Dieu est un DJ (Falk Richter / Fabrice Murgia / Ma télé)

(quand on n’a pas lu la bible)

Oui, tu vas avoir cette chanson dans la tête toute la journée : « If God is a DJ… Life is a dancefloor… Love is the rhythm… You are the music… » (Pink)

(de quoi ça parle en vrai)

« Un couple de jeunes artistes s’enferme, se filme, et balance sa vie sur la toile pour gagner de l’argent. Faussement réfugiés dans une bulle qui éclate à la face du monde, les voilà condamnés à « produire du show » et perdant peu à peu contact avec la réalité. DJ’s de leur propre existence, ils mixent, compilent, sélectionnent, recombinent la « musique du monde ». De leur monde. Un monde où l’on ne distingue plus le vrai du faux. Où avoir un enfant est un projet trop lourd pour même l’entendre. Où, à trop vouloir le fuir en se marginalisant, on s’enferme dans un univers petit bourgeois » (source : ici)

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Crédits photos : © Luciana Santin Poletto

(ceci n’est pas une critique…)

Ou la fausse bonne idée, de voir un spectacle à la maison.

Frustré de ne pas pouvoir voir tous les spectacles inscrits sur mon agenda de mars et d’avril (Illusions perdues de Pauline Bayle au Théâtre de la Bastille, Normalito de Pauline Sales au Carreau du Temple, Furia de Lia Rodrigues au Théâtre de Gennevilliers, Quinquin de Corentin Hennebert & Johana Bacry au Théâtre de Verre, Les Sept Péchés Capitaux de Pina Bausch au Théâtre du Châtelet, le concert de CocoRosie au Trianon, Le Revisor de Crystal Pite et Jonathan Young à la Villette, liste à compléter après le 5 avril…), je me suis mis dans l’idée de regarder un des nombreux spectacles mis à notre disposition sur les internets durant ce temps de confinement et de le chroniquer. J’avais donné le choix aux personnes qui me suivent sur les réseaux sociaux (Instagram, Twitter, Facebook) entre 4 spectacles dont celui-ci.

Parce « Dieu est un Dj » est un texte d’un auteur que je ne connais que de nom (Falk Richter… toujours des lacunes, je sais).

Parce que « Dieu est un Dj » est une pièce mise en scène par Fabrice Murgia, que j’ai découvert il y a neuf ans à Avignon, à la Manufacture, avec « Life Reset, chronique d’une ville épuisée » – j’adore ce titre et j’avais adoré ce spectacle.

Parce que Fabrice Murgia est belge, que j’avais vu Sylvia l’automne dernier et que le weekend dernier, j’aurais dû le passer à Bruxelles, ma… 4e ville préférée (après Marseille, Paris et Québec).

Pourquoi ceci donc n’est pas une critique ? (et il n’y aura pas de mais…)

Parce que ça ne se commande pas. Pas pour moi en tout cas. Non, je ne dis pas : « Allez, je regarde un spectacle qui date d’il y a presque dix ans et j’écris un papier dessus ! » Ou plutôt, si, je l’ai dit et je me suis rendu compte assez rapidement de mon erreur.

Parce qu’il est difficile de critiquer un spectacle chez soi. Comme je ne suis pas la personne la plus appropriée pour émettre des critiques fines à propos de la scénographie, de la dramaturgie – je le mentionne suffisamment assez dans mes chroniques, à quoi puis-je me rattraper ? A la puissance de jeu des comédiens ? Y a ce putain d’écran d’ordinateur qui m’empêche d’être complètement dedans. Si j’avais su raccorder l’ordi à la télé, aurait-ce été différent ? Pas certain.

Aussi, quelle serait la pertinence d’une critique qui viendrait neuf ans après la création d’un spectacle ? J’aurais pu faire un comparatif (parce que Fabrice Murgia aime utiliser l’image, les écrans… j’ai tout de suite pensé au travail de Julien Gosselin ou à la pièce de Marc Lainé, Vanishing Point, une pièce road-movie). Mais je n’ai tout simplement pas l’esprit suffisamment disponible pour faire cela.

Donc, ceci n’est pas une critique et « Ceci n’est pas une critique » restera en confinement jusqu’à nouvel ordre.

Prenez bien soin de vous et à bientôt. (purée… avec tout ça, je vais me sentir obligé de rempiler ici pour la saison 2020/21… Vous saviez que Tiago Rodrigues allait reprendre « By Heart » au théâtre de la Bastille la saison prochaine ? Vous le savez désormais. Oui, j’ai signé un contrat pour mentionner dans chacune de mes chroniques ce théâtre… Et dire que je paye mes places, même là-bas !)

 

DIEU EST UN DJ

Texte de Falk Richter (traduction Anne Monfort)

Mise en scène de Fabrice Murgia

avec Raphaëlle Bruneau, Vincent Hennebicq, Laura Sépul

présenté notamment au Théâtre National Wallonie-Bruxelles en 2011…

(à voir ici, ainsi que les autres spectacles de Fabrice Murgia : https://www.artara.be/streaming/)

 

(une autre histoire)

J’ai une télévision connectée, mais la vidéo de la pièce ne veut pas se lancer. Je n’ai pas le câble approprié pour brancher l’ordinateur à mon grand écran. Je me résous à regarder la pièce sur le petit écran de mon ordinateur.

Je la regarde sur ma chaise ou dans mon canapé ? Sur mon canapé. Mais avant, j’enlève mon pyjama. Je vais le regarder tout nu. Mon rêve, assister à un spectacle à oilpé. Non, c’est faux. Pis, j’ai baissé le chauffage, faut bien faire des économies quelque part, rester toute la journée chez soi engendre des frais et ce n’est pas mon minstre de tutelle qui va me rembourser… (pas de politique, pas de politique, désolé). Me voilà habillé de façon sobre et confortable, en survêt. J’ai toujours rêvé assister à un spectacle en jogging. Merci Covid-19 !

Mais je ne mettrai pas mes pieds sur le canap’… Bon, je vais tout de même enlever mes baskets. (je ressens déjà les courbatures de mon premier entraînement dans ma cuisine, seul endroit où je peux sauter sans faire trembler tout l’immeuble… j’espère que ce sont bien des courbatures causées par l’entraînement et pas par le… (quinte de toux) Je sais enfin faire le machin chose que font tous les sportifs, la bouche dans le coude, l’autre bras levé… fin de la parenthèse).

J’ai soif, je pourrais faire comme cette fois où je suis allé voir Moeder par Peeping Tom au Barbican de Londres (tu te souviens, Camelia Burows ?). En fait, non, je n’avais pas osé, mais les spectateurs pouvaient prendre leur verre de vin ou leur pinte de bière dans la salle. Voilà, j’ai toujours rêvé faire ça, boire ma pinte de Cagole (bière supposément marseillaise et très légère… comme une Cagole) dans un théâtre.

La pièce commence.

Mince, j’ai oublié d’éteindre mon téléphone. Mince, j’ai encore reçu un courriel. Mince, c’est 20h, j’ai mon voisin de l’immeuble d’à côté que j’entends mais que je ne vois jamais qui applaudit à sa fenêtre. Et si je passais la tête par ma fenêtre pour voir à quoi il ressemble ? Le gars qui chante du Aznavour, que j’entends parfois ronfler… Je vais prendre un miroir, comme ça, il ne me verra pas.

Je devais regarder quelque chose sur mon ordinateur, mais je ne me souviens plus très bien…

 

Vu le samedi 21 mars 2020 à la maison

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

3 réflexions au sujet de « Dieu est un DJ (Falk Richter / Fabrice Murgia / Ma télé) »

  1. Exactement! 😂 Même sur la TV ça ne passe pas bien. Je vais voir d’autres choses bien sûr, mais ça n’a vraiment rien à voir avec du spectacle vivant. A part ça va quand même jeter un oeil sur vidygital. Hate en ce moment et puis Phèdre ensuite.

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