêmes colonnes… On appelle ça une aguiche. Il y a évidemment des spectacles que je n’ai pas mentionnés mais qui valent sûrement le coup d’oeil, mais comme je l’ai lu quelque part, mieux vaut être sélectif qu’exhaustif.

Vive la frustration, bon vent, bonne rentrée et à bientôt !

Charly Chanteur (L’Arrache-Coeur / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« Les ballades spleenétiques sont comme des chansons dépressives mais en plus drôles. Les poèmes-poubelles sont des poèmes récupérés dans une poubelle et mis en musique. Charly Chanteur est un chanteur gourou de la secte du « Spleen », un vrai-faux chanteur qui fait un vrai-faux concert. » (source : ici)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Je suis comme ça, je suis prêt à sacrifier la vision du feu d’artifice du 14 juillet pour assister à un concert (apparemment, le feu d’artifice a été annulé à cause du vent). Et pas des moindres, puisqu’il s’agit du concert de Charly Chanteur.

L’an passé, au même endroit, j’avais assisté à l’un des meilleurs concerts de l’année, celui de Léopoldine HH (dont je vous rabats les oreilles, dès que je la vois sur scène, avec Marc Lainé ou sur des chansons de Gérard Manset). Ils étaient trois et Charly Marty n’était déjà pas en reste pour ne pas jouer les fleurs en pot.

Il y a quelque chose des Flight of the Conchords chez Charly Chanteur : cette manière si personnelle de parler de ses amours adolescentes, mais pas que, de la vie, de l’amour et des voitures, l’essentiel quoi, mais aussi ce talent pour interpréter ce personnage de chanteur dépressif qui fait joujou avec ses guitares et ses pédales, coiffé de sa… coiffe d’autochtone américain (toujours prononcer autochetone dorénavant tu devras). Comme il est écrit au-dessus, ce n’est pas tout à fait un concert. On est à Avignon et même dans ce concert, il y a du théâtre. Charly Marty tient jusqu’au bout son rôle de chanteur gourou de la secte du « Spleen ». Quand il ne chante pas, Charly Chanteur, pince sans rire, nous parle, soliloque (j’adore ce mot, désolé), la parole est heurtée, il ne termine presque jamais ses phrases. Le quatrième mur est explosé, il a une jolie gourde, la lumière devient bleue quand la chanson évoque une piscine, il y a même des strapontins sur les côtés… Je suis en vrac (je suis revenu hier soir à Paris et je me sens tout bizarre à me souvenir ces moments-là… vous saurez tout).

On a le sourire aux lèvres, on ose même chanter alors que nous n’étions pas très nombreux ce soir-là, fête du 14 juillet oblige. On aimerait en entendre plus. Il ne faut surtout pas rater ce personnage singulier à l’univers si personnel ! (fin de critique sérieuse mais sincère)

CHARLY CHANTEUR

(cie Les Indiens)

à l’Arrache-Coeur (Avignon Off) jusqu’au 28 juillet 2019 à 22h30 (sauf les 10, 17 et 24)

(peinture de couverture : Nelly Monnier)

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Vu le dimanche 14 juillet 2019 à l’Arrache-Coeur, Avignon Off

Prix de ma place : invitation

 

(sans titre)

Nous étions sept. Je n’ai pas compté, mais j’ai ressenti sept belles âmes, avec la mienne bien évidemment, dans cette salle de concert, en ce quatorze juillet. C’est bien maigre, mais c’est jour de fête. J’aurais bien voulu danser ce soir-là. Un slow. Y avait bien ma voisine de siège… Ça fait longtemps que je n’ai pas dansé de slow. En situation. La dernière fois, c’était… avec ma copine, du genre, on mange à la maison, y a de la musique et on se met à danser, tous les deux… Mais c’était avec laquelle de copine ?

Je me souviens qu’en 1999, pendant une impro dans notre atelier théâtre, j’avais dansé avec… (je cherche un faux nom) Mallory Pimenta. Je pense qu’elle avait senti que j’étais tout émoustillé (là je parle de mon entrejambe). Plus tard, je l’ai appelée au téléphone : « Bonjour Madame Pimenta, est-ce que Mallory est là, s’il vous plait ? C’est de la part d’Axel (c’est mon vrai prénom), merci ! » Je lui ai demandé si ça lui disait d’aller prendre un café avec moi. J’ai senti une certaine lenteur dans son temps de réponse et je ne sais pas pourquoi, j’ai cru bon d’ajouter que je voulais lui proposer un rôle dans un court-métrage que je venais d’écrire. Elle accepta et nous nous vîmes (passage au passé simple qui vient de nulle part) dans un café du centre commercial de la Valentine, à Marseille.

Evidemment, il n’existait aucun scénario. Je dus donc en écrire un en quatrième vitesse. Nous tournâmes ce film en une après-midi, avec Mallory, mais ça c’est une autre histoire…

 

Trouble (Turbulences Cie ! / Cie HVDZ / LaScierie / Avignon Off 19)

(de quoi ça parle en vrai)

« Initié dans une réflexion libre à la lecture d’écrits de Michel Foucault, le projet s’est construit à travers une coopérative de création sous la direction de Philippe Duban et Didier Cousin. « Trouble » propose une plongée historique atypique autour de l’histoire de la folie qui résonne avec notre époque actuelle. Sur scène, un orchestre d’une quinzaine de musiciens en live, des projections d’images, un trapèze et un chœur d’acteurs danseurs et chanteurs. » (source : ici)

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Crédits photos : DR

(ceci n’est pas une critique, mais…)

« Nos difficultés, grâce au théâtre, deviennent des choses positives. »

Je l’ai déjà écrit ici ou là, pendant trois ans, j’ai joué avec, notamment, des personnes atypiques qu’on appelle aussi autistes. Nous racontions des histoires sans mettre en avant la particularité des interprètes. Ici c’est tout le contraire, même si le résultat final est le même : Ils ont aussi le droit d’être là et peuvent tout à fait nous émouvoir, nous faire réfléchir…

« « Être comme nous » ou ne pas être. »

Le parti-pris est audacieux. On y parle de la position de la société face à ce qui nous parait différent. En cela, on pourrait aisément élargir le propos à ce que l’on voit en Méditerranée et ailleurs, tous les jours, dans nos journaux télévisés.

Plus important encore, il n’ y a pas de course à l’émotion. Jamais on n’est mal à l’aise, jamais nous ne sommes témoins de démonstrations voyeuristes. Tout est fait avec la plus grande sincérité et générosité possible.

De plus, il devient rare de voir autant de personnes sur scène (une petite trentaine), des chanteurs, des musiciens, des poètes, des acrobates… Il est aussi admirable de voir que les rouages de ce spectacle singulier sont parfaitement huilés, chaque chose est à sa place, chaque artiste sait ce qu’il a à faire. Des personnalités se révèlent : une chanteuse lyrique qui reprend « Joe le taxi » de Vanessa Paradis ici, un poète qui parle des interdits là, ce morceau original piano voix d’un des membres du groupe qui clame haut et fort son autonomie avec un enthousiasme communicatif.

Il est beau de voir que ce spectacle, fruit de trois ans de labeur, est porté majestueusement et de manière professionnelle par tous ses participants.

Et parce que tout se termine en musique, le public est invité à rejoindre les artistes sur scène.

Alors on danse, alors on se mélange, alors on est ensemble.

 

TROUBLE

Mise en scène  Didier Cousin

Conseiller artistique  Guy Alloucherie

Conception, mise en chantier  Philippe Duban

Comédiens, chanteurs et musiciens : Aleksandar Boskovic, Alexandre Bordes, Alexis Baert, Anaïs Landier, André Pereira Da Silva, Arnaud Ndi, Benjamin Lesieur, Brahima Niakate, Charles Pham, Charli Aveilla, Charline Abderemane, Cyrille Ndedy, David Simon, Fabienne Lavanchy, Guénolé Lebrun, Harvey Goma Kouka, Marlène Parada, Martial Nakouzebi, Matthias Bloess, Meschac Assou Sakpa, Mounir Issa, Moussa Diaby, Olivier Martin, Olivier Poindron, Otto Nyap, Philippe Duban, Thomas Carrasqueira, Thomas Dubois, Vanessa Valentin

Composition musicale  Patricio Wang – Chorégraphie  Fatiha Mellal – Trapèze  Laetitia Rancelli – Création vidéo  Bénédicte Alloing – Plasticienne  Magali Brien – Direction et interprétation musicale  Gilles Wolff – Régie lumière  Rudy Sanguino – Régie vidéo et son  Léa Schwebel – Costumes  Sarah-Jane Sheppard

du 5 au 14 juillet à 14h (sauf le 9) à LaScierie (Avignon Off)

 

Vu le jeudi 11 juillet 2019 à 14h à Lascierie, Avignon Off

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

 

(avant, pendant, après)

Une des raisons pour laquelle je me rends à ce spectacle est que j’ai côtoyé un des artistes, Arnaud, pendant trois ans avec Le Laboratoire à Théâtre. Ce gars-là est capable d’imiter n’importe qui, moi le premier. Mon intonation, mes hésitations…

Dans la fausse vie, je suis professeur des écoles. Un jour, je pris un rendez-vous avec l’inspecteur en charge des relations humaines pour discuter d’une éventuelle reconversion. Je lui fis part de mon envie de théâtre et pourquoi pas d’en faire avec des personnes à part. Il me regarda et me dit : « Vous ne préfèreriez pas en faire avec vos élèves, plutôt ? »

Après le spectacle, je félicite Arnaud. Il me reconnait immédiatement, me serre la main avec vigueur et dit : « Tu as arrêté le théâtre, tu en as fait entre 2013 et 2016, il faut changer, il faut faire autre chose ! » Je souris. Il a toujours eu une meilleure mémoire que moi.

Marx et la Poupée (Maryam Madjidi / Raphaël France-Kullmann / Artéphile / Avignon Off 19)

(de quoi ça parle en vrai)

« Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris. À travers les souvenirs de ses premières années, elle raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, l’effacement progressif du persan au profit du français avant de le retrouver pleinement. Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines comme fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction massive. » (source : ici)

Photo-Marx-et-la-pourpée-2©Bendsphoto
@bendsphoto

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Au départ, il y avait ce roman « Marx et la poupée », écrit par Maryam Madjidi. Le hasard a fait que je la rencontrasse il y a dix ans de cela (pas sûr sûr de l’emploi du subjonctif). L’histoire ne nous dira pas si j’aurais lu son roman sans cette rencontre. Là n’est pas la question, son livre est un petit bijou littéraire, enjoué, dynamique… (et publié par le Nouvel Attila et chez Jai lu en poche)

Les artistes à l’origine de cette forme théâtrale sont resté.e.s très fidèles au matériau original. Trois jeunes femmes sont sur scène, côte à côte : une récitante (Elsa Rozenknop), une musicienne (Clotilde Lebrun à la basse guitare loop) et (c’est ce qui fait le sel de ce spectacle) une interprète en langue des signes (Aude Jarry). Celle-ci sera d’ailleurs mise en lumière durant toute la première partie du spectacle (ses acolytes restant, de fait, un temps dans l’ombre). L’interprète LSF allie expressivité et grâce, on en vient même à ne plus écouter l’histoire (un peu comme dans les pièces en langue étrangère durant lesquelles on se convainc qu’on parle cette langue !)

Au moment où ce dispositif aurait pu lasser, les lignes bougent : la voix et le regard d’Elsa Rozenknop reviennent progressivement dans le jeu. Son débit, son rythme et surtout son investissement emmènent le spectacle un cran au-dessus.

M’est revenue en mémoire une pièce que j’ai vue l’an passé, « Pas pleurer » d’après le roman de Lydie Salvayre au théâtre des Doms qui adoptait une configuration similaire (voix et musique), dans lequel j’avais vu cette même implication.

Même si la forme n’est plus si originale (c’est quelqu’un qui va trop souvent au théâtre qui le dit), tant que les interprètes y mettent autant de coeur, on peut y aller (presque) les yeux fermés.

 

MARX ET LA POUPÉE

Texte : Maryam MADJIDI

Interprétation : Elsa ROZENKNOP, Aude JARRY, Clotilde LEBRUN Et la voix de Maryam MADJIDI

Mise en scène : Raphaël FRANCE-KULLMANN

Collaboration LSF : Sylvanie TENDRON / Lumières : Amandine RICHAUD / Costumes : MOOD-EH / Diffusion : Cathie SIMON-LOUDETTE / Les Audacieuses

du 5 au 27 juillet 2019 au Théâtre Artéphile (relâche les dimanches 7, 14 et 21)

 

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Vu le jeudi 11 juillet 2019 à 11h45 au Théâtre Artéphile

Prix de ma place : invitation

 

(avant, pendant, après)

Je me souviens de cette représentation de « Jean la Chance » d’après Brecht par  François Orsoni. La pièce était traduite en langue des signes. Les deux interprètes étaient transcendés par la vivacité de la pièce et des acteurs (Clotilde Hesme en tête). Parfois mon regard restait bloqué sur ces corps hyper expressifs. Beau, beau !

Je repense à ma propre prestation lors du spectacle des Infiltré.e.s saison 2 que j’ai eu le malheur de visionner hier… Je cligne trop des yeux. Tout est dans le clignement. Ou plutôt, dans le non-clignement. Les comédiennes présentement sur scène ne clignent jamais des yeux, y a les larmes qui montent, bim émotion ! Je ne suis définitivement pas au niveau.

« Maryam, on s’est rencontré le soir de mon anniversaire. J’avais trente ans. Le 14 septembre prochain, je fête mes quinze ans de vie parisienne et accessoirement mes quarante ans et neuf mois moins deux jours de vie tout court, dis, tu viens ? »

Festival d’Avignon 2019, ma sélection Off

Autant vous dire, qu’une fois n’est pas coutume, il y a l’embarras du choix cette année dans le Off d’Avignon. La Manufacture, Les Halles, les Doms sont toujours là, deux autres lieux prennent également de plus en plus de place et proposent cette année encore une programmation alléchante et exigeante : le 11 Gilgamesh Belleville et le Train Bleu, qui en très peu d’années (seulement la deuxième pour le Train Bleu) font déjà office d’incontournables.

Je ne parviens pas à me souvenir combien de festivals d’Avignon j’ai faits. Le premier, c’était en 1996, le dernier, forcément, l’an passé. J’ai fait les trois semaines de festival à deux reprises, encore en 1996 et en 2001, autrement dit dans une autre vie. A la fin d’un séjour, il n’est jamais certain que je revienne l’année suivante. Et pourtant, un manque s’immisce en moi et finalement j’organise mes vacances en fonction de.

Je serai de retour à Avignon du 10 au 16 juillet. L’an passé, j’ai vu 24 spectacles en 8 jours (5 + 3). Mon objectif n’est pas d’en voir autant (trois par jour est une bonne moyenne… et c’est déjà beaucoup), mais de mieux apprécier les spectacles et la ville. Prendre le temps aussi pour voir un film à l’Utopia ou une expo à la Collection Lambert. Bref…

Voici donc les vingt-sept spectacles que j’ai sélectionnés parmi les 1 592 qui se joueront dans les différents lieux du Off (sachant que je compte n’en voir que 18 tout au plus, in inclus, je vous laisse calculer) : (classés par horaire)

(NB : Pour ceux qui repassent par là, j’ai ajouté 3 spectacles à ma sélection initiale qui se trouvent en n° 10, 15, 22)

1/ GUERRE, ET SI ÇA NOUS ARRIVAIT ? de Janne Teller par Laurent Maindon à Présence Pasteur à 9h45

« IMAGINE : Et si, aujourd’hui, il y avait la guerre en France… Où irais-tu ? »

Avec une collègue de l’Occupation Bastille période Tiago Rodrigues. Il est toujours bon de suivre les gens qu’on a croisés ici et là.

2/ CRÂNE de Patrick Declerck, mise en scène d’Antoine Laubin, au Théâtre des Dons à 10h

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© Beata Szparagowska

« Devant nous, un écrivain à qui l’on doit retirer une tumeur. Il s’agit d’une intervention dite de chirurgie éveillée. Il faudra sonder le patient pour être certain de ne pas lui ôter le langage. C’est son outil de travail en quelque sorte et sa raison de vivre peut-être. On nous parlera du deuil impossible pour un chien, de la poésie de Shakespeare, du ridicule accoutrement opératoire et de la dignité qui se loge parfois dans les détails même face à une mort hypothétique. »

J’avais découvert le travail d’Antoine Laubin aux Doms avec « Le Réserviste » d’après un texte de Thomas Depryck. Je suis quelqu’un de fidèle.

3/ LATERNA MAGICA de Dorian Rossel et Delphine Lanza au 11 Gilgamesh Belleville à 10h30

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© Todd Hido

« Ce spectacle est une réinvention pour le plateau de la fausse autobiographie d’Ingmar Bergman. Ce récit sans complaisance, entre mémoires et exutoire psychanalytique, dessine un autre portrait du génie protéiforme. Il se raconte, les souvenirs dérivent, réinventant sa propre histoire pour en mesurer l’étendue et se l’approprier enfin. Bergman fait de sa vie une matière, fertile et fluctuante, pétrie de contrariétés, d’humour et de manques, sédiments propices à l’éclosion de sa créativité. »

Grande impatience avant chaque spectacle de Dorian Rossel, dont je regrette de ne pas encore avoir vu son adaptation du Dernier Métro de Truffaut.

4/ PLAIDOYER POUR UNE CIVILISATION NOUVELLE d’après Simone Weil par Jean-Baptiste Sastre au Théâtre des Halles à 11h25

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Crédit photo : DR

« Simone Weil : figure radicalement à part de la pensée française du XXe siècle. Sa vie durant, elle a cherché jusqu’à l’épuisement des clefs pour tenter de se comprendre et de comprendre le monde. Elle travailla en usine, prit part à la guerre d’Espagne aux côtés des Républicains, avant de rejoindre Londres et la « France Libre », où elle mourût à l’âge de 34 ans. « Elle ne méprisait rien sinon le mépris lui- même » Albert Camus. Après La France contre les robots de Georges Bernanos, Hiam Abbass et Jean-Baptiste Sastre adaptent une partie de la correspondance, L’Enracinement et d’autres textes de cette philosophe qui relèvent ses apports à la philosophie, à la critique politique et à la spiritualité. »

L’idée de voir l’actrice Hiam Abbass dans la salle de la Chapelle m’impressionne au plus haut point, surtout avec des textes aussi majeurs (et on parle de Simone Weil, pas de Simone Veil… j’ai vérifié avant)

5/ MARX ET LA POUPÉE  d’après le roman de Maryam Madjidi par Raphaël France-Kullmann au Théâtre Artéphile à 11h45

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@bendsphoto

« Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris. À travers les souvenirs de ses premières années, elle raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, l’effacement progressif du persan au profit du français avant de le retrouver pleinement. Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines comme fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction massive. »

Parce que j’aime énormément ce premier roman et qu’aussi j’avais apprécié discuter avec son autrice les deux fois où on s’est vu. (ce n’était pas pour un rendez-vous Tinder, je préfère préciser, nous avons une connaissance en commun qui avait même traîné Maryam à mon anniversaire pour mes 30 ans, autrement dit il y a dix ans, déjà…)

6/ J’AI RENCONTRÉ DIEU SUR FACEBOOK d’Ahmed Madani au 11 Gilgamesh Belleville à 11h50

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©François-Louis Athènas

« Comment une adolescente bien sage et bien protégée par sa maman peut-elle sombrer dans une mascarade pseudo-religieuse d’aventure extraordinaire ? Comment une jeune mère qui est parvenue à s’émanciper du poids de la tradition, de la religion, réagit-elle face à ce qu’elle considère comme une trahison de son combat pour la liberté ? Voilà un vrai sujet de société dans lequel la fiction et la poésie peuvent trouver une voie d’expression qui fera écho chez les spectateurs, et les adolescents. »

Après F(l)ammes, je suis curieux de voir ce que nous prépare Ahmed Madani.

7/ LE MASSACRE DU PRINTEMPS d’Elsa Granat au Théâtre du Train Bleu à 11h50, les jours pairs

Le Massacre du Printemps – Teaser from Elsa Granat on Vimeo.

« J’ai mûri d’un seul coup puis j’ai régressé exactement en même temps. J’ai poussé fort et dans tous les sens. Il m’est arrivé d’accompagner des gens en fin de vie. Des combattants sans monument aux morts. Il y a des événements comme ça qui semblent insurmontables, tu penses qu’ils vont te laisser clouée au sol. Et pourtant tu vas découvrir des forces inespérées qui vont t’inspirer pour inventer des printemps même sur pelouse synthétique. Tu participes aujourd’hui au Massacre du Printemps. Oui j’ai bien dit « Massacre ». »

On dit que je suis fidèle… J’ai découvert Elsa Granat il y a déjà neuf ans avec « J’ai plus pied ». Une amie jouait dans cette pièce. J’ai découvert également Claire Méchin (qu’on connait chez les Blond and Blond and Blond et surtout à revoir dans Les Secrets d’un Gainage Efficace). Mais surtout Elsa Granat… une écriture, un point de vue, un sens de la mise en scène. (et je viens seulement de comprendre le jeu de mots (Mas)Sacre du Printemps…

8/ EXIT de Fausto Paravidino par Anne-Sophie Pauchet à la Manufacture à 12h

Bande-annonce EXIT Tournée / Fausto Paravidino / Anne-Sophie Pauchet from Florent_Houdu on Vimeo.

« A quitte B. A et B se séparent. Plus tard, A rencontrera C et B rencontrera D. Exit c’est l’histoire éternelle de la fin annoncée d’un couple. Et de ce qui pourrait se passer après. L’histoire du renoncement, des échappatoires, des petites lâchetés et des grandes désillusions. Une variation drôle et acide sur la difficulté de concilier le besoin de liberté personnelle et d’émancipation avec un exigeant besoin d’affection et d’une « vie satisfaisante ». Un questionnement sur la crise qui habite ces adultes bourgeois européens parfois autant incapables de courage politique que de courage intime. »

L’idée de revoir Laure Mathis, admirable Doreen dans la pièce éponyme de David Geselson et que j’aime l’écriture de Fausto Paravidino.

9/ L’OISEAU MIGRATEUR de Dorian Rossel à la Maison du Théâtre pour Enfants à 14h

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« Deux blocs noirs, deux comédiens, deux craies pour conter l’amitié insolite entre un petit garçon, sa voisine et un passereau. À contre-courant des temps tonitruants, L’Oiseau migrateur parie sur la simplicité et invite l’imaginaire à se déployer. L’histoire s’esquisse par des dessins à la ligne épurée, avant que le texte prenne le relais. »

Pour les mêmes raisons qui m’amènent à voir Laterna Magica et parce que je ne rechigne jamais à voir un spectacle dit jeune public.

10/ TROUBLE par Philippe Duban et Didier Cousin à Lascierie à 14h (jusqu’au 14 juillet)

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« Initié dans une réflexion libre à la lecture d’écrits de Michel Foucault, le projet s’est construit à travers une coopérative de création sous la direction de Philippe Duban et Didier Cousin. « Trouble » propose une plongée historique atypique autour de l’histoire de la folie qui résonne avec notre époque actuelle. Sur scène, un orchestre d’une quinzaine de musiciens en live, des projections d’images, un trapèze et un chœur d’acteurs danseurs et chanteurs. Porté avec souffle par une équipe de trente artistes, « Trouble » évoque la mue des enfermements, interroge la place des singularités dans les cercles d’appartenances, appelle à l’union dans la diversité. »

Pour avoir déjà officié pendant trois ans en tant que comédien soutien dans une troupe composée essentiellement de jeunes adultes « hors normes », je sais que ce spectacle sera une expérience incomparable. Surtout que la troupe de ce « Trouble » comprend un de ces fameux jeunes aux milles talents cachés (le voir m’imiter un soir de résidence fut un grand moment de… trouble)

11/ LA PAIX DANS LE MONDE de Diastème au Théâtre Artéphile à 14h05

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crédit photo Vanessa Filho

« Cinq ans avaient passé. Puis dix, puis quinze. Le juge peut interdire au coupable d’approcher la victime pour une durée d’au plus cinq ans. Simon n’a pas revu Lucie. Il vit en Suisse, à quelques kilomètres de la maison de Charlie Chaplin. Il lit des livres, il fait du feu. Il ne voit pas le temps passer. Simon se prépare. Au jour où Simon et Lucie seront enfin réunis. Il doit être prêt. Tout doit être prêt. Le monde n’oubliera jamais ce jour. »

Diastème fait partie de ces auteurs, un peu comme Xavier Durringer, qui ont imprimé mon inconscient de leurs thèmes, de leur écriture.

12/ UN DÉMOCRATE de Julie Timmerman à Présence Pasteur à 14h40

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« Une traversée épique à l’humour impitoyable de la vie et de l’œuvre d’Edward Bernays (1891-1995), neveu de Freud, inventeur dans les années 20 de techniques de manipulation des masses sans précédent : la “Fabrication du consentement”. S’inspirant des découvertes de son oncle sur l’inconscient, il vend indifféremment savons, cigarettes, Présidents et coups d’État. Goebbels lui-même s’inspire de ses méthodes pour la propagande nazie – mais Eddie ne comprend pas car Eddie est un démocrate… Où en est la Démocratie à l’ère du Big Data et de l’hyper-communication? »

Ça doit faire trois ans que j’en entends parler, mieux vaut tard…

13/ FLAVIEN par Flavien Bellec au Théâtre du Train Bleu à 15h20

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« Un homme, FLAVIEN, décide de faire un spectacle sur lui. Pudique, il n’a cesse d’éviter le face à face, terrible, avec l’autre, le spectateur. Dans une succession de performances anti-spectaculaires, FLAVIEN tente de donner une représentation idéalisée de lui-même. Une entreprise narcissique impossible qui voit affluer, en miettes et fragments, des souvenirs d’enfances et des fantasmes obscurs, dans un spectacle qui prend peu à peu la forme d’un n’importe quoi poétique. La scène devient alors le théâtre d’une lutte étrange entre FLAVIEN et sa propre représentation, jusqu’à devenir le cimetière de ses identités. »

Je devrais pourtant me méfier. Le Flavien fait partie des Divins Animaux

14/ JOIE d’Anna Bouguereau par Jean-Baptiste Tur au Théâtre du Train Bleu à 16h40

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« Est-ce qu’on est obligé de pleurer à un enterrement ? Est-ce que c’est normal qu’on enferme les morts dans des boites ? Pourquoi on fait plus de slows ? Pourquoi les croque-morts on l’air dépressif ? Qui a choisi cette musique improbable ? Pourquoi la dame au premier rang pleure si fort ? Est ce qu’on a le droit de coucher avec son cousin ? Pourquoi il faut attendre d’être mort pour être couvert de fleurs ? Comment continuer à vivre puisque les gens meurent ? »

J’ai découvert Anna Bouguereau dans « En réalités » et bluffé que je fus, je suis intrigué de voir et entendre ce qu’elle a écrit.

15/ IN-TWO par la Cie Tandaim au Festival Villeneuve en Scène de 18h30 à 22h30

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photo : Gabrielle Voinot

« C’est une petite collection de trois grandes boîtes aux allures de caisses de transport qui vous invite à entrer pour partager une histoire, une confidence, un (jardin) secret… Dans ces confessionnaux du quotidien où vous serez le seul spectateur, les mots de nos auteurs complices vous seront susurrés à l’oreille… Des formes courtes (6 à 8 minutes) à la manière d’un entresort, pour un acteur et un spectateur. »

Du théâtre intime, du théâtre qui ne fait pas mal (entendre : aucune gêne), on m’en a dit grand bien et cela serai aussi l’occasion de revoir peut-être Lucile Oza, une comédienne déjà vu dans mon coup de cœur Avignon 2016 :  Zoom (Gilles Granouillet / Marie Provence)

16/ LES SECRETS D’UN GAINAGE EFFICACE par les Filles de Simone au 11 Gilgamesh Belleville à 18h45

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© Christophe Raynaud de Lage

« Elles sont cinq et écrivent un livre sur le corps des femmes, comme leurs aînées des 70’s. Elles débattent et se débattent avec les hontes et traumatismes liés à ce corps et disent tout haut ce que tout le monde vit tout bas. Elles explorent leur intimité autant que l’Histoire ou la presse et réinventent les raisons de la colère. Des injonctions esthétiques à la transmission mère-fille, des règles au clitoris, elles explosent à grands coups d’autodérision les clichés qui leur collent à la peau. »

Mise à part la comédienne Claire Méchin dont j’ai parlé un peu plus tôt, je vais me laisser convaincre par le bouche à oreille.

17/ LES SIESTES ACOUSTIQUES par Bastien Lallemant à la Collection Lambert avec Là c’est de la musique à 19h

Les Siestes Acoustique de Bastien Lallemant from François GLRN on Vimeo.

« Laboratoire collectif et bienveillant, les Siestes Acoustiques de Bastien Lallemant sont imprévisibles, et réunissent acteurs et dormeurs autour de l’instant. Ne ratez pas l’occasion de faire cette expérience d’écoute musicale et sensorielle dans un cadre exceptionnel et surtout n’oubliez pas…de vous laisser aller à dormir ! »

Parce que j’aurais besoin de dormir un peu. Le problème, c’est que c’est à 19h et que 19h, c’est pas vraiment le bon horaire pour faire la sieste, on s’endort, on se réveille ensuqué, on ne sait plus où on est…

18/ LE GROËNLAND de Pauline Sales par Sylvie Boutley à la Salle Roquille à 21h

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« Cartographie d’une intimité. Monologue d’une femme qui perd le contrôle de sa vie, mais juste le temps d’une nuit … le temps d’aller au Groenland et de revenir… Théâtre d’une parole ironique. Elle fugue à travers les rues d’une ville, la nuit, en compagnie de sa fille, sa chouette son loup. Elle veut l’emmener au Groenland, un pays lointain, un retour à des origines esquimaudes ou un désir qui insiste. »

Les mots de Pauline Sales, la mise en scène certainement très sobre de Sylvie Boutley (que je connais un peu pour avoir travaillé avec elle en 2001 sur un texte de Ronald Laing)

19/ LA DERNIÈRE BANDE de Samuel Beckett par Jacques Osinski au Théâtre des Halles à 21h30

LA DERNIÈRE BANDE
©Pierre Grosbois

« « Viens d’écouter ce pauvre petit crétin pour qui je me prenais il y a trente ans, difficile de croire que j’aie jamais été con à ce point- là. » Chaque année, le jour de son anniversaire, Krapp fait le point sur sa vie et s’enregistre sur un magnétophone. Chaque année, il écoute quelques bandes anciennes et peste contre celui qu’il a été tout en se remémorant certains instants merveilleux et perdus. Il est à la recherche de l’instant T, du moment fondateur, celui de l’amour peut-être. « Sois de nouveau, sois de nouveau ». »

Denis Lavant + Samuel Beckett = un retour forcément déconcertant et inévitable.

20/ 11 SEPTEMBRE 2001 de Jacques Vinaver par le collectif Ildi Eldi au Théâtre des Halles à 21h30

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©C. Raynaud de Lage

« Depuis le 11 septembre 2001, une page nouvelle de l’histoire contemporaine s’est ouverte concernant le terrorisme, non seulement dans les faits, mais aussi dans les consciences. C’est comme si, à force de subir les attentats à répétitions, nous étions devenus plus à même de les accepter comme une normalité. La parole des acteurs, témoins et victimes du drame constitue le coeur de ce texte qui refuse tout jugement : les récits alternent, sans hiérarchie entre eux. Des casques, des micros, une partition sonore. Les comédiens prêtent leurs voix à l’ensemble des personnages, terroristes, rescapés ou hommes politiques. Dans cette atmosphère confinée et intime, le collectif ildi ! eldi évite tout pathos en dépassant la sidération et la saturation d’images par des voix murmurées qui ne peuvent être qu’un souffle. »

Même si je fus quelque peu déçu par « Ovnis » l’automne dernier, je ne raterai pas ce nouveau spectacle du collectif. Et aussi parce que je suis un inconditionnel de Grégoire Monsaingeon !

21/ HÉROÏNES 2 de Dominique Richard par Lucile Jourdan au Théâtre de l’Entrepôt (du 12 au 15 juillet) à 21h30

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« Une femme se cherche, ivre de désir d’amour et d’absence, dans le frais gazon vert de la maison calme, elle prend le temps de délacer les fils emmêlés de sa vie amoureuse. De l’enfance – aux côtés de son frère Paul, double adoré et jalousé – à aujourd’hui, elle suit les rainures de sa mémoire. »

Parce que la pièce était sélectionnée dans le festival Court au Théâtre du Théâtre Berthelot à Montreuil, dont je suis la programmation pour Le Blog de Nestor (un peu de réclame n’a jamais fait de mal) et aussi parce qu’on m’a grandement conseillé de découvrir l’écriture de Dominique Richard.

22/ IPHIGÉNIE À SPLOTT (Gary Owen / Blandine Pélissier) au Théâtre Artéphile à 21h40

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« Effie habite à Splott, un quartier de Cardiff touché par le chômage et la paupérisation. Effie, c’est le genre de fille qu’on évite de regarder dans les yeux, qu’on se permet de juger l’air de rien. Effie, c’est la provocation incarnée. On croit la connaître, mais on n’en connaît pas la moitié. Tous les samedis, elle se jette dans une spirale d’alcool, de drogue et de petits drames, et émerge au bout de trois jours d’une gueule de bois pire que la mort pour tenir jusqu’au bout de la semaine et mieux recommencer. Et puis, un soir, l’occasion lui est offerte d’être plus que ça. »

Je ne sais pas s’il s’agit d’un hasard, mais voir cette pièce au même endroit et à la même heure qu’une certaine Irish Story vue l’an passé est de bon augure. Surtout que la co-traductrice du texte n’est autre que Kelly Rivière (l’autrice et interprète de « An Irish Story », tout le monde suit ?) et que je pourrai y admirer Morgane Peters, que j’avais énormément appréciée dans des pièces jouées avec sa promo de l’ERACM.

23/ LOUISE O’SMAN au Théâtre de la Croisée des Chemins à 21h50

« Chausser des bottes de sept-lieues, devant la folie des Hommes, de ceux qui ne croquent plus la pomme -surtout dans la rue Paradis. Écouter la beauté des ondes, des veilleurs de ponts et des sourdes frondes enfouis dans le bleu endormi. Raconter les frênes trop frêles, les cœurs étouffés sous le satin, la violence des miroirs quotidiens. S’asseoir enfin à l’ombre des mémoires pour chanter l’attente, le manque et l’absence, qui sont peut-être déjà, les premiers signes du printemps. À la fois doux et intime, incisif et courtois, le répertoire de Louise O’sman marque par sa force, son originalité et sa poésie. »

C’est de la chanson, c’est de l’accordéon, c’est aussi un peu de copinage car la demoiselle se produisait également avec les No Man’s Louise que je suivais de Paris à Marseille…

24/ LA CONVIVIALITÉ par Arnaud Hoedt et Jérome Piron au Théâtre du Chapeau d’Ebène à 22h15

La Convivialité, Théâtre National, septembre 2016

« Le spectacle des deux belges qui veulent simplifier la langue française » : tout est faux dans cette phrase. Pas « simplifier » mais faire preuve d’esprit critique. Pas « deux belges», mais deux curieux qui veulent partager les découvertes des linguistes. Pas même la langue, seulement son orthographe. Car l’orthographe, c’est pas la langue, juste le code graphique qui permet de la retranscrire. Nous avons écrit pour dédramatiser, pour réconcilier et aussi parce qu’on a toujours pensé que l’Académie Française avait un vrai potentiel comique. Notez que tout n’est pas faux : il s’agit bien d’un spectacle ! Et drôle en plus ! C’est quand la dernière fois que vous avez changé d’avis? »

Je ne m’en orgueillis jamais assez : je suis le vice-champion départemental des Bouches du Rhône 1991 d’orthographe.

25/ DÉGLUTIS ÇA IRA MIEUX d’Andréa Bescond et Éric Métayer au Théâtre du Balcon à 22h30

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« Déglutis, ça ira mieux est l’histoire d’une femme, Aline, éternelle adolescente de 45 ans, fuyant sa vie, ses responsabilités et surtout son rôle de mère. Lorsqu’elle apprend qu’elle est atteinte d’une maladie dégénérative, elle se débrouille pour retrouver sa fille, Nina, devenue adulte trop tôt et qui a fait ses bagages depuis longtemps. Les retrouvailles entre ces deux femmes que tout oppose – ou presque – seront déjantées et passionnées. Bien malgré elle, Nina se retrouve emportée par la folie douce et l’humour de sa mère. Aline, elle, a une idée derrière la tête. Faire la paix avec sa fille. Et lui demander l’impossible… »

Je n’ai point vu de spectacles du duo Andréa Bescond / Eric Métayer. Je veux seulement revoir Géraldine Martineau sur scène. C’est dit.

26/ CHARLY CHANTEUR à l’Arrache-Coeur à 22h30

 

« Les ballades spleenétiques sont comme des chansons dépressives mais en plus drôles. Les poèmes-poubelles sont des poèmes récupérés dans une poubelle et mis en musique. Charly Chanteur est un chanteur gourou de la secte du « Spleen », un vrai-faux chanteur qui fait un vrai-faux concert. »

L’acolyte de Léopoldine HH revient à l’Arrache-Coeur tout seul. Pour bien terminer la soirée.

27/ LA 7E VIE DE PATTI SMITH de Claudine Galea par Benoît Bradel à la Manufacture, du 13 au 19 juillet à 23h

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crédit photo Benoît Bradel

« 2 portraits en parallèle, 2 amplis, 3 micros, 1 jeune fille, 1 jeune femme, des guitares électriques. À la fin des années 70, dans un village près de Marseille, une jeune fille timide porte difficilement ses 16 printemps. Jusqu’au moment où elle entend une voix. Celle bien saccadée d’une autre jeune femme maigre et timide. Mais trentenaire celle-ci. C’est Patti Smith qui, avec Horses, entre dans la légende. En adaptant à la scène l’écriture de Claudine Galea, Benoît Bradel signe un trio électrique sur notre irrépressible besoin de liberté. »

Patti Smith + Marie-Sophie Ferdane = deux raisons suffisantes.

**********

À part ça, j’ai déjà vu et je ne peux que conseiller :

La Légende de Bornéo du Collectif L’Avantage du Doute au Théâtre des Carmes, Désobéir de Julie Berès à la Manufacture (chronique très en retard), Le Champ des Possibles d’Elise Noiraud au Théâtre Transversal, On voudrait revivre par Léopoldine Hummel, Maxime Kerzanet et Chloé Brugnon à la Caserne des Pompiers, Vies de papier par la Cie La Bande Passante au 11 Gilgamesh Belleville, Batman contre Robespierre par le Grand Colossal Théâtre au Théâtre des Gémeaux, En réalités par Alice Vannier au Théâtre du Train Bleu, le Syndrome du Banc de Touche de Léa Girardet au Théâtre du Train Bleu.

Il y a bien deux trois autres pièces que j’ai vues et qui repassent par Avignon mais que je ne conseillerai pas et que je ne mentionnerai pas ici (dans l’onglet AVIGNON 2019, vous pourrez tout de même les trouver, j’y ai même mis des étoiles, on n’arrête pas le progrès !)

Il s’agit bien évidemment d’une sélection complètement subjective. Je le répète, il y a presque 1 600 spectacles programmés dans le Off. J’ai déjà reçu énormément de courriels m’invitant à découvrir certaines pièces. Ça me désole (et déprime aussi) de ne pas pouvoir répondre, je vous prie de bien vouloir m’excuser. Mais n’hésitez tout de même pas à donner vos conseils, vos envies. On sait jamais…

Avignon c’est dans un mois. Et d’ici là…

Et d’ici là, j’ajouterai bientôt trois nouveaux spectacles qui sont arrivés à mes oreilles…

Ps : Pourquoi Off alors que In ? Parce que si In plutôt Out. Ou bien On et Off ? Pourquoi en anglais d’ailleurs ?

Festival d’Avignon 2019 , ma sélection In

On prend de l’avance, on planifie de bonne heure, hormis des spectacles dans le Off (sélection à suivre), je tenterai de voir une ou deux pièces dans le In durant mon « court » séjour (et qu’on ne me montre pas du doigt, comme on me l’a dit l’an passé, je ne vais pratiquement que dans des théâtres subventionnés durant la saison normale, je peux faire des écarts (admirables) dans le Off l’été !) Tout ça pour dire, si je pouvais, je verrais :

1/ ARCHITECTURE de Pascal Rambert dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes du 4 au 13 juillet 2019

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Photo : Marcel Breuer

« Une famille d’artistes n’échappe pas à la tourmente du XXe siècle qui engloutit ses espoirs et son avenir. »

Parfois je me dis que l’addition de talents aussi grands n’est pas forcément un gage de réussite. Le casting fait envie : Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Marie-Sophie Ferdane, Anne Brochet (qui remplace Marina Hands), Arthur Nauzyciel, Stanislas Nordey, Denis Podalydès ou Pascal Rénéric, Laurent Poitrenaux, Jacques Weber (et je reprends mon souffle). « Clôture de l’amour » avait été une vraie claque, « Répétition » une déception (dans le genre, chaque acteur attend son tour pour prendre la parole ou quand Rambert reproduit la recette de « Clôture… » mais avec quatre comédiens), « Actrices » m’avait conquis uniquement grâce à Marina Hands. Bref, je suis très curieux de voir ce spectacle qui, à l’origine, n’était pas prévu pour la Cour d’Honneur.

La pièce sera en tournée en 19/20, notamment aux Bouffes du Nord en décembre prochain.

2/ LE PRÉSENT QUI DÉBORDE NOTRE ODYSSÉE II de Christiane Jatahy au Gymnase du Lycée Aubanel du 5 au 12 juillet

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Photo : Paul Camacho

« Odyssées contemporaines des exilés, contraints par leur douleur à ne pas se souvenir, empêchés par les épreuves de penser demain. »

Je rattraperai ce second volet cet automne au CentQuatre, je ne peux rater la nouvelle création de Christiane Jatahy qui fait partie de mes créatrices préférées.  (aussi parce que la première fois que j’ai vu un de ses spectacles, « Julia » au CentQuatre le 20 septembre 2013… je m’en souviens parce que… non… rien…) Cette fois-ci, elle sera à la lisère du théâtre documentaire. Il y aura aussi un peu d’Amazonie et quand on sait ce qu’il s’y passe aujourd’hui…

3/ PHÈDRE ! de François Grémaud à la Collection Lambert du 11 au 21 juillet

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Photo : Loan Nguyen

« Sur scène, une drôle de conférence sur Phèdre, par un comédien-professeur qui se laisse déborder par sa passion… »

L’humour et l’intelligence de François Grémaud m’avaient emballé lors des Conférences de choses qu’il avait co-écrites avec Pierre Mifsud. Il est ici une nouvelle fois à la mise en scène et à la conception de ce nouveau « cours » et j’attends avec impatience cette relecture du classique de Racine.

Ce spectacle est également présent dans la programmation du Théâtre de la Bastille pour la saison prochaine.

4/ OUTSIDE de Kirill Serebrennikov à l’Autre Scène du Grand Avignon – Vedène du 16 au 23 juillet

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« Images, poèmes, corps urbains. La vie de l’artiste chinois Ren Hang mise à nue par le regard incisif et résistant de Kirill Serebrennikov. »

Outre l’aspect politique que revêt la présence à Avignon de Kirill Serebrennikov, nul doute que ce spectacle sera à la hauteur des attentes que nous portons envers le créateur de « Les Âmes Mortes » et des films « Le Disciple » ou « Leto ».

5/ GRANMA. LES TROMBONES DE LA HAVANE par le Rimini Protokoll au Cloître des Carmes du 18 au 23 juillet

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Photo Doro Tuch

« L’histoire de quatre petits-enfants de la Révolution cubaine qui, aux côtés des anciennes générations, décident désormais du destin de leur île. »

Le Rimini Protokoll fait partie de mes révélations tardives de la saison dernière. Après leur installation autour de la mort « Nachlass », voici donc une vision de Cuba aujourd’hui.

La pièce sera également présentée à la Commune d’Aubervilliers dans le cadre du Festival d’Automne.

6/ A LEAF par Célia Gondol et Nina Santes aux Hivernales – CDCN d’Avignon du 6 au 8 juillet

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photo Scribe

« A Leaf est un concert chorégraphique conçu comme une spirale vibratoire, où la frontière entre réalité et fiction s’efface doucement. »

Après avoir découvert son travail organique ce printemps avec « Hymen Hymne », je ne peux que tenter de découvrir ce que Nina Santes peut avoir en tête. En réalité, je ne serai pas encore présent, mais j’essaierai la transmission de pensées.

7/ VIVE LE SUJET ! SÉRIE 4 – CE JARDIN de Ina Mihalache et Madeleine Fournier au Jardin de la Vierge du Lycée Saint-Joseph du 17 au 23 juillet

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image Marie Prunier

« Deux femmes tentent de mettre en pratique la sororité. Elles voudraient s’aimer simplement, se désirer aussi peut-être, mais ce n’est pas si simple dans une société patriarcale qui met les femmes en compétition les unes contre les autres. Ce Jardin ouvre un espace d’exploration et d’exorcisation des relations qui existent entre elles avant même qu’elles se soient rencontrées. »

Je suis un des admirateurs de la première heure de Ina Mihalache alias Solange te parle. Il est heureux de la voir ailleurs que sur YouTube, de suivre son évolution, toujours là où on ne l’attend pas, toujours aussi audacieuse et exigeante.

La Nuit des Taupes (Philippe Quesne / Nanterre Amandiers)

(de quoi ça parle en vrai)

« Dans cet univers des profondeurs, les sept taupes géantes mangent, boivent, font l’amour, enfantent et constituent un groupe de rock! Dans la pénombre de leur existence souterraine, elles manifestent avec joie ce qui caractérise le théâtre, cet art de la caverne où croire ou ne pas croire nous relie à la superbe allégorie de Platon. Bien plus profondément encore, l’univers des cavernes développe et déclenche un imaginaire immédiat remontant à la nuit des temps. » (source : ici)

Philippe Quesne - La nuit des taupes (Welcome to Caveland!)
crédits photos : MARTIN ARGYROGLO

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Aussi curieux que cela puisse paraître, voici donc la première fois que je découvre une oeuvre du directeur du théâtre des Amandiers à Nanterre, Philippe Quesne. Et je ne fus pas mécontent du voyage.

Welcome to Caveland ! Je pourrai dire à qui veut bien l’entendre que j’ai vu des taupes faire de la batterie et de la trottinette électrique (mais pas en même temps). Il n’y a pas vraiment d’histoire. Seulement des tranches de la vie des taupes. Qui pourraient très bien être des êtres humains. L’ensemble se veut burlesque, poétique, atmosphérique. On peut même se hasarder à la micro-sieste, nous ne perdrons aucune miette.

On pense aux grosses marionnettes du Fraggle Rock de notre enfance. La scénographie « cavernesque » en carton-pâte est impressionnante. La musique électro-rock (vive le thérémine) nous fait bouger la tête. Et surtout le spectacle comporte différents degrés de compréhension qui permettent de l’apprécier sans avoir toutes les références à Platon, Nietzsche comme j’ai pu le lire ici ou là. En bref, une belle découverte !

 

LA NUIT DES TAUPES

CONCEPTION, MISE EN SCÈNE ET SCÉNOGRAPHIE Philippe Quesne

AVEC Yvan Clédat, Jean-Charles Dumay, Léo Gobin, Erwan Ha Kyoon Larcher, Sébastien Jacobs, Thomas Suire, Gaëtan Vourc’h

COSTUMES Corine Petitpierre assistée d’Anne Tesson – COLLABORATION DRAMATURGIQUE Léo Gobin, Lancelot Hamelin, Ismaël Jude, Smaranda Olcèse – COLLABORATION ARTISTIQUE ET TECHNIQUE Marc Chevillon, Yvan Clédat, Élodie Dauguet, Abigail Fowler, Thomas Laigle – SON Samuel Gutman – RÉGIE GÉNÉRALE Marc Chevillon – RÉGIE LUMIÈRES Mickaël Nodin – RÉGIE PLATEAU Joachim Fosset – HABILLAGE Pauline Jakobiak – ASSISTANTE SCÉNOGRAPHIE Élodie Dauguet

 

(une autre histoire)

La taupe est aveugle ou presque. Comme Polly Magoo… Non… Comme Mr Magoo.

Lors d’un stage de sensibilisation au handicap visuel, nous avions chaussé des lunettes qui occultaient en grande partie notre vision. J’étais très fier d’avoir pu lire un texte malgré ces lunettes. Mais quand on m’a demandé ce que j’en avais retenu… Rien. 

Tu préfèrerais être sourd ou aveugle ? Ne plus avoir de bras ou de jambes ? Etre imberbe ou poilu ? (pour la dernière question, j’ai une réponse).

« J’fais des trous, j’fais des trous, toujours des p’tits trous… » Je prends mon grand marteau et je tape sur la tête de la première taupe venue.

Je ne sais pas prononcer correctement le mot « taupe ». Mon accent me joue des tours. Top taupe, c’est pareil pour moi.

La nuit, je vois courir des rats. Mais pas des taupes. C’est quoi la différence ? La nuit, tous les chats sont gris. Et le jour, comment sont les taupes ?

A t-on déjà vu une jeune femme malvoyante arpenter le podium d’un défilé de mode ? Non, je ne dirai pas comment on l’appellerait dans le métier. Ce bon mot serait trop facile. On lui demanderait seulement : Mais qui êtes-vous, Polly Magoo ? Un quelconque lien de parenté avec Mr Magoo ?

 

vu le samedi 20 avril 2019 au Théâtre Nanterre Amandiers

Prix de ma place : Invitation (page Facebook du théâtre Nanterre Amandiers)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Et pourquoi moi je dois parler comme toi ? (Anouk Grinberg / Nicolas Repac / MUCEM)

(de quoi ça parle en vrai)

« L’art ne répare pas de la perte, il lui répond. On connait de l’Art Brut la peinture, la sculpture, des installations géniales, mais on ne connait pas les ‘‘Textes Bruts’’. Ce sont le plus souvent des lettres d’hommes et de femmes que la famille ou la société avaient enfermés : quelques-uns étaient malades, mais d’autres étaient juste bizarres comme vous et moi, et ont passé des années dans des asiles, parfois leurs vies entières, sans comprendre pourquoi. Mis hors du monde, ils voulaient qu’on ne les oublie pas, alors ils ‘‘parlaient par-dessus le mur’’, envoyant à leurs proches ou aux directeurs des institutions des lettres, des supplications, des poèmes, des signes stridents de vie. Mais rien de tout ça n’a été lu, les services médicaux considéraient sans doute que ces gens n’étaient pas à entendre, et n’avaient pas droit de cité… Or ces textes sont du pur art. Du pur ‘‘jus de vivre’’. […] Aucun de ces auteurs ne savait qu’ils créaient quelque chose de grand ; mais nous, aujourd’hui, nous le savons. Il n’y avait chez eux aucune prétention artistique, mais il y avait la nécessité vitale de respirer, échapper, inventer, faire face. Et alors c’est l’art à la naissance de l’art, l’art à l’état brut. Beaucoup de grands écrivains reconnus ont rêvé d’écrire avec cette inventivité dans la langue et la pensée, et beaucoup s’en sont même inspirés, sans jamais citer ces maitres du “hors-piste”. Dans ce spectacle, ces auteurs sont enfin réunis. Nicolas Repac a inventé pour chaque texte des musiques qui les mettent en lumière.Notre vœu constant était de les faire sortir du ghetto de la folie, et d’épouser la vie qu’ils contenaient. » Anouk Grinberg (source : ici)

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Crédits photos : Christophe Raynaud de Lage

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Dès les premiers mots, on sent combien ce projet tient à coeur à Anouk Grinberg. Le danger aurait été de sur-représenter les paroles de ces personnes pas communes. On a le souvenir d’une comédienne qui, dans les années 90, nous avait séduits par son timbre de voix, sa gestuelle, sa singularité. Anouk Grinberg n’en fait pas trop. Elle laisse la place aux mots, à la poésie qui transparait. Les textes sont suffisamment différents pour ne pas lasser. On est porté par la musique composée et interprétée par Nicolas Repac, qui étonne aussi par la diversité des instruments qu’il manipule. On pourrait se contenter de fermer les yeux : ceci est une lecture musicale. Mais on raterait le regard d’Anouk Grinberg. Un moment sensible qui met en lumière des poètes qui ne sauront jamais qu’ils sont aujourd’hui considérés comme tels, à la hauteur d’un Michaux ou d’une Dickinson…

 

ET POURQUOI MOI JE DOIS PARLER COMME TOI ?

Avec Anouk Grinberg et Nicolas Repac

Textes Aloïse Corbaz, Samuel Daiber, Joseph Heu, Justine Python, Jeanne Tripier, Adolf Wölfli – Adaptation : Anouk Grinberg – Musique : Nicolas Repac

(le 30 avril au Train Théâtre à Portes-lès-Valence et les 2 et 3 mai au Théâtre Liberté à Toulon)

 

(d’autres histoires)

L’AMI MARSEILLAIS : On peut aller voir Saïgon à la Criée ?

MOI : Déjà vu.

L’AMI MARSEILLAIS : Intramuros au Toursky ? Avec je ne sais quelle distribution…

MOI : Déjà vu.

L’AMI MARSEILLAIS : Euh… Annie Ernaux, Une Autre Fille, avec Marianne Basler. Aux Bernardines ?

MOI : Déjà vu.

L’AMI MARSEILLAIS : Et pourquoi moi je dois parler comme toi ? Nicolas Repac… Anouk Grinberg… Au Mucem ? 

MOI : …

L’AMI MARSEILLAIS : …

MOI : Pas vu.

Soulagement de l’ami marseillais.

*****

Au Mucem, quand le soir vient, on ne sait pas par où on doit rentrer. Pas l’entrée principale. Ailleurs. Comme par une porte dérobée. Le vigile détecte mon trousseau de clés : « Ce sont des clés ? » Je réponds : « Non, mon couteau papillon. » Il me laisse passer et on descend des marches. C’est à gauche ? C’est à droite ? On tente à gauche. Toujours à gauche. Non. On tente à droite. Des portes vitrées automatiques s’ouvrent. Les gens attendent, éparpillés. Le placement est libre. Sport de combat. L’entrée de la salle, c’est cette porte-là ou cette porte-ci ? Si je savais faire, je vous dessinerais le plan de cet espace d’attente. Avec la file qui commence devant une première porte et s’arrête devant la deuxième. Une porte s’ouvre. Une personne apparait devant celle-ci. On est à proximité. Malgré mon âge, je décide de passer sous le cordon, sans le toucher. J’ai toujours été un adepte du limbo. Je suis le premier et je serai au premier rang, la place du milieu. C’était écrit.

ELLE (ton hautain) : Je crois que ça ne va pas être possible, ça.

MOI : Hein ? Parce que je croyais que…

ELLE : Ça ne se passe pas comme ça. Vous repassez derrière le cordon…

MOI : Hein ? Parce que je croyais que…

ELLE : On doit d’abord scanner vos billets.

MOI : Ah bon ? C’est comme ça que ça se passe ? Bon, c’est pas comme si c’était mon cent unième spectacle de la saison… Parce que je croyais que… la porte était ouverte, vous étiez devant… Je n’allais pas faire le tour pour entrer dans la file d’attente alors qu’il n’y avait personne… A la Poste ou à l’aéroport, s’il n’y a personne, vous ne vous tapez tout le labyrinthe… Si ? Je pensais que vous scanneriez nos billets à la porte et pas à l’entrée de la file. Oh ! Mais où vont les gens ? Ils vont à l’autre porte… Donc vous avez ouvert cette porte pour rien. Ok merci beaucoup pour votre amabilité.

La scanneuse n’a jamais marché et je n’ai pas applaudi la dame après sa présentation du spectacle. Na !

 

Vu le samedi 27 avril 2019 au Mucem de Marseille

Prix de ma place : 12€

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

À quelle sauce… (printemps 2019)

Le printemps est déjà là. Ce n’est pas moi qui le dis mais le réchauffement climatique. Je prends donc le temps de vous donner ma sélection des spectacles et autres concerts qui me donnent envie ou que j’irai voir. Je suis devenu très sélectif, et pas seulement pour des raisons économiques (un grand périple entre le Québec et St Pierre et Miquelon avec très peu de spectacles à l’intérieur se prépare pour cet été après mon séjour traditionnel à Avignon) : je fais ce que je dis, je ralentis la cadence.

Selon la formule consacrée, évidemment, cette liste sera amenée à muter, selon mes envies, mes humeurs, ma tirelire, les propositions… (liste parisienne et francilienne uniquement, désolé…)

MARS

J’y suis déjà allé

Saison Sèche : Enfin je vois un spectacle de Phia Ménard et à Marseille, qui plus est… et l’article est par .

J’irai voir 

Hernani, c’est un scandale ! : Un peu de copinage ne peut faire de mal, on va voir la mise en scène de Judith Policar qui écrit aussi par ici (à l’Université Sorbonne Nouvelle, dans le cadre du Festival À contre sens – les mardis 12 à 21h et 19 à 13h30)

Le Direktor : Ou l’adaptation d’un film méconnu de Lars Von Trier par un metteur en scène suisse inconnu de moi… (au Théâtre de la Bastille – du 12 mars au 4 avril)

Belgian Rules : C’est le retour de Jan Fabre à la Grande Halle de la Villette, avec un spectacle de grande envergure, mais beaucoup moins long que son Mount Olympus. L’ambiance y sera-t-elle aussi survoltée après les accusations portées à son encontre ? (à la Grande Halle de la Villette – du 22 au 24 mars)

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La Légende de Bornéo : Auréolé d’un bouche à oreille flatteur après le film « Tout ce qu’il me reste de la révolution », le collectif L’Avantage du Doute revient au théâtre avec la reprise de cette pièce. Etonnant de voir le Théâtre de l’Atelier appliquer ce que fait le Théâtre de la Porte St Martin ou la Scala (programmer des pièces créées dans le théâtre subventionné) et ce collectif s’aventurer dans le théâtre privé… (du 19 mars au 4 mai – Théâtre de l’Atelier et aussi cet été dans le Off d’Avignon au Théâtre des Carmes)

J’irai peut-être voir

La Collection : De Harold Pinter par Ludovic Lagarde avec Mathieu Amalric, Micha Lescot, Laurent Poitrenaux, Valérie Dashwood, quatre étoiles (Bouffes du Nord – jusqu’au 23 mars)

Bells & Spells : Après le grand-père, les parents, le frère, je demande la soeur : Aurélia Thierrée. Certes un peu réducteur, même si la mère (Victoria Thierrée) a créé le spectacle. Mais c’est assurément un rêve éveillé auquel nous allons assister. (jusqu’au 12 mai –  Théâtre de l’Atelier)

Apocalypse Bébé : Despentes au théâtre, encore (Paris Villette – du 12 au 28 mars)

Chanson douce : Pauline Bayle a le vent en poupe, avant la reprise d’Iliade Odyssée à la Scala… (au Studio – Comédie Française – du 14 mars au 28 avril)

Le Fils : Par Marine Bachelot Nguyen. Pas celui de Florian Zeller, je ne suis pas maso… enfin… (Théâtre du Rond Point – du 19 mars au 14 avril)

Loretta Strong : Copi dont, étonnamment, je n’ai vu aucune adaptation par les Divins Animaux, une mise en scène de Florian Pautasso avec la troublante et singulière Stéphanie Aflalo. (du 21 au 23 mars – à l’Etoile du Nord)

Potentia Gaudendi : Par Gurshad Shaheman, je sais déjà que sauf miracle je ne pourrai pas le voir, mais j’en ai eu de très bons échos, made in Marseille, car avec des élèves de l’ERACM. (Nouveau Théâtre de Montreuil – 21 et 22 mars)

Le Voyage de G. Mastorna : Marie Rémond poursuit sa collaboration avec la Comédie Française après le génial « Comme une pierre qui »… Elle prend comme matériau de départ un film de Federico Fellini qui n’a jamais existé. (du 28 mars au 5 mai au Vieux Colombier – Comédie Française)

Evel Knievel vs Macbeth : Une pièce de Rodrigo Garcia est toujours intéressante, parce qu’il y a toujours une parole, des idées à retenir. (à Nanterre Amandiers – du 29 mars au 7 avril)

Dans le rayon des concerts, on peut citer The Cinematic Orchestra, un (autre) rêve éveillé (Casino de Paris – 18 mars) ; Balthazar, la pop belge classe (Casino de Paris – 25 mars) ; Camp Claude, juste pour l’envie de découvrir (Maroquinerie – 27 mars) ; O – Olivier Marguerit, voir tout  seul celui que j’ai vu à plusieurs avec Syd Matters ou My Girlfriend is better than yours (FGO Barbara – 28 mars)

J’ai déjà vu (et je conseille)

Raoul : James Thierrée, point. (Scala – jusqu’au 20 mars et c’est complet)

Les Damnés : La reprise d’un grand spectacle… faudrait que je relise ma chronique(du 20 mars au 2 juin – à la Salle Richelieu – Comédie Française)

Je devais aller voir

La Trilogie de la Vengeance : Ou la nouvelle création de Simon Stone qui m’avait grandement séduit avec son adaptation très personnelle des Trois Soeurs… Je devais car la représentation à laquelle je devais me rendre a été annulée. C’est une création, ils n’étaient pas prêts… Ont-ils été présomptueux ? Réunir une bande d’acteurs pas forcément habitués à travailler ensemble, sur de l’écriture au plateau, qui plus est… Avec un metteur en scène australien – je ne sais finalement pas s’il parle français… Bref, j’avais profité de la place d’une amie en vacances qui échangera sûrement pour un autre jour. Avec ou sans moi ? (d’après les premiers retours, l’attente vaut la peine) (aux Ateliers Berthier – Odéon Théâtre de l’Europe – du 13 mars au 21 avril)

AVRIL

J’irai voir

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The Hidden Force par Ivo Van Hove (photo : Jan Versweyveld)

The Hidden Force : Ivo Van Hove, voilà. Avec sa troupe hollandaise en prime. (à la Grande Halle de la Villette – du 4 au 11 avril)

Body Roots / Rising (Shira Eviatar) + Hard to be soft – A Belfast Prayer (Oona Doherty) + Sunbengsitting (Simon Mayer) + Hymen Hymne (Nina Santes) : On pourrait penser que le Théâtre de la Bastille se repose un peu trop sur le tg STAN ou Tiago Rodrigues pour composer sa programmation, mais c’est sans compter ces temps forts autour de la danse qui donnent un éclairage sur des grands chorégraphes en devenir. Un risque mais l’assurance  de trouver la pépite de ces prochaines années. (au Théâtre de la Bastille en collaboration avec l’Atelier de Paris / CDCN – du 8 au 18 avril)

JR : J’avais raté leur Pays de Nod, je compte bien découvrir cette fois-ci ce collectif FC Bergman (à la Grande Halle de la Villette – du 12 au 16 avril)

Kreatur : Malgré l’accueil très réservé l’été passé à Avignon, j’ose m’aventurer dans l’univers de Sasha Waltz. (toujours à la Grande Halle de la Villette – du 17 au 20 avril) (j’aime ces soirées qui se passent à 7 min à pied de chez moi…)

J’irai peut-être voir

Affordable Solution for Better Living : Ça m’intrigue (CentQuatre – 5 et 6 avril)

Je suis Fassbinder : Par Falk Richter et Stanislas Nordey  , inratable parait-il (Théâtre du Rond Point – du 5 au 28 avril)

John : Pièce de jeunesse de Wajdi Mouawad, mise en scène par Stanislas Nordey. A quand une belle adaptation d’Alphonse, une autre de ses premières pièces, que j’avais découverte au Fringe Festival d’Edinburgh il y a déjà 9 ans ? (aux Quartiers d’Ivry – du 8 au 19 avril)

Trissotin ou les femmes savantes : Par Macha Makeïeff, sans Maud Wyler mais avec une partie des acteurs qu’on peut voir chez Jean Bellorini (Scala – du 10 avril au 10 mai)

Some Hope for the Bastards : Frédérick Gravel dans un format plus large que les pièces qu’il a l’habitude de nous montrer au Théâtre de la Bastille (Chaillot – du 11 au 13 avril)

Purge Baby Purge : Le Zerep et Marlène Saldana (à Nanterre Amandiers – du 13 au 20 avril)

Méduse : Pour la découverte d’un collectif déjà passé par le festival Impatience et le festival d’Avignon (T2G – du 16 au 10 avril)

Electre/Oreste : Le retour d’Ivo Van Hove au Français… (du 27 avril au 3 juillet à Richelieu – Comédie Française)

Dans les concerts :  Anna Calvi + Shannon Wright, dans le cadre du festival Les Femmes s’en mêlent ou la soirée rêvée (Trabendo – 4 avril) ; Rufus Wainwright, depuis le temps… (Olympia – 5 avril) ; Minimalist Dream House par Katia & Marielle Labèque avec la participation de Thom Yorke (Philharmonie – 7 avril) ; Elisapie, déjà vue et à revoir (Boule Noire – 16 avril) ; Hubert Lenoir, ou la nouvelle sensation québécoise (Maroquinerie – 17 avril) ; Soap & Skin, depuis le temps… (Trianon – 17 avril) ; Sophie Hunger, hypnotisante et émouvante (Gaité Lyrique, 25 avril) ; Glen Hansard, pour ceux qui se souviennent de The Swell Season et du film Once… (Casino de Paris – 27 avril)

J’ai déjà vu (et je conseille)

An Irish Story – Une Histoire Irlandaise : J’en ai déjà parlé, j’ai vu la pièce de Kelly Rivière l’été passé et l’histoire est désormais parisienne avec cette belle série de représentations (au Théâtre de Belleville –  du 3 avril au 30 juin)

MAI

J’irai voir

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Fauves : Ou la nouvelle création de Wajdi Mouawad (Colline, du 9 mai au 21 juin)

Occupation Bastille 3 : Troisième édition d’une occupation artistique qui ne ressemblera en rien à celles de Tiago Rodrigues et l’Avantage du Doute. Et pour cause, c’est l’artiste Nathalie Béasse qui la mènera. L’occasion de (re)découvrir Happy Child, Tout semblait immobile, Roses, Le Bruit des Arbres qui tombent. Et d’autres petites choses sont en préparation, me semble-t-il. (du 13 mai au 29 juin – au Théâtre de la Bastille)

J’irai peut-être voir

Opening Night, : Cassavetes meets Teste feat. Adjani (Bouffes du Nord – du 3 au 26 mai)

Ode to the Attempt / Sweat Baby Sweat : Par Jan Martens ou le genre de chorégraphe que je dois encore découvrir (Théâtre des Abbesses – du 6 au 11 mai)

Je m’en vais mais l’Etat demeure : Par Hugues Duchêne, grand ramdam autour de cette pièce (Scala – du 8 au 12 mai)

Logiqueimperturbabledufou : Par Zabou Breitman et raté lors d’un précédent passage au Festival Off d’Avignon (Théâtre du Rond Point – du 9 mai au 2 juin)

Désobéir : Par Julie Bérès, avec un parfum de F(l)ammes (Paris Villette – du 9 au 19 mai)

L’Ennemi Du Peuple : Nicolas Bouchaud, point. (du 10 mai au 15 juin – à l’Odéon Théâtre de l’Europe)

Contes Immoraux Partie 1 – Maison Mère : Après avoir vu Saison Sèche, je ne peux qu’ajouter ce spectacle à ma liste des envies… (à Nanterre Amandiers – du 13 au 18 mai)

Lostmovements : Par Jan Martens & Marc Vanruxt, si cette année je le rate, je le fais exprès (Nouveau Théâtre de Montreuil / Rencontres Chorégraphiques de Seine St Denis – 17 et 18 mai)

Cataract Valley : Parce que voir un spectacle de Marie Rémond est toujours un ravissement (j’en ai vu trois, je me donne le droit d’énoncer cette vérité) (du 17 mai au 15 juin dans la petite salle des Ateliers Berthier – Odéon Théâtre de l’Europe)

Ce qui demeure : Par Elise Chatauret, parce que je l’avais raté l’été dernier à la Manufacture pendant Avignon Off (Quartiers d’Ivry – du 18 au 28 mai)

Dans les concerts : Jesse Mac Cormack, découvert en 1e partie d’un concert de Patrick Watson, me semble-t-il et pour que je me souvienne d’une première partie, c’est qu’il en valait la peine (Pop Up! – 4 mai) Emilie Kahn, qui a abandonné son harpe Ogden (Café de la Danse – 15 mai) ; Jon Spencer & The Hitmakers, explosif à coup sûr – je ne me lave plus les cheveux depuis qu’il m’a ébouriffé lors d’un concert à emporter dans un atelier du XXe il y a six (?) ans (Maroquinerie – 17 mai) ; Constance Verluca, c’est avec une impatience non dissimulée que je vais découvrir les nouvelles chansons de celle qui chantait « Vive le chocolat, l’héroïne et la vodka ! » (Les Étoiles –  23 mai) ; The Good, The Bad & The Queen, avec Damon Albarn notamment (Bataclan – 27 mai) ; Erik Truffaz Quartet feat. Nya, genre de jazz qu j’écoute (Odéon Théâtre de l’Europe – 27 mai)

J’ai déjà vu (et je conseille)

Iliade / Odyssée, par Pauline Bayle, vus à la Manufacture (Avignon Off) et au Théâtre de la Bastille, repris ici mais avec une nouvelle distribution (Scala – du 21 mai au 2 juin)

Hors Concours

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Les Infilitré.e.s saison 2 : Je joue dedans, c’est une écriture collective, c’est un projet de Marc Woog de la Compagnie Mimesis, c’est les 9 et 10 mai au Théâtre de la Bastille. (hormis des tableaux collectifs, j’aurai la chance  (?) d’interpréter une scène de « Après la répétition » vu cette année dans le même théâtre avec Georgia Scalliet et Franck Vercruyssen du tg STAN.)

JUIN

J’irai voir

Je n’ai aucun billet dans mon escarcelle, une anomalie dans mon histoire spectaculaire…

J’irai peut-être voir

Où la chèvre est attachée : Par Rébecca Chaillon que j’avais ratée au dernier festival Transformes à la Villette (Nouveau Théâtre de Montreuil – du 3 au 6 juin)

Aziz Ansari : Master of None (Olympia – 8 juin)

Soufflette : Par François Chaignaud et la compagnie Carte Blanche, je veux revoir le premier depuis Romances Inciertos (MC93 Bobigny / Rencontres Chorégraphiques de Seine St Denis – les 12 et 13 juin)

Why ? : par Peter Brook et Marie-Hélène Estienne, cela se suffit à soi-même (Bouffes du Nord – du 19 juin au 13 juillet)

The Swan and the Pimp : Par Hillel Kogan, le créateur de I love Arabs (Nouveau Théâtre de Montreuil / Rencontres Chorégraphiques de Seine St Denis – 21 et 22 juin)

Moving with Pina : Par Christina Morganti, comme je ne verrai probablement aucun Pina Bausch cette saison, cela sera peut-être mon lot de consolation (Théâtre des Abbesses – du 25 au 29 juin)

Bon voyage, Bob… : Par Alan Lucien Oyen et surtout le Wuppertal Tanztheater, nouvelle tentative de faire vivre la troupe sans sa créatrice (Chaillot, du 29 juin au 3 juillet)

Dans les concerts :  Julia Holter + Cate le Bon, parce qu’on m’en a dit du bien (Trabendo – 8 juin) ; Chewing-Gum Silence, par le clarinettiste Antonin Tri Hoang (Philharmonie – 15 juin) ; Eve Risser, pianiste inclassable entre jazz et musique contemporaine (Philharmonie – 16 juin) ; Les Innocents, les meilleures chansons pop françaises au monde (Café de la Danse – 19 juin) ; Elton John, non non, vous avez bien lu (20 juin – Bercy) ; Kevin Morby, car on m’en a dit aussi du bien (Cabaret Sauvage – 20 juin) ; Tom Jones, et j’assume totalement (Salle Pleyel – 28-29 juin)

J’ai déjà vu (et je conseille)

Saïgon : Vous pouvez lire ma chronique par ici (du 5 au 22 juin – aux Ateliers Berthier – Odéon Théâtre de l’Europe)

JUILLET

J’irai voir

La Cité Idéale Radieuse et Éternelle : Ou la nouvelle pièce du Laboratoire à Théâtre que j’ai bien connu pendant 3 ans. (MPAA St-Germain – 6 et 7 juillet)

J’irai peut-être voir

Dans les concerts, Cat Power avec H-Burns en 1e partie, en souvenir de plein de choses que je n’écrirai pas ici (Philharmonie – 4 juillet) ; Jonsi & Alex Somers, quand il y a du Sigur Ros quelque part, c’est toujours bon à entendre (Philharmonie, 6 /7 juillet) ; Thom Yorke : Point (Philharmonie – 7 juillet)

Je n’irai pas voir mais j’ai une bonne raison

Since She : Je serai au même moment à Avignon. Et pourtant j’avais très envie de voir ce que Dimitris Papaioannou avait à dire avec les danseurs du Wuppertal Tanztheater. (du 8 au 11 juillet à la Grande Halle de la Villette)

Ps : Je ne dirai pas combien de temps m’a pris la rédaction et la mise en page de cet article, mais je ne le ferai pas tous les jours…

Heptameron (Marguerite de Navarre / Benjamin Lazar / Bouffes du Nord)

(de quoi ça parle en vrai)

« (…) Confiné par des pluies diluviennes, un groupe d’hommes et de femmes décide de se raconter chaque jour des histoires d’amour, terrifiantes ou émouvantes, mais toutes véritables. Dans cette adaptation contemporaine, les récits anciens s’enchevêtrent aux récits actuels, tissant des ponts inattendus entre les êtres, les langues, les pays et les siècles. L’invitation au voyage s’accomplit dans une temporalité mouvante, au son de ces poèmes chantés que sont les madrigaux baroques de Claudio Monteverdi, Luca Marenzio, et Michelangelo Rossi notamment, qui révèlent toute leur force théâtrale. » (source : ici)

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Crédits photos : Simon Gosselin

(ceci n’est pas une critique, mais…)

A dire vrai, je n’avais pas prévu de voir ce spectacle. Mais la personne à qui je voulais offrir une place de spectacle avait choisi celui-ci. Je me suis donc exécuté et l’ai donc accompagnée. Je ne l’avais pas sélectionné car je pressentais que ce n’était pas pour moi. Mais j’étais tout de même curieux, une fois les billets pris, de découvrir le travail de Benjamin Lazar, qui avait eu des critiques dithyrambiques (je ne dirai pas combien de fois j’ai dû réécrire ce mot-là) pour sa dernière création, La Traviata avec l’étonnante Judith Chemla.

C’est typiquement le genre de spectacles pour lesquels je vois les points positifs, la sincérité des artistes, la qualité des interprètes-musiciens. Et pourtant ça ne me touche pas. La sauce ne prend pas. Je me détesterais presque moi-même de ne pas plus aimer, parce que forcément je me dis : « Mais je ne dois pas avoir les clés (comme il m’arrive parfois), mais c’est que je ne dois rien comprendre… ». Cependant, quelques jours après avoir vu ce spectacle, il ne m’en reste pas grand chose. Je perçois la délicatesse, l’harmonie, mais me restent seulement en bouche une certaine fadeur et un manque de rythme.

Et je ne vois pas trop ce que je pourrais en dire de plus.

 

HEPTAMERON

D’après L’Heptaméron de Marguerite de Navarre

Et d’après la musique Claudio Monteverdi, Luca Marenzio, Benedetto Pallavicino, Carlo Gesualdo, Michelangelo Rossi et Biagio Marini

Mise en scène Benjamin Lazar

Direction musicale Geoffroy Jourdain – Scénographie Adeline Caron – Costumes Adeline Caron et Julia Brochier – Lumières Mael Iger – Maquillages et coiffures Mathilde Benmoussa – Images Joseph Paris – Assistant mise en scène et dramaturge Tristan Rothhut

Avec Fanny Blondeau, Geoffrey Carey, Malo de La Tullaye

et avec Les Cris de Paris : Virgile Ancely, Anne-Lou Bissières, Stéphen Collardelle, Marie Picaut, William Shelton, Luanda Siqueira, Michiko Takahashi et Ryan Veillet

Aux Bouffes du Nord, Paris (la dernière était le 23 février) et à l’Opéra de Reims les 1er et 2 mars, au Théâtre de Caen les 12 et 13 mars, au Trident, Scène nationale de Cherbourg les 18 et 19 mars, au Théâtre d’Angoulême les 22 et 23 mars, au Théâtre de Liège du 31 mars au 4 avril

 

 

(une autre histoire)

Soudain j’eus un doute : était-ce une si bonne idée de l’inviter voir cette pièce dont je ne sais pas grand chose. Parce que quand j’entends Heptameron, je pense à Decameron, Pasolini et tout ça. Moment gênant en perspective ?

Soudain j’eus un doute : lui avais-je dit de me rejoindre à la Chapelle ou à Porte de la Chapelle ? Parce que c’est pas la porte d’à côté.

Soudain j’eus un doute : mes vêtements sont-ils assortis ? Parce que je doute de tout en ce moment. L’avantage du doute (gros clin d’oeil, face caméra), c’est qu’on est sûr de rien. Je porte du noir, non pas par deuil, même si j’ai eu de quoi ces dernières semaines, mais parce que ça m’amincit. J’ai un peu pris sur les hanches, et devant et derrière aussi. Ça m’amincit mais j’ai des pellicules. Et ça se voit, sur le noir. Comme quand tu vas dans une fête où il y a une lumière noire. C’est assez embarrassant. J’ai pourtant reçu de VentePrivée.com une cargaison de shampooings Head and Shoulders anti-pelliculaire, mais rien n’y fait. Je crois que c’est ma barbe, en fait.  C’est possible, ça ? Le groupe Dionysos chantait « J’ai froid, je pleure de la neige. » Il ne fait pas froid en ce moment. C’est le réchauffement climatique. Je ne pleure pas, malgré mon allergie aux cyprès, alors qu’il n’y a pas de cyprès ici. Mais c’est comme si je transpirais de la neige.  Comme si je transpirais des cheveux et de la barbe. Normalement quand je transpire, il y a des traces de sel qui se déposent sur mes vêtements. Il parait que c’est comme ça quand on n’est pas tout maigre. C’est une litote ou un euphémisme ? J’ai un doute.

 

vu le mercredi 20 février 2019 aux Bouffes du Nord, Paris

prix de ma place : 34€ (cat.1)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

On voudrait revivre (Manset / Brugnon / Hummel / Kerzanet / Théâtre de l’Opprimé)

(de quoi ça parle en vrai)

Comment approcher Gérard Manset, cet artiste déroutant et inclassable qui, depuis son premier album Animal on est mal sorti en 1968, n’a fait aucun concert et refuse toute interview… ou presque ? Léopoldine Hummel, révélation récente de la scène chanson, et Maxime Kerzanet, comédien et musicien, ont voulu mettre sous les projecteurs cet auteur-compositeur de l’ombre, dans l’écrin d’un théâtre, le seul endroit au monde capable de prendre soin des êtres sensibles. Sous le regard de Chloé Brugnon, ils bidouillent les sons, détournent les chansons, subliment les paroles pour nous offrir un voyage théâtral et musical plein de poésie. Gérard Manset est leur point de départ. Cet artiste qui s’est offert le luxe d’une liberté artistique exploratrice loin des modes et formatages, est la source d’inspiration idéale pour une réinvention collective de son parcours en solitaire, un palimpseste. Il devient une figure tendre qui accueille tous les questionnements poétiques du monde. (source : ici)

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© Félix Taulelle

 

(ceci n’est pas une critique, mais…)

On va dire que je fais une fixette sur certain.e.s artistes. Je pense à Tiago Rodrigues, tg STAN, Marlène Saldana et… Léopoldine Hummel. Sachez que la dernière fois que je l’ai vue, c‘était avant tout pour Marc Lainé, que les choses soient bien claires ! Ici, je ne peux m’en cacher, l’idée de la revoir sur scène avec Maxime Kerzanet (qui l’accompagne également quand elle se fait appeler Léopoldine HH) me met en joie…

Je ne connais pas Gérard Manset. Enfin… Je croyais ne pas le connaître. Mais en entendant certaines de ses chansons pendant le spectacle, je me suis rendu compte qu’il n’en était rien. Que cette chanson dans Holy Motors de Leos Carax, c’était lui. Que « Comme un Lego », qui m’était familière grâce à la version de Bashung, c’était lui. Et bien d’autres encore. Grâce au gracieux duo (et attachant et malicieux) Hummel / Kerzanet, on apprend à connaître ce personnage énigmatique qu’est Gérard Manset, à appréhender l’animal. Il nous donne surtout envie d’écouter 52 fois ses chansons et de (re)lire Nerval et/ou Handke. J’aime quand les artistes se font passeurs (j’ai lu Gwenaëlle Aubry, c’est un exemple).

Cet objet non identifié spectaculaire vaut également pour la mise en scène de Chloé Brugnon, toute en finesse et en intimité. Pourtant, on est quelque peu dérouté en début de spectacle quand Léopoldine Hummel et Maxime Kerzanet se relaient la parole de Manset, que ce moment plus ou moins improvisé dure, sans trop savoir où ça peut nous mener. Léopoldine et Maxime (et Chloé… oui, je les appelle par leurs prénoms, même si je ne les connais pas) nous emmènent ailleurs. La poésie, la douce folie et la sincérité des deux interprètes emportent tout.

En sortant du théâtre de l’Opprimé, on ne replace pas ses écouteurs dans ses oreilles pour s’isoler de je ne sais quoi. On a dans la tête ce petit air, ces visages… Parce qu’on voudrait revivre ce moment…

 

ON VOUDRAIT REVIVRE

A partir des chansons de Gérard Manset

Mise en scène : Chloé Brugnon (Compagnie Claire Sergent)

Avec : Léopoldine Hummel, Maxime Kerzanet

Création lumière : Hugo Dragone – Création son : Mathieu Diemert – Costumes et accessoires : Jennifer Minard

Jusqu’au dimanche 21 janvier 2019 au Théâtre de l’Opprimé, Paris

Et à la Caserne à 11h du 6 au 22 juillet 2019 (Avignon Off)

 

(une autre histoire)

On ne se souvient pas de la première fois. Qu’on découvre un artiste. Un compositeur, un auteur, un interprète. Je ne parle pas du concert, je ne parle de la chanson qu’on entendrait dans un film et qui nous ferait patienter jusqu’à la fin du générique. Je regarde ma discothèque et… Radiohead… c’était quand, c’était quoi, c’était où ? Patrick Watson… c’était quand, c’était quoi, c’était avec qui ? Emiliana Torrini… c’était… à Québec, en juillet 2005. Je suis dans ce magasin de disques, aujourd’hui disparu trop tôt, Sillons, dans la rue Cartier. Je cherche une compilation du label Tigersushi que m’a conseillé la serveuse du Bonnet d’Âne, un restaurant dans la rue St Jean. En fond sonore, j’entends une voix. Je demande à la vendeuse à qui elle appartient. Comme dans une impulsion j’achète par la même occasion le disque, qui m’accompagne ensuite dans mon périple gaspésien. Je me souviens être resté toute une après-midi sur une plage, le pantalon retroussé jusqu’aux genoux, les écouteurs dans les oreilles et avoir tenté d’écrire des paroles sur une des musiques de cette artiste islandaise. Je me suis brûlé les tibias. Coup de soleil.

Finalement on peut se souvenir de la première fois.

 

vu le vendredi 18 janvier 2019 au Théâtre de l’Opprimé, Paris

prix de ma place : 16€

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Deux mille dix-huit

SPECTACLE VIVANT

Une année record (j’avais déjà dit cela l’an passé, mais j’ai de nouveau battu mon record, c’est moi qui ai la plus longue, pour une fois). Alors même que cette année j’ai travaillé à plein temps (pour le pire et le moins pire), je sais déjà que j’en ferai beaucoup moins en 2019, j’ai vu mes limites, tant physiques qu’inspirationnelles, si je puis dire. (ça aussi, je l’ai déjà écrit l’an passé, mais à moins qu’on me paye pour écrire, je verrai réellement beaucoup moins de spectacles l’an prochain). Pour être plus sérieux, j’ai la fâcheuse impression que d’en voir beaucoup me blase un tantinet…

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Bibliothèque du Théâtre de Gennevilliers

139 spectacles (71 il y a 2 ans, 101 l’an passé) à Paris, Montreuil, Bobigny, Nanterre, Gennevilliers, Aubervilliers, Saint-Denis, Boulogne-Billancourt, Saint-Ouen, mais aussi Avignon, Bussang, Bruxelles, Londres et Lausanne, dans 66 lieux avec des artistes français, belges, anglais, néerlandais, italiens, portugais, canadiens, danois, suisses, brésiliens, grecs, polonais, allemands, israëliens, russes… parfois (souvent) dans le texte. Du théâtre, des chevaux, des images, du son, de la musique, des marionnettes, des objets, du théâtre documentaire, de la danse, du cirque, du seul en scène, du one wo.man show, des écoles de théâtre, des gens tous nus, des performances, du jeune public, des professionnels, des « amateurs » et même des pièces dans le privé…

Trois spectacles vus une 2e fois (« Iliade » par Pauline Bayle, « Bovary » et « Sopro » de Tiago Rodrigues) ou une 3e fois (« By Heart » de Tiago Rodrigues, toujours lui)

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Ça ne se passe jamais comme prévu de Tiago Rodrigues avec les élèves de la Manufacture au Théâtre de l’Aquarium

J’ai vu cinq spectacles du tg STAN (« Quoi Maintenant », « Infidèles », « Atelier », « Après la répétition », « Quartett »), quatre de Tiago Rodrigues (+ « Ça ne se passe jamais comme prévu ») (#TeamTiago), quatre de Julien Gosselin (« 1993 » et sa trilogie Don DeLillo), quatre de Gwenaël Morin (sa tétralogie « Molière de Vitez »), trois de Marc Lainé (« La fusillade sur une plage d’Allemagne », « Hunter », « La Chambre désaccordée »), deux du Collectif L’Avantage du Doute (« Grande Traversée », « La Caverne ») (le film de Judith Davis « Tout ce qu’il me reste de la révolution » sort début février, soit dit en passant), deux de Pauline Bayle (« Iliade » et « Odyssée »), deux avec Laetitia Dosch (« La Maladie de la Mort » de Katie Mitchell et « Hate »), deux avec Emilie Incerti Formentini (« Au bois » et « Love me tender »), deux avec Grégoire Monsaingeon (« Bovary » et « Ovni(s) »), deux de Lisbeth Gruwez (« We’re pretty fuckin’ far from ok », « The Sea Within »), etc.

Par souci de transparence, je tiens à mentionner que j’ai bénéficié de 43 invitations  (dont 19 dans le cadre du Festival Off d’Avignon) grâce à ce blog ou dans le cadre de  mes contributions au Blog de Nestor (blog sur l’actualité culturelle montreuilloise). J’ai donc payé 96 fois ma place…

À part ça de grands souvenirs avec (dans le désordre) :

  • France Fantôme de Tiphaine Raffier au TGP St-Denis
  • B. Traven de Frédéric Sonntag au Nouveau Théâtre de Montreuil
  • The Encounter de Simon McBurney à l’Odéon Théâtre de l’Europe
  • Tragédies Romaines de Ivo Van Hove à Chaillot (je ne l’ai pas chronique, vous rendez-vous compte ?!?)

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Tragédies romaines d’Ivo Van Hove à Chaillot

Et dans les (plus ou moins) bons souvenirs :

  • le bataillon 30 hyper dissipé aux Tanneurs pour le « By Heart » de Tiago Rodrigues.
  • ma crampe à la cuisse droite durant la trilogie Don DeLillo aux Ateliers Berthier.
  • le site magnifique du Théâtre du Peuple à Bussang.

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Théâtre du Peuple, Bussang

  • mon extinction de voix à cause de Laetitia Dosch (ou plutôt à cause de ma persévérance à ne pas vouloir acheter de parapluie)
  • mon accréditation pour le Off d’Avignon.
  • la découverte du Barbican à Londres (clin d’oeil à Camellia Burows)
  • tomber amoureux d’une bonne dizaine de comédiennes/danseuses (en vrai, j’ai préféré ne pas compter pour ne pas me faire du mal) (clin d’oeil à Laurent, je te laisse Laetitia, mais j’ai vu Lisbeth avant toi, je te ferai remarquer !)
  • ces moments « je vais aux toilettes ou je n’y vais pas » pendant les spectacles de Gosselin ou Van Hove.
  • ma gêne lors de ma rencontre avec une comédienne qui avait lu ma chronique mitigée d’une pièce dans laquelle elle avait joué (longue phrase bien lourde).

 

CONCERTS

16 soirées concerts (soit moitié moins que l’an passé) mais avec 27 artistes ou groupes.

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Parce que je fais parfois régisseur son…

TOP 5

 

EXPOS

La découverte (enfin) des Rencontres Photographiques d’Arles, les polaroïds de Wim Wenders à Londres, mon initiation à l’architecture…

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La Cité Radieuse par le Corbusier sur la Planète Mars

 

CINÉMA

Moitié moins de films cette année (35 au 26 décembre 2018), la faute au théâtre et aux chroniques à écrire, à la flemme. Huit films sont tout de même parvenus à se détacher : 

  • Leto de Kirill Serebrennikov
  • Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin (#TeamLycéeMichelet)

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  • Amanda de Mikael Hers
  • Climax de Gaspar Noé
  • Woman at War de Benedikt Erlingsson
  • Au Poste de Quentin Dupieux
  • Phantom Thread de Paul Thomas Anderson
  • Ready Player One de Steven Spielberg

 

SÉRIES

J’ai vu énormément (trop ?) de saisons cette année : 50 si j’ai bien compté

TOP 5

  • l’intégrale de Six Feet Under (enfin !) : qui m’a totalement dévasté, je pèse mes mots.
  • la saison 2 de The Good Fight : série trop méconnue, légèrement anti-Trump.
  • la saison 1 de Kidding (+ S1 : I’m dying up here) : Jim Carrey. Voilà.
  • la saison 1 de Counterpart : Espionnage et monde parallèle…
  • la saison 1 de The First : Sean Penn, Mars… Elle prend son temps.

 

LIVRES

TOP 5

  • la découverte FabCaro avec « Zaï  Zaï Zaï Zaï »et son roman « Le Discours » auquel je me suis pas mal reconnu (c’était même assez troublant à certains endroits) :

 

« Je ne suis pas comme vous, je vous emmerde, j’ai trop de problèmes dans ma vie pour faire la chenille, j’ai lu « Le livre de l’intranquillité » de Pessoa, vous imaginez quelqu’un qui a lu « Le livre de l’intranquillité » de Pessoa faire la chenille ? »

 

  • l’Arabe du Futur 4 de Riad Sattouf
  • Vernon Subutex 3 de Virginie Despentes
  • Le Lambeau de Philippe Lançon

 

CÔTÉ BLOG 

5 articles pas par moi : de grands remerciements encore et toujours à Cyril Bivalski et Laurent Suavet. La porte reste toujours ouverte pour vous (et pour d’autres aussi, soyons fous !)

130 articles écrits par moi…

Top 10 fréquentation (au 26 décembre) :

Le blog va plutôt bien, merci de demander. 

 

SUR LE PLAN PERSONNEL

Sans rentrer dans les détails… J’ai donc écrit de nombreux articles pour ce blog (130), quelques articles pour le Blog de Nestor (19 peut-être). J’ai collaboré à Radio Mortimer (et fait la connaissance de personnes très très intéressantes). J’ai (enfin) terminé d’écrire ma deuxième pièce que j’espère pouvoir monter d’une façon ou d’une autre en 2019, participé au labo social (fantôme) mené par le collectif « L’Avantage du Doute » lors de l’Occupation Bastille 2 (dans le théâtre du même nom), joué à deux reprises dans la salle du haut du théâtre de la Bastille en compagnie de mes amis Les Infilitré.e.s (et dit un de mes textes, tout seul devant le public)… Je crois que j’ai beaucoup écrit cette année… (et je ne suis absolument pas épuisé, mais ça c’est l’âge)

 

Et prochainement en 2019… Les Infiltré.e.s saison 2 au théâtre de la Bastille les 9 et 10 mai… « Dedans ma tête », le seul en scène écrit et interprété par moi-même… Des chroniques made in Québec…

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photo : Marc Woog – Compagnie Mimesis

 

Textes et photos (sauf mention contraire) : Axel Ito

Elisapie + Mark Bérubé – Kliffs (la Bellevilloise / Aurores Montréal)

(ceci n’est pas une critique mais…)

Je n’arrive pas à retrouver à quelle occasion j’ai déjà vu Mark Bérubé. C’était en première partie, mais de qui ? Quoi qu’il en soit, je fus bien heureux de le revoir sur la scène de la Bellevilloise en compagnie de Kristina Koropecki au violoncelle pour son nouveau projet Kliffs. Encore un de ces artistes méconnus et sous-estimés qui vaut vraiment qu’on se donne la peine de prêter une oreille (et pourquoi pas les deux) à sa musique, qui oscille entre pop et folk.

J’avais découvert Elisapie (Isaac) grâce à une chanson « Moi Elsie » écrite par Richard Desjardins et composée par l’inénarrable Pierre Lapointe.

Ça faisait longtemps que je l’avais dans l’oreille et l’idée de la voir enfin sur scène était une évidence. Je ne fus pas déçu. Ses premiers mots seront en inuktitut car la belle Elisapie est originaire du Nunavut, le Grand Nord. Je souris comme si j’avais compris mais il n’en est rien. La dame est envoûtante, intimidante aussi. Son regard nous transperce et on a du mal à le soutenir. Elle chante aussi en anglais et en français. D’excellents musiciens l’entourent, les chansons nous emportent dans un ailleurs inconnu de nous. Elisapie peut être piquante quand elle se moque gentiment des Français. Mais elle est surtout captivante quand elle raconte ses origines, sa famille.

Son nouvel album « The Ballad Of The Runaway Girl » est disponible dans les bacs, comme on disait dans le temps et son tout premier à être commercialisé en France. Mieux vaut tard…

ELISAPIE + MARK BERUBÉ « KLIFFS »

à la Bellevilloise, Paris, dans le cadre du festival « Aurores Montréal »

 

(une autre histoire…)

Le Québec et moi, c’est une longue (et autre) histoire. Presque treize ans. On pourrait remonter jusqu’à la sortie de « 1990 » le titre le plus connu en France de l’auteur – compositeur – interprète Jean Leloup (que je n’ai toujours pas vu sur scène). Mais c’est bien en 2005, quand ma soeur eut la bonne idée de s’installer là-bas que je me mis à découvrir et à aimer le Québec et donc sa musique. Je ne vous parle pas des chansons de Céline Dion, Garou et Isabelle Boulay, je vous parle plutôt de ces interprètes qui ont eu plus ou moins de difficultés à traverser l’océan Atlantique, je parle de Jorane, Karkwa, Malajube, Dobacaracol, Les Cowboys Fringants, Misteur Valaire, Gatineau, Atach Tatuq, Damien Robitaille, Pierre Lapointe, Klô Pelgag… (ceci dit, le Québec n’est pas une exception dans mes découvertes musicales, j’éprouve de plus en plus de difficultés à découvrir de nouveaux artistes, la faute au temps qui passe trop vite, au théâtre, etc., d’où ces noms qui ne sentent pas encore la naphtaline mais un certain parfum so ’05/10, Klô Pelgag étant l’exception qui confirme la règle) Et encore je ne parle pas des artistes anglophones comme Patrick Watson. Bref, c’est grâce à mes séjours dans le Nouveau Monde, à des balladodiffusions comme celles de feu Bande à Part, à des journalistes comme Catherine Pogonat et des festivals comme Aurores Montréal, que je découvre toujours plus d’artistes fabriqués au Québec et aussi dans le Grand Nord comme Elisapie.

Tout ça pour dire que ces artistes font partie de ce que je suis aujourd’hui et qu’il ne se passe pas un jour sans que j’écoute un de leurs morceaux. Je pourrais entrer dans les détails, mais ce ne serait pas très intéressant. L’été prochain, je retourne au Québec, je raterai sûrement le Festival d’Été de Québec à cause d’un certain autre festival théâtral, mais je saurai me rattraper, certainement au festival Osheaga à Montréal ou aux soirées bucoliques à l’Auberge de l’Île du Repos du côté de Péribonka et du Lac St-Jean ! Ou pourquoi pas à Petite Vallée. Y a aussi ce micro-festival à St Pierre et Miquelon, Rock’n’Rhum. Certes, nous ne sommes plus au Canada, mais cet endroit me fait terriblement envie. La vie insulaire, quoi ! Comme une envie de me retirer, de faire l’ermite. J’en parle souvent. Ici. Ailleurs. Une envie qui a toujours été « dedans ma tête ». M’isoler. Devenir hermétique à toute pollution. Ne plus entendre le bruit. Assez utopique, j’en conviens. Un jour peut-être. Mais pas tout de suite. J’ai encore bien à faire.

 

vu le mardi 4 décembre 2018 à la Bellevilloise, Paris

prix de ma place : 16,80€

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

(photo de couverture : pochette de l’album d’Elisapie  » The Ballad of the Runaway Girl »