LE BONHEUR DES UNS (Côme de Bellescize / Les Béliers / Avignon Off)

(de quoi ça parle en vrai)

« Pourquoi ce couple ne parvient-il pas à se sentir heureux ? Ils ont tout pour, mais ça ne veut pas ! En pleine tempête existentielle, ils partent en quête de ce bonheur tant convoité, et rendent visite à des voisins aussi heureux qu’énervants. La comédie légère fait alors place à une farce corrosive, où lorsque le bonheur des uns fait le malheur des autres, la relaxation, la bienveillance et la résilience ne suffisent plus à masquer les traumatismes anciens ni à dompter les monstres intérieurs…» (source : ici)

© Alain Szczuczynski

(ceci n’est pas une critique, mais…)

La pièce commence sur les chapeaux de roue, avec des gueules, celles de David Houri et Coralie Russier, le teint gris, leurs personnages ne sont pas heureux et ne comprennent pas pourquoi. Tout l’inverse de leurs voisins interprétés de manière excessive et drôle par l’incroyable Éleonore Joncquez et Vincent Joncquez, couple bobo fengshui, qui cache évidemment le secret de leur « bonheur ». L’opposition des deux couples est assez jouissive, on rit de bon coeur, on y critique cette injonction au bonheur, par l’intermédiaire notamment du développement personnel et autre méditation de pleine conscience (Jean-Mimi Blanquer, si tu me lis, émoticone clin d’oeil) mais on pressent que Côme de Bellescize ne peut pas et ne veut pas se contenter d’une pièce juste drôle et grinçante. Un virage plus dramatique est négocié au milieu de la pièce : un raisin sec va enrayer quelque peu cette machine huilée. Les rôles s’inversent, le vernis s’écaille, des longueurs apparaissent, le rire se fait plus rare et cela me convainc moins, je ne parviens pas à me l’expliquer autrement. (je suis au summum de mon talent critique)

Il reste une comédie légèrement dramatique bien écrite et interprétée, notamment par Eléonore Joncquez à l’abattage impressionnant.

Soit dit en passant, la pièce est une mine de petites phrases que l’on pourrait très facilement s’approprier : « Ma vie est un frididaire vide », « Derrière chaque bonheur, il y a un enfant mort. », « Carpe Diem… mais sur plusieurs jours. », « Je t’ordonne d’être résilient. » , « Le bonheur, c’est être étanche au malheur des autres. »

LE BONHEUR DES UNS

Ecriture et Mise en scène : Côme de Bellescize
Avec David Houri, Eléonore Joncquez, Vincent Joncquez, Coralie Russier

Scénographie : Camille Duchemin – Costumes : Colombe Lauriot-Prévost – Lumière : Thomas Costerg – Son : Lucas Lelièvre – Régie générale : Manu Vidal

Jusqu’au 31 juillet 2021 au Théâtre des Béliers (Avignon Off) et en tournée…

(des tweets)

* Parqué dans la file d’attente, au soleil, proie facile des tracteurs et tractrices, j’écris un tweet pour éviter qu’on vienne me parler…

* – Bonjour, puis-je vous parler d’un spectacle au 11. ?

– Désolé, je pars cet après-midi.

– Ok, pas de souci…


– Non mais c’est vrai, je pars vraiment, là, dernier café, dernière glace et zou je pars ! C’est pas un mensonge : je ne mens jamais, je fuis mais ne mens pas !

* À part ça, une amie m’a donné le bonjour d’un de ses amis qui me suit sur Twitter. Il apprécie mes tweets. Mais alors pourquoi n’a t-il jamais liké mes tweets, hein ? J’aurais eu alors plus de visibilité et crevé mon plafond de verre : dépasser les 500 followers, c’est pas cher payé, quand même ! Moi aussi j’ai droit au bonheur et à un teléphone qui n’en peut plus de vibrer, tellement je suis liké et retweeté. Je veux de l’amour, je veux du bonheur ! Oui, j’ai le droit !  Je ne demande pas grand chose. Je ne fais pas ça pour ça, mais quand même ! J’ai même pas de chat, comment je vais faire sinon ?

Vu le dimanche 18 juillet 2021 au Théâtre des Béliers (Avignon Off)

Prix de ma place : invitation

Textes (sauf mention contraire) : Axel Decanis

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