Fracassés (Kate Tempest / Gabriel Dufay / La Villette)

(de quoi ça parle en vrai)

« Il y a dix ans, Tony est mort. Ted, Danny et Charlotte se retrouvent pour ce triste anniversaire, alors qu’ils tâchent, péniblement, d’entrer dans l’âge adulte. La mélancolie de leurs années d’excès se ravive ; drogue, alcool, sexe, ils ont tout fait, joyeusement, complètement, intensément. Maintenant ils sombrent, s’engloutissent, survivent à peine dans leurs vies étriquées, dans la violence du vide, dans ce Londres qui les a tant galvanisés et qui désormais les dévore. Alors, ils décident que ça ne peut plus durer. Première pièce de la talentueuse slameuse et poétesse anglaise Kate Tempest, Fracassés tient de la tragédie antique autant que du morceau de rap. Gabriel Dufay en fait une adaptation théâtrale, chorégraphique, musicale, électrique. Parce qu’il faut, par tous les moyens, à corps perdus, re-poétiser le monde et y trouver une place. » (source : ici)

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Crédits photos : Vladimir Vatsev

(ceci n’est pas une critique, mais…)

En assistant à la représentation de « Fracassés », je me suis retrouvé vingt ans en arrière, quand j’allais au cinéma voir Trainspotting (adapté du roman d’Irvine Welsh) ou Human Traffic, en version originale, des films qui dépeignaient les quotidiens de jeunes gens de la classe moyenne au Royaume Uni. Des gars et des filles qui attendaient le weekend pour s’amuser, oublier leur vie utile, à coups de musique, de drogue et d’alcool.

Ici les trois jeunes sont à peine plus âgés, embourbés dans leur travail (quand ils en ont un), leurs souvenirs de jeunesse, leurs rêves échoués au milieu de nulle part. Et vingt ans plus tard, rien de nouveau sous le soleil.

J’avais pris une place pour cette pièce car je voulais découvrir les mots de Kate Tempest, dont j’entends beaucoup parler depuis quelque temps. Cette pièce n’était peut-être pas la bonne porte d’entrée sur son oeuvre. La faute à une traduction simpliste, à une mise en scène qui laisse un goût de déjà-vu (de la fumée, ces moments de lâcher prise sur une musique techno, de la vidéo illustrative).

En revanche, on ne peut que saluer le talent des trois comédiens, Clément Bresson en tête (que j’avais découvert dans les pièces de Marie Rémond), qui y mettent tout leur coeur.

Quant à Kate Tempest, on se résoudra à la découvrir en chair et en os, sur scène très bientôt au Point Ephémère.

 

FRACASSÉS

De Kate Tempest

Mise en scène Gabriel Dufay (Compagnie Incandescence)

Avec Clément Bresson, Gabriel Dufay, Claire Sermonne

Texte français Gabriel Dufay, Oona Spengler
Collaboration artistique Christine-Laure Hirsig – Scénographie Pierre Nouvel – Costumes : Gwladys Duthil – Vidéo : Pierre Nouvel et Vladimir Vatsev – Son Bernard Vallery Lumières Sébastien Marc – Régie video / son, montage images Jérémy Oury – Regard chorégraphique Corinne Barbara – Stagiaire mise en scène : Salomé Blaise

du 4 au 17 janvier 2019 à Lyon / les 13 et 14 mars 2019 à Châlons-sur-Marne / le 7 mai 2019 à Cergy.

 

(une autre histoire)

Je bois présentement une bière Camden Hells et écoute Ziggy Pop. Je veux être sous influence pour écrire cette autre histoire. Pour tout te dire, je suis à poil, là, maintenant. Littéralement. Je bouge mon popotin au son du « Lust for Life » remixé par The Prodigy. J’aime bien faire du name dropping. De toute façon, personne ne lit mes chroniques entièrement, donc je peux raconter tout ce qui me chante.

Je prends ma canette et en fais un micro. Je prends ma voix de fausset : « Lust for liiiiife ! »

A Noël, j’offre toujours à ma famille la bière de Noël. Je ne sais pas d’où je sors cette tradition. En face de moi sont posées les trois bouteilles en verre, elle me font de l’oeil. Je me taperais bien les trois. Je suis un petit foufou. On est en milieu de semaine, mes lessives sont faites, ma valise est déjà prête alors que je ne pars que samedi matin (mon code est le 6969, c’est moi qui ai le paillasson Willkommen).

Je me recentre. Je disais quoi. Je suis en roue libre. Alors même que j’ai résilié mon abonnement vélib’.

J’aurais presque envie de me mettre tout nu. Ah mince, c’est déjà fait. Faudrait peut-être que je pose un coussin entre mon ordinateur et mes parties intimes.

J’ai envie de danser. Je remue mes mains devant mes yeux, ça fait stroboscope, j’ai l’impression de mieux danser comme ça. Je vais faire brûler un truc dans le four, ça fera de la fumée, comme dans la pièce. Dommage que je n’aie pas le machin là, tu sais, quand il y a la fumée, y aurait eu de l’eau qui… comme ça là.

Je n’ai toujours pas terminé de boire ma Camden Hells. Ce matin, au Noël du boulot, j’ai offert deux tablettes de chocolat suisse. Parce que j’étais à Lausanne le weekend dernier pour mon anniversaire. J’ai même pleuré en me baladant tout seul au bord du Lac Léman. Mais de quoi je parle ? Je suis tellement foufou que j’ai emballé les tablettes dans une enveloppe postale et j’ai écrit : « Ceci n’est pas une enveloppe postale. ». Alors que j’ai vraiment utilisé une enveloppe postale, parce que je n’avais pas de papier cadeau à la maison, tu saisis ? Et quand bien même, j’en aurais, je n’ai jamais su empaqueter les cadeaux. J’ai quatre ans d’âge papier cadeau.

Je vais bien.

 

vu le vendredi 14 décembre 2018 à la Villette, Paris

prix de ma place : 8€ (tarif personnel de la Villette… je n’y travaille pas mais j’ai une amie qui me veut du bien)

Textes (sauf mention contraire) : Axel Ito

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