The Hidden Force (Couperus / Ivo van Hove / La Villette)

(quand on fait semblant de ne pas lire la bible)

The Hidden Force ? Le mystère, c’est qu’il s’agit d’un titre anglais alors que la pièce se joue en néerlandais… De stille Kracht…

(de quoi ça parle en vrai)

Fin du XIXe siècle. Indes orientales néerlandaises. Île de Java. Otto van Oudijck est un gouverneur dévoué et compétent, apprécié, croit-il, des siens et des locaux, si investi dans sa mission qu’il en devient aveugle aux besoins de ses proches. La Force des ténèbres est le formidable roman de sa déchéance. À sa culture rationnelle, logique, bureaucratique d’occidental s’opposent les phénomènes occultes, le mystère, la superstition, qui orchestreront sa perte. (source : ici)

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Crédits photos : Jan Versweyveld

(ceci n’est pas une critique, mais…)

L’ultra-prolifique Ivo van Hove adapte et met en scène un texte d’un auteur néerlandais, Louis Couperus, inconnu de moi-même. Coupons court au suspense, il m’a laissé sur le bord du chemin. Alors que je fus plus qu’enthousiaste à la vision de ses adaptations shakespeariennes, je ne parvins pas à entrer dans cette histoire familiale et coloniale.

Le prestigieux metteur en scène, adulé de New York à Paris, sait toujours aussi bien composer des images fortes (la mousson, la tempête, en vrai sur le plateau… une pensée pour les spectateurs du premier rang) avec une composition musicale interprétée en direct (une pensée à ce piano qui prend l’eau) Et pourtant, malgré une interprétation irréprochable, la pièce ne m’a fait ressentir qu’un ennui poli. Elle n’est pas parvenue à me toucher. La mousson m’a tenu à distance. (je cherche une nouvelle phrase pour dire exactement la même chose, mais n’y parviens pas, désolé)

Ps : Les acteurs passent pratiquement deux heures sous la flotte, sans un toussotement. Je voudrais  bien qu’on me communique l’adresse de leur médecin.

 

THE HIDDEN FORCE

Texte Louis Couperus

Mise en scène Ivo van Hove

Adaptation, dramaturgie Peter van Kraaij – Scénographie, lumières Jan Versweyveld – Musique Harry De Wit – Costumes An D’Huys – Chorégraphie Koen Augustijnen – Assistant metteur en scène Gilles Groot – Directeur associé Wouter Van Ransbeek

Avec Bart Bijnens, Mingus Dagelet, Jip van Den Dool, Barry Emond, Eva Heijnen, Halina Reijn, Maria Kraakman, Chris Nietvelt, Massimo Pesik, Dewi Reijs, Michael Schnörr, Gijs Scholten van Aschat, Leon Voorberg

Jusqu’au 11 avril 2019 à la Grande Halle de la Villette, Paris (en collaboration avec le Théâtre de la Ville)

 

(une autre histoire)

(mercredi après-midi) On ne peut pas dire que je sois… C’est quoi le mot quand on se croit tout le temps malade… Y a même eu un film de Dany Boon là-dessus… Hypocondriaque. Je serais plutôt dans le déni. Je sais que je ne suis pas sain, mais je ne vais pas pour autant chez le médecin. Oh ! Ça rime ! Depuis peu, je cours et pour une prochaine course caritative je dois fournir un certificat médical. Mon médecin se souvient de mon visage. Elle me demande de deviner depuis combien de temps je ne suis pas venu. Cinq ans. Je m’en souviens, parce qu’il y a cinq ans, je lui avais demandé un arrêt maladie. Cinq ans que je ne me suis pas arrêté, obsèques d’un.e proche non compris ?

Comme je suis pour l’optimisation du temps et des ressources, je lui demande de voir si tout va bien et le reste aussi, tant qu’à faire. Je lui parle de mon rhume du moment et de la toux qui s’en vient et qui revient, mais qui ne s’en va jamais. C’est nerveux, je crois bien. Ou la pollution.

(jeudi matin) L’infirmière chope du premier coup ma veine. Mais deux jours après, j’ai encore un hématome. Je suis prêt pour Trainspotting 3.

(jeudi après-midi) Je lis les résultats d’analyse. Elles ne sont pas bonnes. Je consulte, crétin que je suis, Doctissimo : Je suis une bombe à retardement. Mes six étages me seront fatals, un jour ou l’autre. Je couve un infarctus, une fracture du myocarde. Je déprime. Comme je n’arrive pas à mentir, quand on me demande si ça va, je pleure.

(vendredi) J’ai très mal dormi. Déjà qu’avec le boulot que je fais, je frôle tous les jours l’AVC, je ne sais plus quoi faire. Mon médecin lit les analyses.

« Ah, j’aurais peut-être dû vous dire d’attendre que votre rhume passe, cela a quelque peu faussé vos analyses sanguines. À part ça, tout va bien. »

(vendredi soir) C’est le coeur léger que je me rends à la Grande Halle de la Villette où je dis bonjour à deux collègues blogueuses et une collègue tout court qui sera surprise de me voir le rang devant elle.

Moi : « Finalement, je ne vais pas mourir.

Elle :  Mais si, voyons. Nous mourrons tous.

Moi : Je sais, je sais, mais pas moi. Moi, je suis immortel. »

 

Vu le samedi 5 avril 2019 à la Grande Halle de la Villette

Prix de ma place : 12€ (tarif spécial personnel de la Villette, grâce à une amie)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

Une réflexion au sujet de « The Hidden Force (Couperus / Ivo van Hove / La Villette) »

  1. Le Couperus qu’Ivo van Hove a présenté au IN l’été dernier m’a inspiré un ennui similaire. Raison pour laquelle j’hesitais à aller à La Vilette. Tu confirmes donc.
    Sinon un bon grog et fini le rhum(e).

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