Klô Pelgag + Lisa Leblanc + Bears of Legend

(pas une critique)

Une fois n’est pas coutume, voici la non-critique avant la micro-fiction, parce que ce fut une de mes meilleures soirées depuis plusieurs mois (j’ai peut-être la mémoire courte, mais tant pis)

Était organisée ici au BSF la soirée Canada (et non pas Québec, puisque Lisa Leblanc, malgré sa francophonie, est acadienne) avec trois artistes ou groupe pas encore vus de mes yeux. J’ai une longue histoire avec ce côté-ci du globe (3 étés, 1 Noël, 2 vacances de février), j’en reparlerai peut-être ici ou là prochainement mais cela dit, si vous ne connaissez pas, je vous conseille de prêter une oreille à Jean Leloup, Karkwa (et/ou Louis-Jean Cormier), Monogrenade, Patrick Watson, Arcade Fire, Pierre Lapointe, Valaire, Jorane…

Bears of Legend

C’est la curiosité qui doit nous faire avancer. Le chanteur de ce groupe de Trois Rivières et Shawinigan (mais qui chante en anglais) l’a parfaitement rappelé. Je suis avant tout venu pour les deux artistes ci-dessous, mais je me suis laissé tenté à découvrir ce groupe, à l’aveugle, à la sourdine, comme on dit et j’en fus bien heureux. Cette formation de sept musiciens oscille entre folk et rock avec générosité. Il est beau le moment où tu te dis : « Mais comme ça me fait du bien, mais comme c’est bien ! »

(de retour à Paris le 13 octobre 2017)

Lisa Leblanc

Un concert pêchu de Lisa Leblanc et ses boys, entre chansons en anglais et en français. Comme un air de country avec le banjo qui nous donne envie de danser en ligne. Et chanter bien fort « Peut-être que demain ça ira mieux mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la marde », ça n’a pas de prix. (et ses nouvelles chansons sont très bien aussi)

(c’était la dernière date de sa tournée européenne)

Klô Pelgag

Klo Pelgag LIVE @ Club Soda from Laurence Morais (Baz) on Vimeo.

La claque de la soirée. La frustration que ça n’ait pas duré plus longtemps avec une Klô Pelgag hypnotique, cette façon de bouger, avant, pendant, après. Des petits pas. Et ces regards au public, à ses musiciens. Tu sens qu’il y a une autre histoire qui se passe entre eux, sans toutefois nous mettre trop à l’écart. Une poésie dans les textes, une orchestration inventive, tout un univers. Hyper inspirant.

(notamment les 8 octobre 2017 à Montpellier, 12 octobre 2017 à Rodez, 20 mars 2018 à Toulouse…)

Klô Pelgag – Lisa Leblanc – Bears of Legend

à la Madeleine

 

(une autre histoire)

– J’ai eu une idée, tu vas me dire ce que tu en penses, je l’ai eue hier soir en assistant au concert de Klô Pelgag, tu connais ?

– Non.

– Je t’offrirai son dernier album, ça sera une surprise. Donc, imagine, un spectacle, je joue dedans. Comme un concert, mais à la place des chansons, ce sont mes textes.

– Comme un one man show ?

– Non, moi j’suis pas drôle. Pas intentionnellement en tout cas. Je n’écris pas pour faire rire. Si on rit, c’est correct, mais là n’est pas mon intention première. Pis, tu vois, y aurait juste un micro.

– Tu sais que tu parles avec l’accent québécois, là ?

– T’sais, je dois avoir du sang de Chicoutimi, je crois bien. Anyway.

– Tu veux faire du stand up alors ?

– No way, j’en serais pas capable. Non, puisque que je t’ai dit qu’il y aurait mes textes mais comme des chansons. Genre, je déclame mon premier texte, il se termine. Pause de cinq secondes, je bois une gorgée de Guinness, peut-être un « Ça va Clermont-Ferrand ? »

– Pourquoi Clermont-Ferrand ?

– Les Micheline, les trains, ils existent toujours ?

– Je comprends rien.

– Alors je poursuis. Tu vois, je sais plus si je faisais déjà ça au lycée. Quand je répète, je joue, pis quand je joue plus, je suis toujours dedans, mes doigts gigotent, mes pieds piétinent, je ne peux pas tenir en place. Ben y aurait ça, entre les textes, comme une chorégraphie improvisée. Peut-être qu’il y aurait une histoire, un fil rouge aussi, ça serait quand même pas mal. Y aurait même un percussionniste avec moi. J’en connais un.

– Je vais être terre à terre, tu le payes comment ?

– Il tient une boutique bio. Je lui achèterai des trucs. Il parait que je dois manger plus sainement.

– Des trucs ? Au fait, tu ne devais pas écrire un spectacle pour moi. On en avait parlé, genre, y a deux ans ?

– Oui, je devais. Justement, on fait un pacte. Tu me mets en scène et j’écris ton spectacle.

– Pas question, si c’est dans ce sens-là, tu n’écriras jamais.

– Ok, alors disons que tu me mets en scène, je garde ton fils deux soirs dans le mois et j’écris ton spectacle.

– Trois soirs par mois pendant un an et on est quitte.

– That’s a deal. Tiens !

– C’est quoi ?

– Les 700 pages des textes que j’ai déjà écrits pour moi. Tu lis, tu sélectionnes douze textes et on démarre les répétitions. Je sens que ça va être ben l’fun.

 

vus le dimanche 13 août 2017 dans le cadre du Brussels Summer Festival

prix du pass 10 jours : 58€

 

Textes et crédit photo : Axel Ito