(quand on ne lit pas la bible)
Cuisine et confessions ? Ou comment des policiers donnent leurs recettes pour cuisiner leurs suspects ?
(de quoi ça parle en vrai)
« Les 7 doigts de la main donnent naissance à un spectacle d’un nouveau genre, dans lequel le toucher, l’odorat et le goût s’ajoutent à l’émerveillement des yeux et des oreilles, faisant de la cuisine le point de rencontre des cultures. Nous sommes nous-même composés d’un savant mélange d’ingrédients qui fait de chacun de nous une recette unique. » (source : ici)
(ceci n’est pas une critique, mais…)
Ce n’était pas une représentation comme les autres puisque celle-ci a dû être interrompue suite à l’accident survenu à une des artistes. Une mauvaise réception, une mauvaise chute, cela fait son petit effet (et j’ai repensé immédiatement à Tsirihaka Harivel dans le spectacle « Grande » mais je n’y étais pas, donc je ne peux pas comparer). Ils ont bien tenté de poursuivre le spectacle, notamment par un solo de Terrance Robinson au mât chinois, mais le coeur ne devait pas y être et quand on coupe un doigt d’une main, ben on est handicapé, on ne peut plus tout faire comme on veut. J’espère de tout coeur que ce fut plus de peur que de mal.
Quoi qu’il en soit, je tenais à dire que les 7 acrobates/danseurs/comédiens présents sur scène sont des artistes émérites et sur bon nombre de numéros, ils prouvent leur grand talent et un certain sens du rythme. Je fus notamment assez impressionné par le numéro des anneaux chinois (en fait des cadres plus ou moins grands à travers lesquels les acrobates passent tête en avant, fesses en arrière…) exécuté par Terrance Robinson et Enmen Song ainsi que par celui de Anna Kichtchenko au tissu aérien.
En revanche, je n’ai pas trouvé l’ensemble à mon goût. Je vais peut-être faire preuve de cynisme (ce n’est peut-être pas le bon mot), mais voir des numéros de diabolo ou de jonglage avec 3 fouets de cuisine, ça ne casse pas trois pattes à un canard (même si excellemment exécutés, je le précise). L’introduction du spectacle était interminable (on fait participer le public : on lui fait casser un oeuf d’une seule main, on tente d’envoyer un bonbon dans la bouche…) et c’est seulement lors du fameux numéro des anneaux chinois (qui étaient donc carrés) qu’il y eut un net regain d’intérêt. Malheureusement les intermèdes sont plutôt longs et surtout n’est pas comédien qui veut. Je ne doute pas de la sincérité des interprètes quand ils racontent leurs souvenirs d’enfance dans la cuisine de leurs parents, mais on ne s’improvise pas comédien (surtout quand le français n’est pas notre langue maternelle) et les anecdotes auraient peut-être nécessité une session de réécriture (qui aurait certainement empêché un certain naturel, je le concède).
L’ensemble était beaucoup trop sucré à mon goût, pour que le charme opère complètement (avec ou sans gâteau aux bananes). Et comme je tente bon gré, mal gré, de perdre du poids…
CUISINE ET CONFESSIONS
avec Mishannock Ferrero, Anna Kichtchenko, Pablo Pramparo, Soen Geirnaert, Nella Niva, Terrance Robinson, Enmen Song
Production Les 7 Doigts
Création et mise en scène Shana Carroll et Sébastien Soldevila
Assistance à la mise en scène Mathias Plaul – Direction musicale Sébastien Soldevila
Jusqu’au 12 janvier 2019 à Bobino (Paris) puis le 18/01/19 à l’Olympia (Arcachon) et le 22/01/19 à la Maison de la Culture (Nevers)
(une autre histoire)
#1 Je ne dis jamais que je cuisine mais que je me fais à manger.
#2 Quand j’étais petit, on me disait que le foie gras était du pâté, parce que j’adorais ça, le pâté.
#3 Une fois j’ai pris une torgnole de mon père parce que je ne voulais pas finir ma soupe.
#4 Ma grand-mère me donnait une pièce de 2 Francs quand je l’aidais à faire la vaisselle.
#5 A chacun de mes anniversaires, on me rappelle que quand j’étais petit, je ne mangeais que du gruyère et des coquillettes.
#6 Le mercredi, c’était purée tournedos et le samedi steak frites (des vraies, pas les congelées)
#7 Je n’aime que le gratin de courgettes de ma mère. Pas un autre.
vu le samedi 29 septembre 2018 (16h30) à Bobino, Paris
prix de ma place : invitation
Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito