LA CERISAIE (Anton Tchekhov / Tiago Rodrigues / Cour d’Honneur du Palais des Papes / Festival d’Avignon

(de quoi ça parle en vrai)

« Exilée à Paris depuis de nombreuses années, Lioubov, créature insaisissable et lunaire, revient dans son domaine qui doit être vendu pour dette. Pivot tragique de cette pièce qui oscille entre drame et comédie, cette figure maternelle, cette mater dolorosa, interprétée par Isabelle Huppert, retrouve les siens perturbés par l’avenir de la propriété et, plus largement, du monde qu’elle a laissé derrière elle. La société moderne et ses mutations sociales arrive à grands pas. À grand bruit. » (source : ici)

© Christophe Raynaud de Lage

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Tiago Rodrigues… J’ai vérifié, la première chronique écrite sur ce blog n’était pas à propos d’une de ses pièces, mais seulement la deuxième (Antoine et Cléopâtre). J’ai déja moins apprécié une de ses productions (Please Please Please), donc je sais être déçu. J’ai assisté à la dernière de « La Cerisaie » dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes. C’était un peu cette pièce qui avait façonné mon séjour à Avignon cette année, au niveau calendaire. J’ai malheureusement lu ou entendu tout ce qu’on a pu dire ou écrire sur cette pièce. Et ce qui est bien, c’est que je n’aurai pas à aller dans les détails, puisque tout ou presque a déjà été dit (ou la combine du blogueur flemmard).

Tiago Rodrigues était attendu au tournant, à cause de la pièce elle-même, du lieu, de l’annonce faite en début de festival de sa nomination à la tête du Festival d’Avignon dès 2023, ainsi que de la présence d’une certaine vedette française qui lui aurait fait les yeux doux et que je préfère définitivement au cinéma plutôt qu’au théâtre.

Pour une fois, (malheureusement) l’artiste lisboète n’a pas réécrit à sa sauce le texte du bien aimé Tchekhov (et donc cela n’a pas été joliment traduit par Thomas Resendes). J’aurais aimé avoir été une petite souris et assister aux lectures et aux répétitions. Je pense tout haut : « Mais comment peut-on répéter une pièce aussi importante la journée et jouer le soir même du Tennessee Williams ? »

Pour la deuxième fois, Tiago Rodrigues réunit une distribution francophone (hors spectacle conçu pour une école d’art dramatique). Force est de constater que la cohésion me paraissait plus forte pour « Bovary » que pour « La Cerisaie ». Pour « Bovary », le casting était « Bastille-compatible », ici c’est plus « Odéon-compatible » – nombre de comédiens et comédiennes ont joué dans des productions Braunschweig (que je n’aime toujours pas). Donc hormis la joie de retrouver les fidèles David Geselson et Grégoire Monsaingeon, chers à mon coeur, j’eus tout de même la joie de découvrir l’impeccable Océane Cairaty et surtout l’impressionnant Adama Diop qui bouffe tout le reste de la distribution (et sa vedette), de par sa présence et sa voix.

Un de mes moments les plus marquants, quand il crie : « La cerisaie est maintenant à moi ! À moi ! » Adama Diop s’impose, c’est lui la vedette ! A moins que ça soit Tiago Rodrigues qui crie que la Cour d’Honneur est maintenant à lui. Comme si tout était écrit. Que des suppositions, je le concède.

Il était également réjouissant de voir l’émotion de Suzanne Aubert lors des saluts, de la voir embrasser une dernière fois les murs de la Cour d’Honneur quand les trompettes de Maurice Jarre ont retenti. Je fus également amusé par l’apparente décontraction de Tom Adjibi…

Je vois les défauts de la pièce, ses longueurs, sa distribution trop hétéroclite (dans le jeu – Alex Descas et Isabelle Huppert sont ceux qui s’en sortent le moins bien, à mon avis), un manque d’émotion, même quand le vent fort s’invite dans la partie : Lors de la représentation de Sopro au Cloître des Carmes, les larmes m’avaient envahi en voyant les rideaux s’envoler, en écoutant « Wild is the Wind » de Nina Simone. Ici les comédiens font voler pendant un très long moment des mouchoirs (à la Raimund Hogue), des voiles. C’est languissant et vain.

Je vois ces défauts, disais-je, je m’étais tellement préparé à ne pas aimer… et pourtant je ne parviens pas à ne pas aimer ce spectacle. Comme le disent nos amis suisses, je suis déçu en bien. La pièce sera sûrement resserrée pour sa reprise en décembre à Lisbonne, les comédiennes et comédiens auront eu plus l’habitude de jouer ensemble.

(les scènes nationales étant tout de même moins larges que celle de la Cour d’Honneur, les comédien.ne.s auront moins de distance à parcourir… Au contraire de moi, quand je suis passé d’un studio de 16m2 à un deux pièces de 31m2 : le matin, je devais me lever cinq minutes plus tôt, car aller de la salle de bains à ma chambre en passant par la cuisine et mon salon me prenait plus de temps.)

Je ne sais pas si je la reverrai, cette pièce, comme j’ai revu By Heart ou The Way she dies.

« La Cerisaie » c’est aussi un peu la fin d’une époque, le début d’une nouvelle. Quand elle a été écrite et encore aujourd’hui.

LA CERISAIE

Avec Isabelle Huppert, Isabel Abreu, Tom Adjibi, Nadim Ahmed, Suzanne Aubert, Marcel Bozonnet, Océane Cairaty, Alex Descas, Adama Diop, David Geselson, Grégoire Monsaingeon, Alison Valence
Et Manuela Azevedo, Hélder Gonçalves (musiciens)

Texte Anton Tchekhov (Traduction André Markowicz et Françoise Morvan)
Mise en scène Tiago Rodrigues


Collaboration artistique Magda Bizarro – Scénographie Fernando Ribeiro – Lumière Nuno Meira – Costumes José António Tenente – Maquillage, coiffure Sylvie Cailler, Jocelyne Milazzo – Musique Hélder Goncalves (composition), Tiago Rodrigues (paroles) – Son Pedro Costa – Assistanat à la mise en scène Ilyas Mettioui

En tournée notamment à Paris (Odéon) du 7 janvier au 20 février 2022, Clermont Ferrand (juin 2022), Villeurbanne (septembre 2022), La Rochelle (septembre 2022)…

(une autre histoire)

« Ah ! ma cerisaie, ma chère, ma belle cerisaie ! Ma vie, ma jeunesse, mon bonheur, adieu… adieu !… Un dernier regard à ces murs, à ces fenêtres ! »

Pareil.

Vu le samedi 17 juillet 2021 à la Cour d’Honneur du Palais des Papes (Avignon IN)

Prix de ma place : 32,30 €

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

Ps : Cinquantième mois d’existence du blog, quatre-centième article publié. J’aime les nombres ronds. Point final. Et j’ai même pas fait exprès.

YALLA ! (Sonia Ristic / Déborah Banoun / Espace Alya / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« A la frontière du Liban, face à face, un adolescent palestinien et une soldate israélienne. L’adolescent a une pierre à la main, la soldate le tient en joue. Un instant de temps suspendu, pendant lequel deux monologues intérieurs s’entrecroisent, soufflant un vibrant message d’espoir » (source : ici)

(ceci n’est pas une longue critique, mais…)

J’aime raconter les histoires dans le désordre. Voici donc l’histoire de mon premier spectacle de l’édition 2021 du Festival Off d’Avignon.

Ce n’était pas la première fois que je recevais une invitation pour assister à cette pièce. La Compagnie Jetzt est installée à Romainville, en Seine-St-Denis, pas loin de là où je travaille, et pourtant je n’y suis jamais allé, malgré la présence dans la pièce de Pauline Etienne, que j’ai (re)découverte l’an passé dans la magnifique série « 18h30 », disponible sur Arte.tv. Mais cette fois-ci, je ne me suis pas défilé.

Il s’agit en fait d’une lecture, dans le cadre des plateaux ouverts aux auteurs contemporains et aux artistes, organisés par l’Espace Alya, un lieu que je n’ai pas l’habitude de fréquenter, mais pourquoi pas ? Comme j’arrive un peu en avance pour retrouver un ami, je ne vois pas l’attachée de presse. Je me rends donc à l’accueil pour la presse, qui me renvoie directement à la billetterie. Je me présente, je mentionne « Yalla ! » mais personne ne semble savoir ce que c’est. Je précise qu’il s’agit d’une lecture exceptionnelle. On me donne finalement un billet qui ne s’avèrera pas être le bon (« De toute façon, c’est gratuit ! », c’est ce qu’on me répond). Je discute avec l’ami en question – à Avignon, je mange, bois des coups et discute avec des gens que je pourrais voir à Paris, allez comprendre – et découvre que l’espace de jeu est en extérieur, en plein cagnard, juste à côté de l’entrée qui donne sur la rue très passante Guillaume Puy, pour celles et ceux qui connaissent.

On nous invite à nous installer autour de la longue table (voir affiche). Pauline Etienne et Bachir Tlili sont déjà en place, de part et d’autre de la table, leur cahier en main – c’est une lecture, je le rappelle.

Nous sommes à peine une petite dizaine de spectateurs et je crois que je suis le plus jeune. J’ai mes lunettes de soleil toutes neuves, mais j’ai oublié de mettre de la crème solaire sur mon front qui se dégarnit. Non, évidemment, c’est mon implantation des cheveux, rien à voir. Et nous gardons le masque sur le nez (alors que dans la rue à côté, personne ne se le met, soit dit en passant).

Je ne sais plus qui a commencé à parler. Elle ou lui. Deux monologues, donc. Deux personnes qui se font face. En temps réel, tout se passerait extrêmement vite, mais là nous profitons du détail de leurs pensées, de ce jeune Palestinien et de cette soldate israélienne. Le propos est on ne peut plus d’actualité, comme l’impression que la même pièce aurait pu être écrite, il y a dix, vingt… ans.

Le soleil, dans les yeux, tape fort. Malgré la force du texte, on est quelque peu perturbé par les éléments et les bruits parasites (une parade par ici, des spectateurs par là). Ce n’est décidément pas rendre service aux auteurs contemporains d’organiser cela comme cela. Un coup de vent fait voler les gravillons au sol et la metteuse en scène dit STOP.

Ceci ne fait pas partie du spectacle. C’est abrupt, violent, pour le spectateur, pour les acteurs, mais la metteuse en scène dit STOP. Elle s’excuse, parce que le soleil, parce que le vent, parce que le bruit, parce que la lutte. Elle propose de nous installer ailleurs, un peu plus à l’ombre, de nous servir à boire (ce qui devait être fait un peu plus tard dans la pièce – nous en profitons pour enlever notre masque, sages comme nous étions) et de discuter de ce que nous avions entendu, des avancées des répétitions, de la prochaine création. Pauline Etienne propose de lire la suite, plus calmement. C’est décidé. Bachir Tlili s’allume une cigarette (grâce au briquet de l’ami parisien) et c’est reparti.

C’est bête, mais oui, l’écoute était belle. Il y avait peut-être moins de jeu mais plus d’intensité, cette manière de nous regarder, nous, moi. Le texte fort, mieux entendu. Je ne sais pas si c’est le texte ou les regards de Pauline Etienne et de Bachir Tlili qui m’ont le plus ému. Je ne sais pas si c’est parce que je sais inconsciemment que c’est mon dernier festival en tant que blogueur, qu’il n’y a même pas une semaine, je marchais sur un des chemins de Compostelle et que je me sens encore vidé physiquement et l’impression de ne plus être à ma place, que dedans ma tête, je pense à autre chose ou à quelqu’un d’autre. Parce qu’aussi et surtout cette histoire peut basculer à tout moment, parce que l’issue peut être fatale. J’aime bien l’idée du moment suspendu, parce que c’était tout à fait ça. Je ne sais pas si les comédiens l’ont bien vécu, mais de mon côté, j’ai eu l’impression de vivre un moment rare, impromptu, profond, qui m’a donné envie de voir la création cet automne, pas loin de là où je travaille.

YALLA !

Texte de Sonia Ristic (publié aux éditions Lansman)

Mise en scène de Déborah Banoun

Avec Pauline Etienne, Bachir Tlili

Lumières et régie générale : Pierre Peyronnet – Scénographie : Gala Ognibene, Guillemine Burin Des Roziers

Le 27 novembre 2021 au Pavillon (Romainville) et du 27 au 29 janvier 2022 au Théâtre de l’Opprimé (Paris)

Vu le vendredi 16 juillet 2021 à l’Espace Alya (Avignon) – Festival Off

Prix de ma place : gratuit

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

LES FEMMES DE BARBE BLEUE (Lisa Guez / Théâtre des Carmes / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« Sur scène, pleines de désir et de vie, les fantômes des femmes de Barbe Bleue nous racontent comment elles ont été séduites, comment elles ont été piégées, comment elles n’ont pas pu s’enfuir… » (source : ici)

© Simon Gosselin (photos 2020 avec la distribution originale)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Le genre de pièce qui n’a pas eu l’exposition qu’elle méritait à cause de la pandémie. Alors même que ça commençait un peu comme un conte de fées. « Les Femmes de Barbe Bleue » a commencé par se faire connaître dans une petite mais passionnante salle du XVIIIe arrondissement de Paris, le Lavoir Moderne Parisien puis a obtenu les Prix du Jury et des Lycéens du festival Impatience fin 2019, qui devaient lui donner droit à être joué au Festival d’Avignon en 2020. Annulé. Les représentations publiques en Centquatre à Paris, annulées. Heureusement, la pièce est reprise cet été pour quatre représentations dans le Off au Théâtre des Carmes.

Long préambule pour une pièce qui est assurément une belle réussite, notamment grâce à la simplicité de la mise en scène (des chaises sur scène, c’est tout et c’est amplement suffisant, tellement le jeu des comédiennes est remarquable), à une écriture de plateau intelligente, à un propos qui se démarque par sa complexité (ce n’est pas aussi simple de dire non à Barbe Bleue), par la lisibilité du sous-texte (non, ce n’est pas seulement une relecture du conte, mais également une réflexion sur les violences faites aux femmes – même moi, j’ai fait le parallèle, sans même avoir eu besoin de lire la note d’intention), à l’engagement des comédiennes, notamment Ninon Perez qui a repris un des rôles et vole la vedette par son naturel et son humour.

Bref, il ne s’agit pas d’une découverte, puisque j’arrive après la bataille, mais Lisa Guez et ses comédiennes Valentine Bellone, Anne Knosp, Valentine Krasnochok, Ninon Perez, Jordane Soudre sont toutes à suivre. D’ailleurs la Comédie Française a déjà mis le grappin sur Lisa Guez puisque cette dernière y présentera les Leçons de Louis Jouvet en 2022…

LES FEMMES DE BARBE BLEUE

par la compagnie Juste avant la Cie

Mise en scène : Lisa Guez

Interprètes : Valentine Bellone, Anne Knosp, Valentine Krasnochok, Ninon Perez, Jordane Soudre

Dramaturgie : V. Krasnochok

Création lumière : Lila Meynard et Sarah Doukhan – Création musicale : Louis-Marie Hippolyte et Antoine Wilson

En tournée à Lyon du 30/11 au 04/12/21, à Lille du 18 au 22/01/22…

(une autre histoire)

Elle est au premier rang. Je ne vois que son dos, que son crâne, ses cheveux courts. C’est elle ou c’est pas elle ? Elle ne voudrait pas se retourner que je sois sûr et certain ? Non pas que cela ait une importance majeure – pour une fois, je ne parle pas d’une femme que je convoitais ou que je convoite, mais seulement d’une personne avec qui j’ai fait du théâtre, l’année où la pandémie a démarré.

Je ne l’aimais pas. C’est dit, c’est dit. Y a des gens comme ça, rien ne vaut la première impression. Le genre de personnes qui s’impose, qui en fait des caisses, qui prend trop de place. Je le jure, j’ai prié pour ne pas avoir de scène avec elle. Elle a beaucoup écrit cette année-là, comme moi, pour l’atelier et aucun de ses textes n’avait été sélectionné, contrairement à moi (je prends ma pomme et la frotte sur ma poitrine, oui, je me la pète). Elle l’a très mal pris. D’ailleurs, n’avait-elle pas dit qu’elle ne voulait pas dire un texte qu’elle n’aurait pas écrit ? En entendant par là, que le dit texte ne serait pas à sa hauteur. Non, je n’ai pas mal compris.

Je la salue, d’ailleurs, si elle lit ces lignes…

Bref, à la fin du spectacle, elle n’applaudit pas. Oui, c’est elle, la fameuse, pas de doute. J’aurais bien aimé savoir ce qui lui a déplu. Elle n’applaudit pas ce magnifique spectacle. Son non-applaudissement me fait l’effet d’un snobisme, d’une prétention. Les gens ne changent pas. Mais peut-être lui fais-je un procès d’intention ? C’est comme ça qu’on dit ? J’ai découvert récemment qu’il m’arrivait d’employer des mots ou des expressions à mauvais escient.

A la sortie, je rejoins un ami et je la vois. Je vois qu’elle me voit, elle se dirige vers moi et… oh purée, elle me snobe ! Elle tourne ostensiblement la tête de l’autre côté pour ne pas croiser à nouveau mon regard et… Oh purée de patates douces, elle fait comme si je n’existais pas ! J’y crois pas, une personne qui m’insupporte, et humainement et théâtralement, et elle ne me dit pas bonjour ? Je suis choqué !

Je crois que je m’en remettrai.

Vu le samedi 17 juillet 2021 au Théâtre des Carmes (Avignon OFF)

Prix de ma place : 14,50€ (Carte Off)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

INCANDESCENCES (Ahmed Madani / Théâtre des Halles / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« Une centaine de filles et de garçons ont accepté de rencontrer Ahmed Madani et de lui ouvrir leur cœur. Neuf d’entre eux portent sur la scène les récits trop souvent passés sous silence de vies ordinaires au caractère extraordinaire. Ils n’ont pas froid aux yeux, s’emparent du plateau pour dire ce qui les unit, les sépare, les fragilise, leur donne la force de se tenir debout et d’avancer. Ils s’adressent à nous avec éloquence, fierté, drôlerie, élégance. Un récit universel, joué, dansé, chanté, expression de l’immense joie d’amour qui a engendré notre humanité. » (source : ici)

Photo de couverture © Nicolas Clauss / Photo ci-dessus : © François Louis Ahténas

(ceci n’est pas une critique, mais…)

En fait, je me rends compte que je pourrais seulement copier coller la description de la partie « de quoi ça parle en vrai ». Y a un peu de ça. Une de mes connaissances a participé à un des ateliers organisé par Ahmed Madani mais n’a malheureusement pas été retenue dans la distribution finale. Je ne la connais pas suffisamment pour savoir ce qui est d’elle dans le spectacle. D’ailleurs, on s’en fiche un peu, de savoir si ce que disent ces jeunes est vrai ou pas, si ça leur appartient ou pas. D’ailleurs, question, assument-ils tout ce qu’ils disent quand leurs parents ou leurs amis sont dans la salle ?

Cette pièce, c’est un peu la célébration de la vie. Les récits sont tour à tour touchants, drôles, enlevés, parfois graves… Ahmed Madani sait y faire pour mettre en valeur chacun de ses acteurs (seulement deux d’entre eux ont fait le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique), retranscrire « la parole du jeune » : famille, amour, sexualité, religion, tout y passe et rien n’est gênant (sauf quand l’une des comédiennes demande au public quand il a perdu sa virginité… ça me fait penser à quelqu’un qui a raconté la sienne dans un podcast, mais c’est une autre histoire…)

Il fait toujours du bien de voir sur un plateau une certaine diversité sociale et physique. J’en parlerai (peut-être) lors de ma chronique à propos de la Cerisaie version Tiago Rodrigues, il est encore mieux de la voir sans que cela soit le sujet. Et ça me gêne toujours un petit peu de voir sur scène toutes les couleurs de peaux représentées, dans une salle remplie de (plus ou moins) vieux bourgeois blancs en bermudas et sandales, mais c’est un autre débat.

Ce fut mon dernier spectacle dans le Off d’Avignon et ça m’a fait du bien. Et même s’il s’agit d’une de ces pièces qui a déjà une tournée longue comme le bras pour la saison 21/22, on a envie de le défendre et d’inciter les gens à se déplacer pour le voir.

INCANDESCENCES

Texte et mise en scène Ahmed Madani

Avec Aboubacar Camara, Ibrahima Diop, Virgil Leclaire, Marie Ntotcho, Julie Plaisir, Philippe Quy, Merbouha Rahmani, Jordan Rezgui, Izabela Zak

Assistanat à la mise en scène Issam Rachyq-Ahrad, création lumière et régie générale Damien Klein, création son Christophe Séchet, création vidéo Nicolas Clauss, regard extérieur chorégraphique Salia Sanou assisté de Jérôme Kaboré, costumes Ahmed Madani et Pascale Barré, coach chant Dominique Magloire

Jusqu’au 30 juillet 2021 au Théâtre des Halles (Avignon Off) puis, notamment, à Bruxelles (du 9 au 27 novembre 2021), Sevran (10/12/21), Bobigny (du 26 au 30 janvier 2022), Libourne, Nîmes, Privas, Poitiers, Mantes la Jolie…

(une autre histoire)

J’aurais dit quoi si la comédienne m’avait demandé à quel âge j’avais perdu ma virginité ? La vérité ? Un mensonge ? Une pirouette ?J’ai perdu ma virginité hier.

– Hier ? Waouh ! Vraiment ?

– Oui, hier, parce que c’est comme si c’était hier, je veux dire, je m’en souviens comme si c’était hier. Mais ce n’était pas hier, hein, que ça soit bien clair !

– On vous croit, on vous croit, quoique, cela aurait été bien original… Et je ne vais pas vous demander comment ça s’est passé, rassurez-vous.

– Mais si, je veux le raconter, j’ai le droit, non ? Tout le monde veut savoir, j’en suis certain ! Ça s’est passé un 20 septembre, elle s’appelait Julia, mais je l’appelais Mademoiselle Julie.

– On va s’arrêter là…

– Et moi, elle m’appelait Alex. Je n’ai jamais osé la contredire, de peur qu’elle s’en aille. Parce que je ne m’appelle pas Alex ni Alexandre…

– Le spectacle doit poursuivre…

– Il faisait nuit et ça s’est passé dans un lit…

– Au secours !

– J’avais mis mon caleçon fétiche…

– Ça va trop loin, j’ai honte…

– Me voilà mélancolique… c’est de votre faute, je vous déteste ! Vite un remède, je n’en puis plus ! Oui, je change d’humeur assez rapidement. Il faut que je consulte, on me le dit souvent. En plus France Inter a arrêté l’émission « Remède à la mélancolie » d’Eva Bester, je ne sais pas comment je vais faire. J’ai envie de chanter.

– Ça ne fait pas partie du spectacle, je précise.

– « J’ai encore rêvé d’elle… »

Vu le lundi 19 juillet 2021 au Théâtre des Halles (Avignon Off)

Prix de ma place : 15,60€ (carte Off)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

UNE FEMME EN PIÈCES – Cząstki kobiety (Kata Weber / Kornél Mundruczó / Gymnase du Lycée Aubanel / Festival d’Avignon)

(de quoi ça parle en vrai)

« Quand la jeune Maja décide d’aller à l’encontre des conventions familiales pour affronter le deuil de son enfant, elle devient une véritable héroïne contemporaine. » (source : ici)

© Christophe Raynaud de Lage

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas, « Pieces of woman » est également un film en anglais par les mêmes auteurices (Kata Wéber et Kornél Mundruczó), visible sur Netflix. Je l’ai vu, surtout parce que j’avais apprécié les deux films précédents de Mundruczó, même si on y percevait une certaine prétention dans les cadrages et autres plans séquences.

On va dire que la pièce est l’assemblage de deux plans séquences. Mon premier est un accouchement qui tourne mal et mon deuxième une réunion de famille. Mon premier est filmé en direct et projeté sur le mur d’une maison (qui ressemble plus à un mobile home) et mon deuxième, du théâtre bien classique, quoique ultra réaliste avec micros, canard qui cuit dans le four et douche qui fonctionne.

Comment peut-on être à la fois un réalisateur de films qui maîtrise techniquement son sujet et présenter au théâtre une première partie aussi moche au niveau de l’image (rendu médiocre, mise au point très hasardeuse), sans compter les sur-titres qui ne suivaient pas – oui, parce que c’était en polonais – ? Sans parler du temps interminable pour les régisseurs d’enlever les cloisons et transformer le plateau en vrai scène de théâtre. Autant revoir la première partie du film avec Vanessa Kirby et Shia LaBeouf.

Dans la deuxième partie, le temps s’étire, ça se chamaille, la mère est malade, les personnages se mettent à la place de la jeune mère en deuil mais ne la comprennent pas, les personnages masculins sont inexistants (ce qui n’est pas forcément un défaut), les deux soeurs se souviennent de leurs jeunes années en faisant tournoyer un ruban de gymnastique et en écoutant « Felicita », la chanson d’Al Bano et Romina Power (j’ai le 45t), on baille, on apprécie tout de même le jeu nuancé de Justyna Wasilewska alias la jeune Maja, mais ça me passe au-dessus. Je suis un sans-coeur qui ne comprend rien à rien, qui aimerait applaudir et me lever comme c’est un peu la mode cette année, mais non. En matière de repas de famille, on préfère Festen, un autre film adapté en pièce…

UNE FEMME EN PIÈCES – Cząstki kobiety

Avec Dobromir Dymecki, Monika Frajczyk, Magdalena Kuta, Sebastian Pawlak, Marta Scislowicz, Justyna Wasilewska, Agnieszka Zulewska et Łukasz Jara, Łukasz Winkowski (camera and sound on stage)

Texte et adaptation Kata Wéber (Traduction du hongrois Jolanta Jarmolowicz)
Mise en scène Kornél Mundruczó


Dramaturgie Soma Boronkay
Musique Asher Goldschmidt – Scénographie, costumes Monika Pormale – Lumière Paulina Góral – Assistanat à la mise en scène Karolina Gebska…

Jusqu’au 25 juillet 2021 au Festival d’Avignon puis en tournée à Athènes, Rome, Vilnius, Hambourg…

(une autre histoire)

Le ruban de gymnastique… Jamais essayé. C’était pas trop mon fort, la gymnastique. Peur de prendre mon élan, passer par-dessus le cheval d’arçon. Je savais faire la chandelle et la roulade avant, quant au reste… Je ne suis pas très souple. Je me souviens avoir feint la foulure du poignet pour ne pas passer une évaluation au collège avec Monsieur Blanchard. Il fallait concevoir un programme avec des enchaînements imposés… La planche… trois pas… roulade avant… pieds joints… évidemment je n’arrive pas à me remettre debout tout seul… trois pas… un saut de biche… trois pas… je ne sais plus ce que je dois faire… trois pas… Une fois, j’ai fait l’arbre droit, j’étais tout content d’être arrivé à le faire, mais je ne suis pas parvenu à redescendre en roulade avant et plaf le plat sur le dos, le souffle coupé et je suis mort.

Vu le dimanche 18 juillet 2021 au Gymnase du Lycée Aubanel (Avignon IN)

Prix de ma place : 27,97€

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

LA TRILOGIE DES CONTES IMMORAUX (POUR EUROPE) (Phia Ménard / Opéra Confluence / Festival d’Avignon)

(de quoi ça parle en vrai)

« Une performance-conte en tension qui interroge l’identité, le corps et la matière d’une Europe chaotique à l’équilibre fragile. » (source : ici)

© Christophe Raynaud de Lage

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Ne pas relire ce que j’ai écrit à propos de la première partie… Oublier et revoir.

Dans la première partie – Maison Mère, donc, Phia Ménard tente de construire une maison en carton. Ça découpe, ça plie, ça scotche, elle est toute seule pour faire ça, le scotch se décolle, les piquets bougent et tombent, ça me parait plus rapide qu’il y a un an et demi et tout aussi long. Ce qui m’étonne, ce sont les rires que ça engendre. Le rire du désespoir quand rien ne va, quand on se demande quand on va sortir de cette galère. Le personnage toujours aussi punk de Phia Ménard semble en jouer. Une fois debout, cette maison-parthénon s’écroule, toujours aussi rapidement, sous une pluie diluvienne, sous le regard impuissant de Phia Ménard.

Puis, dans la deuxième partie – Temple Père, inédite pour moi, une nouvelle construction, plus élaborée. Cela prend encore une fois un certain temps avant de voir s’ériger ce temple, cette tour. Les quatre personnes en charge répondent aux ordres d’une dame un peu SM sur les bords… La construction est un peu plus carrée, peut-être plus risquée d’un point de vue physique : les cloisons sont parfois instables, les « esclaves » sont à une hauteur non négligeable et ce, sans protection. Phia Ménard joue un peu avec nos nerfs. C’est que la belle image à la fin, ça doit se mériter. Comme je n’ai pas lu la plaquette de présentation, je sais encore moins pourquoi ni comment – rien ne change chez moi de ce côté-là. Ici pas de destruction mais une image stroboscopique tournoyante qui est tout simplement sublime (mais faut attendre plus d’une heure et quart pour la voir)

Dernière partie, beaucoup plus courte, que je ne révèlerai pas, mais Phia Ménard revient, tout en haut de cette tour, descend sans la détruire mais… ALERTE DIVULGÂCHAGE… l’efface.

Ça veut dire quoi, tout ça. Que c’est un éternel recommencement ? Que l’Europe, pour ne pas la citer, n’arrêtera jamais d’être construite puis détruite, puis remontée, etc. Qu’on n’arrivera jamais à trouver une certaine sérénité, pour quelque raison que ce soit ? J’aime bien ne pas avoir de réponses, parfois, surtout quand c’est aussi beau et qu’on sent que ce n’est pas vide et qu’il nous reste un espace à nous, pour nous faire notre petite histoire.

LA TRILOGIE DES CONTES IMMORAUX (POUR EUROPE)

Avec Fanny Alvarez, Rémy Balagué, Inga Huld Hákonardóttir, Erwan Ha Kyoon Larcher, Élise Legros, Phia Ménard

Texte, scénographie, mise en scène Phia Ménard

Dramaturgie Jonathan Drillet

Lumière Éric Soyer, Gwendal Malard – Son Ivan Roussel, Mateo Provost – Costumes Fabrice Ilia Leroy, Yolène Guais – Matières Pierre Blanchet, Rodolphe Thibaud – Construction, accessoires Philippe Ragot – Assistanat à la mise en scène Clarisse Delile

Jusqu’au 25 juillet 2021 au Festival d’Avignon puis en tournée à la MC93 Bobigny du 6 au 12 janvier 2022, à Bayonne du 4 au 5 mars 2022, à Rennes du 28 avril au 5 mai

(une autre histoire)

Un couple, la trentaine bien tassée, arrive avec l’enfant sur les épaules. L’enfant n’a pas plus de trois ans. Pour voir trois heures d’un spectacle de Phia Ménard. A la fin, la mère prend en photo l’enfant en train d’applaudir. Non non non, ne jugeons pas, ne jugeons pas… Il est certain que la place de théâtre a certainement coûté moins cher qu’une gardienne d’enfants et… Je me tais. Je ne veux pas juger. Chacun fait fait fait ce qu’il lui plaît plaît plaît.

Mais même, sans parler de ce que peut ressentir un enfant de cet âge devant un tel spectacle. C’est quoi ton projet quand tu fais ça ? Passer ton temps, toutes les cinq minutes, à observer ta gamine, voir si elle dort, si elle n’a pas besoin de boire, si elle est bien assise, si elle préfère être avec Papa ou Maman, et une gamine, à cet âge-là, ça ne peut pas attendre trois heures sans aller aux toilettes, donc le ou la parent est obligé.e de sortir, de rater l’inratable. Mais pourquoi tu viens en fait ? Autant voir La Cerisaie sur internet, au moins, tu peux arrêter quand tu veux. Tu mets le son à fond, tu mets les ventilos force 10 pour le vent…

Ou alors ils veulent que leur enfant devienne architecte. C’est pour ça qu’ils lui montrent le spectacle de Phia Ménard. Architecte… J’en aurais à dire sur les architectes. Sur une architecte. Le spectacle dure 3 heures. La gamine a à peu près 3 ans et ça fait 3 ans que… Ça va trop loin, il faut que j’arrête ! C’est de leur faute aussi et l’autre là, avec son chapeau de paille pour cacher sa calvitie, mais tu es ridicule ! VADE RETRO MELANCHOLIA !

Vu le lundi 19 juillet 2021 à l’Opéra Confluences (Avignon IN)

Prix de ma place : 27,98€

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

LE CABARET DES ABSENTS (François Cervantes / le 11. Avignon / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« Nous connaissons tous des gens qui n’ont jamais passé la porte d’un théâtre, mais pour qui, pourtant, nous continuons à faire du théâtre. Un théâtre, sauvé de la destruction, est confié à un passionné d’art qui y invente une aventure hors du commun. A la fois maison et salle de spectacle, ce théâtre ouvert tous les jours est une sorte de cabaret où les soirées sont des mosaïques de moments inattendus, qui naviguent entre rires et émerveillement. » (source : ici)

© Christophe Raynaud de Lage

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Six comédien.ne.s sont sur scène et commencent à nous narrer l’histoire de ce théâtre un peu particulier, des personnages qui le hantent ou le fréquentent ou qui n’y sont jamais entrés. On est assez rapidement étonné par le ton des acteurices (je fais des tests au niveau de l’orthographe, oui) très neutre, voire trop neutre et très scolaire. Nous n’avons pas Philippe Caubère devant nous et comme le texte de ce conte n’est pas des plus captivants à mon goût, on a des difficultés à se raccrocher à l’histoire de Tagada un enfant abandonné et des autres personnages, malgré la simplicité et la variété des voix.

Ces histoires sont rapidement entrecoupées de numéros de cabaret, comme on en voyait « à l’époque », à la qualité malheureusement assez aléatoire, les numéros chantés étant les plus faibles. Heureusement, la grâce du danseur Sipan Mouradian, la verve d’Emmanuel Dariès (quel bonheur d’entendre cet accent, sans que cela soit un artifice) et le génie comique de Catherine Germain alias la clown Arletti réactivent notre intérêt. Ce personnage de clown est la pépite de ce spectacle – je m’en veux de ne pas l’avoir connue avant et je ne serai pas étonné si j’apprenais qu’Edith Proust et son Georges avait fait une formation auprès de Catherine Germain, tellement j’ai vu de similitudes.

Plus haut, je parlais du ton neutre des récitants, comme pour prendre par surprise le spectateur devant leur numéro, parfois extraordinaire. Il est dommage de n’avoir pas su mieux doser ces instants magiques et poétiques et écourter d’autres un peu trop longs – je suis peut-être injuste pour le coup (je m’excuse tout le temps, faut que j’arrête avec ça)

A la fin du spectacle (d’une durée de 2h quand même), on m’a demandé ce que j’en avais pensé. Je déteste ça, de dire ce que j’en pense. J’avais encore en tête cette clown si drôle, ce repas sur scène… J’aurais dû dire qu’il s’agissait d’un spectacle prometteur mais malheureusement pas à la hauteur de ses ambitions. On va dire ça comme ça.

LE CABARET DES ABSENTS

Texte et mise en scène François Cervantes

Avec Théo Chédeville, Louise Chevillotte, Emmanuel Dariès, Catherine Germain, Sipan Mouradian, Sélim Zahrani

Création son et régie générale Xavier Brousse – Création lumière Christian Pinaud – Régie lumière Bertrand Mazoyer – Création costumes, masques et perruques Virginie Breger – Construction Cyril Moulinié

Production L’entreprise – cie François Cervantes

Jusqu’au 29 juillet 2021 au 11.Avignon (Avignon Off), puis à Marseille du 23 au 30 septembre, à Montpellier les 5 et 6 octobre…

(une autre histoire)

Le théâtre dont parle François Cervantes, c’est le Théâtre du Gymnase, à Marseille. Il se trouve dans une rue perpendiculaire à la Canebière, près du lycée Thiers.

Je suis né à Marseille, j’y ai vécu les vingt-cinq premières années de ma vie puis je suis monté à la capitale, comme on dit. Aujourd’hui, mes parents n’y vivent plus, la mère de mon père est décédée et mon coiffeur est à la retraite. Plus aucune raison d’y retourner, si ce n’est de saluer certains amis, parfois. Mais je consulte toujours les programmations des théâtres marseillais, on ne sait jamais, des fois que j’aurais envie de descendre le temps d’un weekend voir un spectacle, la mer, boire un verre à la Caravelle avec vue sur la Bonne Mère ou me promener dans des quartiers que je ne reconnaîtrais plus.

Je ne sais pas si Marseille me manque. Je ne sais pas si j’aurais envie d’y revenir.

Je ne sais pas ce que je veux, c’est peut-être ça le problème. Je n’ai jamais su, en fait. Voilà le noeud.

Et le temps passe…

Vu le dimanche 18 juillet 2021 au 11. Avignon (Avignon Off)

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

LE BONHEUR DES UNS (Côme de Bellescize / Les Béliers / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« Pourquoi ce couple ne parvient-il pas à se sentir heureux ? Ils ont tout pour, mais ça ne veut pas ! En pleine tempête existentielle, ils partent en quête de ce bonheur tant convoité, et rendent visite à des voisins aussi heureux qu’énervants. La comédie légère fait alors place à une farce corrosive, où lorsque le bonheur des uns fait le malheur des autres, la relaxation, la bienveillance et la résilience ne suffisent plus à masquer les traumatismes anciens ni à dompter les monstres intérieurs…» (source : ici)

© Alain Szczuczynski

(ceci n’est pas une critique, mais…)

La pièce commence sur les chapeaux de roue, avec des gueules, celles de David Houri et Coralie Russier, le teint gris, leurs personnages ne sont pas heureux et ne comprennent pas pourquoi. Tout l’inverse de leurs voisins interprétés de manière excessive et drôle par l’incroyable Éleonore Joncquez et Vincent Joncquez, couple bobo fengshui, qui cache évidemment le secret de leur « bonheur ». L’opposition des deux couples est assez jouissive, on rit de bon coeur, on y critique cette injonction au bonheur, par l’intermédiaire notamment du développement personnel et autre méditation de pleine conscience (Jean-Mimi Blanquer, si tu me lis, émoticone clin d’oeil) mais on pressent que Côme de Bellescize ne peut pas et ne veut pas se contenter d’une pièce juste drôle et grinçante. Un virage plus dramatique est négocié au milieu de la pièce : un raisin sec va enrayer quelque peu cette machine huilée. Les rôles s’inversent, le vernis s’écaille, des longueurs apparaissent, le rire se fait plus rare et cela me convainc moins, je ne parviens pas à me l’expliquer autrement. (je suis au summum de mon talent critique)

Il reste une comédie légèrement dramatique bien écrite et interprétée, notamment par Eléonore Joncquez à l’abattage impressionnant.

Soit dit en passant, la pièce est une mine de petites phrases que l’on pourrait très facilement s’approprier : « Ma vie est un frididaire vide », « Derrière chaque bonheur, il y a un enfant mort. », « Carpe Diem… mais sur plusieurs jours. », « Je t’ordonne d’être résilient. » , « Le bonheur, c’est être étanche au malheur des autres. »

LE BONHEUR DES UNS

Ecriture et Mise en scène : Côme de Bellescize
Avec David Houri, Eléonore Joncquez, Vincent Joncquez, Coralie Russier

Scénographie : Camille Duchemin – Costumes : Colombe Lauriot-Prévost – Lumière : Thomas Costerg – Son : Lucas Lelièvre – Régie générale : Manu Vidal

Jusqu’au 31 juillet 2021 au Théâtre des Béliers (Avignon Off) et en tournée…

(des tweets)

* Parqué dans la file d’attente, au soleil, proie facile des tracteurs et tractrices, j’écris un tweet pour éviter qu’on vienne me parler…

* – Bonjour, puis-je vous parler d’un spectacle au 11. ?

– Désolé, je pars cet après-midi.

– Ok, pas de souci…


– Non mais c’est vrai, je pars vraiment, là, dernier café, dernière glace et zou je pars ! C’est pas un mensonge : je ne mens jamais, je fuis mais ne mens pas !

* À part ça, une amie m’a donné le bonjour d’un de ses amis qui me suit sur Twitter. Il apprécie mes tweets. Mais alors pourquoi n’a t-il jamais liké mes tweets, hein ? J’aurais eu alors plus de visibilité et crevé mon plafond de verre : dépasser les 500 followers, c’est pas cher payé, quand même ! Moi aussi j’ai droit au bonheur et à un teléphone qui n’en peut plus de vibrer, tellement je suis liké et retweeté. Je veux de l’amour, je veux du bonheur ! Oui, j’ai le droit !  Je ne demande pas grand chose. Je ne fais pas ça pour ça, mais quand même ! J’ai même pas de chat, comment je vais faire sinon ?

Vu le dimanche 18 juillet 2021 au Théâtre des Béliers (Avignon Off)

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

LOSS (Noëmie Ksicova / le 11. Avignon / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« Une scène d’anniversaire en famille. Rudy, 17 ans, s’adresse à nous. Plus tard, il se jettera sous un train. Puis, sa petite amie rendra visite à ses parents. Loss parle de la survie de ceux qui restent après. Une fable d’aujourd’hui. Comment survit-on après la mort d’un proche ? Est ce que l’unique destin d’un mort est son inexistence ? Chez la famille Guyomard, le temps s’arrête d’abord. Puis quelque chose de neuf apparaît. La petite amie jouera un rôle crucial dans cette histoire. » (source : ici)

© Simon Gosselin

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Moi, à 11h du matin, je vois une pièce sur le deuil et je me sens bien pour tout le reste de la journée. Il n’y a pas d’heure à Avignon, que cela soit écrit.

La pièce de Noëmie Ksicova est constamment sur le fil. Elle peut agacer par son côté « j’ai un micro, donc je chuchote, je suis hyper réaliste, regarde comme il ne se passe pas grand chose dans ma pièce… », pourtant, et heureusement, c’est contrebalancé par ces moments où, dans la première scène, Rudy nous parle directement de son quotidien, ou bien quand son fantôme, dans les scènes suivantes, apparait et disparait presque aussi instantanément.

Pour être honnête, la pièce a failli me perdre dès la deuxième scène (dans laquelle la famille accuse le coup après la disparition du personnage central). Elle est longue, répétitive, tranche complètement avec le réalisme du début de la pièce. Pourtant, comme dans les montagnes russes, quand ça s’arrête, ça va mieux. Ça ne se fait pas immédiatement. Le temps de reprendre le rythme de ces scènes où on parle tout bas, quand la petite amie de Rudy prend progressivement sa place dans la famille. Surtout dans ces moments hyper délicats et sensibles dans lesquels le père et la mère demandent à Noëmie, la petite amie, de parler, de marcher comme leur fils disparu. Noëmie, comme le prénom de l’autrice et de la metteuse en scène…

« Loss » n’est pas une pièce facile. Trois jours après l’avoir vue, il m’en reste encore quelque chose. C’est ça qui est important.

LOSS

Texte Noëmie Ksicova en collaboration avec Cécile Péricone et les comédiens

Conception et direction artistique Noëmie Ksicova 

Mise en scène Noëmie Ksicova, Cécile Péricone

Avec Lumir Brabant, Anne Cantineau, Juliette Launay, Antoine Mathieu, Théo Oliveira Machado et Noëmie Ksicova

Lumière Annie Leuridan – Musique Bruno Maman – Scénographie Céline Diez – Son Morgan Marchand – Régie lumière et régie Générale Louise Rustan – Regard Dramaturgique ponctuel Camille Louis – Regard chorégraphique ponctuel Johann Amselem

Production Compagnie Ex-Oblique 

Jusqu’au 29 juillet 2021 au 11. Avignon (Avignon OFF), puis au Théâtre de l’Oiseau Mouche avec la Rose des Vents à Lille/Villeneuve d’Ascq du 1e au 3 février 2022 et aux Célestins à Lyon du 17 au 29 mai 2022

(d’autres histoires)

* Pourquoi donc « Loss » et pas « Perte » ? Peut-être parce qu’une autre pièce, « Perte », se joue à la Scala ? En allemand, on l’aurait appelée « Verlust » (prononcer : faire-loust). Si on inverse les deux syllabes, cela donnerait « lustver »… comme dans « Lust for Life », « envie de vie ». Drôle, si je puis dire, pour une pièce qui parle du deuil. (oui, un peu capillotracté celle-ci, j’en conviens)

* Elle s’approche de nous et nous parle de sa pièce : « Un peu comme « Loss », mais avec une autre écriture. » Ai-je envie de voir une autre pièce sur le deuil, sachant qu’un des spectacles dans le In (« Une femme en pièces » de Kornél Mundruczó), au thème similaire, est aussi à mon programme ?

* Je suis très heureux, parce que je n’ai plus à prendre de plan pour me déplacer à Avignon Intra Muros. Au Bureau du Off, on m’a bien proposé un plan, mais j’ai refusé d’un tout petit geste de la main : « Je connais, merci mais non merci ». Il m’a fallu seulement vingt ans… En revanche, je ne sais jamais où bien manger. A dans vingt ans !

Vu le samedi 17 juillet 2021 au 11. Avignon (Avignon Off)

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

AVIGNON OFF 21 (une micro-sélection)

C’est un peu à la dernière minute que je me suis décidé. L’année 2021 et Avignon ont quelque chose de symbolique pour moi et je ne pouvais décemment ne pas faire un petit saut là-bas, même si je n’y reste que trois petits jours. Malgré la fatigue, malgré le masque que nous devrons porter toute la journée dans les rues avignonnaises, je répondrai présent. Pour le In et pour le Off. Même si j’ai choisi ces 72 heures en fonction d’un seul spectacle – La Cerisaie par Tiago Rodrigues dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, je ne manquerai pour rien au monde de découvrir des spectacles dans le Off.

Pour être honnête, j’ai eu des difficultés à composer mon programme, malgré le bon millier de spectacles que nous propose le Off. Même dans les théâtres que je fréquente assidument, comme le Train Bleu, le 11 ou la Manufacture, je n’ai pratiquement pas eu d’envies évidentes. Par ignorance sûrement, par manque de curiosité certainement. Elle est particulière, quand même, cette année !

Voici donc une très courte sélection des spectacles (16) que je verrai ou pas durant mes trois petits jours de festival… (du 16 au 19 juillet)

(crédits photos : © Arianne Caton Balabeau – © Margot Briand – © François-Louis Ahténas – © Simon Gosselin)

NORMALITO par Pauline Sales au 11. (du 7 au 29 à 9h45 – relâches les 12, 19, 26)*

Celui-là, ça fait longtemps que je veux le voir. J’avais même ma place aux Plateaux Sauvages, mais covid oblige… Séance de rattrapage, donc, pour le texte de Fabrice Melquiot, la mise en scène de Pauline Sales (qui écrit aussi très bien et dont j’attends avec impatience « Les femmes de la maison » au TGP Saint-Denis la saison prochaine), le jeu tout feu tout flammes (je ne sais pas, j’avais envie d’écrire cette expression) d’Anthony Poupard…

HOME – Morceau de nature en ruine de Magrit Coulon au Théâtre des Doms.(du 5 au 27 à 10h – relâches les 8, 15 et 22)

Des jeunes qui jouent des vieux, du théâtre mâtiné de documentaire. Parce que c’est belge.

INCANDESCENCES d’Ahmed Madani aux Halles (du 7 au 30 à 11h – relâches les 13, 20 et 27)*

J’avais été plutôt refroidi il y a deux ans par une de ses pièces, mais comme je souviens encore de F(l)ammes et que cette pièce appartient à la trilogie « Face à leur destin », on fait confiance.

LOSS de Noëmie Csikova au 11. (du 7 au 29 à 11h30 – relâches les 12, 19 et 26)*

Parce qu’on me l’a conseillé et je crois que j’aurai besoin d’un soutien moral après cette pièce… Je crois que ça parle d’une perte, mais pas de clés.

(crédits photos : © DR – © Roland Baduel – © DR – © DR)

LA RONDE par Natacha Rudolf à Présence Pasteur (du 7 au 27 à 12h30 et 15h10 – relâches les 10, 17 et 24)*

Parce que j’ai d’abord vu le film de Max Ophüls, dont la structure m’inspire toujours quand j’écris. Parce que la pièce est mise en scène par Natacha Rudolf, la directrice du Théâtre de la Noue à Montreuil et que Montreuil et moi, c’est une longue histoire.

UN DÉMOCRATE de Julie Timmermann à la Condition des Soies (du 10 au 20 à 12h45 – relâches les 12 et 19)

Parce que je l’avais raté il y a deux ans et que je le raterai encore cette année. J’ai envie de dire que cette pièce est plus que d’actualité, mais comme je ne me réfère qu’au titre, je ne suis pas bien sûr.

LE BONHEUR DES UNS de Côme de Bellescize au Théâtre des Béliers (du 7 au 31 – relâches les 12, 19 et 26)*

Pour découvrir l’écriture de Côme de Bellescize. Deuxième pièce qu’on me recommande… Je ne comprends pas, j’ai l’impression que je fais de plus en plus confiance aux gens cette année. Et je ne sais absolument pas de quoi il retourne.

YOURTE par la Compagnie Les Mille Printemps au Théâtre des Carmes (du 6 au 25 à 16h30 – relâches les 12 et 19)

Utopie, jeunesse, écologie, un monde nouveau ? Le genre de pièces dont j’ai beaucoup entendu parler lors de son passage au Théâtre 13 et… ben, ça ne sera pas cette fois non plus que je la verrai.

(crédits photos : © DR – © Katell Paugam – © Simon Gosselin – © DR )

LE DISCOURS par Emmanuel Noblet au Théâtre des 3 Soleils (du 7 au 31 à 16h55 – relâches les lundis)*

Parce que Fabrice Caro. Parce que ce roman, je m’y reconnais un peu beaucoup. Parce que la mise en scène du formidable Emmanuel Noblet.

DE LA DISPARITION DES LARMES par Léna Paugam au Théâtre du Train Bleu (du 14 au 26 à 18h05 – relâche le 20)

Parce que Léna Paugam m’avait beaucoup ému avec Hedda et que je m’en veux de ne pas pouvoir voir cette pièce, avec la lumière de Jennifer Montesantos.

LES FEMMES DE BARBE BLEUE par Lisa Guez au Théâtre des Carmes du 16 au 19 à 19h30)*

Parce que je tourne autour depuis bien trop longtemps pour ne pas le laisser passer cette fois-ci, surtout que cette pièce est malheureusement toujours autant d’actualité.

ALEX VIZOREK – Ad Vitam au Théâtre des Béliers (du 7 au 31 à 20h05 – relâches les 12, 19 et 26)

Parce qu’on ne se refait pas et qu’il me fait rire. Sur France Inter et ailleurs. On l’aura attendu longtemps ce nouveau spectacle !

(Crédits photos : © DR – © DR – © DR – © Christophe Raynaud de Lage)

LIFE ON MARS ? par la Compagnie Thespis à la Factory – Salle Tomasi (du 7 au 31 à 20h10 – relâches les lundis)*

Parce qu’on m’a invité pour le voir et que j’ai accepté, uniquement parce qu’on y parle des solitudes contemporaines et que ça me parle et que je me complais dedans !

VERO 1ERE REINE D’ANGLETERRE par les 26 000 Couverts à Villeneuve sur Scène (du 9 au 21 à 22h – relâche le 15)

Parce que chaque année, je me dis que je retournerai à Villeneuve les Avignon pour y voir du spectacle de rue ou sous chapiteau et que je n’y vais jamais.

MARIAJ EN CHONSONS par les Blond and Blond and Blond au Théâtre des Béliers (du 7 au 31 à 22h15 – relâches les 12, 19 et 26)

Parce que j’avais vu leur premier spectacle qui m’avait fait énormément rire. En plus, les gens qui jouent ont des liens avec des gens que j’apprécie énormément (Elsa Granat, Les Filles de Simone, ma metteuse en scène…)

LE CABARET DES ABSENTS par François Cervantès au 11. (du 7 au 29 à 22h30 – relâches les 12, 19 et 26)*

Troisième spectacle que je verrai qu’on me conseille… Je donnerai le prénom et le nom de la personne qui me l’a recommandé, si jamais ce n’est pas bon. Oui, je suis comme ça. Faudrait pas me croiser si jamais il y a une guerre… Blague à part, ça a l’air totalement fou. Ça parle d’un cabaret avec des absents, dont le silence, soudain le vide, peut-être pas ?

Sans oublier les reprises de deux spectacles que j’avais beaucoup appréciés : 

L’AUTRE FILLE avec Marianne Basler à la Reine Blanche (du 7 au 25 à 11h – relâches les 13 et 20)

IPHIGÉNIE À SPLOTT par Blandine Pélissier au Théâtre Artéphile (les jours impairs à 11h30)

Je vous invite à décortiquer, mieux que moi en tout cas, les programmations de la Manufacture, du Train Bleu et/ou du 11. ou la sainte trinité, sans oublier les Doms, Artéphile ou la Factory qui font un véritable effort, chaque année, de défrichage pour leur programmation.

D’ici là, on fait attention à soi, on en profite quand même, parce que ça ne va pas durer, encore.

Ps : Les spectacles avec astérisque sont les spectacles pour lesquels j’ai déjà ma place et dont vous retrouverez sûrement la chronique ce mois-ci, si j’arrive à m’organiser.

Pps : Vive Tiago Rodrigues… rien à voir avec le Off, mais j’avais quand même envie de l’écrire.

Textes : Axel Decanis

FESTIVAL D’AVIGNON 2021 (sélection)

Non non non, je ne me plaindrai pas des serveurs informatiques du site du Festival d’Avignon qui ont rendu la tâche ardue, pour ne pas dire impossible, de réserver des places de spectalce lors de l’ouverture de la billetterie. (ok, je suis passé par la Fnac…) Parlons plutôt des spectacles !

Qu’il est difficile de faire une sélection cette année. D’habitude, je rechigne un peu, je ne reconnais que le tiers des noms programmés (ce qui va être le cas, paradoxalement, pour ma prochaine sélection Off). Ici, je m’en voudrais presque de ne pas pouvoir / vouloir rester plus longtemps (quatre jours « seulement » cette année), tellement il y a de spectacles qui me donnent envie. Je n’en verrai que trois (les 3 premiers de ma sélection), mais j’espère de tout coeur que nous pourrons rattraper tous ces spectacles dans nos théâtres préférés, à la faveur des coproductions.

(les trois que je verrai cet été)

TIAGO RODRIGUES

(je n’ai toujours pas ma place, mais je vais jouer des coudes ou faire jouer mes relations, une fois n’est pas coutume)

Ceux qui me lisent savent combien l’artiste portugais est important pour moi. Même si « La Cerisaie » sera programmée la saison prochaine à l’Odéon Théâtre de l’Europe, je ne peux rater cette pièce pour plusieurs raisons : Tchekhov + la Cour d’Honneur du Palais des Papes + voir des comédien.nes que j’apprécie, évoluer dans ce lieu mythique : Isabel Abreu, Grégoire Monsaingeon, David Geselson, Alex Descas. J’aurais pu citer Isabelle Huppert, mais je ne suis pas le fan absolu de la Reine Zaza.

LA CERISAIE du 5 au 17 juillet 2021 à la Cour d’Honneur du Palais des Papes

PHIA MÉNARD

Une performance multipliée par trois dont le premier volet m’avait hautement fasciné aux Bouffes du Nord la saison dernière.

LA TRILOGIE DES CONTES IMMORAUX (POUR EUROPE) du 19 au 25 juillet 2021 à l’Opéra Confluences (et peut-être prochainement à la MC93 Bobigny ?)

KORNÉL MUNDRUCZÒ

Celui dont je ne connais que les films adapte justement un de ses films diffusés dernièrement sur Netflix : Pieces of woman. Le réalisateur de « La Lune de Jupiter » et de « White Dog » agace parfois par une certaine prétention « ooouh, regardez comme il est beau et maîtrisé, mon plan séquence ! »), mais je reste curieux de voir ce que ça peut donner dans un grand et long plan séquence, en vrai !

CZASTKI KOBIETY – Une femme en pièces du 17 au 25 juillet 2021 au Gymnase du Lycée Aubanel

(les sept que j’espère ne pas rater la saison prochaine)

NATHALIE BÉASSE

Même si on pourrait reprocher à ses spectacles un côté un peu décousu, il n’empêche que j’en ressors toujours ravi, rempli d’images et d’émotions et j’ai hâte de voir ce spectacle l’an prochain au Théâtre de la Bastille. (© Nathalie Béasse)

CEUX-QUI-VONT-CONTRE-LE-VENT du 6 au 13 juillet 2021 au Cloître des Carmes

JOHANNY BERT

Ceci est une installation, une expérience, tout commencera dans le Jardin de la Vierge, mais je ne sais pas vraiment quand ça sera ni ce que ça sera et j’ai déjà envie d’y être. Par le créateur de Hen. (© Jorge Mayet)

LÀOÙTESYEUXSEPOSENT

EMMA DANTE

Je ne peux pas me vanter d’avoir vu énormément de spectacles de cette artiste sicilienne, j’ai eu beaucoup de rendez-vous ratés, mais je veux m’accrocher et me faire embarquer dans ces univers toujours aussi singuliers. (© Daniela Gusmano & © Masiar Pasquali)

MISERICORDIA du 16 au 23 juillet 2021 à 15h au Gymnase du Lycée Mistral / PUPO DI ZUCCHERO DEI MORTI du 16 au 23 juillet 2021 à 19h au Gymnase du Lycée Mistral

CHRISTIANE JATAHY

Je ne la présente plus. Elle est une de mes chouchoutes, présente en 21/22 avec ce spectacle à l’Odéon Théâtre de l’Europe. Il s’agit toujours d’une adaptation du film « Dogville » de Lars Von Trier, qui se posait déjà là, en terme de cinéma/théâtre. (© Magali Dougados)

ENTRE CHIEN ET LOUP du 5 au 12 juillet 2021 à l’Autre Scène du Grand Avignon – Vedène

ANGÉLICA LIDDELL

Je ne la présente plus. La fascinante Angélica Liddell… Point. (© Angélica Liddell)

LIEBESTOD EL OLOR A SANGRE NO SE ME QUITA DE LOS OJOS JUAN BELMONTE à l’Opéra Confluence du 8 au 14 juillet 2021

FABRICE MURGIA

Celui que j’avais découvert à la Manufacture dans le Off il ya une dizaine d’années, celui que j’ai redécouvert à Bruxelles dans son futur-ex Théâtre National Wallonie-Bruxelles, pour une adaptation du roman de Laurent Gaudé. Que je n’ai pas lu, donc je ne peux même pas faire semblant de savoir de quoi ça va parler. Mais il est bon parfois d’aller sans savoir. Surtout quand on connait la qualité des mises en scène de l’artiste belge. (© Alexander Gronsky)

LA DERNIÈRE NUIT DU MONDE du 7 au 13 juillet 2021 au Cloître des Célestins

DIMITRIS PAPAIOANNOU

Le chorégraphe grec m’avait impressionné au plus haut point, il y a quelques années. J’avais encore une fois manqué sa création pour le Wuppertal Tanztheater, j’espère voir une autre de ses créations la saison prochaine avec le Théâtre de la Ville. Rien à voir, tout à coup, je repense au DV8… (© Julian Mommert)

INK du 20 au 25 juillet 2021 à la FabricA

(quand il n’y en a plus, il y en a encore)

À part ça, j’aurais pu citer Baptiste Amann avec sa trilogie Des Territoires (vue, pas complètement aimée mais audacieuse), Eva Doumbia, avec ce spectacle au magnifique titre : Autophagies – Histoires de bananes, riz, tomates, cacahuètes, palmiers. Et puis des fruits, du sucre, du chocolat, Laetitia Guédon et le spectacle Penthésilé·e·s Amazonomachie (visible au Théâtre de la Tempête la saison prochaine), Caroline Guiela Nguyen et sa Fraternité, Conte Fantastique, qui nous émeuvra peut-être autant qu’avec Saïgon, la mythique chorégraphe Maguy Marin et Y aller voir de plus près, Karelle Prugnaud et son spectacle itinérant Mister Tambourine Man avec l’inénarrable Denis Lavant.

La semaine prochaine, ma sélection dans le Off ! Le temps que le programme complet soit publié… Les places seront chères ! Purée, j’aurais presque hâte d’y être déjà.

Textes : Axel DECANIS

Fin de saison

La dernière fois que j’ai rédigé ce genre d’article, je me faisais une joie de retourner au théâtre le jour de mon anniversaire. J’aurais mieux fait de me taire. Mais comme je n’apprends définitivement pas de mes erreurs, je reviens avec cette sélection totalement subjective pour cette fin de saison 20/21.

Moby Dick par Yngvild Aspeli au Monfort Théâtre du 19 au 29 mai 2021 (en partenariat avec le Mouffetard – Théâtre des Arts de la Marionnette)

Ou l’occasion de s’évader très loin dans l’imaginaire.

L’Acteur Fragile de Mohamed El-Khatib avec Eric Elmosnino au Théâtre Ouvert le samedi 22 mai 2021

+ Boule à neige de Mohamed El-Khatib et Patrick Boucheron à la Villette avec le Festival d’Automne à Paris du 15 au 26 juin 2021

Ou une double ration du théâtre documentaire de Mohamed El-Khatib (même un peu plus si on s’aventure hors de Paris)

Féminines de Pauline Bureau au Théâtre des Abbesses – Théâtre de la Ville du 25 mai au 5 juin 2021

Ou le retour de Pauline Bureau et de son équipe réjouissante.

La 7e vie de Patti Smith de Claudine Galea par Benoît Bradel au Théâtre 14 (du 1e au 5 juin 2021)

J’aurais dû penser à copier coller mon billet du mois de novembre consacré à la non-réouverture du mois de décembre, j’aurais perdu moins de temps. Toujours avec Marie-Sophie Ferdane, toujours un spectacle qui fait envie. Parce que la nuit.

40° sous zéro de Copi par Louis Arène au Monfort Théâtre du 3 au 13 juin 2021

Ou le rattrapage d’un spectacle qui avait suscité un vif enthousiasme à la Manufacture pendant le Off d’Avignon 2019 (et un coup de chapeau au Monfort Théâtre pour ses spectacles prometteurs, malgré l’annulation des spectacles du Théâtre Dromesko)

Paul Mirabel au Théâtre du Splendid du 2 juin au 23 juillet 2021

Ou quand deux minutes (dans les deux éditions de l’émission Soixante de Kyan Khojandi) m’ont convaincu de voir un spectacle entier d’un humoriste.

Je suis le vent de Jon Fosse par le tg STAN et Discordia au Théâtre de la Bastille du 4 au 26 juin 2021

Ou une fin de saison mouvementée au Théâtre de la Bastille qui a dû annuler les créations du collectif belge adoré de mon coeur mais néanmoins remplacées par cette pièce inédite à Paris.

L’arbre, le maire et la médiathèque d’après le film d’Eric Rohmer par Thomas Quillardet joué en extérieur au Parc Floral (avec le Théâtre de la Tempête (du 4 au 20 juin 2021) + Ton père d’après le livre de Christophe Honoré par Thomas Quillardet au Monfort Théâtre avec le Festival d’Automne à Paris du 17 au 28 juin 2021

L’omniprésent Thomas Quillardet reprendra également « Où les coeurs s’éprennent », toujours à la Tempête et présentera « L’Histoire du Rock » au Grand Parquet les 9 et 10 juillet prochains, mais je serai déjà parti sur un des chemins de Compostelle (ou ma nouvelle lubie)

Perte de Ruthy Scetbon et Mitch Riley à la Scala du 11 juin au 3 juillet 2021

Ceci n’est pas Edith Proust dans la suite du Projet Georges, mais quelque chose me dit que ce spectacle de clown est aussi passionnant.

L’île d’or au Théâtre du Soleil, une création collective du Théâtre du Soleil en harmonie avec Hélène Cixous et dirigée par Ariane Mnouchkine (jours et horaires à déterminer)

J’avais été très déçu par le précédent spectacle du Théâtre du Soleil (« Kanata » co-créé avec Robert Lepage) mais je ne peux résister à l’idée de retourner à la Cartoucherie et de voir comment cette institution s’est adaptée à la situation actuelle. REPORTÉ À LA RENTRÉE 2021 !

Tout le monde ne peut pas être orphelin par les Chiens de Navarre aux Bouffes du Nord du 11 juin au 4 juillet 2021

Suspense insoutenable, arriverai-je enfin à voir ce spectacle ?

Denali de Nicolas Le Bricquir au Théâtre 13 les 15 et 16 juin 2021

Les jeunes compagnies se montrent au Théâtre 13 pour le Prix Théâtre 13 / Jeunes Metteur.e.s en scène, notamment Nicolas Le Bricquir, repéré en tant que comédien chez Gwenaël Morin. L’occasion également de revoir sur scène la pétillante et étonnante Lucie Brunet.

Tiens ta garde par le collectif Marthe au Théâtre de la Cité Internationale, du 17 au 26 juin 2021

Pure curiosité (qu’est-ce que j’avais écrit en décembre dernier, déjà ?)

C’est (un peu) compliqué d’être à l’origine du monde par les Filles de Simone au Grand Parquet, les 25 et 26 juin 2021

Je crois que cette fois, je ne pourrai pas y échapper (dans le sens où il me sera impossible de le rater et j’en suis très heureux, au cas où je me serais mal exprimé)

Élémentaire de Sébastien Bravard au Théâtre de la Tempête, du 26 juin au 9 juillet 2021

Un acteur qui devient professeur des écoles qui créé un spectacle sur un acteur qui devient professeur des écoles. J’aime bien me faire du mal.

Le Cirque Invisible de et avec Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée au Théâtre du Rond Point, du 29 juin au 11 juillet 2021

Pas épargnés par les pépins de santé, les grèves, la pandémie… Pourquoi ne pas revoir une dernière fois ce spectacle ?

10 000 Gestes de Boris Charmatz à la Villette avec le Festival d’Automne à Paris, du 6 au 8 juillet 2021

Assurément un des spectacles les plus euphorisants que j’ai vus ces dernières années.

Mise à jour (15 mai) : Tout comme le Théâtre 14 et les Plateaux Sauvages, dans la famille des théâtres qui ont souffert à cause des grèves, de la pandémie, alors qu’ils venaient à peine de changer de direction, je nomme le Théâtre de l’Aquarium qui présentera ce lundi 17 mai la programmation de son festival Bruit. A suivre…

Je n’irai sûrement pas voir tous ces spectacles, mais ça fait du bien d’en parler et de se projeter un tout petit peu, malgré le masque, malgré les jauges réduites… Et bientôt les festivals In et Off d’Avignon, Paris l’été, des théâtres parisiens qui prolongent leur programmation au moins en juillet, le Théâtre du Peuple à Bussang, sans parler dès le mois de juin les annonces des nouvelles saisons des théâtres…

Textes : Axel Ito

Crédits photos : Christophe Loiseau (Moby Dick) – Yohanne Lamoulère (L’Acteur Fragile + Boule à Neige) – Pierre Grosbois (Féminines) – Darek Szuster (40° sous zéro) – Paul Mirabel (Zèbre)- tg STAN (Je suis le Vent) – Néjib (L’Arbre, le Maire et la Médiathèque + Elémentaire) – Mathieu Edet (Ton Père) – Christophe Raynaud de Lage (La 7e vie de Patti Smith)- S. Gripoix (Perte) – Théâtre du Soleil (L’Île d’Or) – Louise Guillaume (Denali) – Ph. Lebruman (Tout le monde ne peut pas être orphelin) – Jean-Louis Fernandez (Tiens ta garde) – Giovanni Cittadinesi (C’est (un peu) compliqué d’être à l’origine du monde + Le Cirque Invisible) – Tristram Kenton (10000 Gestes)

Deux mille vingt, le rappel

Je note pour me souvenir. Je prends des photos pour… pour quoi déjà ?

En janvier…

En revenant du Québec, je ne pensais pas que cette année serait si…
Sur 31 fois, je suis allé 19 fois tout seul au spectacle. Parfois je croise des gens que je connais. Alors je leur dis bonjour ou bonsoir. Ou bien je fais semblant de ne pas les voir.
(Hamlet, Hedda, Nickel, Contes et Légendes, Hen)

En février…

Sur la route de la Vallée de l’Étrange, à l’Ouest, j’écoute la Montreuil’s Original Soundtrack avec des chansons comme « Life on Mars », du Supergrass ou encore du Tenacious D et imagine de nouveaux Contes Immoraux sur ce qui n’a pas lieu.
(La Vallée de l’Étrange, Supergrass, Life On Mars, Montreuil’s Original Soundtrack, Contes Immoraux, Ce qui n’a pas lieu, Tenacious D, À l’Ouest)

En mars…

La dernière personne que j’ai embrassée sur les deux joues (hors parents passée une semaine d’auto-confinement), c’est la personne qui met en scène mon solo. Nous étions à Montreuil pour assister au spectacle « La Ménagère » de Rebecca Journo au Théâtre Berthelot. C’est ce soir-là que je lui proposai mon projet. Une semaine plus tard, nous étions confinés. « GOOD TIMING » : il n’y a pas à dire, la chance est avec moi.
(Maps, Labourer, Stéréo, La Ménagère, Le Théâtre et son Double)

En avril…

Le plus dur, c’est de barrer au fur et à mesure dans mon agenda les spectacles que j’aurais dû voir. Puis choisir : donner les sous au théâtre, demander un remboursement… Je n’ai jamais su prendre des décisions. Ou bien des mauvaises. Mais quand, la mort dans l’âme, je demandais le remboursement, je me disais que je mettrais ces sous de côté, pour plus tard, pour financer mon projet théâtral. L’un dans l’autre, ça reste dans la famille.
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En mai…

J’ai bien tenté de regarder des spectacles sur internet ou sur ma télé, mais rien n’y fait. Je n’accroche pas. Alors je reste avec mes souvenirs…
Pendant « Hamlet », alors que la salle était plongée dans le noir, un bruit survint et C. s’agrippa à mon bras.
Le plus dur, c’est de raconter des anecdotes que je n’ai pas déjà écrites ici. Ou bien devrais-je en inventer ? La vérité, c’est que je ne me souviens pratiquement de rien. Comme si ces derniers mois avaient tout effacé.
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En juin…

Je viens de me rendre compte que je n’ai absolument rien publié au mois de juin. Je l’ai déjà écrit, mais je me rends vraiment compte que ce qui me manque, ce n’est pas de voir du spectacle vivant, mais d’aller au théâtre. Ce déplacement. Plus tard dans l’année, je dirai que je ne comprends pas d’être autant fatigué alors que je ne sors plus. J’avais cet équilibre-là. Un peu de chez moi, un peu de dehors. Et ça, ça me manque.
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En juillet…

C’était particulier, ce mois de juillet sans Festival d’Avignon. A la place, je suis allé à la mer, à la plage (voir ma photo des Catalans à Marseille, en couverture de cette chronique). J’ai regardé les gens. Cette époque où seulement certaines rues étaient hors de toute contrainte sanitaire. Mais c’est fou ça, tout revient à ça ! On ne peut plus parler des films ou des spectacles qu’on voit, alors on parle de ça. Ça aussi, ça me manque, de parler d’autre chose que de ça. C’est comme quand tu mets trois enseignants dans une même pièce, avec tous les efforts du monde, leurs discussions reviendront irrémédiablement à leur quotidien : les élèves, la classe, les parents d’élèves, Blanquer… Vous ai-je dit que je déteste Blanquer ? Il me sort par les trous de nez, ça devient viscéral. Si seulement il pouvait lire ces quelques lignes et me virer par la même occasion, n’ayant pas le courage de partir de moi-même. Rien qu’en l’écrivant, B-L-A-N-Q-U-E-R… Je le revois dans Voici, en vacances en Corse embrassant à pleine bouche la journaliste Anna Cabana, alors que moi…
(Littoral – répétition)

En août…

C’était le temps où on pouvait retourner dans une salle de spectacles, qu’on vous demandait de garder le masque dans nos déplacements, mais qu’on pouvait l’enlever, une fois assis à notre place. C’était le bon temps. Une autre époque. Ça passe tellement vite…
(Angèle, Original d’après une copie perdue)

En septembre…

Voir et entendre du Koltès dans un quartier que je fréquentais assidûment (Ménilmontant), se lever à 5h30 du matin un samedi pour assister à six heures de Sophocle en plein air…
(Dans la Solitude des Champs de Coton, Uneo Uplusi Eustragé Dies, Les Animaux sont partout, Aux éclats, D’Autres Mondes, The History of Korean Western Theatre)

En octobre…

Je ne pouvais deviner que le dernier spectacle que je verrais cette année serait une pièce sur deux figures mythiques de ma région d’origine : Raimu et Marcel Pagnol. Ni que je la verrais à côté de chez mes parents, dans une salle de cinéma / théâtre entre les Gorges du Verdon et le Plateau de Valensole. Je ne sais pas du tout quoi faire de ces informations. Aussi parce que je suis fatigué de voir des signes partout. Donc je me tais.
(Le Côté de Guermantes, La Guerre des Salamandres, L’Habilleur, La Brèche, La Peste c’est Camus mais la Grippe est-ce Pagnol, Jules et Marcel)

En novembre…

Ce qui me fait penser que je n’ai absolument pas parlé de tous les podcasts que j’ai pu écouter ces derniers mois. EVA BESTER, je vous aime. Il fallait que je l’écrive quelque part… Je vous conseille d’écouter son émission « Remède à la mélancolie »…

« Ce soir, j’ai la mélancolie athlétique. »

… et surtout sa participation au podcast de Fanny Ruwet « Les gens qui doutent ». Ce qui me fait dire que quand j’étais petit, je n’ai jamais écouté Anne Sylvestre, donc je n’ai pas partagé la tristesse engendrée par sa disparition. J’étais plutôt Team Dorothée ou Chantal Goya. Et après je me demande quand tout a commencé à vriller pour moi…
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En décembre…

C’est la fin de l’année. C’est une information comme une autre. L’espoir fait vivre, j’avais donc préparé un programme aux petits oignons pour la réouverture des lieux culturels le 15 décembre, la veille de mon anniversaire. Mal m’en a pris. Du coup, j’ai téléchargé pour la soixante-quatrième fois Tinder et me suis empiffré des Ferrero Rochers offerts en pagaille par mes élèves, parce que j’ai pas mal assuré ces derniers mois, même si je m’emmerde toujours autant. Et surtout j’ai trouvé une nouvelle coiffeuse entre Belleville et Ménilmontant. Je crois que je vais la garder. Aussi parce que ça m’a fait tout bizarre dans le corps et dans le reste quand elle m’a fait ce massage du cuir chevelu. Ça m’a coûté le double de mon coiffeur marseillais désormais à la retraite mais qui continue à coiffer dans son garage, mais j’ai besoin d’une certaine tranquillité d’esprit. Je ne veux plus chercher, butiner de fleur en fleur. A moi la stabilité. C’est le jour de mes 42 ans que je me suis fait coiffer par cette personne aux doigts magiques. Je devais rencontrer un match Tinder juste après, mais bien m’a pris d’annuler. J’étais suffisamment angoissé de rencontrer cette nouvelle coiffeuse. Je sais que rien ne sera possible entre elle et moi, mais je peux désormais rayer une ligne de ma liste des choses à faire et à trouver. Je suis enfin en paix avec moi-même.
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Les spectacles que je n’ai pas vus en 2020

Illusions perdues (Balzac – Pauline Bayle), Normalito (Pauline Sales), Furia (Lia Rodrigues), Les Sept Péchés Capitaux (Pina Bausch), CocoRosie, Le Révizor (Crystal Pite), Léopoldine HH, Le Silence et la Peur (David Geselson), Dans le Nom (Tiphaine Raffier), Tout le Monde ne peut pas être orphelin (Les Chiens de Navarre), Andando – Lorca 1936 (Daniel San Pedro), Phèdre ! (Racine / François Grémaud), Billion Dollar Baby (Audrey Vernon), Récital / Chorale / Les Potiers (François Grémaud), Vacances Vacance (Ondine Cloez), Le Sacre du Printemps (Pina Bausch), Italienne Scène et Orchestre (Jean-François Sivadier), Quand je serai grande (Margaux Cipriani / Sophie Troise), Rencontre avec Pierre Pica (Émilie Rousset), Pacific Palisades (Guillaume Corbeil / Florent Siaud), Les Frères Karamazov (Dostoievski / Sylvain Creuzevault), Ton Père (Christophe Honoré / Thomas Quillardet), Abysses (Alexandra Tobelaim), Catarina et la beauté de tuer des fascistes (Tiago Rodrigues), Choeur des amants (Tiago Rodrigues), Une Cérémonie (Raoul Collectif), Klô Pelgag, L’Étang (Robert Walser / Gisèle Vienne), By Heart (Tiago Rodrigues), La 7e Vie de Patti Smith (Claudine Galéa / Benoît Bradel), Boule à Neige (Mohamed El Khatib & Patrick Boucheron), Le discours (Fabrice Caro / Catherine Schaub)… Et encore, je cite seulement les spectacles pour lesquels j’avais des places.

Adieu deux mille vingt, tu ne me manqueras pas.

Deux mille vingt

(article mis à jour et surtout corrigé… résolution 2021 : relire 1 000 fois avant de publier ! et non je ne rajouterai pas les traits d’union entre deux, mille et vingt – et malgré tout j’oublie encore des mots, je suis bien fatigué…)

Deux mille vingt… Qu’il fut compliqué de rédiger ce bilan. Tantôt nécessaire pour ma mémoire, tantôt futile, tellement d’émotions, de sentiments contradictoires sont venus m’ébranler durant ces dix derniers mois. Une année éprouvante, pour moi, pour vous et (je parle seulement dans le cadre de ce blog) surtout pour les artistes, les autrices et auteurs, les salles de spectacle, toutes les personnes qui gravitent autour. A l’heure où j’écris ces lignes, nous ne savons pas quand les cinémas, musées et salles de spectacle rouvriront (7 janvier ? 20 janvier ? Les plus pessimistes parlent de juin 2021… ?) et je ne sais pas comment conclure cette phrase. C’est parti pour un grand « name dropping » !

SPECTACLE VIVANT

Je n’en attendais pas tant : inventer un virus pour me permettre d’aller moins au théâtre. Je l’ai rêvé, le pangolin l’a fait ! Mon recap fait peine à voir : 31 spectacles vus cette année, soit trois fois moins que l’an passé. Certes, je désirais ralentir, mais pas à ce point-là, surtout avec l’absence du Festival d’Avignon qui a fait mal à mon petit coeur.

31 spectacles à Paris, Montreuil, Nanterre, Les Lilas mais aussi à Marseille, Barcelonnette (04), Gréoux-les-Bains (04), dans 20 lieux différents avec des artistes français, suisses, portugais, coréens. Du théâtre, de la marionnette, du seul.e. en scène, de la danse, du conte, de la performance, des images, des robots, de la musique, des élèves, des amateurs, de la déambulation, de l’improvisation.

Cette année, je n’ai revu aucun spectacle. Mais j’ai vu deux spectacles de Gwenaël Morin (« Le Théâtre et son double » et « Uneo uplusi eurstragé dies » (avec Lucie Brunet), du duo Godard / Santoro (« Maps / Stéréo » – je ferai l’impasse la prochaine fois). Par souci de transparence, je tiens à mentionner que j’ai bénéficié de 7 invitations en ma qualité de blogueur ou dans le cadre de mes contributions au Blog de Nestor (blog sur la vie culturelle montreuilloise), 6 spectacles étaient gratuits. J’ai donc (plus ou moins) payé 18 fois ma place…

À part ça de grands souvenirs avec (par ordre chronologique) :

Sans oublier des captations plus ou en moins en direct, dont « Laetitia fait tout péter » de Laetitia Dosch, « _Jeanne_Dark_ »  de Marion Siéfert sur Instagram, « Be Arielle F. » de Simon Senn par Zoom mais également les répétitions de « Littoral » de et par Wajdi Mouawad.

CONCERTS & MUSIQUE

Deux petits concerts seulement mais avec des grands groupes tels que Supergrass et Tenacious D ! Et pour tout vous dire, je ne suis abonné pas à Deezer ni à Spotify, donc bon… Mais j’ai tout de même acheté, écouté et apprécié les nouveaux albums d’Idles, Louis-Jean Cormier, Sophie Hunger, Eels et enfin Klô Pelgag qui me met les larmes aux yeux tellement c’est beau.

EXPOS

Deux expos visitées, le passable « Circulations » au CentQuatre et l’étonnante installation des Extases d’Ernest Pignon-Ernest aux Célestins à Avignon (voir photos ci-dessus, issues de l’instagram du blog.)

CINÉMA

23 films. Restent particulièrement en mémoire et par ordre chronologique :

  • Le nostalgique « Play » d’Anthony Marciano.
  • La reprise de « Le Dirigeable Volé » de Karel Capek.
  • La surprise « Tout simplement noir » de et avec Jean-Claude Zadi.
  • L’impressionnant « Madre » de Rodrigo Sorogoyen.
  • Le dépaysant « Antoinette dans les Cévennes » de Caroline Vignal avec une Laure Calamy toujours aussi impétueuse.
  • L’euphorisant « Drunk » de Thomas Vinterberg avec l’incommensurable Mads Mikkelsen.

En rattrapage à la télé, en DVD ou autres (310 films vus au 25 décembre, merci le confinement) dont « Charlotte a du fun » de Sophie Lorain, « Mektoub my love » d’Abdelatif Kechiche, « Mirage de la vie » de Douglas Sirk, « 71 fragments d’une chronologie du hasard » de Michael Haneke, « Séduis-moi si tu peux » de Jonathan Levine, « Marina Abramovic : The artist is present » de Matthew Akers, « All about Eve » de Joseph L. Mankiewicz, « Leave no Trace » de Debra Granik, « Ma vie de Courgette » de Claude Barras, « Paterson » de Jim Jarmusch, « Booksmart » d’Olivia Wilde, « Eva en août » de Jonas Trueba, « Cris et Chuchotements » d’Ingmar Bergman…

SÉRIES

Toujours autant de saisons, 60 au total. Pas forcément des séries de première jeunesse (« The I.T. Crowd » – Netflix, « Irresponsable » – OCS, « Malcolm in the Middle » – Prime), des fins de séries (« The Good Place » – Netflix, « Baron Noir » – Canal Plus, « Les Pays d’en haut » – TV5), un très grand coup de coeur pour « 18h30 »- Arte (photo 1), les intégrales d’ « Arrested Development » – Netflix (3 saisons au top, les 2 dernières très mauvaises), « Community » – Netflix (6 saisons), de « The Leftovers » – OCS (3 saisons et j’ai beaucoup pleuré, mais pas autant que pour « Six Feet Under ») (photo 3), la découverte « Forever » – Prime et surtout le réconfortant « Ted Lasso » – Apple + (photo 2), sans oublier le « je n’aurais jamais pensé apprécier une adaptation d’un livre et d’un film que j’aime d’amour » « High Fidelity » avec Zoe Kravitz.

LIVRES

Toujours autant de pièces (portugaises et québécoises) et de bandes dessinées (plaisir coupable : The Walking Dead). J’ai eu beaucoup de mal à me concentrer durant le premier confinement.

Dans les inoubliables, je pourrais citer « Open Bar 2 » de Fabcaro, « Nefertiti dans un champ de coton » de Philippe Jaenada (je l’avais raté celui-là), « Autoportrait » d’Edouard Levé (conseillé il ya plusieurs années par Solange te parle), « Sukkwan Island » de David Vann (conseillé par la metteuse en scène des Exfiltré.e.s, un collectif théâtral auquel j’appartiens), « J’accuse » d’Annick Lefebvre et surtout « Il est des hommes qui se perdront toujours » de Rebecca Lighieri (un grand merci à l’ami marseillais)

CÔTÉ BLOG 

31 articles publiés dont 6 hors série… Sans commentaire. Une fréquentation qui a chuté de 28 % cette année… tiens donc…

Top 5 fréquentation (au 25 décembre) :

1- La peste c’est Camus, mais la grippe est-ce Pagnol ?

2- Le Théâtre et son Double

3- Tenacious D

4- Le Côté de Guermantes

5- D’autres mondes et Hedda

Et dans les anciens articles, « Le Massacre du printemps » d’Elsa Granat tient le haut du pavé grâce notamment à une hypothétique reprise au Théâtre Paris Villette au printemps prochain suivi de près par « La Mécanique de l’Histoire » de Yoann Bourgeois (j’attends avec impatience son prochain spectacle avec une musique composée par Patrick Watson) et mon billet consacré à ma visite au Théâtre Marigny.

SUR LE PLAN PERSONNEL MAIS PAS TROP

Toujours membre du Blog de Nestor (site sur la vie culturelle à Montreuil), même si également très au ralenti ces temps-ci. Toujours membre de Radio Mortimer (regroupement de passionné.e.s de théâtre – un jour, je présenterai une des émissions, oh oui !) et je vous invite à (ré)écouter nos enregistrements durant le premier confinement…

A part ça, côté théâtre… on va dire qu’on ne va pas s’avancer pour 2021… Mis à part qu’on poursuit nos lectures et répétitions avec un premier groupe (les Exfiltré.e.s), qu’avec un deuxième groupe (les Infiltré.e.s) ben… je ne sais pas… et que mon projet à moi « Dedans ma tête », ben… je ne dis plus rien par superstition, mais ma metteuse en scène et moi travaillons (pas d’arrache-pied, faudrait pas exagérer) pour… non non, je ne dis rien.

À suivre…

(Textes et photos non promotionnelles : Axel Ito)

Le billet de novembre, parce qu’il en fallait bien un.

Qu’est-ce que je peux voir ? J’sais pas quoi voir ! C’est à peu près ce que je me demande en ce samedi 28 novembre. Certes, nous pouvons désormais circuler dans un rayon de vingt kilomètres pendant trois heures (mais d’où viennent ces données ?), mais les théâtres et les cinémas restent encore fermés. Je suis loin d’avoir vu autant de films, de séries ou de captations durant ce deuxième « confinement » et je sais que je ne suis pas le seul à attendre avec une impatience non feinte ce fameux mardi 15 décembre, date qui verra, une nouvelle fois, nos lieux culturels préférés (hors librairies) rouvrir, mais le choix n’est pas aussi pléthorique que de coutume.

De plus, je suis quelque peu chafouin car quelques unes de mes grandes attentes ont été annulées. En tête de liste : « By Heart » de Tiago Rodrigues que j’aurais dû re-re-revoir le jour de mon anniversaire ou « Une Cérémonie » par le Raoul Collectif, victime d’un temps d’exploitation trop raccourci – ce spectacle aurait dû se jouer au Théâtre de la Bastille du 26 novembre au 19 décembre.

D’habitude, à la fin du mois de novembre je mets la dernière touche à ma chronique tant attendue des spectacles à voir cet hiver. Je démarre également la rédaction de mon bilan de l’année. Pour mon tour d’horizon Hiver 21, va falloir attendre, je pense. Quant à mon billet « deux mille vingt », il fera grise mine, puisque je n’ai vu, pour l’instant, que 30 spectacles. Voilà donc ce que je me suis décidé à faire (restons optimistes, malgré un 15 décembre si loin si proche) : je veux me préparer un feu d’artifice de spectacles entre le 15 et le 21 décembre…

Le mardi 15

Je n’irai pas au théâtre, mais au cinéma, ça commence bien. Parce que oui, j’aime le cinéma. J’avais vu « L’Ombre de Staline » d’Agniezska Holland le 22 juin dernier, le jour de la première réouverture. Et là ça sera pareil. J’allais écrire autre chose, mais non, les murs ont des oreilles, enfin, j’me comprends.

(revoir un de mes films préférés de l’année « Drunk » de Thomas Vinterberg , rattraper « Garçon Chiffon » de Nicolas Maury ou découvrir « Mandibules » de Quentin Dupieux… Ok j’ai aussi « Wonder Woman 1984 » dans ma liste, je plaide coupable !)

Le mercredi 16

Hormis visiter le Musée d’Orsay et enfin voir l’exposition sur Léon Spilliaert, je ne sais pas encore ce que je ferai de ma « soirée ». Comme cela sera mon anniversaire, je me permets de réserver ma réponse. (tout seul… accompagné… par qui…) (pour remplacer un spectacle à la hauteur de « By Heart », il faut se lever tôt !)

Le samedi 20 à 15h

Crédits photo : Yohanne Lamoulère – Tendance floue

« Boule à neige » de Mohamed El-Khatib et Patrick Boucheron à la Villette avec le Festival d’Automne

Non non, je ne collectionne pas du tout ces petits objets souvenirs, c’est pas vrai !!! Ce qui me fait penser que je n’en ai trouvé aucune quand j’étais à Lomé au Togo, je ne comprends pas.

Le lundi 21

Normalement, je devrais parvenir à voir à la Comédie des 3 Bornes « Quand je serai grande », un seule-en-scène écrit et interprété par Margaux Cipriani et mis en scène par Sophie Troise. La comédienne fait le bilan de sa vie à l’orée de ses trente ans. Hormis un sujet qui ne peut que me toucher, parce que j’aime faire des bilans (même si je n’ai plus trente ans) et pleurer sur mon triste sort, c’est aussi et surtout mis en scène par la personne qui mettra en scène mon seul-en-scène à moi, « Dedans ma tête » ou appelé « L’Arlésienne » ou encore « Ça fait quatre ans qu’on en entend parler et on n’a toujours rien vu venir, qu’est-ce que ça cache ? »

(il me reste de la place) le jeudi 17, vendredi 18, le samedi 19 (après « Boule à neige »), le dimanche 20

Dans les envies, nous avons donc :

  • Le Cirque Invisible de Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée (mercredi 16, vendredi 18, samedi 19 à 18h30 au Rond Point)

Un spectacle déjà vu il y a plusieurs années au même endroit. Un moment de ravissement qui me ferait oublier mon âge canonique (j’aime exagérer et me plaindre, vous me connaissez par coeur)

  • Le Discours d’après le roman de Fabrice Caro avec Simon Astier et mis en scène par Catherine Schaub (du mercredi au dimanche à 19h au Théâtre Michel – oui oui, vous avez bien lu, dans le théâtre privé !)

Je ne sais pas si c’est une bonne idée, vu que je me reconnais un peu trop dans l’écriture de Fabrice Caro et que ça me fera immanquablement penser à… Je rappelle que le point de départ du roman (et de la pièce), c’est le personnage principal, « en pause » avec sa copine, qui envoie un SMS et attend la réponse de celle-ci.

On va tout rendre… On parle d’oeuvres d’art, pas d’autre chose, je préfère préciser. L’occasion de découvrir  enfin cette artiste et de me promener à la Cartoucherie par la même occasion.

  • La 7e vie de Patti Smith de Claudine Galea, mise en scène de Benoît Bradel avec Marie-Sophie Ferdane (mercredi 16 et vendredi 18 à 20h, jeudi 17 à 19h au Théâtre 14)

Y aurait de la musique, une comédienne que j’apprécie…

  • Tiens ta garde par le Collectif Marthe (mercredi 16 et vendredi 18 à 19h, jeudi 17 et samedi 19 à 18h au Théâtre de la Cité Internationale)

J’avais raté leur précédente pièce, un de mes amis me fait un appel du pied pour que je le rejoigne voir ce nouveeau spectacle…

Une autre compagnie que je suis de loin sans être allé les voir une seule fois…

J’ai déjà vu trois de ses spectacles, je verrais bien ce quatrième, parce qu’elle est drôle ET pertinente.

Puis viendra le temps des fêtes, du retour à la nature et du repos… Si vous avez des conseils, des préférences par rapport aux spectacles que je viens de citer ou à d’autres, n’hésitez pas ! Portez-vous bien et à très vite.

Textes et photo de couverture (salle du haut du Théâtre de la Bastille) : Axel Ito

Crédits photos de la mosaïque : Giovanni Cittadini Cesi – Jean-Louis Fernandez – DR

Uneo uplusi eurstragé dies (Sophocle / Gwenaël Morin / La Villette / Festival d’Automne)

(de quoi ça parle en vrai)

« Uneo uplusi eurstragé dies met en scène trois mises à mort à partir de l’oeuvre de Sophocle : celle d’Ajax, d’Antigone et d’Héraclès. Du lever du jour au zénith de midi, la force tragique antique et l’urgence théâtrale de Gwenaël Morin se mêlent, entre épure scénique et rituel singulier. » (source : ici)

Crédits photos : Emilie Zeizig

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Ici, on avait aimé les Molière de Vitez repris par Gwenaël Morin, ainsi que Le Théâtre et son double (mon dernier spectacle avant le confinement). Pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi, ce triptyque commence à 6h30 du matin et dure près de cinq heures (avec des pauses quand même et du café ou du thé). Sophocle se mérite. Je me souviens d’une trilogie des Femmes par Wajdi Mouawad dans la Carrière de Boulbon près d’Avignon de 22h30 à 4h30 du matin…

Il fait frisquet dans le Parc de la Villette, au petit matin. J’ai la chance d’habiter tout près, néanmoins le réveil à 5h45 un samedi matin après une semaine haute en couleurs, ça pique un peu. Pourtant, on est hyper-disponible. Aussi parce qu’on est excité de vivre cette expérience-là. Surtout parce que Gwenaël Morin et ses comédiens savent y faire pour nous captiver et ne pas nous perdre.

Encore un pas de côté. C’est mon troisième spectacle de la rentrée qui se passe dehors. Voilà c’est tout. Pis, c’est pas grave si notre esprit divague, se plaît à suivre le vol des oiseaux, à entendre le cri des corbeaux ou le son du ballon en cuir frappé du plââââât du pied (Eugène Saccomano forever)) lors d’un match de foot qui se joue derrière nous.

Ici, pas de temps mort. Et le plus important, à mon sens, c’est que cela ne nous demande pas une attention monstre. On comprend, sans effort. Parce que les acteurs sont là, on ressent leur énergie, leur envie, même si lors des scènes de choeur on ressent parfois des petits trous. (c’est pas simple les choeurs). Les enjeux, les trajectoires, rien n’est compliqué (sans que ça soit « Sophocle pour les nuls », je précise). Il n’y a pas de décors, pas ou très peu de costumes, les personnages masculins ou féminins sont interprétés indifféremment par des femmes et des hommes et ça reste toujours aussi clair.

Un spectacle qui ne se jouera peut-être plus (c’était ma rentrée des spectacles éphémères), mais qui aurait plu aux néophytes tout comme aux afficionados de Gwenaël Morin, comme je commence à l’être, heureux de retrouver ce qui fait la patte de ce grand manitou (on va à l’essentiel).

Heureux aussi de revoir Teddy Bogaert (vu brièvement dans les Idoles de Christophe Honoré), Nicolas Le Bricquir (très drôle, vu dans Le Théâtre et son Double) et l’inénarrable (et qui pour le coup m’a bluffé dans la troisième et dernière partie) Lucie Brunet…

 

Uneo uplusi eurstragé dies

Conception et mise en scène Gwenaël Morin

Avec la Promotion 2019 des « Talents Adami Paroles d’acteurs » : Teddy Bogaert, Lucie Brunet, Arthur Daniel, Marion Déjardin, Daphné Dumons, Lola Felouzis, Nicolas Le Bricquir, Diego Mestanza, Sophia Negri, Remi Taffanel

Collaboration artistique Barbara Jung – Collaboration technique Jules Guittier – Assistance à la mise en scène Leah Lapiower – Régie générale Nicolas Prosper

Avec le Festival d’Automne à Paris

 

(d’autres histoires)

Faudra qu’on me dise : Si je mets mon réveil, j’ouvre les yeux plusieurs fois dans la nuit, de peur que mon réveil ne fonctionne pas. Si je ne mets pas mon réveil, je ne me réveille pas de la nuit ni même à l’heure à laquelle je suis sensé me réveiller. Oui, je suis du genre avant de m’endormir à me répéter : « 6h30, 6h30, 6h30, tu dois te réveiller tout seul à 6h30 ». Tout comme : « Tu vas rêver d’elle, tu vas rêver d’elle »… Evidemment ça ne marche jamais. Soit je rêve du travail ou pire de ma mère. (faut que je fasse gaffe à tout ce que j’écris, parce que j’ai des collègues de travail qui me lisent et faudrait pas que…)

*****

Y a une guêpe qui me tourne autour. Je me calfeutre dans mon fameux sweat à capuche – en cette rentrée, je m’étais dit de ne plus mettre de sweat à capuche, quinze ans que j’en porte. Résultat, j’en ai acheté un nouveau mercredi dernier. En plus, je les garde tous. Marron, bleu turquoise, vert foncé, noir, rouge bordeaux, gris. Je suis allergique. Pas aux sweat à capuches, faut suivre, mais aux guêpes. Je répète toujours ça alors que je ne me suis pas fait piquer depuis mes neuf ans. Je m’étais fait piquer sur l’arcade sourcilière. Je ne vous dis pas le carnage. Je ressemblais à Elephant Man. J’ai eu peur de rester comme ça toute ma vie. J’y pense, c’est peut-être depuis cet épisode traumatisant que je parviens à soulever mon sourcil gauche ?

*****

Je suis assis sur l’herbe. Enfin, pas directement, parce que je n’ai pas oublié de prendre une serviette. Donc mes glorieuses fesses sont posées sur une serviette qui est elle-même posée sur l’herbe. Mon masque est en place. Un masque réutilisable, donné à mon travail. Est-ce que j’ai le droit d’utiliser un masque professionnel pendant mes loisirs ? Le doute m’assaille. Déjà que je pique des stylos bleus… Serait-ce une raison valable pour me virer ? Oui, virez-moi, s’il vous plait ! J’ai même pris des feutres avant le confinement pour faire des coloriages. Parce que les coloriages, ça me calme. Je n’aurais jamais pensé d’ailleurs. Je n’ai jamais volé de ma vie. Sauf une serviette de toilette dans une pension en Islande. D’ailleurs, c’est pour ça que je n’ose plus y retourner. Je suis certain que mon visage est placardé sur tous les murs de Seyðisfjörður. Wanted. Mort ou vif.

 

Vu le samedi 12 septembre 2020 à la Villette (Paris)

Prix de ma place : gratuit

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

 

Ps : Je ne suis pas responsable des réclames que vous voyez ici et là dans cet article, je touche zéro centime. Ou alors il faudrait que je paye pour qu’elles n’apparaissent plus ?

Automne Vingt Vingt

Même si je suis loin d’avoir rempli mon agenda contrairement aux années précédentes, je suis arrivé à trouver une petite vingtaine de spectacles susceptibles de me plaire cet automne. Voici donc ma sélection pour cet automne vingt vingt, en espérant que tout se déroule comme prévu, je ne vous fais pas un dessin, surtout que je ne sais pas dessiner.

Par ordre d’apparition :

1- Original, d’après une copie perdue au Théâtre de l’Aquarium (les 27, 28 et 29 août) – Conception : Samuel Achache, Marion Bois et Antonin-Tri Hoang, avec notamment la pianiste Eve Risser, le comédien Léo-Antonin Lutinier, etc.

« Performance déambulatoire dans les recoins du théâtre avec une vingtaine d’acteurs, musiciens, costumiers, techniciens, éclairagistes : Installations sonores, conférences, concerts inachevés, film reconstitué, performance, pièce de théâtre, opéra miniature etc. »

En attendant la deuxième édition de Bruit – Festival de l’Aquarium, il est bon de reprendre les bonnes vieilles habitudes (théâtrales) en arpentant ce haut lieu de la Cartoucherie. J’aime déambuler, que cela soit écrit. Et ça me fera peut-être oublier que c’est la rentrée…

2- Uneo uplusi eurstragé dies à la Villette – par Gwenaël Morin (les 12 et 13 septembre 2020 – avec le Festival d’Automne à Paris)

« Uneo uplusi eurstragé dies met en scène trois mises à mort à partir de l’œuvre de Sophocle : celle d’Ajax, d’Antigone et d’Héraclès. Du lever du jour au zénith de midi, la force tragique antique et l’urgence théâtrale de Gwenaël Morin se mêlent, entre épure scénique et rituel singulier. »

L’idée de me lever à 6h du matin pour voir ce spectacle déambulatoire de 6h30 à la Villette me ravit au plus haut point. Surtout que je vis à 6 minutes à pied de ce haut lieu du 19e arrondissement de Paris, je ne le répèterai jamais assez. Je cherche d’ailleurs à acheter dans ce quartier-là ou dans les 20e/11e un deux pièces d’au moins 30 mètres carrés à moins de 200 000€. Certaines personnes disent que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul.

3- De la sexualité des orchidées au Centre Wallonie Bruxelles (les 17 et 18 septembre 2020) – Conférence performée de et par Sofia Teillet

« Sous des dehors de conférencière très sérieuse, Sofia Teillet nous livre une leçon de biologie des plus savoureuses et jubilatoires. Images et schémas à l’appui, elle se passionne pour la sexualité de certaines espèces végétales et animales, en particulier celle de l’orchidée. Nous découvrirons les techniques de reproduction étonnantes qu’ont développées ces espèces, en réponse à leur environnement et leur difficulté à rencontrer naturellement l’autre sexe. »

Je suis nul en botanique et j’aime apprendre des nouvelles choses. (je trouve qu’il y a de plus en plus de conférences performées dans le paysage théâtral (au moins) français. Et je ne dis pas cela parce que ma pièce à moi prendra également cette forme…)

4- Aux éclats au Théâtre de la Bastille – par Nathalie Béasse (du 14 septembre au 8 octobre 2020)

« Sur le plateau, on se déguise, on met des masques, on essaye de s’adonner à la prestidigitation, on se court après, on s’asperge d’eau, on s’énerve, on se gifle, on se réconcilie, on roule ou on chute… Aux éclats… explore les débordements en tous genres, les limites entre le plein et le trop-plein, entre le vide et ce qui excède, mais aussi les failles et les empêchements des êtres humains grâce à la présence de trois personnages, sortes de Buster Keaton des temps modernes, qui jouent devant nous comme des enfants. »

Ouverture du Théâtre de la Bastille avec la nouvelle création d’une de ses artistes fétiches. Revenir, je l’espère, dans ce lieu, que je ne fréquenterai pas aussi fréquemment que durant les saisons précédentes sera forcément un grand moment pour moi. Six mois déjà…

5- D’autres mondes au Nouveau Théâtre de Montreuil – par Frédéric Sonntag (du 22 septembre au 9 octobre 2020)

« Au début des années 60, un jeune physicien français au génie précoce et un auteur de science-fiction soviétique travaillent sans le savoir sur le même concept : l’existence d’univers parallèles. Cinquante ans plus tard, leurs enfants – le leader d’un groupe de rock renommé et une futurologue récemment médiatisée – sont chacun hantés par l’héritage paternel et confrontés au même moment à d’étranges événements : le surgissement d’autres réalités au sein de leur réalité propre. Mais que sont donc exactement ces autres mondes qui s’ouvrent à eux ? »

Le précédent spectacle de Frédéric Sonntag, B. Traven, avait donné lieu à mon premier papier pour le Blog de Nestor. Je m’en souviens, aussi, parce que ça m’avait beaucoup plu. Rien à voir, il y a des artistes, comme ça, qui reste à l’écart de Paris, pour une raison inexpliquée…

6- Jamais labour n’est trop profond à Nanterre Amandiers – Conception et mise en scène de Thomas Scimeca, Anne-Elodie Sorlin & Maxence Tual (du 22 au 27 septembre 2020)

« La planète souffre de mille maux. Les sols s’épuisent. Les forêts brûlent. L’air devient irrespirable. La biodiversité se réduit de jour en jour. Et voilà que les pandémies nous isolent quand elles ne nous tuent pas. Que faire ? Faut-il crier « Tous aux abris ! » ? Revenir à la terre ? Cultiver ses propres tomates ? La scène, le théâtre, jouer : cela a-t-il encore du sens ? Ne vaut-il pas mieux contempler la lenteur extatique de l’escargot ou réapprendre à utiliser notre télencéphale à des fins plus utopiques ? »

Ce spectacle, qui aurait dû se jouer la saison dernière, ne sera sûrement pas comme les autres. Je suis même curieux de voir ce que donne un spectacle avec des anciens Chiens de Navarre, sans Jean-Christophe Meurisse aux commandes.

7- The History of Korean Western Theatre au Théâtre de la Bastille – Conception, texte, direction, musique, vidéo et performance Jaha Koo (du 23 septembre au 1e octobre 2020 – avec le Festival d’Automne à Paris)

« Jaha Koo a quinze ans quand il rejoint le club théâtre de son école. En 2008, il assiste à un symposium célébrant le 100 anniversaire du théâtre coréen. Il s’étonne. Pourquoi les auteurs les plus joués en Corée du Sud sont-ils Shakespeare, Molière et Ibsen ? Existe-t-il un théâtre contemporain en dehors du répertoire occidental ? »

Une de mes grandes frustrations de l’an passé (hormis les spectacles annulés) fut de ne pas avoir pu découvrir son spectacle avec des auto-cuiseurs, répétition oblige. Hâte de le découvrir avec ce nouveau spectacle.

8- Exécuteur 14 au Théâtre du Rond Point – Une pièce de Adel Hakim, mise en scène de Tatiana Vialle, avec Swann Arlaud, en présence de Mahut (du 30 septembre au 23 octobre 2020)

« Il n’avait rien d’un assassin. Mais la guerre est là, qui l’imprègne, dilue en lui son langage et son venin. Il devient le guerrier d’un conflit dont il ne comprend rien. Il apprend la haine, suit un Dieu vengeur. Contaminé par la barbarie, il se débat avec ses restes d’humanité. »

Ou l’incompréhension de ne pas avoir vu une précédente (et touchante) mise en scène de Tatiana Vialle être reprise à Paris. Cette fois-ci, elle met seulement en scène un certain Swann Arlaud…

9- La brèche au CentQuatre – Texte de Naomi Wallace, mise en scène de Tommy Milliot (du 7 au 17 octobre 2020)

« Dans les années 1970, quatre adolescents scellent un pacte pour protéger le plus fragile d’entre eux. Ils se retrouvent quatorze ans plus tard : Acton est mort. »

Je profite d’un abonnement au CentQuatre pour découvrir de nouvelles troupes, des artistes en devenir. Pour la petite histoire, j’aurais dû voir cette pièce la saison dernière lors d’une de mes escapades marseillaises au Théâtre Joliette.

10- Quand je serai grande à la Comédie des 3 Bornes – de et avec Margaux Cipriani et mise en scène par Sophie Troise (tous les lundis, du 5 octobre 2020 au 25 janvier 2021)

« A 30 ans un bilan s’impose ! Il faut quitter l’enfance où on avait encore un pied pour se lancer complètement dans le monde adulte ! Il faut faire le point entre ce qu’on imaginait et la réalité… Mais il ne faut pas pour autant oublier ses rêves ! Il faut les réaliser et passer au dessus des désillusions… La vie, la vraie, le travail, la maternité avec toutes ses surprises et sa poésie, la famille, les vieux dans les bus,… un monde s’ouvre à nous avec sensibilité et humour… »

Copinage pour un spectacle mis en scène par celle avec qui je travaille sur ma propre pièce…

11- Parlement au Théâtre de la Bastille – de Joris Lacoste avec Emmanuelle Lafon (du 8 au 14 octobre 2020, avec le Festival d’Automne à Paris)

« Depuis 2007, Joris Lacoste mène avec un collectif l’Encyclopédie de la parole, projet destiné à inventorier et répertorier les formes orales.(…) En résulte ici un monologue jubilatoire, porté par la prodigieuse Emmanuelle Lafon qui enchaîne sans pause la confidence murmurée, le discours d’une femme politique, celui d’un philosophe inspiré, le commentaire sportif, le message téléphonique de la conseillère bancaire ou la dictée, souvent en français, parfois dans une langue étrangère… Les codes des différents régimes de parole apparaissent dans toute leur nudité et ce qu’on perçoit alors est d’abord une musique, à la fois familière et étrange, comique et effrayante, car déplacée, extraite de sa gangue habituelle. »

Pour la petite histoire, Emmanuelle Lafon fait aussi partie du collectif F71 qui, fut un temps, créait des spectacles autour des écrits de Michel Foucault. C’est grâce à une de leurs créations, Notre corps utopique, que j’ai découvert ce philosophe. Et donc rien que pour cela…

12- La peste c’est Camus mais la grippe est-ce Pagnol ? aux Bouffes du Nord – par les Chiens de Navarre et conçu par Jean-Christophe Meurisse (du 16 au 24 octobre 2020)

« Dans ce contexte sanitaire et culturel exceptionnel, j’ai proposé aux acteurs qui ont fait l’histoire des Chiens de Navarre de se réunir, pour dix soirées et d’inventer un spectacle différent chaque soir. De jouer ou lire une pièce qui n’a jamais été écrite à chaque représentation. Nous revenons ainsi aux principes fondateurs de la compagnie : la totale improvisation. Libre, jubilatoire et explosive. Pour le meilleur et surtout (nous espérons) pour le pire. » Jean-Christophe Meurisse

Vais-je avouer que j’ai mis un mois avant de comprendre le jeu de mots du titre ? En tout cas, heureux de revoir tous les Chiens de Navarre pour un impromptu, une forme originale, une surprise ! Mais était-ce une bonne idée de prendre cette place au premier rang ?

13- Madame Fraize au Théâtre du Rond Point – par Monsieur Fraize sur une mise en scène de Papy (du 28 octobre au 28 novembre 2020)

Monsieur Fraize flotte dans une robe verte et fendue, il chante l’amour et le manque. Peut-être a-t-il emprunté la robe de Madame Fraize pour mieux parler d’elle, âme sœur et tout à la fois grand-mère, sœur et marraine ? Madame Fraize est son épouse, réelle ou rêvée, on ne connaîtra pas son nom. Elle le guide aujourd’hui. Elle le sociabilise. Enfant timide à vie, il a vécu dans l’ombre de ses parents. Il vit aujourd’hui dans la lumière de sa compagne.

Une autre de mes inspirations, avec un tout nouveau spectacle. J’ai copié collé le résumé, mais je ne veux même pas le lire tellement je veux avoir la surprise, déjà qu’avec ce titre…

14- Les Frères Karamazov à l’Odéon Théâtre de l’ Europe – par Sylvain Creuzevault avec notamment Nicolas Bouchaud (du 12 novembre au 6 décembre 2020, avec le Festival d’Automne à Paris)

« Les Frères Karamazov est un monstre. Comme pour Les Démons (mis en scène aux Ateliers Berthier à l’automne 2018), Sylvain Creuzevault taille dans ses 1300 pages les éléments d’une lecture inspirée par Heiner Müller et Jean Genet, selon qui l’ultime roman de Dostoïevski est avant tout “une farce, une bouffonnerie énorme et mesquine”. Cet humour farcesque devient ici littéralement ravageur. »

Je n’ai jamais lu ce monument de la littérature russe. Cette pièce me fera office de « profil d’une œuvre », ça me rappellera le bon temps du lycée où je ne lisais pas tout ce qu’on me prescrivait et… J’en dis trop. Ma professeure de français sera déçue si je raconte tout… Et puis y a Nicolas Bouchaud…

15- Pacific Palisades au Théâtre Paris Villette – texte Guillaume Corbeil / mise en scène et dramaturgie Florent Siaud / interprétation Evelyne de la Chenelière (du 12 novembre au 5 décembre 2020)

« En 2015, un homme prétendant être mi-homme mi-extraterrestre et agent des services secrets américains est retrouvé mort dans sa voiture. Son garage cache des millions de dollars en armes, munitions et petites coupures. Autour de lui, gravitent plusieurs femmes. Pacific Palisades part de cet intrigant fait divers californien pour mener l’enquête. Fiction ? Réalité ? »

Il me faut ma dose de théâtre québécois. Et quand je lis que l’auteur de « Nous voir nous – Cinq visages pour Camille Brunelle » + un metteur en scène dont j’avais manqué l’adaptation de 4.48 Psychose de Sarah Kane + une comédienne qu’il me tarde de découvrir : je répondrai présent.

16- Ton père au Monfort Théâtre – d’après le livre de Christophe Honoré, par Thomas Quillardet (du 18 au 28 novembre 2020, avec le Festival d’Automne à Paris)

« C’est l’histoire d’un homme qui vit à Paris avec sa fille de 10 ans. Sur le papier que cette dernière a trouvé épinglé à la porte de leur appartement, des mots griffonnés au feutre noir : « Guerre et Paix : contrepèterie douteuse ». Très vite, tout s’emballe. Qui a écrit ces mots ? Qui le soupçonne d’être un mauvais père ? Peut-on être gay et père ? »

Parce que Thomas Quillardet ne m’a pour l’instant pas déçu avec ses adaptations scéniques des films de Rohmer ni avec la pièce de Tiago Rodrigues « Tristesse et joie dans la vie des girafes » (d’ailleurs est-ce que le film portugais adapté de cette pièce sortira un jour en France ?). Parce que Christophe Honoré (même si j’en apprécie un film sur deux).

17- Abysses aux Plateaux Sauvages – sur un texte de Davide Enia et une mise en scène de Alexandra Tobelaim (du 23 au 28 novembre 2020)

« Aujourd’hui, un père et un fils regardent l’Histoire se dérouler sous leurs yeux, sur un rivage de l’île de Lampedusa. Au cœur des débarquements, cette histoire nous porte à la rencontre des sauveteur·trice·s et des habitant·e·s de cette île. Abysses est le récit de la fragilité de la vie et des choses, où l’expérience de la douleur collective rencontre celle, intime, du rapprochement entre deux êtres. »

Si les Plateaux Sauvages rouvrent vraiment, je répondrai présent à cette pièce d’une metteuse en scène dont j’avais beaucoup apprécié le Italie Brésil 3 à 2, vu à la Manufacture il y a quelques années à Avignon. Je précise, les Plateaux Sauvages ont une excellente programmation et une multitude de rencontres, ateliers avec les artistes programmés, tout cela pour un prix « responsable » (on choisit nous-mêmes le prix) A consulter !

18- Catarina et la beauté de tuer des fascistes aux Bouffes du Nord – texte et mise en scène de Tiago Rodrigues (du 26 novembre au 19 décembre 2020, avec le Festival d’Automne à Paris)

« Cette famille tue des fascistes. C’est une tradition suivie, sans exception, par chaque membre de la famille depuis plus de 70 ans. Aujourd’hui, ils se réunissent dans une maison à la campagne, au sud du Portugal, près du village de Baleizão. La plus jeune de la famille, Catarina, va tuer son premier fasciste, kidnappé pour l’occasion. C’est un jour de fête, de beauté et de mort. Cependant, Catarina est incapable de tuer ou refuse de le faire. Un conflit familial éclate, suivi de plusieurs questions. »

En attendant ma quatrième et dernière vision de « By Heart » en décembre le jour de mon anniversaire, c’est aux Bouffes du Nord qu’on appréciera la toute dernière création de l’artiste portugais. Je ne vais pas récapéter tout ce que je pense, tout ce que je sais de Tiago Rodrigues, on est d’accord…

19- Choeur des amants aux Bouffes du Nord – texte et mise en scène de Tiago Rodrigues (du 27 novembre au 19 décembre 2020)

« Tiago Rodrigues revient à sa première pièce de théâtre. Écrite et créée à Lisbonne, en 2007, Chœur des amants est un récit lyrique et polyphonique. Un jeune couple raconte à deux voix la condition de vie et de mort qu’ils traversent lorsque l’un d’eux se sent étouffé. En juxtaposant des versions légèrement différentes des mêmes événements, la pièce nous permet d’explorer un moment de crise, comme une course contre-la-montre, où tout est menacé et où l’on retrouve la force vitale de l’amour. »

Double programme puisque le même jour je verrai deux personnes qui me rappelleront certains souvenirs : Alma Palacios et David Geselson, de retour dans l’univers de Tiago Rodrigues.

20- Une cérémonie au Théâtre de la Bastille – Écriture et mise en scène Raoul Collectif (du 26 novembre au 19 décembre 2020)

« Nous sommes des Quichottes lorsque nous partons nous battre avec des armes usées et poussiéreuses contre le capital, contre la finance, contre la bêtise et les profits, contre le patriarcat et la fascination du pouvoir, contre les esprits étriqués et les discours dominants. En ce qui nous concerne ces armes sont le théâtre – la parole, les mots, les corps, les voix, la musique, l’ivresse poétique. Et l’intelligence collective. »

Une pièce que j’aurais dû voir au printemps dernier au Théâtre National de Bruxelles, que vous auriez pu voir cet été au Festival d’Avignon, que certains verront avant moi pendant la semaine d’art dans la cité des Papes fin octobre… Bruxelles, Avignon, vous me manquez !

En prime, deux pièces qui sont reprises cet automne et que j’avais appréciées…

Je ne sais pas ce qu’il en sera des concerts, mais j’espère assister au Requiem de Mozart à la Philharmonie de Paris… Puis pourquoi pas revoir Jonathan Capdevielle ou Mathieu Bauer… Du Boris Charmatz, des spectacles présentés par le Festival d’Automne à Paris s’inclueront peut-être à ce joli programme… Je serai aux aguets quant à la programmation du Théâtre 14 qui a su faire preuve d’inventivité et d’une belle réactivité en présentant des spectacles annulés au Off d’Avignon (merci la Covid !), je tendrai l’oreille concernant les pièces programmées au Théâtre de Belleville, à la Reine Blanche ou au Lavoir Moderne Parisien…

En attendant de nouvelles chroniques, prenez bien soin de vous.

Crédits photos : DR – Bun Jun Fri – Camille Bondon – Jean-Louis Fernandez – Kyle Thompson – Anne-Elodie Sorlin / Camille Lourenço – Choy Jong Oh – Stéphane Trapier – Christophe Raynaud de Lage – Sandrine Servent – Huma Rosentlski – DR – Stéphane Trapier – DR – DR – DR – Alexandra Bandeau – Pedro Macedo – Filipe Ferreira – DR

Printemps Vingt Vingt

Autant dire que, vu ce qu’il se passe dehors, je ne sais pas si nous pourrons voir tous ces spectacles, mais on fera tout pour… D’ailleurs, pourquoi m’embêter, je pourrais très bien faire une liste des spectacles que je n’irai de toute façon pas voir. Au hasard : Isabelle Huppert dans la Ménagerie de Verre (je deviens allergique) ? Ou tenter de deviner lesquels j’ai prévu de voir mais que je ne verrai finalement pas (à cause d’une répétition impromptue, un rendez-vous galant, un boycott des Bouffes du Nord après la déprogrammation du phénoménal spectacle de Phia Ménard au profit de Kanye West…)

 

 

1/ MAPS (les 3 et 4 mars) / STEREO (les 6 et 7 mars) de Liz Santoro et Pierre Godard au Théâtre de la Bastille 

Ou le retour des deux chorégraphes au Théâtre de la Bastille, après For Claude Shannon qui ne m’avait pas vraiment convaincu, mais je veux bien leur redonner deux chances. Pis, c’est comme pas si je pouvais faire autrement, puisque c’est inclus dans mon pass intégrale… (à l’heure où j’écris cette chronique, j’ai déjà vu Maps et, pour en faire une micro-critique, je n’adhère pas aux parti-pris du duo)

2/ LABOURER de Madeleine Fournier au Théâtre de la Bastille (du 3 au 6 mars)

Qui êtes-vous, Madeleine ? (pas certain que j’irai voir une autre de ses oeuvres, au regard de ce que j’ai ressenti lors de la représentation… j’en dis trop et pas assez, je le sais)

3/ LE THÉÂTRE ET SON DOUBLE de Gwenaël Morin à Nanterre Amandiers (du 10 au 28 mars)

Ce metteur en scène m’avait enchanté avec ses Molière d’Antoine Vitez, vus au Théâtre du Peuple à Bussang il y a presque deux ans – d’ailleurs, j’y retournerai cet été pour, sûrement, un des derniers articles du blog. Cela sera l’occasion de me confronter à l’écriture d’Antonin Artaud (avec qui je partage au moins deux points communs : le lieu de naissance et le lycée du même nom où j’ai passé mon baccalauréat).

 

 

4/ ILLUSIONS PERDUES de Pauline Bayle au Théâtre de la Bastille (du 11 mars au 10 avril)

Ma connaissance en l’oeuvre de Balzac est proche de zéro, mais je fais confiance en Pauline Bayle, elle qui m’avait enchanté (j’ai oublié mon dictionnaire des synonymes) avec son adaptation d’Iliade et Odyssée.

5/ NORMALITO de Pauline Sales au Carreau du Temple (du 13 au 15 mars)

L’autrice Pauline Sales + une commande de Fabrice Melquiot + un soupçon d’Anthony Poupard (que je reverrai cet été à Bussang…)

6/ FURIA de Lia Rodrigues au Théâtre de Gennevilliers (les 14 et 15 mars)

Je l’avais raté l’an passé à Chaillot, je tente la ligne 13 cette année pour aller jusqu’à Gennevilliers, tellement son Pindorama m’avait fasciné.

7/ LES SEPT PÉCHÉS CAPITAUX de Pina Bausch au Théâtre du Châtelet (du 24 au 29 mars) / LE SACRE DU PRINTEMPS de Pina Bausch au 13e Art (du 1e au 21 juin)

L’an passé, j’avais également raté les deux nouvelles créations de la compagnie. On ne m’y reprendra pas. Un jour j’irai à Wuppertal (j’y suis déjà allé) voir un spectacle de Pina Bausch.

 

 

8/ COCOROSIE au Trianon (le 3 avril)

Autant vous dire que je n’ai pas réécouté les soeurs Cassady depuis 2007 et leur album The Adventures of Ghosthorse & Stillborn et que j’espère retrouver dans ce concert mes vingt-neuf ans… Oui, j’en suis là, RENDEZ-MOI MA JEUNESSE ! (comme disait Roland Barthes : « Je n’ai pas une nostalgie mais des nostalgies. » #dropthemic)

9/ REVISOR de Crystal Pite & Jonathon Young à la Villette (du 1e au 4 avril)

Je suis un mouton de Panurge : on me dit d’aller voir un spectacle de Crystal Pite, donc je vais voir un spectacle de Crystal Pite.

10/ LA BRÈCHE de Tommy Milliot au Théâtre Joliette Minoterie (Marseille) (du 8 au 10 avril)

Je serai à Marseille pendant les vacances de Pâques et comme je n’ai rien d’autre à faire, j’irai aussi au théâtre. J’avais le choix entre un spectacle à l’Espace Kev Adams (véridique) ou celui-là.

11/ LE SILENCE ET LA PEUR de David Geselson au Théâtre de la Bastille (du 20 au 29 avril)

Oui… encore une pièce autour de Nina Simone. Mais comme c’est le très occupé David Geselson qui est aux manettes, je ne peux rien lui reprocher.

 

 

12/ VACANCES VACANCE d’Ondine Cloez au Théâtre de la Bastille (du 21 au 25 avril)

Mystères mystère…

13/ DANS LE NOM de Tiphaine Raffier aux Ateliers Berthier (du 22 avril au 7 mai)

Précédemment comédienne chez Julien Gosselin, sa pièce à elle, France Fantôme, m’avait grave impressionné (oui, je parle comme ça aussi) (en reprise au même endroit du 14 au 28 mai). Parviendra-t-elle à confirmer l’essai ? Nous le saurons prochainement…

14/ JAMAIS LABOUR N’EST TROP PROFOND par Thomas Scimeca, Anne-Elodie Sorlin et Maxence Tual à Nanterre Amandiers (du 23 au 30 avril) / TOUT LE MONDE NE PEUT PAS ÊTRE ORPHELIN par les Chiens de Navarre aux Bouffes du Nord (du 2 au 14 juin)

Des anciens Chiens de Navarre, les nouveaux Chiens de Navarre… Curieux de voir mon premier, sans la patte Jean-Christophe Meurisse, craintif d’être lassé pour mon deuxième.

 

 

15/ BILLION DOLLAR BABY à la Nouvelle Seine (du 1e avril au 28 mai)

Après Thomas Scimeca, une autre Marseillaise sur scène : Audrey Vernon, dont j’ai vu les trois précédents spectacles (pertinents et drôles : Comment épouser un milliardaire ? Chagrin d’Amour et Marx et Jenny)

16/ UNE CÉRÉMONIE par le Raoul Collectif au Théâtre National Wallonie Bruxelles (du 28 avril au 14 mai)

Normalement, je devrais à nouveau me rendre en mai prochain à Bruxelles pour voir ce nouveau spectacle du génial collectif belge, en avant-première avant son passage au Festival d’Avignon cet été et en 20/21 au Théâtre de la Bastille. Je vous raconterai…

17/ PHÈDRE ! (du 4 mai au 6 juin) / RÉCITAL / CHORALE / LES POTIERS (DU 14 au 16 mai) par le Collectif Gremaud / Gurtner / Bovay au Théâtre de la Bastille

Pas d’Occupation Bastille cette année, mais des Suisses en force avec ces quatre spectacles, sûrement drôles et intelligents. (j’avais adoré la Conférence de Choses, moins Pièce)

 

 

18/ ITALIENNE, SCÈNE ET ORCHESTRE de Jean-François Sivadier à la MC 93 (du 28 mai au 6 juin puis du 19 juin au 5 juillet)

Pièce culte avec Nicolas Bouchaud

19/ POQUELIN II par le tg STAN aux Nuits de Fourvière (du 4 au 7 juillet)

Je ne sais pas encore si cette pièce sera jouée la saison prochaine au Théâtre de la Bastille ou pendant le Festival d’Automne, mais j’aurais très envie de découvrir les Nuits de Fourvière par l’intermédiaire de mon collectif flamand préféré.

20/ LES INFILTRÉ.E.S saison 3 au Théâtre de la Bastille (les 18 et 19 juin)

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Un des projets théâtraux auxquels je participe reprend du service (et moi aussi par la même occasion, moi qui, à la même époque l’an passé, clamait que ça serait ma dernière saison)

 

QUAND IL N’Y EN A PLUS, IL Y EN A ENCORE…

À part ça, j’aurais pu aussi citer les spectacles en continuation ou en reprise, que j’ai déjà vus (et appréciés), comme : Hedda qui est toujours à l’affiche du Théâtre de Belleville jusqu’au 29 mars – le grand retour de Jean-Baptiste Thierrée et Victoria Chaplin avec leur Cirque Invisible (au Théâtre du Rond Point du 3 mars au 5 avril) – Maîtres Anciens – Comédie avec Nicolas Bouchaud (au Théâtre de la Bastille du 10 mars au 3 avril) – la reprise à la Comédie Française du génial Comme une pierre qui… de Marie Rémond (du 15 avril au 24 mai), ou comment Bob Dylan enregistra la chanson « Like a rolling stone » – ainsi que Hercule à la plage de Fabrice Melquiot que j’avais beaucoup apprécié l’été dernier (à l’Espace Cardin du 24 avril au 3 mai) – sans oublier le retour du tg STAN, pas à Bastille mais au Théâtre 14 avec la reprise de Après la répétition (une pièce chère à mon coeur) avec Georgia Scalliet d’après Bergman (du 28 au 30 mai)…

Mais également des spectacles qu’il me sera difficile de voir pour des raisons techniques (imaginez tout ce que vous souhaitez) : la reprise de Trans (mes enlla) par Didier Ruiz, que je raterai à nouveau (à la Maison des Métallos du 19 au 21 mars) – la lecture de la pièce Fanny écrite par Rebecca Deraspe, une autrice québécoise à suivre (à la MC93 – Hors les murs du Théâtre Ouvert, le 22 mars) – La 7e vie de Patti Smith  (tout est dans le titre) de Benoît Bradel avec Marie-Sophie Ferdane (au Théâtre 14, du 24 mars au 7 avril) –  Le dernier jour du jeûne par Simon Abkarian au Théâtre de Paris (du 3 avril au 4 juin) – un des derniers concerts de Léopoldine HH pour cette tournée « Blumen in Kopf » (le 20 avril à la Manufacture Chanson) – la création de Du côté de Guermantes d’après l’oeuvre de Proust et mis en scène par Christophe Honoré (à la Comédie Française du 23 avril au 7 juin mais c’est déjà malheureusement complet…) Andando Lorca 1936 (aux Bouffes du Nord du 28 avril au 10 mai), ne serait-ce que pour les comédiennes Estelle Meyer, Johanna Nizard, Zita Hanrot, Audrey Bonnet… – le festival Mises en Capsules (du 18 mai au 6 juin) au Théâtre Lepic, qui vient d’annoncer sa nouvelle programmation (avec notamment une pièce écrite par une ancienne camarade que je connais depuis le CP…) – Les secrets d’un gainage efficace par les Filles de Simone, que j’avais raté l’été dernier (au Théâtre Paris Villette du 20 mai au 6 juin) – This is how you will disappear de Gisèle Vienne, qui m’intrigue toujours autant, après Jerk ou Crowd (au Théâtre du Châtelet du 27 au 31 mai).

J’ai employé le mot Bastille quinze fois, je ferai mieux la prochaine fois. Bonne nuit !

Deux mille dix-neuf

Deux mille dix-neuf. L’envie de faire le tour de ma décennie m’a quelque peu titillé, mais je sais parfois vous préserver et vous ai seulement concocté ce bilan de l’année. Un bilan qui récupère, qui recycle, c’est dans l’air du temps, puisque je me suis grandement inspiré (voire copié-collé) du bilan deux mille dix-huit, c’est dit, le voilà !

SPECTACLE VIVANT

Vous avez bien fait de voter pour moi, je tiens mes promesses. J’avais annoncé la réforme du système des retraites et… pardon, j’ai mélangé mes discours… J’avais annoncé que je verrais moins de spectacles en cette année 2019 et force est de constater que… J’ai fait ce que j’ai dit : Il y a trois ans, j’avais vu 71 spectacles. Il y a deux ans 101. L’an passé le nombre record de 139. Et cette année… roulement de tambours… 98 !

Je pense que ce nombre baissera encore en 2020 (de nombreux jours de grève vont passer par là… dans la fausse vie – big up à Pessoa, encore et toujours -, je suis enseignant), mais nous n’y sommes pas encore. Mon impression de l’année dernière s’est plus que confirmée : me voilà blasé de voir des spectacles. C’est triste. Est-ce que parce que je les choisis mal, que la qualité des pièces a baissé, je n’en sais rien, mais me voilà quelque peu blasé (je me répète encore et toujours) et aussi frustré de ne pas plus apprécier ce que je vois, à sa juste valeur.

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98 spectacles à Paris, Montreuil, Nanterre, Saint-Denis, Bobigny, Aubervilliers, Les Lilas mais aussi à Marseille, Avignon, Bruxelles et Québec, dans 54 lieux avec des artistes français, québécois, espagnols, néerlandais, belges, japonais, suisses, israëliens, irlandais, autrichiens, sud-africains, suédois, brésiliens, britanniques, allemands, italiens, chinois, portugais,… parfois (souvent) dans le texte. Du théâtre, des images, du son, de la musique, de la lecture augmentée, du langage de signes, des marionnettes, des artistes dans le public, des objets, du théâtre documentaire, de la danse, du cirque, du clown, du seul en scène, du one wo.man show, des écoles de théâtre, pas tant de gens tout nus que ça, des performances, du jeune public, des professionnels, des « amateurs » et même des pièces dans le privé…

Cette année, j’ai vu deux spectacles une 2e fois (« Lettres non-écrites » de David Geselson et « The Way she dies » par Tiago Rodrigues et tg STAN), mais aussi deux spectacles de Tiago Rodrigues (« The Way she dies » et « Please please please »), de Jan Fabre (oui… je sais… « The Generosity of Dorcas » et « Belgian Rules »), de Boris Charmatz (« 10 000 Gestes » et « Infini »), de Nathalie Béasse (« Happy Child » et « Roses »), deux fois avec Marlène Saldana (« Les Idoles » et « Purge baby purge »), Anouk Grinberg (« La Fin de l’Homme Rouge » et « Et pourquoi moi je dois parler comme toi »), Anna Bouguereau (« En réalités » et « Joie »), Morgane Peters (« Iphigénie à Splott » et « L’Enfant-Océan »), Elsa Granat (« Le Massacre du Printemps » et « Data Mossoul »), trois fois Edith Proust (dans les deux pièces précédemment citées et « Le Projet Georges ») et aucune pièce de Pina Bausch.

Par souci de transparence, je tiens à mentionner que j’ai bénéficié de 21 invitations  (dont 12 dans le cadre du Festival Off d’Avignon) en ma qualité de blogueur ou dans le cadre de mes contributions au Blog de Nestor (blog sur l’actualité culturelle montreuilloise au sens large du terme). (mes gains aux concours Sceneweb ou Télérama ne comptent pas…) J’ai donc (plus ou moins) payé 76 fois ma place…

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À part ça de grands souvenirs avec (dans le désordre) :

  • Les Idoles de Christophe Honoré (Marlène et Marina, always in my mind) – Odéon Théâtre de l’Europe, Paris
  • 10 000 Gestes de Boris Charmatz (euphorisant) – Nanterre Amandiers
  • Les Analphabètes (immersif et… Bergman) – TGP Saint-Denis
  • Saison Sèche (découverte de l’univers de Phia Ménard) – La Criée, Marseille
  • la transe Hymne Hymen de Nina Santès – Théâtre de la Bastille, Paris
  • Le Champ des possibles (étonnante Elise Noiraud) – Théâtre de la Reine Blanche, Paris
  • Laterna Magica (par le mésestimé Dorian Rossel et toujours Bergman) – 11 Gilgamesh Belleville, Avignon Off
  • Stallone (simple et bouleversant et Clotilde…) – CentQuatre, Paris
  • Le Massacre du Printemps (bouleversant à en pleurer) – Théâtre du Train Bleu, Avignon Off
  • Le Projet Georges (je ne vais pas en rajouter) – Lavoir Moderne Parisien

Et dans les (plus ou moins) bons souvenirs :

  • Retrouver le collectif L’Avantage du Doute dans « La Légende de Bornéo »
  • Aller au théâtre avec des amis, s’asseoir à différents endroits de la salle et constater à la sortie que nous pensons la même chose…
  • M’agacer de la non-amabilité de la personne à l’entrée de l’auditorium du Mucem à Marseille (sans nul doute une Parigote)…
  • L’Ami Marseillais qui commence à analyser « Le Massacre du printemps » d’Elsa Granat, à peine sortis de la salle et que j’arrête un peu sèchement (je le prie de m’excuser…), parce que j’avais besoin de reprendre mes esprits (et d’arrêter de pleurer aussi)
  • Les trois pièces que j’ai quittées à l’entracte… (Architecture / JR / Les 1001 Nuits)
  • Mon courage d’être resté (mais c’était compliqué de faire autrement) pour « La Maison de Thé ».
  • Entendre toutes les belles choses autour de « An Irish Story » de Kelly Rivière et, non sans prétention, dire que je l’avais vu durant l’été 2018 dans le Off d’Avignon et qu’on n’était pas plus de 20 spectateurs dans la salle…
  • Rencontrer Edith Proust deux jours après avoir vu « Le Massacre du Printemps » et lui parler (c’est parce que je n’étais pas seul ce jour-là… d’ailleurs, c’est surtout mon amie qui a parlé…)
  • Me sentir bien après ne pas avoir aimé un spectacle co-écrit par Tiago Rodrigues.

 

CONCERTS

15 soirées concerts (une de moins que l’an passé) mais avec 24 artistes ou groupes. Je sais très bien que mes chroniques musicales intéressent moins de monde ici que le théâtre, mais je continuerai à en parler durant cette demie saison, parce que je fais ce que je veux.

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TOP 5

  • « On voudrait revivre » d’après les chansons de Gérard Manset avec Léopoldine Hummel et Maxime Kerzanet (m.e.s. Chloé Brugnon) (au Théâtre de l’Opprimé) (longtemps j’ai hésité entre la section Spectacle Vivant et celle-ci, mais cela permet de mettre ce spectacle vraiment en valeur, grâce à la découverte des chansons de Gérard Manset et évidemment au grand talent des interprètes)
  • Sharon Van Etten (au Festival Osheaga à Montréal) – magnétique
  • Lesbo Vrouven (à Trans.Mutations à Québec) – improbable
  • Troy von Balthazar (au Petit Bain) – chouchou #1
  • Louis-Jean Cormier (Aurores Montréal à la Maroquinerie) – chouchou #2

 

EXPOS

Onze expos visitées (peux mieux faire) mais c’est l’incomparable Sophie Calle et son parcours Cinq dans différents lieux de Marseille qui emportent le morceau !

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CINÉMA

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47 films au 26 décembre (12 de plus que l’an passé, moins de pièces, plus de films, les vases communicants). Restent particulièrement en mémoire, pour différentes raisons :

 

  • Tout ce qu’il me reste de la révolution de Judith Davis
  • La Chute de l’Empire Américain de Denys Arcand, Jeune Juliette d’Anne Émond, la Femme de mon Frère de Mona Choukri
  • 90’s de Jonah Hill
  • Parasite de Bong Jonh Hoo
  • Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma

En rattrapage à la télé, en DVD ou autres… La Grande Bouffe de Marco Ferreri, Guy d’Alex Lutz, Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin, Un jour dans la vie de Billy Lynn d’Ang Lee, Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon d’Elio Petri…

 

SÉRIES

J’ai vu énormément de saisons, 57 au total avec l’intégrale (6 saisons) de Downton Abbey (j’assume), de Sherlock (4 saisons), la première saison WTF de The Boys, la continuation de l’étonnante The Good Place (s4 en cours), de la politisée The Good Fight (s4 en 2020) et de la toujours émouvante mais qui a su se renouveler This is us (s4 en cours), sans oublier l’intégrale en cours de Seinfeld (les 3 premières saisons). Ce qui me fait dire, que je ne regarde pas tant de séries actuelles que ça.

 

LIVRES

Beaucoup de pièces lues cette année, essentiellement québécoises, comme « Gamètes » de Rebecca Déraspe ou « Dans le champ amoureux » de Catherine Chabot », de la bande dessinée avec les Fabcaro « Openbar », « Carnets du Pérou »…, la découverte d’un auteur français, Vincent Almendros avec « Faire Mouche » (pour être honnête, je fais du théâtre avec une personne qui le connait très bien) et la claque en rattrapage de « L’Amour et les forêts » de Eric Reinhardt. Mais la conclusion cruelle est que je ne lis vraiment pas assez (difficile à donner un chiffre pertinent quand la majorité des livres que j’ai lus sont des pièces de théâtre ou des bandes dessinées : seulement 11 romans lus cette année).

 

CÔTÉ BLOG 

74 contre 130 articles écrits par moi… J’ai beaucoup moins écrit… En tout cas, moins d’articles pour ce blog. J’ai aussi écrit moins rapidement, là où, au commencement, je me faisais un point d’honneur de rédiger une chronique dans les 48h suivant la représentation. Il ne faudrait pas oublier la section « Vus mais pas chroniqués » qui ne recense pas forcément les spectacles que j’ai moins aimés. De toute façon, en ce moment, je n’aime pas grand chose, donc bon…

Top 10 fréquentation (au 26 décembre) :

(sans compter l’article sur ma sélection Avignon Off qui a particulièrement marché, de loin l’article le plus lu du blog depuis sa création et la chronique sur Ex Anima de Bartabas qui, malgré sa date de rédaction – janvier 2018 – a été plus lu en 2019 qu’en 2018… sans oublier mes retours sur le Théâtre Marigny ou le concert Sgt Pepper Live)

Le Massacre du PrintempsThe Scarlet LetterOn voudrait revivreLes AnalphabètesLe GroenlandTroubleLe Champ des PossiblesLaterna MagicaData MossoulIphigénie à Splott

(encore une fois la prime aux spectacles du Off d’Avignon (7 sur 10), parmi ceux-là, trois ont été vus avant le début du festival)

Une première moitié d’année exceptionnelle avec en point d’orgue le mois de juillet, plus gros mois depuis la création du blog, puis une baisse assez significative de la fréquentation les mois qui ont suivi. Sans doute la faute à mon manque d’inspiration, de régularité, au nombre de billets en baisse, aux gens inscrits à la newsletter et qui ne cliquent pas sur l’article (!?!?!?!?!)…

 

SUR LE PLAN PERSONNEL

Hormis les 72 billets pour ce blog… mot qui ressemble à blob… j’ai rédigé quelques articles pour le Blog de Nestor (une sélection des spectacles du mois, donc peut-être douze à la louche). L’exercice est toujours intéressant, puisqu’il me permet de découvrir la programmation des théâtres de la ville de Montreuil, mais quelque peu frustrant, puisque je n’y vis pas et que j’ai du mal à trouver le temps (toujours lui, bon sang de bon soir !) pour y aller. J’ai également collaboré à Radio Mortimer (avec plus ou moins de bonheur) à plusieurs reprises (toujours pas à l’aise dans les discussions… merci aux camarades qui me soutiennent et qui montent l’émission pour enlever certains blancs)

Et prochainement en 2020… Trois projets théâtraux :

1/ « Dedans ma tête » un seul en scène écrit et interprété par moi-même. Qui aurait déjà dû faire son apparition en 2019, mais la création n’est pas une science exacte : la pièce est à nouveau passée sous mon bistouri avec une ultime réécriture l’été passé. J’attends le retour d’une certaine personne et la prochaine étape sera la lecture publique au printemps 2020, voire une présentation fin 2020, on peut toujours rêver. Faut juste que je trouve LA personne pour mettre en scène.

2/ Les Infiltré.e.s, saison 3 au Théâtre de la Bastille les jeudi 18 et vendredi 19 juin. La seconde aurait dû être ma dernière, mais le collectif ayant pris le dessus, (avec un peu de chance aussi au final), m’y revoilà.

3/ Des anciens et actuels Infiltré.e.s ont formé un nouveau collectif, tellement y a de l’amour dans le groupe. Nous nous appelons… les Exfiltré.e.s, nous préparons présentement un spectacle autour de la frustration (c’est qui qui a trouvé le thème, je pose la question ???). On ne sait pas si on y arrivera, mais on fait tout pour et nous aimerions présenter quelque chose durant l’automne 2020.

Et concernant cet espace non-critique… J’avais dit qu’il prendrait fin en 2020, certainement après le prochain festival d’Avignon… Je persiste et je signe. Je ne dis pas qu’il n’y aura rien après, mais je confirme, tout s’arrêtera dans quelques mois, sous cette forme-là.

Bon bout d’an et à l’an qué vèn.

 

(Textes et photos non promotionnelles : Axel Ito)

Hiver Vingt Vingt

2020, deux mille vingt, vingt vingt… Encore vingt spectacles ou concerts au programme que je verrai… ou pas.

 

1/ Bruit – Festival de l’Aquarium (jusqu’au 25 janvier)

L’ensemble La Vie Brève s’installe à la Cartoucherie et démarre sur les chapeaux de roue avec le Festival Bruit, dans lequel on retrouve diverses propositions, plus ou moins musicales, dont Chewing-Gum Silence d’Antonin Tri-Hoang, Lettres non-écrites de David Geselson, Variété de Sarah le Picard, Grand Bazar d’Antonin Tri-Hoang (toujours) et Eve Risser…

2/ Fable pour un Adieu d’Emma Dante à la Colline (du 11 au 22 décembre)

Il y a des metteuses en scène dont je ne raterai plus aucun spectacle (voir 7/ et 8/)

3/ L’Enfant-Océan de Frédéric Sonntag au Théâtre Paris Villette (du 13 décembre au 5 janvier)

Je fais à nouveau confiance en un metteur en scène (celui de B. Traven), sans trop savoir ce qu’il retourne. Avec en plus un acteur vu dans Shock Corridor/Western de Mathieu Bauer (Rémi Fortin) et une actrice vue et très appréciée cet été dans Iphigénie à Splott (Morgane Peters).

4/ Hedda de Léna Paugam au Théâtre de Belleville (du 8 janvier au 29 mars)

Parce qu’on m’en avait parlé lors du festival Off d’Avignon 2018. Aussi parce que je connais la personne qui a créé les lumières… On a les arguments qu’on trouve).

5/ Hamlet de Thibault Perrenoud au Théâtre de la Bastille (du 9 janvier au 6 février)

Même si je n’avais pas plus apprécié que ça sa précédente réalisation (La Mouette), il est toujours intéressant de voir comment un jeune metteur en scène français met à sa sauce ce classique.

6/ Contes et Légendes de Joël Pommerat à Nanterre Amandiers (du 9 janvier au 14 février)

Le grand retour de Joël Pommerat après le triomphe de Ça ira, fin de Louis. C’est qu’on l’attend un peu au tournant…

7/8/ Una Costilla Sobre La Mesa Padre / Madre d’Angélica Liddell à la Colline (du 10 janvier au 7 février, en alternance)

Un diptyque de l’artiste espagnole, toujours passionnante à vivre, quoi qu’il arrive… Lapsus, je voulais écrire « suivre » à la place de « vivre », mais c’est bien ça, on vit aussi les pièces de Liddell.

9/ Hen de Johanny Bert au Théâtre Mouffetard (du 22 janvier au 8 février)

Un autre spectacle dont on m’a beaucoup parlé l’été dernier à Avignon… Une séance de rattrapage pour ce théâtre de marionnettes d’un autre genre…

10/ Aime-moi de Géraldine Martineau au Théâtre de Belleville (du 2 au 22 février)

Pourra-t-on me prévenir des jours où Géraldine Martineau sera sur scène, puisqu’elle sera en alternance avec Diane Bonnot (contre qui je n’ai rien…), mais j’apprécie beaucoup le jeu de l’autrice et co-metteuse en scène (avec Zazon Castro) ?

11/ La Nuit des Rois de Thomas Ostermeier à la Comédie Française (du 4 février au 22 mars)

Le retour de l’adaptation par le metteur en scène allemand sur la scène du Français. Peut-être ne le raterai-je pas cette fois-ci et voir ainsi pour la dernière fois Georgia Scalliet avec la Comédie Française…

12/ La Vallée de l’Etrange par le Rimini Protokoll à la Villette (du 5 au 8 février)

On ne sait jamais à quoi s’attendre avec le Rimini Protokoll… Après l’installation Nachlass et Granma, les Trombones de la Havane, encore une occasion d’être surpris…

13/ Ce qui n’a pas lieu de Sofia Dias et Vitor Roriz au Théâtre de la Bastille (du 24 au 29 février)

Les deux artistes présents à l’affiche de l’Antoine et Cléopâtre version Tiago Rodrigues (et de Sopro) sont de retour au 76 rue de la Roquette, mais cette fois-ci tous seuls comme des grands qu’ils étaient déjà. Heureux de les voir évoluer dans leur univers.

14/ A l’Ouest d’Olivia Grandville au Théâtre de la Bastille (du 24 au 29 février)

Totale découverte de cette artiste, au hasard de la programmation de mon théâtre favori. Et c’est de la danse.

15/ Contes Immoraux – partie 1 : Maison Mère de Phia Ménard aux Bouffes du Nord (du 24 février au 1e mars)

Parce que son travail m’avait marqué en début d’année dans Saison Sèche et qu’elle sera cette fois-ci présente sur scène.

16/ La Chute des Anges de Raphaëlle Boîtel à la Scala (du 25 février au 8 mars)

Raphaëlle Boîtel fait partie de ces artistes qui ont su prendre leur indépendance (autrefois disciple de James Thierrée) et offrir des créations originales et astucieuses.

17/ V.I.T.R.I.O.L d’Elsa Granat au Théâtre de la Tempête (du 28 février au 29 mars)

Même si l’épisode précédent (Mon Amour Fou) ne m’avait guère convaincu, ce nouvel effort d’Elsa Granat et Roxane Kasperski ne passera pas à l’as dans ma programmation.

 

Last but not least…

18/ Le Projet Georges d’Edith Proust au Théâtre de la Tempête (du 13 au 14 février)

Ou la reprise d’un des meilleurs spectacles vus en 2019 (je prépare mon bilan…) Je n’en rajouterai pas ici

19/ Supergrass au Casino de Paris (4 février)

Ou le grand retour du groupe, pour fêter leurs 20 ans de carrière…

 

20/ Tenacious D au Zénith de Paris (26 février)

Ou Kyle Gass et Jack Black prêts à mettre le feu au Zénith… Jack Black est mon maître…

Louis-Jean Cormier + Salomé Leclerc + Palatine (Aurores Montréal / Maroquinerie)

(ceci n’est pas une critique, mais…)

(faudrait peut-être que je relise mes anciennes chroniques, histoire de ne pas récapépéter… tant pis…)

Voilà maintenant sept ans que le Festival Aurores Montréal offre au public français le meilleur de la scène québécoise. Voilà bien plus d’années encore que je clame haut et fort mon amour pour la chanson québécoise.

Au programme du soir, un groupe français, Palatine, l’exception qui confirme la règle et surtout les beaux, les grands, les talentueux Salomé Leclerc et Louis-Jean Cormier.

Je passerai très rapidement sur la prestation de Palatine, prise en sandwich entre les deux Québécois de l’étape. Belle découverte, avec une préférence pour les chansons en anglais, ne me tapez pas, merci.

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Crédits photos : Axel Ito

Salomé Leclerc… Je l’avais manquée lors de sa précédente venue au festival. Erreur réparée : la chanteuse est magnétique sur scène (assez troublant de croiser son regard, qu’elle soutient, contrairement à votre serviteur – un peu comme l’an passé avec Elisapie), accompagnée par Joe Major à la batterie. Elle ose la jolie reprise de Famous Blue Raincoat (du Québécois de coeur… Leonard Cohen) mais surtout étonne et séduit avec ses chansons à elle, sensibles et solides. De la conviction mélodique (j’essaie une nouvelle association de mots), un tempérament et un naturel confondants.

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Crédits photos : Axel Ito

Louis-Jean Cormier… Une longue histoire entre sa musique et moi, puisqu’elle commença avec Karkwa, un des groupes que je vénère le plus au monde, rien que ça (avec Radiohead et Blur). Son nouvel album solo va sortir en 2020 et il est là pour nous présenter quelques unes de ces nouvelles tounes. Ce grand bonhomme est drôlerie, générosité et surtout talent. Quand tu ne vas pas trop bien, tout de suite, tu entends ses chansons et ça va mieux. C’est bête à dire, je sais. Cormier a un sens de la mélodie très convaincant (je tente une autre association hasardeuse) et sait écrire des chansons en français. Pas niaises ni simplettes. Y a de la poésie, de l’amour pour les mots. Louis-Jean Cormier tape toujours juste. Et j’attends avec impatience son prochain album !

LOUIS-JEAN CORMIER + SALOMÉ LECLERC + PALATINE

Festival Aurores Montréal

à la Maroquinerie, Paris

 

(d’autres petites choses)

Je veux voir Jean Leloup sur scène l’année prochaine !!!

Je veux revoir Klô Pelgag sur scène l’année prochaine !!!

*****

A quoi pense Salomé Leclerc quand elle scrute le public de son regard perçant ? Est-elle à la recherche d’un ancien amour qui aurait enfin accepté son invitation ? Calcule-t-elle le ratio hommes/femmes de l’auditoire ? Ou tout simplement est-elle totalement myope ?

*****

Cette fille a posé son appareil photo sur une des enceintes. Elle filme l’artiste sur scène, puis tourne la caméra vers le public. Je regarde la caméra, fixement, intensément. Quand elle visionnera ses images, se rendra-t-elle compte que je n’aurai pas cligné une seule fois des yeux ? (mais peut-on cligner d’autre chose que des yeux ?)

 

Vu le lundi 2 décembre 2019 à la Maroquinerie, Paris

Prix de ma place : 19€

Photo de couverture : Guillaume Roujas

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Pièce (Grémaud / Bovay / Gurtner / Théâtre de la Ville / Festival d’Automne à Paris)

(de quoi ça parle en vrai)

« Du théâtre dans le théâtre dans le théâtre… On ne se lasse pas d’observer comment Tiphanie Bovay-Klameth, Michèle Gurtner et François Gremaud démontent spectacle après spectacle les rouages de la représentation pour exposer avec un délicieux sens de l’humour la réalité humaine à l’oeuvre derrière l’artifice. Ainsi, dans Pièce, on assiste aux efforts de deux comédiennes et un comédien pour préparer un spectacle et le jouer. Cette mise à nu du processus de création, non pas en dévoilant les coulisses mais en montrant directement ce qui a lieu in situ, suscite une multiplicité de relations qui s’entretissent et interagissent pour offrir, non seulement un aperçu cocasse des rapports humains – car tout part de là et y revient –, mais aussi les balbutiements d’intuitions qui naissent, pour peu à peu prendre forme. Et, bientôt, cela devient un spectacle. » (source : ici)

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Crédits photos : Dorothée Thébert Filiger

(ceci n’est ni une critique ni une autre histoire, mais…)

Voici une pièce que j’attendais avec impatience. Et je fus forcément déçu. Je voulais rire. Parce qu’en ce moment j’en ai besoin. J’ai froid, le temps est gris, je n’aurai sûrement aucune retraite quand je serai mort, ma vie sentimentale est à nouveau dans les pâquerettes (je plaide coupable), je patiente bon gré mal gré jusqu’à ce qu’une certaine personne daigne lire le contenu de mon « side project » (qui est en fait mon « main project ») et ainsi enfin passer à l’étape suivante, je n’ai plus d’inspiration… Pourquoi donc la sauce n’a-t-elle pas pris pour moi ?

Parce que j’étais loin. Je crois que c’est une bonne excuse. La salle de l’Espace Cardin est bien trop grande pour apprécier les mimiques, les regards, la gestuelle du trio suisse. Il m’a manqué cette proximité. Ou des lunettes. J’ai déjà la flemme de me rendre chez le médecin pour ma toux de fumeur alors que je ne fume même pas, alors aller chez l’ophtalmo…

Certes, j’ai souri et parfois ri, surtout au début, en voyant nos trois comédiens entrer sur scène, postiche sur la tête, bruitages synchonisés à leurs pas. Certains ne maîtrisent pas leur texte, d’autres hésitent quant au ton employé, les mêmes jouent faux. Ils se trompent et recommencent. On se reconnait en eux. Enfin… pas moi, parce que j’excelle dans mon domaine. Dès que je suis sur scène, je me transcende,  les gens rient, je ne fais rien et les gens s’esclaffent. Quand je suis sur scène, on ne sait d’ailleurs jamais si je suis ou si je joue, si ça a commencé ou pas. Je crois que j’aurais dû m’écouter plus et embrasser ma vocation…

Les comédiens (les vrais) sont excellents, il n’empêche que j’ai vu poindre progressivement le bout du nez de l’ennui. La répétitivité des scènes ne m’a guère… Mazette, on ne peut dire « Il ne me sied guère » au passé composé ni au passé simple !

Vous m’avez compris, j’aurais dû m’abstenir d’écrire cette chronique tellement je suis passé à côté de cette pièce « Pièce ». Quand on a un truc dans la tête qui se la joue chewing-gum dans les cheveux, on n’apprécie rien. Surtout pas un chewing-gum goût cheveux pelliculés.

 

PIÈCE

Collectif Gremaud/Gurtner/Bovay: Tiphanie Bovay-Klameth, François Gremaud & Michele Gurtner

Avec Tiphanie Bovay-Klameth, François Gremaud, Michele Gurtner & Le Musicien Samuel Pajand

Musique Samuel Pajand – Lumieres Antoine Friderici – Scénographie Victor Roy – Collaboration Costumes Sarah André

En 2020 à Genève et Lausanne

 

(une autre annonce)

Pour ceux qui ne sont toujours pas au courant, cette saison sera la dernière pour ce blog… Vous voilà tous prévenus !

 

Vu le dimanche 17 novembre 2019 au Théâtre des Abbesses, Paris (Théâtre de la Ville / Festival d’Automne à Paris)

Prix de ma place : 17€ (cat 1 balcon – carte TDV)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Les Bonnes (Robyn Orlin / Jean Genet / Théâtre de la Bastille)

(de quoi ça parle en vrai)

« La metteuse en scène et chorégraphe Robyn Orlin s’empare de l’une des plus célèbres pièces de Jean Genet, Les Bonnes, dans laquelle deux sœurs domestiques tentent d’empoisonner leur maîtresse, tout en multipliant entre elles de délirants jeux de rôles pervers. Faisant écho à un fait divers qui défraya la chronique dans la France des années 30, la pièce soulève la question du conflit de classe, offre une satire de la bourgeoisie, une réflexion sur le travestissement, et apparaît comme une parodie de la tragédie classique. Mêlant chorégraphie, théâtre et cinéma, Robyn Orlin fait dialoguer le jeu au plateau avec la projection en arrière-scène du film que Christopher Miles adapta de la pièce en 1975. » (source : ici)

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© Robyn Orlin

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Le genre de pièces où tu te dis : Oui ! Et en fait… Non…

Nous sommes d’abord séduits par le dispositif : une caméra fixe filme les comédiens sur scène et leur image est ensuite incrustée dans le film de Christopher Miles, aujourd’hui oublié. L’image est loin d’être parfaite et c’est totalement assumé. Nous sommes loin de la perfection d’un spectacle de Julien Gosselin, pour citer le premier exemple qui me vient en tête. Nous sommes ébahis ensuite par l’application des comédiens qui respectent les marques sur scène pour être totalement raccord avec le décor fictif (celui du film) dans lequel ils évoluent. Et c’est à peu près tout. Là on attendait que le procédé évolue, il s’enlise.

L’oeil est immanquablement attiré par l’image alors que les comédiens évoluent devant nous. Une fois qu’on a compris le principe, on s’attarde alors sur le jeu des acteurs et c’est là où le bât blesse également. J’entends le choix de Robyn Orlin d’employer des acteurs noirs pour jouer ces Bonnes qui veulent empoisonner leur maîtresse blanche. Mais pourquoi donc avoir choisi des hommes si c’est pour les faire jouer de manière excessive et outrée des femmes ? De plus, lors de la générale à laquelle j’ai assisté, la diction était loin d’être parfaite et notre attention n’a cessé de s’éparpiller. Et je ne parlerai pas du gimmick de faire jouer les acteurs également dans le public. A quoi bon ?

Une déception de la part de la chorégraphe sud-africaine qui s’essayait pour la première fois à la création intégrale d’une pièce de théâtre, elle qui m’avait tant étonné avec « And so you see… our honourable blue sky and ever enduring sun… can only be consumed slice by slice… »

 

LES BONNES

Un projet de Robyn Orlin

Avec Andréas Goupil, Arnold Mensah, Maxime Tshibangu

 D’après le texte de Jean Genet

Création lumières Laïs Foulc – Création costumes Birgit Neppl – Création vidéo Eric Perroys – Création musique Arnaud Sallé – Régisseur général Fabrice Ollivier

Jusqu’au 15 novembre 2019 au Théâtre de la Bastille avec le Festival d’Automne à Paris, puis à Toulouse, Rouen, Tremblay-en-France et Tours.

 

(une autre histoire)

Dimanche soir… Pas l’après-midi… Mais dimanche soir. Il pleut. Demain c’est la rentrée. Après le spectacle, quelqu’un propose d’aller boire un verre. On refuse. Demain c’est la rentrée. Il faut être en forme pour la rentrée. On ne peut décemment pas boire un verre, peut-être deux, se coucher trop tard un dimanche soir. On a passé ces deux dernières semaines à se reposer pour être en forme le jour j. Ce n’est pas pour annihiler tous ces efforts. Il y a quinze ans, je l’aurais bu ce verre. J’aurais même pu faire une nuit blanche et enchainer avec le boulot. Mais ça, c’était avant. Je pense à mon programme de la semaine. Je pleure. Je pense à mardi, parce que mardi sera le soir où je serai chez moi au calme, au chaud, à ne rien faire. Parce que les autres soirs, je serai toujours par monts et par vaux. Il me tarde mardi. Mardi soir. Ne rien faire.

 

Vu le dimanche 3 novembre 2019 (générale) au Théâtre de la Bastille, Paris

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Please Please Please (La Ribot / Mathilde Monnier / Tiago Rodrigues / Centre Pompidou / Festival d’Automne)

(de quoi ça parle en vrai)

Dans Please Please Please, sa dernière création en date de 2019, La Ribot s’allie à nouveau à la chorégraphe Mathilde Monnier (…) et pour la première fois au metteur en scène portugais Tiago Rodrigues. Ils signent ensemble un pacte dérégulé par lequel tous trois s’engagent à préserver ce que la danse a de plus indomptable. Comme une contre-proposition au contrat social, l’accord déjoue les normes du spectacle pour laisser s’exprimer des corps rendus à leur seul désir, incluant le public à son insu. La pièce s’interroge sur ce que l’institution (de l’école au centre d’art) peut faire au corps en déclinant des figures de marginalité, présentées comme autant de façons de contourner la norme. Please Please Please mutualise, selon leurs propres termes, la danse du beau et celle de l’exécrable dans une performance polymorphe qui prend le sauvage pour prisme de lecture. Au cours de cette négociation, les clauses du spectacle se redéfinissent sans cesse. Placé en situation d’autonomie, chacun éprouve alors seul son corps, au risque assumé du ridicule, de l’incertitude et du dysfonctionnement. (source : ici)

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Crédits photos : Grégory Batardon – DR

(ceci n’est toujours pas une critique, mais…)

Je ne connaissais pas La Ribot, je n’avais jamais vu Mathilde Monnier sur scène mais avant ce soir, j’avais déjà assisté à huit spectacles écrits par Tiago Rodrigues (1). Les plus fidèles d’entre vous savent combien je suis attaché au travail de l’artiste portugais (2). Depuis que j’ai démarré cet espace qui ne se veut pas critique, il y a deux ans et demi, je souffre de deux syndromes : Celui de l’Imposteur (Qui suis-je pour donner mon avis ?) et celui du Fan (Puis-je parler d’un spectacle alors que je connais (plus ou moins) en personne l’artiste et qu’en plus j’apprécie son travail ?). Je prenais toujours des pincettes, annonçait la couleur mais me voilà libéré : Je n’ai pas aimé « Please Please Please » !

Sur scène, une masse non identifiée qui mesure la largeur de la grande scène du Centre Pompidou. Certains diront un Monstre type du Loch Ness qui sera finalement deshabillé à la fin du spectacle, d’autres un tube digestif… une longue et interminable bouse ? Mathilde Monnier et La Ribot entrent sur scène et amorcent une danse infinie, jusqu’à la fin de la première partie. Elles dansent. Elles parlent. Je m’endors. Les deux artistes laissent alors parler leurs corps. Je lutte contre le sommeil. Je parviens à le vaincre. Puis une mère, un bébé se parlent. En espagnol non sur-titré, en français.

Perplexité sera le maître-mot de cette soirée. Je suis en train de voir quoi. J’aurais pu me raccrocher à la poésie des mots de Tiago Rodrigues, mais ses saillies ne m’atteignent pas. Elles sont, de manière incompréhensible pour moi, fades et sans intérêt. Je ne suis, non plus, pas touché par le parcours de Mathilde Monnier et La Ribot.

Je ne chercherai pas à en dire plus, je ne ferai que confirmer le premier syndrome cité.

(1) : By Heart (3), Bovary (2), Sopro (2), The Way She Dies (2), Tristesse et joie dans la vie des girafes, Ça ne se passe jamais comme prévu, Je t’ai vu pour la première fois au Théâtre de la Bastille (2), Antoine et Cléopâtre (2)

(2) : J’avais participé en 2016 à l’Occupation Bastille qu’il avait dirigée.

 

PLEASE PLEASE PLEASE

Un spectacle de La Ribot, Mathilde Monnier, Tiago Rodrigues

Avec Mathilde Monnier, La Ribot

Traduction, Thomas Resendes – Musique, Béla Bartók (extraits) – Lumières, Eric Wurtz – Scénographie, Annie Tolleter – Réalisation scénographie, Christian Frappereau, Mathilde Monier  – Costumes, La Ribot, Mathilde Monnier

Costumes, Marion Schmid, Letizia Compitiello – Création musique et régie son, Nicolas Houssin – Direction technique et régie lumière, Marie Prédour – Régie plateau, Guillaume Defontaine

En tournée en 2020 à Strasbourg, Nantes et Angers

 

(d’autres histoires)

Si j’étais venu au Centre Pompidou sans avoir lu la note d’intention du spectacle, sans connaître les noms des gens ayant commis ce spectacle, j’aurais pu penser qu’il s’agissait d’un hommage à cette chanson interprétée par James Brown. En voyant cette vidéo, je repense à la performance du groupe The National qui, sur invitation de l’artiste Ragnar Kjartansson, a interprété pendant six heures, soit 99 fois, le morceau « A lot of sorrow », et ce, de manière ininterrompue. As-tu déjà écouté 99 fois d’affilée une chanson ?

**********

Entre deux micro-siestes, je repense à tout ce que je dois faire durant les prochains jours : le ménage, remplacer l’ampoule de ma lampe de chevet, la lessive, remplir le frigo, relancer C. qui doit me faire un retour sur la soixante-dix-huitième version de ma pièce (et éventuellement lui proposer de la mettre en scène), dormir, courir, ne pas tousser, répondre à des questions sur la frustration, trouver un logement pour mon Noël québécois, aller pour la dernière fois chez mon coiffeur marseillais bientôt à la retraite, sortir du placard la couette, transpirer en mettant la housse de la couette, lire le dernier Fabcaro et cette pièce québécoise qu’A. m’a envoyée le mois dernier, écouter les nouveaux disques de Pierre Lapointe et Patrick Watson, écrire… toujours.

 

Vu le vendredi 18 octobre 2019 au Centre Pompidou dans le cadre du Festival d’Automne à Paris

Prix de ma place : 14€ (abonnement Festival d’Automne)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Stallone (Emmanuelle Bernheim / Fabien Gorgeart / CentQuatre / Festival d’Automne)

(de quoi ça parle en vrai)

« Lise, 25 ans, est une secrétaire médicale à l’existence paisible. Tout bascule après une séance de cinéma : le film Rocky 3 lui fait l’effet d’une véritable épiphanie. Suivant l’exemple de l’ancien champion de boxe qui rempile pour un dernier tour de ring, Lise se lance à corps perdu dans la reprise de ses études de médecine. » (source : ici)

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Crédit photo : Huma Rosentalski

(ceci n’est pas une critique, mais…)

A l’origine, un roman court d’Emmanuelle Bernheim, aujourd’hui disparue. Un titre : Stallone. Un acteur mythique aux films inoubliables : Rocky 1, Rocky 2, Rocky 3, Rocky 4, Rocky 5, Rocky Balboa, Rambo 1, Rambo 2, Rambo 3, John Rambo, Rambo (tellement tu écris ce nom, il ne veut plus rien dire)

Alors oui, le seul reproche que l’on pourrait faire sans avoir vu le spectacle serait le suivant : encore ce dispositif archi-rabattu : une comédienne au micro + un musicien (ici au clavier) + une adaptation d’une oeuvre littéraire. Et pourtant…

Pourtant l’histoire de Lise, racontée à la troisième personne par Clotilde Hesme, fonctionne à merveille, car ce récit d’une jeune femme qui prend sa vie en mains après avoir pris un uppercut en voyant Rocky 3 est tour à tour émouvant, dynamique, drôle, inspirant, émouvant (oui, je l’ai déjà dit). La mise en scène sobre de Fabien Gorgeart met en avant la simplicité des mots d’Emmanuelle Bernheim.

Scène d’introduction : Nous entendons la scène du combat ultime entre Rocky Balboa et Clubber Lang (joué par Mr T.). Clotilde Hesme et Pascal Sangla (qui l’accompagne sur scène musicalement et théâtralement) entrent sur scène et sont captivés par ce qu’ils « voient » (le film n’est pas projeté). La comédienne est au bord des larmes.

Cependant elle ne nous émouvra pas immédiatement. Elle parait même en dedans, presque grise. Dans le jeu et physiquement. Sans un seul effet spécial ni raccord, Clotilde Hesme, au fil de la pièce, va gagner en assurance, comme son personnage, se colorer. C’est bête à dire, mais il faut le voir pour le croire.

Il fallait un Pascal Sangla (déjà vu chez les Chiens de Navarre) malicieux et juste, quel que soient les personnages qu’il interprète (tous les autres personnages du roman en somme) pour lui tenir la dragée haute, ce qu’il réussit haut la main. De multiples variations du thème « Eye of the Tiger » du groupe Survivor retentissent tout au long du spectacle, tout va vite, on passe du rire aux larmes en un clin d’oeil. On s’étonne à vouloir rattraper « Daylight » après le résumé hilarant qu’en fait Lise, on aimerait que l’histoire se poursuive…

En résumé, un grand coup de coeur pour cette histoire et ces deux grands artistes !

 

STALLONE

conception : Fabien Gorgeart et Clotilde Hesme
mise en scène : Fabien Gorgeart
d’après Stallone d’Emmanuèle Bernheim (Gallimard)
avec : Clotilde Hesme et Pascal Sangla

création sonore et musique live : Pascal Sangla – lumières : Thomas Veyssière – assistanat à la mise en scène : Aurélie Barrin – collaboration artistique : Cyril Gomez-Mathieu

Jusqu’au 26 octobre 2019 au CentQuatre (Paris) dans le cadre du Festival d’Automne à Paris puis en tournée à Rennes, Tulle, Toulon.

 

(d’autres histoires)

Dans l’histoire, dans la pièce, Lise se passe en boucle la chanson du film : « Eye of the Tiger » du groupe Survivor. Le mois dernier, après l’achat panurgique d’une platine disque vinyle, j’ai récupéré d’anciens vinyles à moi, chez mes parents. J’ai évidemment laissé derrière moi ma pléthorique collection de disques à la gloire de Chantal Goya et Dorothée (je ne pensais pas en avoir autant) pour conserver la substantifique moelle de mon passé vinylistique. S’en vient le moment de faire quelques confidences concernant ces fameuses chansons des années quatre-vingts :

  • Thriller de Michael Jackson m’a seulement effrayé à la toute fin de son clip, quand le King of Pop se retourne dévoilant le rire sardonique de Vincent Price.
  • You can call me Al de Paul Simon : J’ai toujours été persuadé que Chevy Chase était Paul Simon.
  • Pile ou face de Corynne Charby : Je me souviens être allé chez le coiffeur, tout le monde pensait que je lisais un Astérix mais j’avais caché un Lui avec Corynne Charby toute nue…
  • Nuit de folie de Début de soirée : Je connais toujours les paroles par coeur. Oui, je sais…
  • J’ai deux 45t de David Hallyday… et « Hélène » aussi de Roch Voisine.
  • Je pense vraiment utiliser le 45t de Michel Leeb La Ponctuation pour agrémenter mes cours de grammaire… (j’attends que Laurent Lafitte le réactualise au Français)
  • A mon retour de classe verte, mes parents m’avaient offert le 45t de Samantha Fox « Touch me » mais je n’ai pas pensé à appeler la DDASS. (et on ne faisait pas encore d’anglais en école élémentaire)

 

Vu le mercredi 9 octobre 2019 au CentQuatre (Paris)

Prix de ma place : 14€ (abonnement Festival d’Automne)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Automne 19/20

Encore et toujours ma sempiternelle sélection très subjective ! Et en cette nouvelle saison 19/20, j’ai décidé de mettre à l’honneur dix-neuf voire vingt spectacles, que je verrai cet automne. (J’ai réfléchi de longues heures pour trouver ce  nouveau concept…)

 

A la faveur de l’automne, je mettrai tout d’abord l’accent sur… le Festival d’Automne !

La Team Tiago ne manquera sûrement pas Please Please Please par le trio Mathilde Monnier / La Ribot / Tiago Rodrigues (le 15/10 à l’Espace 1789 de St-Ouen et du 17 au 20/10 au Centre Pompidou)

« Je suis sans famille et je m’appelle Rémi et je me balade avec tous mes amis… » Quand j’étais petit, j’avais des peluches nommées Capi et Dolce. Etonnamment, c’est Jonathan Capdevielle qui va adapter le roman d’Hector Malot (du 21 au 30/11 à Nanterre Amandiers)

Je ne sais pas si on entendra la chanson dans le spectacle, mais rien que d’y penser, je l’aurai dans la tête durant toute la rédaction de cet article : Clotilde Hesme aura sans nul doute l’oeil du tigre dans Stallone de Fabien Gorgeart (du 08 au 19/10 au CentQuatre)

Les Talents Adami s’affichent avec Gwenaël Morin dans Uneo uplusi eurstragé dies d’après Sophocle et Eschyle (du 08 au 12/10 à l’Atelier de Paris)

Sans transition, dans le reste de l’actualité…

 

Le Présent qui déborde… ça, c’est parce qu’on ne le surveille pas assez… Après sa présentation lors du dernier festival d’Avignon, Christiane Jatahy revient au CentQuatre (en partenariat avec l’Odéon, du 1e au 17/11)  pour le deuxième volet de son Odyssée.

Je suis un homme fidèle… si si… et je fréquenterai plus que jamais le Théâtre de la Bastille. Cette nouvelle saison me parait assez audacieuse, puisque nous y verrons des artistes qu’on n’a pas vus depuis longtemps sur la rue de la Roquette comme Daniel Linehan et son Body of Work (c’est de la danse, du 18 au 23/11), voire jamais comme Loïc Touzé et sa Forme Simple (c’est aussi de la danse, du 18 au 23/11)

Je ne vais pas tenter d’inventer un résumé d’après le titre du spectacle d’Emmanuel Meirieu aux Bouffes du Nord, La Fin de L’Homme Rouge… J’irai le voir aussi et surtout pour admirer Maud Wyler, Jérôme Kircher… (du 12/09 au 02/10)

Même si je fus légérèment désappointé face à Love Me Tender, je me rendrai à l’Odéon pour voir la nouvelle création de Guillaume Vincent Les Mille et Une Nuits (du 08/11 au 08/12)

 

« Hard ou classique, la musique adoucit les moeurs… »

 

 

Je suis loin d’être un afficionado de Thomas Jolly et pourtant je vais voir un de ses spectacles (à la Scala du 18/10 au 03/11) : Un Jardin de Silence. Parce qu’avant tout pour moi, ce spectacle autour des chansons de Barbara est un projet de Raphaële Lannadère et de Babx

Buster Keaton est cher à mon coeur pour de multiples raisons et le Nouveau Théâtre de Montreuil le met à l’honneur (du 14 au 16/11) avec un ciné-concert performé dirigé par Mathieu Bauer.

Continuons en musique avec Les Siestes Acoustiques de Bastien Lallemant. Certes, j’aurais très bien pu y assister à Paris, mais je ne fais pas comme les autres, j’en ferai une à Manosque dans le cadre des Correspondances (le 28/09)

Parce que la musique est vitale pour moi… d’ailleurs, j’ai toujours une pensée pour ma guitare sans cordes qui trône dans mon salon… je ne raterai pas le concert de Troy Von Balthazar et de Michel Cloup Duo au Petit Bain (le 20/09)

Silence, ça pousse…

 

 

Et parce que je ne vois pas que des valeurs sûres, contrairement à ce que l’on pourrait penser, je me risquerai à la Colline pour voir Data Mossoul de Joséphine Serre (du 18/09 au 12/10)… Ok, c’est surtout pour revoir sur scène Elsa Granat et Edith Proust qui ont enchanté mon été avignonnais avec Le Massacre du Printemps…

D’ailleurs, nous pourrons retrouver Edith Proust au Lavoir Moderne Parisien dans Le Projet Georges, une pièce qu’elle a co-écrite et co-mise en scène avec Laure Grisinger, qui n’est autre que la dramaturge du… Massacre du Printemps ! (du 17 au 20/10)

Autre découverte au Lavoir Moderne Parisien (du 27/11 au 01/12), Les Femmes de Barbe Bleue, une création collective de Juste avant la compagnie qui figure également au programme du prochain festival Impatience (qui met en avant la nouvelle création jeune du spectacle vivant et du théâtre jeune et impatient parce qu’ils sont jeunes…)

Sinon on pourra aussi jeter un oeil à ce qu’il se passe du côté du Théâtre de la Reine Blanche avec Le Mont Analogue (du 04 au 08/09) (que j’avais raté la saison passée au Théâtre Berthelot à Montreuil…) par la Compagnie Les Temps Blancs ou avec Poulette de et avec Andréa Brusque(du 02 au 13/10)

A part ça, au Théâtre de la Tempête, il y aura la pièce Elémentaire de Sébastien Bravard sur une mise en scène de Clément Poirée (du 19/11 au 16/01). Ou l’histoire d’un comédien qui est devenu professeur des écoles… Je ne vois absolument pas pourquoi j’ai dans l’idée de voir cette pièce-là en particulier…

#TeamTiago

© Filipe Ferreira

Last but not least, la vingtième pièce de ma sélection, The Way She Dies, pour la première fois à Paris, au Théâtre de la Bastille, mais qui a été créé il y a plus de deux ans et joué pour la première fois en France au Théâtre Garonne à Toulouse. Et j’y étais (le 28 mars 2017…) ! Ce fut une époque toute particulière pour moi… Les souvenirs vont se ramasser à la pelle… comme les feuilles mortes… parce que c’est l’automne… Vous me suivez ? Super combo tg STAN + Tiago Rodrigues, c’est du 11/09 au 06/10.

 

Il y a d’autres spectacles programmés à mon carnet de bal, j’en parlerai peut-être dans ces mêmes colonnes… On appelle ça une aguiche. Il y a évidemment des spectacles que je n’ai pas mentionnés mais qui valent sûrement le coup d’oeil, mais comme je l’ai lu quelque part, mieux vaut être sélectif qu’exhaustif.

Vive la frustration, bon vent, bonne rentrée et à bientôt !