The Scarlet Letter (Angelica Liddell / La Colline)

(quand on ne lit pas la bible)

The Scarlet Letter ? Il y a un rapport avec la Servante Écarlate ?

(de quoi ça parle en vrai)

(…) Si c’était autrefois la religion qui censurait, rejetait, c’est aujourd’hui l’empire de la raison qui domine la pensée puritaine de notre société. Dans un déchirant cri de souffrance, Angélica Liddell nous rappelle que l’humanité trouve son fondement dans la culpabilité du premier homme, c’est sur cette base qu’elle libère ses tourments, porteuse des stigmates de nos infractions à la morale et de nos mauvaises consciences. (source : ici)

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© Simon Gosselin

(ceci n’est pas une critique, mais…)

Angélica Liddell fait partie de ces artistes dont on sait déjà ce qu’on va voir. Elle provoque le malaise, la fascination, va beaucoup parler, ne pas épargner ses partenaires de jeu ni elle-même par la même occasion. Elle sait également comment mettre le public dans sa poche (l’utilisation de chansons populaires en est un exemple).

Pourtant on y revient. Parce qu’elle est une artiste entière, audacieuse, qui ne ménage pas sa peine et ce n’est pas forcément si fréquent. Mais qu’osera-t-elle faire cette fois-ci ? La nudité (masculine) sera très présente (ces hommes qui resteront nus même aux saluts). Parce qu’elle sait créer des images d’une beauté époustouflante (ces grands rideaux rouges qui tombent sur elle, par exemple). Parce qu’elle a toujours quelque chose d’intéressant à dire, parfois à contre-courant de l’air du temps. Elle porte une autre voix, persévère dans sa propre voie. Elle parle de la vieillesse et surtout de l’artiste qui est au centre de tout, qui, sans public, n’est rien. Elle regrette l’aseptisation de l’art. Liddell déclare sa flamme aux Artaud, Foucault… Qu’en serait-il aujourd’hui ?

C’est certain, on y reviendra.

Ps : Note pour plus tard, le rang B à la Colline c’est le premier rang. On n’appréhende pas tout à fait de la même façon les images en face de nous que si nous avions été au rang Q. Mais on fait comme si on était tout seul face à la scène. On ne remarque pas les spectateurs laissés sur le bord de la route. Zéro parasitage.

 

THE SCARLET LETTER

texte, mise en scène, scénographie, costumes et jeu Angélica Liddell

librement inspiré de l’œuvre de Nathaniel Hawthorne

avec Joele Anastasi, Tiago Costa, Julian Isenia, Angélica Liddell, Borja López, Tiago Mansilha, Daniel Matos, Eduardo Molina, Nuno Nolasco, Antonio Pauletta, Antonio L. Pedraza, Sindo Puche

assistanat à la mise en scène Borja Lopez – production et diffusion Gumersindo Puche

Jusqu’au 26 janvier 2019 à la Colline, Paris.

 

(d’autres histoires)

La dernière fois que j’ai vu un spectacle d’Angélica Liddell, ça devait être un samedi 14 novembre 2015. Annulé. Pour les raisons qu’on sait.

L’avant-dernière fois que j’ai vu un spectacle de Christophe Honoré, c’était un 6 novembre 2015, quelque chose comme ça.

Les deux utilisent des chansons populaires. Mon second m’a même obligé à entendre pour la deuxième fois de ma vie « Despacito ».

Liddell avait joué à l’Odéon, elle joue maintenant à la Colline. Honoré avait joué à la Colline, il joue maintenant à l’Odéon.

Les deux citent Foucault.

Le spectacle est soutenu par le Teatro Nacional D.Maria II de Lisbonne. Son directeur, Tiago Rodrigues, a-t-il demandé à Angélica Liddell, en échange de ce soutien, de citer Flaubert et Bovary, Fahrenheit 451 et Ray Bradbury ?

*****

C’est le plus beau jour de ma vie : aujourd’hui je passe une audition pour jouer dans un spectacle d’Angélica Liddell. Mais je ne comprends pas, on m’a recalé. Je me mets nu, comme tout le monde et je suis rejeté. Je suis trop ? Pas assez ? Un autre rêve qui ne se réalisera pas encore.

(ce texte a subi une auto-censure assez impressionnante quand on y pense, je vous prie de bien vouloir m’excuser. La prochaine fois j’irai acheter des couilles un peu plus grosses et j’oserai exhiber mon anatomie dans ces colonnes. Façon de parler.)

 

vu le mardi 15 janvier 2019 à la Colline (Paris)

prix de ma place : 13€ (carte Colline)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

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